Tout a un prix. Surtout le confort et la sérénité. Lors de la précédente assemblée plénière, de nombreux conseillers régionaux (de droite comme de gauche) se sont plaints des conditions d’hébergement. Manque de place. Impossibilité de prendre des notes. Installés dans les fauteuils de l’auditorium du Corum, à Montpellier, les élus ne disposaient pas de table pour pouvoir écrire ou poser des documents. Visiblement, les doléances ont été entendues. L’assemblée plénière a planté ses « meubles » dans un nouvel endroit : le Parc des Expositions.
Les conditions de travail sont bien meilleures.Mais cela à un coût : 11 550 HT pour les deux jours de plénières. La facture est plus lourde que la fois précédente : 4 854 euros de dépense supplémentaire. A cette somme, il faut ajouter la location (pour les jeudi 26 mai et vendredi 27 mai) du centre de convention : 10 056 euros HT. Au total le volet « immobilier » s’élève pour la plénière du mois de mai à : 21 606 euros.
Cette somme correspond (uniquement) à la location des « murs ». L’équipement des salles, la restauration, la « captation » de la séance par des moyens vidéos constituent d’autres dépenses incontournables. La « plénière » d’avril dernier a été chiffrée à 60 000 euros. L’Hôtel de Région communique le nouveau montant total : 85 000 euros pour ces deux journées.
L’option d’une location temporaire (à l’occasion de chacune des 4 « plénières » annuelles) est justifiée par des… économies. La formule est présentée comme la plus économique. Sur la base du chiffrage de l’assemblée plénière « ancienne formule » (au Corum), Gérard Onesta (président du bureau de l’assemblée régionale) évaluait l’enveloppe globale sur la durée des 5 ans de mandat à 1,5 million d’euros. Le changement de localisation fait grimper la facture à 1,7 million d’euros.
Le ratio entre le coût de la location et le coût d’éventuels travaux à Toulouse ou Montpellier reste favorable à l’option « hébergement provisoire dans la durée ». Carole Delga parle de 8 millions de travaux pour un agrandissement toulousain et de 10 millions s’agissant de hémicycle montpellliérain.
Ces chiffres sont contestés. Plusieurs sources parlent de devis et d’études réalisées (sur le site toulousain) à la fin du mandat du président Malvy. Des devis et des simulations qui tablent sur une « fourchette basse » à 1 million d’euro et une hypothèse maximum de 6 millions d’euros.
Au delà d’une question « comptable », le financement du « logement » des conseillers régionaux est (véritablement) stratégique. Une location, par définition, est « précaire » et la nouvelle région va devoir organiser ses « plénières » pendant des dizaines d’années. Le fait de construire ou d’aménager un site est probablement difficile à justifier auprès d’une opinion publique allergique à la dépense publique. Elle est également contraire aux engagements de campagne de Carole Delga. Mais elle permet de se projeter dans l’avenir.
Autrement dit, il s’agit d’une dépense d’investissement et l’investissement justifie la dépense.
Laurent Dubois (@laurentdub)