16 Avr

Incendie de Notre-Dame de Paris : un élu (RN) dénonce une christianophobie

Un conseiller régional (Rassemblement National) d’Occitanie s’offusque de certains commentaires sur les réseaux et dénonce une christianophie.

Photo : AFP/B Guay

L’incendie de Notre-Dame a suscité de nombreuses réactions politiques en Occitanie. Plusieurs élus ont immédiatement réagi sur les réseaux sociaux. La députée (PS) du Tarn-et-Garonne était sur Paris au moment du sinistre. Valérie Rabault  a exprimé (en direct) son émotion.

 

Parmi la multitude de déclarations, une se démarque. Le conseiller régional (Rassemblement National), Julien Léonardelli, a posté un message traduisant sa tristesse.

 

Mais, une heure après ce tweet « œcuménique « , l’élu du Rassemblement National a mis en ligne un post beaucoup plus polémique. Julien Léonardelli a dénoncé des réactions sur Facebook et avance une explication : une banalisation de la christianophie.

 

Laurent Dubois (@laurentdub)

15 Avr

Lobbies à l’Assemblée : « black out » chez les députés de la Haute-Garonne

Un député (En Marche) veut obliger ses collègues à publier leurs rendez-vous avec les lobbies. France 3 Occitanie a organisé un « sondage » auprès des députés de la Haute-Garonne. Qui soutient la réforme ? Quels sont les lobbies côtoyés par les parlementaires (toutes tendances confondues) du plus grand département d’Occitanie ? 3 députés sur 10 ont répondu. Un seul a communiqué le nom des lobbies avec lesquels il est en contact.

©Julien Mattia / Le Pictorium/MAXPPP

Le député du Maine-et-Loire veut renforcer la transparence s’agissant du lobbying à l’Assemblée. Matthieu Orphelin veut obliger les parlementaires mais aussi les ministres et leurs collaborateurs à publier la liste des réunions avec des lobbies. « Il est temps d’aller plus loin pour lever le voile sur les relations entre les politiques et les lobbies, et répondre aux attentes des citoyens. Nous pourrions, avec tous ceux qui veulent y contribuer, travailler à une proposition de loi organique en ce sens », écrit le député dans une tribune publiée dans le Journal Du Dimanche

France 3 Occitanie a organisé un « sondage » pour connaître l’avis des députés de la Haute-Garonne sur la proposition de leur collègue. L’ensemble des parlementaires siégeant à l’Assemblée ont été contactés par sms ou messages privés sur Twitter. Souvent les deux « canaux » ont été utilisés. En 48 heures, 4 réponses nous sont parvenues. Et une seule était complète.

Deux questions ont été posées : « soutenez-vous la proposition de Matthieu Orphelin ? » et « avec quels lobbies avez-vous des contacts réguliers ou occasionnels ? »

Voici les résultats :

-Sur la proposition de rendre public les réunions avec des lobbies : 4 réponses sur les 10 députés de la Haute-Garonne.

  • Jean-François Portarrieu (En Marche) : aucune réponse.
  • Michaël Nogal (En Marche) : aucune réponse.
  • Sandrine Mörch (En Marche) : aucune réponse.
  • Elisabeth Toutut-Picard (En Marche) : aucune réponse.
  • Pierre Cabaré (En Marche) : aucune réponse.
  • Jean-Luc Lagleize (Modem-Majorité présidentielle) : aucune réponse.
  • Corinne Vignon (En Marche) : favorable à la proposition.
  • Monique Iborra (En Marche) : favorable à la proposition et précise « on peut avoir des lobbies ailleurs qu’en rendez-vous à l’Assemblée »
  • Joel Aviragnet (PS) : « c’est déjà public quand on les rencontre à l’Assemblée ».
  • Sébastien Nadot (NI) : favorable. Précise : « Ok pour la transparence mais attention pas de chasse aux sorcières et au besoin de confidentialité de certains contacts. Il n’y a pas de député qui peut faire son travail sans échanger, rencontrer, des représentants des lobbies ».

-Sur les contacts avec les lobbies. 3 réponses sur les 10 députés de la Haute-Garonne.

