14 Nov

Edito : l’effroi mais après ?

Ce goût amer au fond de la gorge, cette aigreur qui monte et donne envie de crier. Nous l’avions déjà ressentie. C’était en mars 2012. Mohamed Mérah, celui qui était qualifié alors de « loup solitaire » abattait, lui aussi froidement, des enfants, des militaires, des êtres humains. « Aujourd’hui, qu’on ne nous parle pas de loup solitaire » s’emportait ce matin un criminologue sur France Info. Il a bien évidemment raison. La France semble désormais plongée, au-delà de l’Etat d’Urgence, dans une situation de terreur qui peut être amenée s’installer.

 

Oui nous avons peur, ne nous le cachons pas. Mais comme lors des évènements qui ont visé « Charlie Hebdo » et l’hypermarché Casher en janvier dernier, une certaine forme de solidarité nationale doit prendre le pas. A peine le temps de réfléchir sur les valeurs que doit brandir la République, que l’horreur nous oblige à nous pencher à nouveau sur ce qui doit faire les fondations de notre société. Les frontières vont se refermer, ici entre nous et l’Espagne notamment, une appréhension va s’insinuer et pourtant…

 

Si nous cessons de vivre, ils auront gagné. Mais désormais plus rien ne sera vraiment comme avant, avouons-le. De nombreuses voix s’élèvent pour parler de « guerre » sur notre propre territoire. La dernière déclaration de l’Etat d’urgence sur l’ensemble du territoire remonte à 1961 lors du putsch des généraux lors de la guerre d’Algérie. A Toulouse, nous avons vécu le plan Vigipirate « écarlate », les enfants interdits de récréation lorsque la cour de leur école donnait sur la rue. Nous avons passé des heures sous la menace d’un mystérieux « tueur au scooter », à nous retourner dans la rue, méfiants, lorsque qu’un deux-roues nous frôlait. Ce qui se passe aujourd’hui n’est donc hélas pas nouveau pour nous.

 

Alors évidemment pour l’instant, nous sommes faibles car tristes pour toutes les victimes parisiennes et leurs familles. Mais nous devons trouver en nous les ressources pour faire face. Et cela doit passer par la poursuite du processus démocratique. Aujourd’hui, la campagne est logiquement suspendue. Lors de l’affaire Mérah, nous étions en pleine bataille pour la Présidentielle, les candidats d’alors avaient su mettre leur adversité sous silence pour s’unir, notamment dans la cour de la caserne de Montauban lors de l’hommage rendu aux trois soldats assassinés et leur camarade grièvement blessé.

 

Maintenant, la donne est différente. Le scrutin régional est proche. Il aura lieu dans à peine trois semaines. Le risque évident est qu’il se nationalise mais, d’un autre côté, comment faire comme s’il ne s’était rien passé ? Les urnes devront également être certainement sécurisées, alors que les rues des villes seront remplies pour les achats de fin d’année. Ne parlons pas aujourd’hui des conséquences politiques que pourrait avoir le drame que nous venons de vivre. Le 1er tour arrive mais laissons-nous encore un temps de recueillement.

 

Patrick Noviello

 

Après les attentats de Paris : campagne suspendue

Copyright : AFP

Copyright : AFP

Peu après minuit, le communiqué de Carole Delga parvient sur les boîtes mail. La candidate socialiste qui vient de passer la journée à Mende déclare qu’elle suspend sa campagne jusqu’à nouvel ordre. « Je suis horrifiée par ces attaques à Paris. Mes pensées vont aux victimes, à leurs familles, à nos policiers et à l’ensemble des services des forces de l’ordre. J’appelle l’ensemble des citoyens de Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées à se rassembler autour des valeurs de notre République ». L’ancienne secrétaire d’Etat devait se déplacer dans le quartier populaire de La Paillade ce matin à Montpellier. Elle a annulé sa visite.

Même volonté du côté de Dominique Reynié. « Je demande à tous mes colistiers de suspendre les actions de campagne » déclare le candidat de la droite et du centre. Avec une nuance : « Si les conditions d’application de l’état d’urgence le permettent, je leur demande de maintenir les réunions prévues avec nos concitoyens afin de partager nos pensées et nos sentiments sur le drame que vit notre pays ». Et de conclure : « Pleurons nos victimes, pensons à leur famille et soutenons nos forces engagées dans le combat contre l’abomination ».

« L’heure n’est pas à la polémique » affirme Damien Lempereur.

Le candidat tête de liste pour « Debout La France » qui a lui aussi « suspendu toutes ses actions sur le terrain » ne semble pas avoir été entendu par toutes les formations. Louis Aliot (FN) s’en prend à Manuel Valls sur les réseaux sociaux : « Monsieur Valls, vous voyez où est le danger ? Le vrai ! Irresponsable ! » Monsieur Valls, vous voyez où est le danger ? Le vrai ! Irresponsable ! — Louis Aliot (@louis_aliot) November 13, 2015avant d’annoncer lui aussi un peu plus tard la suspension de sa campagne.

L’Union Populaire Républicaine au sujet de l’Etat d’Urgence déclare : « Ces mesures sont incompatibles avec la tenue d’élections nationales prévues dans trois semaines(…) Non seulement la suspension de la campagne ne saurait redonner vie aux victimes et aider si peu que ce soit à l’enquête, mais encore elle reviendrait à concéder une victoire à tous ceux qui veulent asservir la France ».

