13 Nov

[Exclusif] Christophe Cavard : « la meilleure défense est la transparence »

Une « fausse » liste et une vraie « torpille » téléguidée par le PS. Des révélations, en plein meeting, sur une colistière passée par les rangs du FN. Gérard Onesta attaque frontalement Christophe Cavard et sa liste « Bien Commun ». Le député du Gard a décidé de réagir et de jouer carte sur table. Christophe Cavard livre des détails sur le financement de sa campagne et s’explique sur ses relations avec le parti socialiste.

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Régionales 2015-Gérard Onesta vous accuse d’être aidé, en sous main, par le PS. Quelles sont vous sources de financement ?

Christophe Cavard. La meilleure défense que je puisse avoir face aux accusations est de jouer la transparence. Comme tous les autres candidats, je vais bien évidemment déposer mes comptes de campagne. On verra ainsi d’où vient l’argent. Mais j’ai décidé de rendre public mes dépenses au fur et à mesure. Je présenterai notamment publiquement la facture de mon imprimeur. Au passage, les autres peuvent faire pareil. Notamment le nombre de collaborateurs et qui est payé. De notre côté, on sera totalement transparent et on verra qu’il n’y a pas de valises de billets sous la table.

Régionales 2015-Vous avez décidé d’être totalement transparent. On peut donc connaître le nom de votre banque.

Christophe Cavard. Oui. Bien sur. C’est le Crédit Agricole d’Uzès.

Régionales 2015-On peut connaître le montant du prêt personnel que vous avez contracté pour cette campagne ?

Christophe Cavard. 80 000 euros.

Régionales 2015-Pour être remboursé, il faut passer la barre des 5% des suffrages exprimés. Vous pouvez être sous ce seuil. Comment pouvez-vous assumer ce risque financier ?

Christophe Cavard. Je pense que la barre des 5% est parfaitement atteignable. Mais, si nous faisons 4,98%, c’est la règle nous ne serons effectivement pas rembourser. Dans ce cas nous avons un accord avec François de Rugy (NDLR député ex EELV). Son nouveau mouvement «  Ecologistes ! » viendra en renfort. Je suis un des 10 parlementaires à avoir adhérer à ce nouveau parti. Comme tous les partis, il va avoir des moyens financiers.

Régionales 2015-Gérard Onesta vous soupçonne d’être instrumentalisé par le PS et notamment par le patron des élections et n°3 du parti, Christophe Borgel. Quelles sont vos relations avec Christophe Borgel ?

Christophe Cavard. Je croise Christophe Borgel, mais sans plus. 

Régionales 2015-Et vos contacts avec le PS ? Vous êtes député mais vous avez été conseiller général pendant 14 ans. A ce titre, vous avez été membre de la majorité PS au conseil départemental du Gard. Vous avez donc eu des contacts fréquents et privilégiés avec vos camarades socialistes?

Christophe Cavard. Je le reconnais. Je suis membre de la majorité du PS au conseil général. Mais je suis un trublion. Si j’ai quitté Europe-Ecologie, c’est précisément parce que je ne supporte pas les positions sectaires et autoritaires. Je suis pour une écologie autonome. Il existe un espace pour une écologie qui ne passe par des accords avec le PS où le Front de Gauche.

Régionales 2015-Les accusations de Gérard Onesta repose sur un précédent. Georges Frêche a téléguidé une « vraie-fausse » liste écologiste pour éparpiller le vote écolo. Si cela a été possible pour les Régionales de 2010 pourquoi ce serait impossible pour les Régionales 2015 ?

Christophe Cavard. Vous parlez de la liste « Drevet » (NDLR du nom de son leader régional). Mais à l’époque on s’est aperçu de la manœuvre en découvrant des noms qui montraient que certaines personnes ont été mises à disposition. On peut parcourir nos listes, on verra bien que les noms qui s’y trouvent sont ceux de vrais candidats. Certains de nos candidats ont des relations houleuses avec le PS. C’est le cas de notre tête de liste dans le Gers, Alexandre Boudaud. Vous pouvez poser la question à Philippe Martin (NDLR ancien ministre et président PS du département).

Propos recueillis par Laurent Dubois