  • Corinne Vignon (En Marche) : « je ne rencontre aucun lobby »
  • Joël Aviragnet (PS) : « je les rencontre (ndlr : les lobbies) à l’Assemblée »
  • Sébastien Nadot (NI) : « contacts réguliers avec une lobbyiste de l’UFOLEP pour une proposition de loi sur le sport. Contact régulier avec des associations pour le vélo. Contact régulier avec des ONG (qui sont également des lobbyistes) : FIDH, Oxfal, Obsarm, RSF.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

13 Avr

La femme de Gilles Le Gendre nommée à la FDJ : le « coup de gueule » du député Sébastien Nadot

L’épouse du patron des députés En Marche doit être embauchée par la Française des jeux (FDJ). Le député toulousain, Sébastien Nadot, pousse un coup de gueule contre une nomination qu’il juge « moralement inacceptable et politiquement stupide ».

Sébastien Nadot, député de Haute-Garonne. Photo : MaxPPP

Conflit d’intérêt. Mélange des genres. Le recrutement, par la Française des Jeux, de la femme de Gilles Le Gendre soulève une polémique. L’épouse du patron des députés En Marche doit devenir la nouvelle directrice de la communication de la FDJ. Mais cette embauche tombe mal, juste avant la privatisation de la Française des jeux. Une privatisation qui passe par une loi Pacte que Gilles Le Gendre a sinon piloté du moins suivi de très prés.

 

La majorité « macroniste » met en avant le CV de la femme de Gille Le Gendre pour justifier son embauche. Un passage à la communication de Paribas, du groupe Rhône-Poulenc et de GDF. Mais cette ligne de défense n’éteint pas l’incendie. Les critiques pleuvent.

Le député de la Haute-Garonne, Sébastien Nadot, estime que le recrutement de la femme de Gilles Le Gendre est « juridiquement irréprochable ». Mais le parlementaire (exclu du groupe En Marche en décembre en raison de sa liberté de ton) ajoute immédiatement c’est « moralement inacceptable et politiquement stupide ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

Européennes : l’absence (remarquée) de Carole Delga au 1er meeting du PS

Le PS a organisé son premier meeting pour les Européennes à Toulouse. La présidente socialiste du conseil régional, Carole Delga, était absente. Une absence remarquée et…commentée.

Carole Delga, présidente de la Région Occitanie. Photo : MaxPPP/Isorel

Le patron du PS, Olivier Faure, la tête de liste pour les Européennes, Raphaël Glucksmann, la présidente du groupe socialiste à l’Assemblée  , Valérie Rabault, les cadres du parti se sont retrouvés à Toulouse,  le week-end dernier. Une vraie affiche pour un vrai événement : le 1er grand meeting du parti socialiste pour les Européennes.

La présidente (PS) de la Région Occitanie  figurait au programme. L’ex ministre socialiste était annoncée sur Facebook aux côtés de ses camarades. Mais l’annonce a (rapidement) disparu des réseaux sociaux. Finalement, Carole Delga était dans l’Aveyron, à Najac pendant que militants et responsables socialistes se réunissaient, à Toulouse, pour lancer les Européennes.

Carole Delga a pris le soin de poster, à distance, un tweet évoquant l’évènement toulousain. Mais la « chaise vide » de la première socialiste d’Occitanie a été remarquée et soulignée.

Un militant, présent au meeting, s’interroge également. « Pourquoi Carole n’était pas là ? C’était tout de même une réunion avec le national et le premier meeting pour le prochain rendez-vous électoral, le premier depuis la présidentielle et les législatives ». Un autre socialiste tente une explication : « Carole veut peut-être évitée de s’afficher pour les Européennes. Le scrutin s’annonce compliqué pour nous. Il vaut mieux le jouer local avec des maires dans l’Aveyron que monter à la tribune avec la tête de liste pour les Européennes ».

Pour l’entourage de Carole Delga, c’est beaucoup plus simple. La présidente de Région « a été invitée voici des mois par l’association nationale des maires ruraux pour faire l’introduction du congrès. Pas d’autre explication ».

C’est la même version des faits du côté de la « puissance » organisatrice : le patron des socialistes de la Haute-Garonne. Sébastien Vincini précise :  » aucun problème. Carole était au rassemblement des maires ruraux de France, annoncé bien avant dans l’Aveyron. Je l’ai excusé avec un mot de sa part. Les conseillers régionaux étaient là et de toute la région ».