Autre voix discordante celle de la tête de liste Lutte Ouvrière qui partage « entièrement l’émotion de la population, et en particulier de tous les proches des victimes de ces attentats ». En revanche Sandra Torremocha explique n’avoir « aucune solidarité avec l’Etat français et avec ses dirigeants politiques ». « Ceux-ci ont une large part de responsabilité dans les guerres qui ensanglantent aujourd’hui le Moyen-Orient, des guerres dont Paris a eu un écho sanglant » précise-t-elle.

Plus d’apaisement et un appel à une réaction collective du côté du PCF. Pour Pierre Lacaze secrétaire départementale de la Haute-Garonne, soutien de Gérard Onesta : « L’Horreur nous frappe et nous savons la difficulté de faire face à ces situations. Nous sommes en contact avec l’ensemble des organisations démocratiques du département et les autorités de l’Etat pour envisager une réaction collective à ces événements et pour regarder les conséquences de la proclamation de l’Etat d’Urgence sur la campagne des élections régionales et sur les initiatives publiques à venir ».

Même projection sur la suite de la campagne du côté de la liste « Le Bien Commun ». « Elle devra s’ancrer dans le monde réel, s’imprégner de la gravité de ce nouveau contexte, dans des échanges calmes et dignes ».

Enfin, samedi matin, c’est Philippe Saurel, le maire de Montpellier, qui à son tour suspend sa campagne.

Patrick Noviello

13 Nov

[Exclusif] Christophe Cavard : « la meilleure défense est la transparence »

Une « fausse » liste et une vraie « torpille » téléguidée par le PS. Des révélations, en plein meeting, sur une colistière passée par les rangs du FN. Gérard Onesta attaque frontalement Christophe Cavard et sa liste « Bien Commun ». Le député du Gard a décidé de réagir et de jouer carte sur table. Christophe Cavard livre des détails sur le financement de sa campagne et s’explique sur ses relations avec le parti socialiste.

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Régionales 2015-Gérard Onesta vous accuse d’être aidé, en sous main, par le PS. Quelles sont vous sources de financement ?

Christophe Cavard. La meilleure défense que je puisse avoir face aux accusations est de jouer la transparence. Comme tous les autres candidats, je vais bien évidemment déposer mes comptes de campagne. On verra ainsi d’où vient l’argent. Mais j’ai décidé de rendre public mes dépenses au fur et à mesure. Je présenterai notamment publiquement la facture de mon imprimeur. Au passage, les autres peuvent faire pareil. Notamment le nombre de collaborateurs et qui est payé. De notre côté, on sera totalement transparent et on verra qu’il n’y a pas de valises de billets sous la table.

Régionales 2015-Vous avez décidé d’être totalement transparent. On peut donc connaître le nom de votre banque.

Christophe Cavard. Oui. Bien sur. C’est le Crédit Agricole d’Uzès.

Régionales 2015-On peut connaître le montant du prêt personnel que vous avez contracté pour cette campagne ?

Christophe Cavard. 80 000 euros.

Régionales 2015-Pour être remboursé, il faut passer la barre des 5% des suffrages exprimés. Vous pouvez être sous ce seuil. Comment pouvez-vous assumer ce risque financier ?

Christophe Cavard. Je pense que la barre des 5% est parfaitement atteignable. Mais, si nous faisons 4,98%, c’est la règle nous ne serons effectivement pas rembourser. Dans ce cas nous avons un accord avec François de Rugy (NDLR député ex EELV). Son nouveau mouvement «  Ecologistes ! » viendra en renfort. Je suis un des 10 parlementaires à avoir adhérer à ce nouveau parti. Comme tous les partis, il va avoir des moyens financiers.

Régionales 2015-Gérard Onesta vous soupçonne d’être instrumentalisé par le PS et notamment par le patron des élections et n°3 du parti, Christophe Borgel. Quelles sont vos relations avec Christophe Borgel ?

Christophe Cavard. Je croise Christophe Borgel, mais sans plus. 

Régionales 2015-Et vos contacts avec le PS ? Vous êtes député mais vous avez été conseiller général pendant 14 ans. A ce titre, vous avez été membre de la majorité PS au conseil départemental du Gard. Vous avez donc eu des contacts fréquents et privilégiés avec vos camarades socialistes?

Christophe Cavard. Je le reconnais. Je suis membre de la majorité du PS au conseil général. Mais je suis un trublion. Si j’ai quitté Europe-Ecologie, c’est précisément parce que je ne supporte pas les positions sectaires et autoritaires. Je suis pour une écologie autonome. Il existe un espace pour une écologie qui ne passe par des accords avec le PS où le Front de Gauche.

Régionales 2015-Les accusations de Gérard Onesta repose sur un précédent. Georges Frêche a téléguidé une « vraie-fausse » liste écologiste pour éparpiller le vote écolo. Si cela a été possible pour les Régionales de 2010 pourquoi ce serait impossible pour les Régionales 2015 ?

