La maire de Montauban, Brigitte Barèges, retire ses délégations à l’un de ses élus. Motif officiel : manque de loyauté.
La décision est tombée ce mardi 27 juin. Un adjoint de Brigitte Barèges perd ses délégations municipales. Jean Garrocq ne représentera plus la ville de Montauban dans plusieurs établissements scolaires (école Jean Moulin, Centre de Formation des Apprentis). L’élu montalbanais devra céder son siège au Syndicat Mixte de la Chaussée de Sapiac. Jean Garrocq quittera également la Commission Développement Durable et Sécurité des Bâtiments.
Pour la maire de Montauban, la « rétrogradation-dégradation » de Jean Garrocq n’est absolument pas politique :
Pas du tout. C’est juste une question de fidélité et de loyauté. C’est une affaire qui n’est pas nouvelle et qui remonte à plusieurs mois. Jean Garrocq n’a pas arrêté de nous critiquer. Cela ne pouvait plus durer. Si on n’est pas avec nous, on est contre nous
Dans les couloirs de la mairie de Montauban, une autre version circule. La sanction de Jean Garrocq serait liée à son soutien au mouvement En Marche ! Pendant la campagne des législatives, l’élu montalbanais s’est activement engagé aux côté du candidat « macroniste » sur la 1ère circonscription du Tarn-et-Garonne, Pierre Mardegan.
L’hostilité entre Brigitte Barèges et Pierre Mardegan est de notoriété publique. Le dernier éclat remonte à moins d’une semaine. Mardi 22 juin, sur l’antenne d’une radio locale, la maire (LR) de Montauban a dévoilé son vote aux législatives. Brigitte Barèges a préféré son adversaire socialiste, Valérie Rabault, à Pierre Mardegan.
Ce passif pourrait justifier des représailles par personnes interposées. Jean Garrocq victime de sa proximité avec Pierre Mardegan ?
Pour un élu d’opposition, l’effet domino dépasserait même le cas Garrocq. Le 1er adjoint aux Finances de Brigitte Barèges serait implicitement visé. Pierre-Antoine Lévi est également proche d’En Marche ! et de Pierre Mardegan. Le coup de feu visant Jean Garrocq résonnerait comme un avertissement. Attention, pas de compromission avec En Marche et un de ses représentants locaux.
Contacté par France 3 Occitanie, Jean Garrocq est catégorique. Le retrait de ses délégations est lié à son engagement aux côtés de Pierre Mardegan.
Brigitte Barèges peut inventer ce qu’elle veut. C’est lié à mon soutien à Pierre Mardegan. J’ai reçu une lettre m’annonçant, sans indiquer le motif, que l’on allait me retirer mes délégations juste après le 1er meeting de Mardegan. Brigitte Barèges ne supporte pas qu’on ne la suive pas. Elle veut tout contrôler et diriger
Jean Garrocq n’est pas traumatisé par sa mésaventure. L’élu montalbanais est même positif : « Brigitte Barèges m’a rendu ma liberté« .
Politiquement, Jean Garrocq ne tire pas de conséquences. Il reste centriste et membre de l’UDI 82. Jean Garrocq ne prévoit pas d’adhérer à la République En Marche.
Laurent Dubois (@laurentdub)