Parmi les conseillers régionaux mentionnés par Sébastien Vincini ne figurait pas la vice-présidente en charge de l’Economie, Nadia Pellefigue. La socialiste a une bonne excuse pour justifier son absence. Nadia Pellefigue est candidate aux municipales à Toulouse mais…hors PS.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

10 Avr

Sécurité Routière : deux amendements suite à l’accident mortel d’une collaboratrice parlementaire

Il y a quasiment un an, le 20 avril 2018, disparaissait tragiquement Armelle Cizeron, jeune collaboratrice parlementaire. Armelle a été fauchée par un poids-lourds alors qu’elle se rendait à vélo à l’Assemblée Nationale. Des députés ont donc déposé deux amendements pour que ce dramatique accident ne soit pas oublié et que la sécurité des deux roues face aux poids-lourds soit renforcée.

Un vélo blanc en hommage à Armelle Cizeron a été posé ce mardi devant l’Assemblée Nationale. Photo DR

Un vélo blanc déposé à l’angle du pont de La Concorde et du quai d’Orsay, mardi 9 avril, en début d’après-midi. Voilà comment concrètement ses proches, ses anciens collègues mais aussi Elisabeth Borne ont tenu à rendre hommage à Armelle qui fut notamment la collaboratrice de Jeanine Dubié. « Elle a été cinq ans à mes côtés. Ça a été un choc. Vous savez, dans le cadre de notre mission, on vit en symbiose, on partage beaucoup de choses. Elle me manque encore » reconnaît l’élue.

« Ce sont ses parents qui ont été à l’initiative de cette action. Ils ont rencontré Elisabeth Borne, la Ministre des Transports ainsi que François De Rugy quand il était encore Président de l’Assemblée Nationale. Ils ont également eu des contacts avec la mairie de Paris » précise la députée PRG des Hautes-Pyrénées.

Attirer l’attention des cyclistes sur le risque

Au-delà de cette cérémonie, face à ce vélo blanc, de l’autre côté de l’Avenue qui jouxte l’Assemblée, deux amendements ont été déposés dans l’hémicycle. Ils visent sensibiliser et prévenir les dangers de la circulation à vélo. Le premier préconise de « matérialiser par des autocollants, les angles morts sur les poids lourds pour les rendre visibles par les usagers vulnérables ». « Bien sûr que ça ne suffit pas, mais cela peut au moins attirer l’attention des cyclistes » explique Jeanine Dubié.

Le second amendement donne la possibilité aux maires de restreindre la circulation en ville des poids-lourds dépourvus de dispositifs de détection des usagers vulnérables. « Ce dispositif existe, coûte 1500 euros mais il n’est pas encore obligatoire. Il devrait le devenir mais seulement pour les véhicules neufs suite au vote d’une directive européenne le 16 avril prochain » précise encore la députée PRG.

Des chances d’être adoptés ?

« Ce sont deux amendements transpartisans » assure Jeanine Dubié. « D’ailleurs le premier signataire en est Matthieu Orphelin, député LREM. 180 députés de tous les groupes politiques l’ont signé pour l’instant ». Ils seront donc discutés d’ici trois semaines au cours de l’examen du projet de loi d’orientation des mobilités.

Autre argument qui pourrait amener à l’adoption de ces amendements : les très mauvais chiffres de l’accidentologie de ces dernières semaines notamment chez les deux roues. L’accident d’Armelle Cizeron n’est pas sans rappeler celui qui avait causé la mort d’une jeune avocate en novembre dernier près du Palais de Justice de Toulouse.

Patrick Noviello (@patnoviello)

08 Avr

Hautes-Pyrénées : la France Insoumise fait le buzz en exhumant les conflits d’intérêts du président du département

La France Insoumise dénonce le système « Pélieu » dans les Hautes-Pyrénées. Un véritable réquisitoire qui s’appuie sur des rapports de la Cour des Comptes. Depuis sa mise en ligne, la vidéo fait le buzz sur les réseaux sociaux.

Michel Pélieu. Photo : AFP

Le débit est celui d’une mitraillette. Mais le contenu relève plutôt de la charge explosive. Dans une vidéo mise en ligne sur You Tube, un représentant de la France Insoumise dégaine et vise les conflits d’intérêts entourant le président du conseil départemental des Hautes-Pyrénées, Michel Pélieu.