Christophe Cavard. Vous parlez de la liste « Drevet » (NDLR du nom de son leader régional). Mais à l’époque on s’est aperçu de la manœuvre en découvrant des noms qui montraient que certaines personnes ont été mises à disposition. On peut parcourir nos listes, on verra bien que les noms qui s’y trouvent sont ceux de vrais candidats. Certains de nos candidats ont des relations houleuses avec le PS. C’est le cas de notre tête de liste dans le Gers, Alexandre Boudaud. Vous pouvez poser la question à Philippe Martin (NDLR ancien ministre et président PS du département).

Propos recueillis par Laurent Dubois

12 Nov

Gérard Onesta dénonce la présence d’une ancienne candidate FN sur la liste de Christophe Cavard

A chacun ses tensions. A droite, les relations entre l’UDI et Dominique Reynié sont orageuses depuis la violation des accords entre Républicains et Centristes. A gauche, l’atmosphère entre « partenaires » est également électrique. Gérard Onesta « sulfate » publiquement le PS. Raison de la discorde : une accusation de téléguidage d’une liste-torpille. A l’occasion d’un meeting à Montpellier, le ton monte d’un cran. Le leader de « Nouveau Monde » attaque frontalement la liste Cavard. Une liste qu’il accuse d’être instrumentalisée par le PS et dénonce la présence d’une ancienne candidate du Front National.

Gérard Onesta

Gérard Onesta

Jeudi 12 novembre, le PS de Haute-Garonne adresse un rappel à l’ordre à Gérard Gnesta dans un communique de presse  :

« Nous appelons Gérard Onesta à faire preuve de mesure dans ses propos. Ces méthodes, d’un autre temps, sont à l’opposé de notre conception du combat politique ».

Cette réaction (cinglante) fait suite à une interview dans laquelle Gérard Onesta déclare que « Carole Delga ne sera pas présidente de Région ». Ce n’est pas la première fois que le leader de « Nouveau Monde » décoche cette flèche « empoisonnée ». Depuis plusieurs jours, Gérard Onesta accuse le PS d’avoir monter une « vraie-fausse » liste pour fragiliser le vote « écolo-citoyen ». Une liste « drivée » par le député du Gard ex-EELV, Christophe Cavard.  Gérard Onesta a interpellé plusieurs fois Carole Delga à ce sujet. Au téléphone mais également en tête-à-tête. Malgré des piques publiques, le contact n’est pas rompu.

Christophe Cavard, député du Gard et tête de liste régionale "Bien Commun"

Christophe Cavard, député du Gard et tête de liste régionale « Bien Commun »

Mardi 10 novembre, après un débat organisé par la Jeune Chambre Economique de Toulouse, la candidate socialiste et l’élu Vert ont abordé la polémique qui fâche et qui fait tâche.Le 3 novembre dernier, à l’occasion de sa dernière Assemblée Plénière, Martin Malvy a joué les conciliateurs. Le président de Midi-Pyrénées a essayé de convaincre Gérard Onesta de la bonne foi de Carole Delga. Martin Malvy a martelé que Carole Delga ne cautionne aucune basse manœuvre.

Malgré ces approches « diplomatiques », Gérard Onesta ne décolère pas. Le contact n’est pas rompu avec Carole Delga. Mais il reste persuadé que le patron des élections au PS, Christophe Borgel, tire des grosses ficelles. Le député de Haute-Garonne rembourserait le service rendu en assurant en 2017 une circonscription au député du Gard, Christophe Cavard.

Dans l’entourage de Gérard Onesta, la ligne est tranchante :

« La liste Cavard vise uniquement à nous faire perdre des points. On va les récupérer sur la bête et taper sur le PS ».

Lors de son meeting à Montpellier, jeudi 12 novembre, Gérard Onesta continue sa « guérilla ». Mais il ne vise plus directement le parti socialiste. Il cible l’objet du « délit » : la liste Cavard. A la tribune, Gérard Onesta a révélé qu’une des candidates de Christophe Cavard (numéro 2 dans les Pyrénées-Orientales) est une ancienne candidate du Front National.

Le site du ministère de l’Intérieur conserve effectivement la trace d’une candidature de Dominique Gazo sous l’étiquette « Canet Bleue Marine » aux élections municipales de 2014.

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Du côté du Front National, on confirme que la colistière de Christophe Cavard « est bien passée par les rangs du FN ». Après, d’ailleurs, un passage au PS et une candidature aux cantonales sous Christian Bourquin, l’ancien président de Région.

Contacté par téléphone, Louis Aliot déclare :

« Elle a été virée car elle tenait des propos vraiment borderline ».

Infréquentable au Front National, Dominique Gazo a donc trouvé refuge sur la liste « Bien Commun » de Christophe Cavard. Les révélations de Gérard Onesta tombent au moment ou Manuel Valls plaide pour une fusion des listes LR et PS en cas de péril FN. Mais, malgré ce contexte sensible, il n’est pas évident que le « déballage » public du leader de « Nouveau Monde » déclenche une tempête politique et conduise à une « disparition » de la liste Carvard.

D’ailleurs, une « rétractation » constituerait un aveu public. L’aveu que la liste Cavard est à la solde du PS. Concrètement, Gérard Onesta peut juste obtenir une déstabilisation de la liste Cavard. Des colistiers de « Bien Commun » risquent d’être troublés et de demander des comptes.

En revanche, le geste accusateur de Gérard Onesta, en plein meeting, démontre une détermination totale.

