Peu après minuit, le communiqué de Carole Delga parvient sur les boîtes mail. La candidate socialiste qui vient de passer la journée à Mende déclare qu’elle suspend sa campagne jusqu’à nouvel ordre. « Je suis horrifiée par ces attaques à Paris. Mes pensées vont aux victimes, à leurs familles, à nos policiers et à l’ensemble des services des forces de l’ordre. J’appelle l’ensemble des citoyens de Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées à se rassembler autour des valeurs de notre République ». L’ancienne secrétaire d’Etat devait se déplacer dans le quartier populaire de La Paillade ce matin à Montpellier. Elle a annulé sa visite.
L’heure est au recueillement et au rassemblement. Je suspends ma campagne jusqu’à nouvel ordre. #fusillade
— Carole Delga (@CaroleDelga) 13 Novembre 2015
Même volonté du côté de Dominique Reynié. « Je demande à tous mes colistiers de suspendre les actions de campagne » déclare le candidat de la droite et du centre. Avec une nuance : « Si les conditions d’application de l’état d’urgence le permettent, je leur demande de maintenir les réunions prévues avec nos concitoyens afin de partager nos pensées et nos sentiments sur le drame que vit notre pays ». Et de conclure : « Pleurons nos victimes, pensons à leur famille et soutenons nos forces engagées dans le combat contre l’abomination ».
pic.twitter.com/jBgEoXsbYf — Dominique Reynié (@DominiqueReynie) November 13, 2015
« L’heure n’est pas à la polémique » affirme Damien Lempereur.
Je suspends bien entendu immédiatement ma campagne. Soutien entier et total aux forces de l’ordre et aux secours.
— Damien Lempereur (@dlempereur) November 13, 2015
Le candidat tête de liste pour « Debout La France » qui a lui aussi « suspendu toutes ses actions sur le terrain » ne semble pas avoir été entendu par toutes les formations. Louis Aliot (FN) s’en prend à Manuel Valls sur les réseaux sociaux : « Monsieur Valls, vous voyez où est le danger ? Le vrai ! Irresponsable ! » Monsieur Valls, vous voyez où est le danger ? Le vrai ! Irresponsable ! — Louis Aliot (@louis_aliot) November 13, 2015avant d’annoncer lui aussi un peu plus tard la suspension de sa campagne.
Nous suspendons notre campagne en Midi-Pyrénées / Languedoc-Roussillon jusqu’à nouvel ordre. #attentats
— Louis Aliot (@louis_aliot) 13 Novembre 2015
L’Union Populaire Républicaine au sujet de l’Etat d’Urgence déclare : « Ces mesures sont incompatibles avec la tenue d’élections nationales prévues dans trois semaines(…) Non seulement la suspension de la campagne ne saurait redonner vie aux victimes et aider si peu que ce soit à l’enquête, mais encore elle reviendrait à concéder une victoire à tous ceux qui veulent asservir la France ».
Autre voix discordante celle de la tête de liste Lutte Ouvrière qui partage « entièrement l’émotion de la population, et en particulier de tous les proches des victimes de ces attentats ». En revanche Sandra Torremocha explique n’avoir « aucune solidarité avec l’Etat français et avec ses dirigeants politiques ». « Ceux-ci ont une large part de responsabilité dans les guerres qui ensanglantent aujourd’hui le Moyen-Orient, des guerres dont Paris a eu un écho sanglant » précise-t-elle.
Effroi. Solidarité. Hommage. Nouveau Monde en Commun suspend immédiatement sa campagne en signe de deuil. pic.twitter.com/hN8HMwXtd4
— Gérard Onesta (@OnestaGerard) November 13, 2015
Plus d’apaisement et un appel à une réaction collective du côté du PCF. Pour Pierre Lacaze secrétaire départementale de la Haute-Garonne, soutien de Gérard Onesta : « L’Horreur nous frappe et nous savons la difficulté de faire face à ces situations. Nous sommes en contact avec l’ensemble des organisations démocratiques du département et les autorités de l’Etat pour envisager une réaction collective à ces événements et pour regarder les conséquences de la proclamation de l’Etat d’Urgence sur la campagne des élections régionales et sur les initiatives publiques à venir ».
Même projection sur la suite de la campagne du côté de la liste « Le Bien Commun ». « Elle devra s’ancrer dans le monde réel, s’imprégner de la gravité de ce nouveau contexte, dans des échanges calmes et dignes ».
Enfin, samedi matin, c’est Philippe Saurel, le maire de Montpellier, qui à son tour suspend sa campagne.
En raison des événements dramatiques que traverse notre pays je suspends la campagne des régionales jusqu’à nouvel ordre #Citoyensdumidi
— saurel philippe (@saurel2014) November 14, 2015
Patrick Noviello