Un marché public attribué à l’épouse de Michel Pélieu et sous-traité par une structure présidée par….Michel Pelieu. C’est la pique la plus affûtée. Mais c’est loin d’être la seule. Les Insoumis des Hautes-Pyrénées soulignent également les écarts importants entre les subventions attribuées aux communes et au canton de…Michel Pélieu. Le fonctionnement et le financement de la structure de Tourisme (Hautes-Pyrénées Tourisme Environnement) est également passée au crible.

Dès le début du réquisitoire, la France Insoumise précise se baser « exclusivement sur les documents publics certifiés par la Chambre régionale des comptes ». Cette précision peut éviter des frais de justice. Les Insoumis 65 se protègent contre toute action en diffamation. Et, vérification faite, les propos tenus reposent effectivement sur des observations du juge financier.

Il s’agit de deux rapports, rendus publics en mars et décembre 2017. S’agissant de Hautes-Pyrénées Tourisme Environnement (une association présidée par Michel Pélieu et dirigée par sa fille) la Chambre régionale des comptes pointe le recours, sans mise en concurrence, aux même prestataires. Les magistrats financiers pointent ouvertement un conflit d’intérêt.

Ces observations et bien d’autres ont été formulées, il y a maintenant plus de deux ans. Mais La France Insoumise exhume ces « vieux » dossiers et les remet à la Une de l’actualité (politique) des Hautes-Pyrénées. Sa vidéo comptabilise plusieurs milliers de vues.

Michel Pélieu a répliqué dans les colonnes de la presse régionale. Le président du conseil départemental récuse les accusations de la France Insoumise. Mais il ne demande pas le retrait de la vidéo mise qui suscite sa colère.

Suite à la publication de l’article, les réponses de Michel Pélieu :

Laurent Dubois (@laurentdub)

05 Avr

Forum « Toulouse + Verte » : « véritable démarche citoyenne » ou « campagne de communication » ?

Le forum censé faire participer et débattre les citoyens pour plus de nature en ville débute aujourd’hui, avec notamment des tables-rondes. Mais plusieurs associations de défense de l’environnement bien implantées à Toulouse n’y sont pas invitées selon le mouvement Action Non-Violente COP 21.

Marche pour le climat du 15 mars dernier à Toulouse. Photo Frédéric Charmeux Max PPP

« Avons-nous vraiment affaire à une réelle démarche démocrate et citoyenne de concertation en faveur de l’environnement ou sommes-nous face à une énième campagne de communication au service de l’image verte qu’essaie de se donner Moudenc ?». Le communiqué d’ANV Cop 21 pose d’emblée la polémique.

Des associations absentes

Plus précisément le mouvement regrette le fait que seul WWF « acteur emblématique de l’écologie » mais qui « n’a pas d’antenne à Toulouse » est « l’unique partenaire et principal intervenant de tous les débats et tables-rondes » de « Toulouse + Verte ». ANV COP21 dénonce notamment l’absence d’associations comme 2Pieds 2Roues, Toulouse en transition ou encore Le Collectif du Ramier.

Pour la mairie, « la diversité des acteurs présents dans les tables-rondes et stands (Nature en Occitanie, le conservatoire des Espaces Naturels de Midi-Pyrénées, DIRE, la ferme Bio, le FReDD, Sens Actifs, France Nature Environnement…) témoigne de la volonté de co-construire des réponses innovantes, adaptées à l’ampleur du défi écologique ».

Un débat ouvert à tous sans exclusive

Autre acteurs non conviés aux débat selon ANV Cop21 : « Collectif pour Le Climat ou Alternatiba qui rassemblent des milliers de personnes lors des marches pour le climat ». A noter d’ailleurs que ce vendredi sera encore une journée d’action en ce sens avec une troisième grève pour le climat dans laquelle de nombreux jeunes devraient à nouveau s’investir.

Pour la Ville de Toulouse, le débat « reste ouvert à tous, sans exclusive ». « Toutes les voix qui veulent participer sont les bienvenues : leurs contributions seront entendues, débattues et prises en compte ».

Ça tombe bien puisqu’ANV COP21 souhaite tout de même s’investir dans « Toulouse + verte ». Le mouvement espère y remettre ses propositions notamment à Jean-Luc Moudenc. Parmi elles : un investissement de 40 millions d’euros par an sur 10 ans pour la mise en place de 1000 km de pistes cyclables.