Des accusations publiques, on passe à la guerre ouverte.

Une guerre éclair puisque Gérard Onesta annonce la fin des hostilités. Il estime avoir tout dit. Le leader de Nouveau Monde ne veut pas en rajouter.

Du côté de Christophe Cavard, la réplique n’a pas tardé. Dans un communiqué de presse, il lance la contre-offensive.

Gérard Gnesta a dépassé toutes les limites. Soit l manque totalement de sang-froid, et se réfugie dans une agressivité inquiétante pour la suite, soit il a délibérément adopté une stratégie du mensonge et de la diffamation et il sombre dans les méthodes des démagogues et des populistes qu’il prétend combattre. Cette diffamation permanente doit cesser !

Laurent Dubois

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Exclusif : les fréquentations néo-nazies d’un colistier de Jean-Claude Martinez

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Le poids des mots et le choc d’une photo. Jean-Claude Martinez déclare à l’AFP que sa liste pour les Régionales, « Force France Sud » n’est « pas d’extrême-droite ». A moins de considérer que les nostalgiques du IIIème Reich sont de gauche, Jean-Claude Martinez a un problème de cohérence entre ses paroles et la composition de sa liste.

CaptureEn effet, un de ses colistiers en Haute-Garonne, Frank Pech fréquente le milieu néo-nazi. Pour preuve, une photo prise (le 5 mai 2012) dans un « haut lieu » de l’extrême-droite toulousaine : une auberge toulousaine dont le nom fleure bon la culture germanique et où celui qui figure en 20ème place sur la liste haut-garonnaise est bien entouré.

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Autour de la table, on trouve deux figures nationales de l’extrême droite française : Yvan Benedetti et Alexandre Gabriac.

1651763Ce dernier, originaire de Rhône-Alpes, est un ancien membre du Front National. Il a été exclu suite à la diffusion d’une photo le montrant en train de faire le salut nazi. L’affaire a fait la Une des médias.

Sa présence à Toulouse en mai 2012 est « normale ». La photo que s’est procurée France 3 immortalise une réunion entre le mouvement que présidait à l’époque, Alexandre Gabriac (Jeunesses Nationalistes) et une autre mouvance (Œuvre Française) dont le leader est également autour de la table, Yvan Benedetti.

Depuis la prise du cliché (sur lequel on retrouve les « bons » vieux symboles de l’extrême droite : croix celtique et polos Fred Perry), le mouvement d’Alexandre Gabriac a été dissous par le ministère de l’Intérieur. Le 5 juin 2013, un militant d’extrême-gauche, Clément Méric, est tué lors d’une rixe avec un groupuscule de nationalistes.

Suite à cet épisode sanglant (qui a secoué toute la France), Manuel Valls décide de dissoudre « Jeunesses Nationalistes ». A la sortie du conseil des ministres, il justifie sa décision : « Jeunesses Nationalistes propage la haine et la violence et rend hommage à des Waffen SS et à des miliciens ».

Le co-listier de Jean-Claude Martinez ne fréquente pas vraiment des « boys scouts ».

Alexandre Gabriac et Yvan Benedetti sont les plus connus. Alexandre Gabriac est même une vraie « vedette » médiatique. Plusieurs chaines de télévisions lui ont consacrés différents reportages. En mars 2015, une condamnation à de la prison ferme a, d’ailleurs, de nouveau braqué les projecteurs sur Alexandre Gabriac. Mais, lors de la réunion de mai 2012, on trouve également des « célébrités » locales.

Pierre-Marie Bonneau est un avocat toulousain bien connu. Surnommé « Pilou », d’après un de ses amis, il lui arrive d’agrémenter ses dîners avec des discours d’Hitler. Dans sa jeunesse, des bruits insistants (alimentés par l’intéressé lui-même) circulaient, à la Faculté de droit, sur ses accointances pour l’extrême-droite. Depuis son inscription au barreau, il lui arrive « seulement » de défiler à Paris derrière la banderole des « Jeunesses Nationalistes ».

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Un autre convive a du faire de la route avant de rejoindre le colistier de Jean-Claude Martinez et ses camarades.

aurélien-rouanetMazamétain d’origine, membre du Bloc Identitaire, Aurélien Rouanet est une jeune « ordinaire ». Il a un compte Facebook. Un compte sur lequel il affiche son goût pour la Croix de Fer (une médaille militaire allemande) et défend la race aryenne.

Jean-Claude Martinez n’est pas responsable des fréquentations de son colistier. Mais il peut difficilement plaider l’ignorance. Franck Pech ne vient pas de nulle part. Comme Jean-Claude Martinez, il a adhéré, après avoir quitter le FN, au parti de Carl Lang : le Parti de France.

De plus, le fait d’intégrer sur des listes électorales une personne n’est pas neutre. C’est un véritable choix politique. Un co-listier n’est pas une personne croisée dans le bus. La tête de liste est censée connaître ses recrues.

Pour expliquer le décalage (flagrant) entre le discours et les actes de Jean-Claude Martinez, il reste une piste. Visiblement, pour le candidat aux Régionales, l’extrême-droite débute à la droite des «néo-nazis».

