La République En Marche devait fédérer les élus locaux de la Haute-Garonne au sein d’un « Conseil des Territoires ». Mais, faute de candidats, le « Conseil des Territoires » est devenu une sorte d’assemblée générale, ouverte à tous les adhérents.
En mai dernier, La République En Marche de la Haute-Garonne a annoncé la création d’un « conseil des territoires ». Ce samedi, le 7 juillet, cette nouvelle structure doit être inaugurée à Muret. Mais, entre les intentions initiales et le résultat final, il existe un « gouffre ». La création du référent départemental, Pierre Castéras, devait permettre de réunir des élus locaux. L’horizon était double : un enracinement territorial et une préparation des prochaines municipales. Pour un membre d’En Marche, c’est d’ailleurs ce second aspect qui prédomine : « c’est fait pour préempter les municipales ».
Après deux mois de tractations, le « conseil des Territoires » est simplement une réunion de la « Macronie » en Haute-Garonne. Les ambitions ont dû être revues à la baisse. Preuve de la réduction de voilure, les statuts ont été modifiés. Désormais, la porte est ouverte à tous les adhérents. Selon nos informations, Jean-Luc Moudenc, n’a jamais été formellement invité. Mais En Marche ! espérait sa présence. A l’image de plusieurs autres élus locaux, le maire de Toulouse ne se déplacera pas à Muret.
L’initiative de Pierre Castéras est soutenue par trois députés : Michaël Nogal, Jean-François Portarieu et Corinne Vignon. Selon nos informations, cette dernière aurait été très active dans la campagne de recrutement. La parlementaire, entourée d’une équipe, a décroché son téléphone et contacté des élus locaux. Mais les refus ont été nombreux. Des élus se sont même plaints d’une méthode « musclée » et d’une forme de « chantage » à la réélection : « si vous n’êtes pas avec nous vous êtes contre nous et vous perdrez votre mairie ».
Contacté par France 3 Occitanie, Pierre Castéras ne communique la liste des élus locaux qui, finalement, ont franchi le pas. Le référent départemental évoque uniquement une prochaine conférence de presse. Mais le changement de statut du « conseil des Territoires » (passé d’une fédération d’élus à une réunion de tous les adhérents) signe un échec. Il est peut-être relatif et l’approche des municipales va modifier la donne.
Mais, en attendant, le constat est résumé par un membre d’En Marche : « ça bat de l’aile ».
Laurent Dubois (@laurentdub)