Patrick Noviello (@patnoviello)

 

Retraite à 62 ans : une députée (En Marche) de la Haute-Garonne « censurée » par son (propre) groupe parlementaire

La députée (En Marche) de la Haute-Garonne, Corinne Vignon, devait publier une tribune pour défendre la retraite à 62 ans.  Le texte  n’est jamais sorti dans la presse. Motif : une interdiction venue du président groupe majoritaire.

Corinne Vignon (Photo : Vincent Isore/MaxPPP)

La réforme des retraites agite les rangs de la majorité. Plusieurs députés sont (ouvertement) hostiles à une remise en cause de l’âge légal de départ à la retraite : 62 ans. La députée (En Marche) de la Haute-Garonne, Corinne Vignon, est sur cette ligne. Et elle comptait bien le faire savoir.

La députée a décidé de prendre sa plume et de s’exprimer dans les colonnes du Parisien. Mais, selon le quotidien, le président du groupe En Marche est intervenu et a « débranché » Corinne Vignon. La tribune qui bénéficiait d’ailleurs de la signature de 35 députés n’est jamais paru. Le Parisien avance une explication. Le patron des « marcheurs » à l’Assemblée aurait invoqué « l’unité du groupe LaRem ».

Une unité qui, visiblement, n’est pas évidente s’agissant des parlementaires de la Haute-Garonne. En décembre dernier, le député toulousain Sébastien Nadot a été exclu du groupe En Marche.

Laurent Dubois (@laurentdub)

04 Avr

Edito : Européennes, l’impossible débat ?

Combien seront-ils ce soir en plateau sur France 2 ? Qui aura gagné ou pas devant la justice le droit d’être là ? Impensable de se poser ce type de question et pourtant… Sous couvert de pertinence éditoriale ou de démocratie, l’exercice du débat devient de plus en plus difficile face à un échiquier politique éclaté.

Les journalistes Thomas Sotto et Alexandra Bensaïd, le 3 avril 2019, pendant les répétitions du débat qui se tiendra le 4 avril 2019 sur France 2. (FRANCE TELEVISIONS)

Pour ceux à qui cela aurait échappé, les Européennes constituent désormais un scrutin de liste nationale. Ne vous étonnez donc pas de ne pas voir de débat ou de soirée électorale organisée sur notre chaîne régionale. Aux confrontations d’idées et de programmes directes, nous avons donc choisi de vous proposer, depuis un mois, des émissions « thématiques » sur la PAC, le Brexit et la politique migratoire au regard de notre territoire.

Plus de dix candidats et 2 h d’antenne

Mais revenons au débat sur le débat. France2, avec 12, 13 ou 15 candidats, n’aura pas assez de 2h30 pour aller au fond des choses, sans parler de la forme et du rythme. Alors imaginez notre « Dimanche en Politique » régional sur 27 minutes (créneau qui nous est octroyé au milieu d’une grille de programme nationale). Prenons un exemple. Nous avons longtemps envisagé de proposer un débat « Européennes » entre les différentes forces politiques de gauche.

Ainsi nous aurions pu envisager d’inviter à minima des représentants des listes suivantes : PS/Place Publique, Génération(s), le PC (avec une députée européenne sortante), E.E.L.V, La France Insoumise. Soit 5 candidats en plateau qui auraient dû confronter leurs idées en moins de 30 minutes, et ce uniquement pour les forces de gauche. Sans évoquer les autres listes, plus modestes, en cours de constitution, qui auraient pu, elles aussi, nous attaquer devant des tribunaux pour participer. Bref une équation impossible que nous avons renoncé à résoudre.

A qui donner raison ?

Alors à qui donner raison ? A ceux qui se lancent dans la campagne sous une étiquette que le CSA n’oblige pas à prendre en compte, puisque vierge de tout scrutin précédent, et qui souhaitent participer au débat démocratique comme les autres ? Aux journalistes qui défendent le droit de choisir librement leurs invités ? A ceux qui disent que le modèle du débat télévisé est éculé et n’intéresse plus personne ?

Selon moi cet exercice est encore vivant et reste un bon moyen d’opposer un programme à un autre et d’argumenter sur des idées. Mais il reste clairement de plus en plus difficile à organiser, et ce bien évidemment à condition qu’il garde du sens et que tous les critères soient réunis pour le rendre intelligible. Une question qui ne va pas tarder à se poser à nouveau. Les Municipales arrivent dans un an.

Patrick Noviello (@patnoviello)