Laurent Dubois

Mise à jour du 13 novembre – A la suite de la parution de cet article Franck Pech nous a fait parvenir un message où il indique : « Je ne suis pas néo-nazi (…) J’ai effectivement participé à un repas, suite à l’invitation de mon avocat Maître Pierre-Marie Bonneau. J’ai été pris en photo à mon insu et cette exploitation est déplorable d’autant que les membres de ma famille ont payé un lourd tribut à la défense de la France en 14-18, 39-45 et en Indochine. Donc ne me traitez pas de néo-nazi ».

Nous précisons que M. Pech n’a pas été « traité » de néo-nazi par cet article mais que, comme les lecteurs s’en sont aperçus, nous avons simplement montré que ce colistier de Jean-Claude Martinez avait des « fréquentations néo-nazies ». Ce que nous maintenons.

11 Nov

Affaire Reynié : Manuel Valls « sauve » le candidat Républicain

Mardi 10 novembre, le ministère de l’Intérieur a enregistré la candidature de Dominique Reynié. D’après nos informations, cette décision ne repose pas sur une analyse juridique. C’est une validation politique, prise au plus haut niveau de l’Etat. Celui de Matignon et de Manuel Valls.

Une note technique est en cours de rédaction, dans les services de la place Beauvau, depuis le lundi 9 novembre. Elle n’était pas terminée au moment de l’officialisation de la candidature de Dominique Reynié, le 10 novembre en fin d’après-midi.

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Fin du suspens. Depuis le 22 octobre et les révélations du site de France3 Midi-Pyrénées, le doute planait sur « l’inégibilité » du candidat Républicain. Officiellement le dossier est clos. Mais l’affaire est loin d’être terminée. Le mercredi 11 novembre, le lendemain de l’officialisation de la candidature de Dominique Reynié, le président de l’UDI, Jean-Christophe Lagarde déclare, dans les colonnes d’un quotidien régional : «d’autres (NDLR : membres de l’UDI) voulaient le poursuivre devant les tribunaux en raison du caractère discutable de son éligibilité ».

Drôle d’ambiance. La préfecture est censée avoir « soldé » les doutes en se livrant à un examen rigoureux du dossier Reynié. Quelques heures après le verdict, la suspicion refait surface.

On peut toujours réduire les propos du président de l’UDI à de l’acharnement politico-médiatique. Mais un fait est troublant. Le ministère de l’Intérieur n’a pas pu appuyer sa décision sur une expertise juridique.

D’après nos informations, ce n’est pas le préfet qui a pris la décision. D’ailleurs, c’est une bonne chose pour lui. Un haut responsable de droite a eu la maladresse d’avoué : « Je connais bien Mailhos, il va arranger cela et nous trouver une solution ». Le fait que Paris ait pris la main va éviter un procès d’intention au préfet de Région.

L’affaire Reynié a pris une dimension nationale depuis la fin de la semaine dernière.

Un échange téléphonique entre Manuel Valls et un responsable régional de premier plan a eu lieu. Mais le dossier est véritablement «remonté » à Paris le lundi 9 novembre.

La procédure était prévisible. Et même normale.

Ce qui l’est beaucoup moins, c’est que la validation de la candidature Reynié ait été faite sans que l’expertise juridique soit achevée. Le préfet de Région aurait dû s’appuyer sur une note technique de Beauvau. D’après un ancien haut fonctionnaire, « jamais le préfet n’aura pris la décision sans se couvrir. La décision a été prise par sa hiérarchie et, vu la nature du dossier, le ministre de l’Intérieur n’a pas tranché sans en avoir référé à Valls ».

Bref, les considérations d’opportunité et politiques ont pris le dessus.

Il faut dire qu’elles étaient lourdes. Une invalidation de Dominique Reynié aurait pu priver la droite d’une participation aux Régionales. En effet, le dépôt d’une nouvelle liste était impossible. Le guichet de la préfecture est fermé depuis le 9 novembre midi.

Evidemment, une gestion en amont aurait évité cette impasse. Depuis une quinzaine de jours toute la presse nationale et régionale parle de l’affaire Reynié. De nombreuses pièces sont sur la place publique. Il était parfaitement possible d’anticiper et d’éviter une situation ubuesque.

Dominique Reynié (Photo : MaxPPP)

Dominique Reynié (Photo : MaxPPP)

Un candidat est soupçonné d’être inscrit frauduleusement sur les listes électorales. Mais, sans avoir expertisé le dossier, on le laisse participer à un scrutin qui concerne des millions d’électeurs, sur un territoire aussi étendu que l’Autriche.

Malgré des clignotants au rouge, les pouvoirs publics ont attendu la toute dernière ligne droite pour ouvrir le dossier Reynié. Un dossier qui pourrait conduire 4 millions d’électeurs à revoter et qui pourrait coûter plusieurs millions d’euros à l’Etat en frais électoraux.

Sans parler d’un terrible discrédit sur les deux principaux partis du pays : un gouvernement socialiste totalement dépassé et qui laisse « passer » et des Républicains « frivoles » incapables de contrôler le sérieux de ses candidats. Belle idée pour faire monter un FN !!

Sur le fond, le dossier n’est pas évident.

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Le cas Reynié est inédit. A la différence des autres élections, le scrutin des Régionales se déroule sur des bases départementales. Une éventuelle déclaration d’inégibilité (par les tribunaux, après le scrutin) serait limitée à Dominique Reynié. C’est la thèse d’un haut responsable de la droite et de plusieurs personnalités socialistes.

Mais, pour plusieurs avocats, un membre du Conseil d’Etat et d’autres responsables politiques, le fait que Dominique Reynié soit une tête de liste régionale va forcément influencer le scrutin et conduit fatalement (conformément à une jurisprudence constante) à une annulation de l’élection.

Dominique Reynié risque de passer à la postérité dans les manuels de droit électoral.

Ces incertitudes n’auraient pas dû se conclure par un : « on laisse passer et on verra en cas de recours ».  Elles devaient conduire à l’application d’un principe de précaution avec une véritable expertise.

Heureusement, il reste un filet de sécurité. Manuel Valls peut toujours appeler un à un tous les requérants qui pourraient porter l’affaire Reynié en justice.

Il peut commencer par téléphoner au sénateur Jean-Pierre Grand. Le parlementaire a toujours déclaré publiquement qu’il sera le premier à déposer un recours, le 14 décembre au matin.

Laurent Dubois

 

 

 

10 Nov

L’UDI maintient son logo mais autorise ses responsables locaux à ne plus soutenir Dominique Reynié

Le bureau exécutif de l’UDI vient de rendre sa décision. Dominique Reynié conserve le logo UDI. Mais précision très centriste :  » un responsable local peut dire qu’il ne soutient pas Dominique Reynié. Il ne subira aucune sanction sauf s’il appelle à voter PS, FN ou autre ».

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Les mots employés lors du Bureau Exécutif (et qui sont retranscris dans un compte-rendu publié ci-dessous) sont sévères. Les instances nationales de l’UDI parlent même du souhait, exprimé par plusieurs responsables centristes, d’un retrait de l’investiture dont bénéficie Dominique Reynié.

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Malgré un constat clair et précis, le bureau exécutif de l’UDI ne fait pas ce que prédisaient des Centristes : un retrait du logo.

Jean-Christophe Lagarde, après avoir menacé de sanctions Dominique Reynié dégaine une sacrée formule : un soutien sans soutien. Les instances nationales de l’UDI soutiennent Dominique Reynié. Mais elles ferment les yeux si certains de ses membres refusent de soutenir le même Dominique Reynié.

C’est bientôt l’époque du prix de l’humour politique. Les Centristes viennent peut-être de gagner un ticket pour le podium.

Gérard Onesta aurait pu bénéficier du soutien des centristes. Malheureusement, à cause d’une impitoyable fermeté, des sanctions pourraient tomber sur des anti-Reynié qui trouveraient refuge chez les Ecolos. Cela n’empêche pas Gérard Onesta de réagir : « heureusement le ridicule ne tue pas autrement cette campagne serait un génocide ». Du côté de l’UDI, un responsable régional, est sur le même ton : « c’est du grand guignol ». Un autre lance un cri du cœur : « c’est du grand n’importe quoi. Je suis anéanti ».

Laurent Dubois

 

09 Nov

L’UDI se prépare à retirer le logo UDI à Dominique Reynié

Le feuilleton n’en finit pas. Depuis le jeudi 5 novembre, Dominique Reynié est sur le devant de la scène politico-médiatique. Chaque journée qui passe apporte son lot de rebondissement au sujet de son « coup de force » sur la composition de sa liste pour les Régionales. Après 6 jours de péripéties un nouvel épisode va se dérouler mardi 10 novembre. Le bureau exécutif de l’UDI doit se pencher sur le cas de Dominique Reynié. Des mesures de « représailles » sont à l’ordre du jour. Après l’hypothèse d’un éventuel retrait de l’investiture, on se dirige vers un retrait du logo UDI. D’après une source centriste, 80% des membres du « burex » sont favorables à cette sanction.

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Samedi 7 novembre, la presse nationale a répercuté le « recadrage » de Nicolas Sarkozy en plein Conseil National des Républicains. Deux jours plus tard, lundi 9 novembre, France Info évoque des possibles sanctions, après les élections, contre le trublion Reynié. Demain, mardi 10 novembre, c’est au tour de Jean-Christophe Lagarde et des instances nationales de l’UDI de réagir.

Le bureau exécutif de l’UDI va se réunir à partir de 12 heures 30. L’ordre du jour ne mentionne pas expressément le cas de Dominique Reynié. Mais il va être évoqué lors de la séquence dédiée aux élections régionales.

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Depuis la découverte d’une modification unilatérale des listes départementales dans l’Hérault, Jean-Christophe Lagarde ne décolère pas. Un de ses plus proches soutiens, Joseph Francis, a été rétrogradé et un membre de l’UDI 34, Olivier Oddi, a été carrément débarqué. Une « place 13 UDI » s’est transformée en Modem. Sans parler d’une 8ème position qui était réservé à l’UDI et qui est repoussée à la 12ème place.

Bref, Dominique Reynié ne respecte pas les accords signés entre Jean-Christophe Lagarde et Nicolas Sarkozy. Le président de l’UDI ne veut pas laisser passer cet affront. Lundi 9 novembre, en fin d’après-midi, l’hypothèse d’un retrait de l’investiture UDI circule. Dans les rangs centristes, la publication d’un communiqué de presse allant dans ce sens est évoqué.

Ce scénario laisse sceptique.

Dominique Reynié a déposé ses listes en préfectures. Les candidats UDI sont dessus. Le guichet préfectoral est fermé depuis le lundi 9 novembre midi. Impossible de retirer des candidats qui, de toute manière, n’auraient pas forcément envi de quitter le navire.

En revanche, le retrait du logo UDI est plus réaliste. Cette solution est prévue pour le Morbihan. Une autre région dans laquelle les accords électoraux ne sont pas respectés.

D’ailleurs, dans l’Aude, le président départemental de l’UDI prépare une action en justice qui vise à retirer le logo UDI à Dominique Reynié. Jean-Christophe Lagarde n’a pas décroché son téléphone pour dissuader son responsable départemental. Le risque d’une démission de plusieurs membres du bureau de l’UDI11 (9 sur 14) a peut-être pesé dans la balance. Mais le soutien (implicite) de Jean-Christophe Lagarde peut s’expliquer autrement : l’initiative audoise anticipe ce qui va se produire au niveau national.

Un retrait du logo aurait des conséquences  pratiques. Dominique Reynié n’utilise pas de logo de partis sur son journal de campagne. Des militants regrettent d’ailleurs cet « oubli ». En revanche, sur des affiches électorales, le sigle de l’UDI apparaît effectivement. Même chose sur le site du candidat.

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Un retrait aurait un triple impact.

Financier. Du matériel de campagne siglé « UDI » risque de finir au panier. Cela peut occasionner des frais d’imprimeries supplémentaires. Le budget de campagne de Dominique Reynié est très serré et la tête de liste régionale veille sur le moindre euro. La sanction de l’UDI peut lui coûter de l’argent. La décision de Jean-Christophe Lagarde risque de devenir une sorte d’amende.

Politique. Le politologue a pris sa carte « Les Républicains » après son investiture. La perte du label UDI le renvoie à une seule chapelle. La perte du logo UDI contredit l’image d’ouverture et d’homme au dessus des partis que veut renvoyer Dominique Reynié.

Electoral. Depuis la fin octobre et une polémique autour de son éligibilité, Dominique Reynié est plongé dans une série noire. A moins d’un mois du scrutin, la décision de l’UDI ferait tanguer à nouveau la galère. 

A l’annonce d’une prochaine et possible sanction de la part de l’UDI, un élu Républicain a eu un cri du cœur : « ils ont plus de c…que nous. Les centristes ne se laissent pas faire ». La confirmation d’un « simple » retrait du logo UDI risque de refroidir ce membre de LR.

La perte d’un logo est évidemment moins forte et spectaculaire que le retrait d’une investiture. Mais c’est loin d’être anecdotique.

 

Laurent Dubois

 

 

 

 

 

 

 

 

Affaire Reynié : une décision connue d’avance

La liste Reynié est validée. Pour un des colistiers du politologue, c’est fait. Les doutes sont balayés. La polémique autour de l’éligibilité de Dominique Reynié est close. Sur son compte Twitter, Stéphan Rossignol (maire de la Grande-Motte et tête de liste départementale dans l’Hérault) est catégorique. Le préfet a mis un coup de tampon et d’arrêt à une affaire qui secoue les Régionales depuis plus de 15 jours.

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Visiblement, Stephan Rossignol est bien informé. La validation des listes sera officialisée mardi 10 novembre par le ministère de l’Intérieur. Le colistier de Dominique Reynié a posté son tweet le…6 novembre c’est-à-dire 4 jours avant la décision des services de l’Etat.

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Deux hypothèses. Stephan Rossignol fait de la communication avec une « grosse ficelle » et confond volontairement « dépôt » et « validation ». Dominique Reynié a bien déposé sa liste le 6 novembre (et obtenu à ce titre un récépissé). Mais, la validation intervient postérieurement et elle est formalisée par la publication des listes.

Stephan Rossignol occulte peut-être volontairement ces évidences. En pleine tempête politico-médiatique, le soutien héraultais de Dominique Reynié fait de l’intox pour défendre Dominique Reynié. Il est dans son rôle.

Mais il existe une seconde hypothèse. La belle assurance de Stephan Rossignol peut reposer sur des informations ou des garanties. Cette version des faits ne renvoie (absolument) pas à une quelconque théorie du « complot ». Elle repose sur un faisceau d’éléments.

Un premier point peut susciter une interrogation. Stephan Rossignol est un proche d’Alain Marleix. Ce dernier, ancien secrétaire d’Etat aux Collectivités, peut parfaitement avoir une ligne directe avec le préfet Mailhos et la place Beauvau. Alain Marleix, avant d’entrer dans le gouvernement Fillon, a longtemps travaillé au ministère de l’Intérieur. Notamment auprès de deux anciens « 1er flics de France » : Charles Pasqua et Claude Guéant.

Alain Marleix

Alain Marleix

La proximité entre Stephan Rossignol et le très influent Alain Marleix lui a-t-elle permis de recueillir des assurances ou simplement des informations ?

Une chose est certaine. Stephan Rossignol n’est pas le seul à penser que le préfet va valider la candidature de Dominique Reynié. Des responsables nationaux de droite comme de gauche estiment que la candidature du candidat de la droite et du centre va « passer ». Tous sont sceptiques sur l’éligibilité de Dominique Reynié. Certains évoquent même une future sanction devant les tribunaux, après le scrutin. Mais il existe un consensus qui dépasse les frontières partisanes

Un parlementaire de gauche déclare, en exigeant le OFF : « il ne faut pas que le préfet nous le change. Il nous va très bien. Le préfet va se contenter de son attestation sur les listes électorales et on verra après ».

D’après nos informations, c’est le même discours du côté de Matignon. Affaibli politiquement, le candidat Reynié est considéré comme un…excellent candidat. Il déroule un tapi rouge pour la gauche. De surcroit, son maintien permet d’éviter un cataclysme politique (un débarquement d’urgence) qui dynamiterait la droite et renforcerait le Front National.

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Un responsable du PS refuse « de mettre les doigts là-dedans, pas question de donner l’impression d’un tripatouillage ». Mais, du bout des lèvres et avec beaucoup de retenu, il reconnaît que « le préfet aurait une bonne idée en enregistrant la candidature de Dominique Reynié ».

Parlementaires ou élus locaux, responsables nationaux et régionaux, de nombreux socialistes sont sur la ligne « Rossignol ». Dominique Reynié peut se rassurer. La foudre ne devrait pas tomber.

A droite, un haut responsable des Républicains est également confiant. Il pense que « le préfet ne va pas bouger. Ensuite si Dominique Reynié est déclaré inéligible, il n’y a pas de risque d’annulation du scrutin, c’est seulement lui qui sera concerné ».

Ce dernier point est essentiel.

Les doutes sur l’éligibilité de Dominique Reynié sont largement partagés dans les rangs de la droite et de la gauche. Un élu socialiste est persuadé que « ça ne passe pas ». Un grand élu local de gauche pense la même chose et ne s’en cache pas. Il le répète à ses interlocuteurs. Y compris en plein Conseil Régional.

Des maires ruraux interpellent, sur un marché ou au téléphone, les représentants de la droite et du centre. Notamment sur le thème : comment se fait-il que Dominique Reynié ne présente pas une taxe d’habitation ou foncière ?

Mais, dans la majorité des cas, un leitmotiv revient : l’annulation du scrutin n’est pas en jeu. Ce sentiment ne fait pas l’unanimité. Certaines voix estiment, au contraire, qu’une (éventuelle) déclaration d’inéligibilité de Dominique Reynié pourrait conduire à un nouveau vote des 4 millions d’électeurs de la Région.

Cette dispute juridico-politique entre les tenants de l’annulation et les défenseurs d’un scénario « minimaliste » (seul Dominique Reynié risque une « inéligibilité ») va rapidement être purgée.

L’enregistrement de la candidature de Dominique Reynié « soldera » le sujet. En effet, il est difficile d’imaginer que Manuel Valls et le préfet Mailhos valident un candidat qui pourrait conduire à de nouvelles élections régionales.

C’est toujours possible. Mais ce serait une véritable bombe à retardement.

Laurent Dubois

Une 4ème liste « Ecolo-Citoyenne »

 

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Le label a du succès. Une 4ème liste « Ecolo-Citoyenne » va être déposée en préfecture aujourd’hui, lundi 9 novembre à 10 heures. Elle est portée par le parti indépendantiste Convergence Démocratique de Catalogne (CDC), l’Alliance Ecologiste Indépendante (AEI) et l’Union des Forces Citoyennes et Républicaines (UFCR).

Sa figure de proue est Jordi Vera. Le « Catalaniste » (présent, avec le CDC, dans la bataille des municipales 2010 et celle des départementales 2015) est conseiller municipal à Perpignan et son fief électoral est dans les Pyrénées Orientales.

Jordi Vera président du CDC

Jordi Vera président du CDC

Contacté par téléphone en fin de semaine dernière, Jordi Vera n’était pas certain de pouvoir constituer une liste. Il était englué, selon ses propres mots, dans des « tracasseries administratives ».

Visiblement elles ont été levées durant le week-end. Un communiqué de presse, diffusé le lundi 6 novembre à 6 heures du matin, confirme le dépôt en préfecture. Jordi Vera a refusé de limiter sa candidature à une candidature régionaliste. Le leader du CDC parle de « redonner la parole aux Citoyens et de défendre la cause écologiste ».

Le ton du communiqué de presse est, en revanche, franchement catalaniste :

Notre participation garantit que la réalité territoriale du Pays Catalan ne soit pas escamotée par le nouveau pouvoir régional. Le pays Catalan a sa logique propre et exige des stratégies spécifiques…Il mérite une solution régionaliste

En attendant de pouvoir défendre la cause régionaliste dans les Régionales 2015, le CDC et ses alliés vont passer une étape de l’Etat Central. Le dépôt va devoir être validée par la préfecture. Jordi Vera se présente dans la toute dernière ligne droite au guichet. Un guichet qui ferme à 12 heures.

Si le dossier n’est pas parfaitement en ordre, il va être difficile de régulariser en urgence. La 4ème liste « Ecolo Citoyenne » du scrutin (avec « Nouveau Monde » de Gérard Onesta, « Bien commun » de Christophe Cavard et « Nouvelle Donne » de Gilles Fabre) est sur la ligne de départ mais pas encore dans la course.

Laurent Dubois