14 Mar

Le député (Vallsiste) de l’Aude, Jean-Claude Perez, soutient Emmanuel Macron

Le député de l’Aude, Jean-Claude Perez est un proche de Manuel Valls. Il annonce son soutien à Emmanuel Macron. Ce ralliement intervient dans un contexte particulier. Ce mardi 14 mars, Manuel Valls a prévenu : il ne parrainera pas Benoit Hamon. L’hypothèse d’un rapprochement entre l’ancien premier ministre et Emmanuel Macron plane.

Jean-Claude Perez, député de l'Aude. Photo MAxPPP

Jean-Claude Perez, député de l’Aude. Photo MAxPPP

Le député de l’Aude, Jean-Claude Perez, ne va pas adhérer au mouvement En Marche ! Mais le parlementaire (démissionnaire du PS) donne son parrainage à Emmanuel Macron. Ce mercredi 14 mars, le conseil constitutionnel doit faire un point sur les (fameuses) 500 signatures indispensables aux candidats à l’élection présidentielle.

Parmi les formulaires, un document a été envoyé de Carcassonne. Le député de l’Aude justifie sa décision par l’état de la gauche et insiste sur le risque d’une victoire de Marine Le Pen :

Ni Benoît Hamon, ni Jean-Luc Mélenchon ne sont en capacité de rassembler la gauche autour d’un programme cohérent…avec une gauche recroquevillée et divisée…la France court un danger majeur avec l’éventuelle élection d’une droite extrême, xénophobe et anti-européenne.

Pour Jean-Claude Perez, le choix d’Emmanuel Macron n’est  pas simplement lié à la menace du FN. Le député de l’Aude est un proche de Manuel Valls. Un Manuel Valls qui a été confronté à l’hostilité des Frondeurs du PS. Des Frondeurs qui sont les  soutiens de…Benoît Hamon et Arnaud Montebourg.

Jean-Claude Perez rappelle (implicitement) ces relations difficiles entre deux gauches qualifiées d’irréconciliables par Manuel Valls. Le parlementaire établit une filiation entre Manuel Valls et la ligne politique d’Emmanuel Macron.

Il y a dans son programme (ndlr Emmanuel Macron) des mesures progressistes et sociales qui rejoignent les convictions que j’ai toujours prônées. Il y a dans sa vision de la France (ndlr Emmanuel Macron) une même volonté que celle de Manuel Valls, de mobiliser les énergies pour faire face aux défis et aux mutations de demain.

Le ralliement de Jean-Claude Perez à Emmanuel Macron n’est pas isolé dans l’Aude. La figure PRG du département, le maire de Gruissan, est également un « macroniste » convaincu. Didier Cordoniou n’a pas encore exprimé publiquement son soutien. Mais c’est une question de jours.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

 

13 Mar

Baylet en marche avec Macron : ça grogne chez les « macronistes » d’Occitanie

Jean-Michel Baylet chez Emmanuel MacronCette perspective suscite une levée de boucliers chez les « macronistes » d’Occitanie.

Emmanuel Macron et Jean-Michel Baylet (photo d'archives : MaxPPP)

Emmanuel Macron et Jean-Michel Baylet (photo d’archives : MaxPPP)

Jean-Michel Baylet n’a jamais caché son intérêt pour Emmanuel Macron. Le 25 avril 1016, lors d’une émission radio, le ministre de l’Aménagement du Territoire déclare :

Ce n’est pas un secret, en ce qui me concerne, la ligne politique d’Emmanuel Macron est assez en harmonie avec la mienne et celle des radicaux.

Depuis cette déclaration, les primaires sont passées par là. La « Macron-compatiblité » de Jean-Michel Baylet est devenue une question hautement stratégique.

La victoire de Benoît Hamon place Jean-Michel Baylet et le PRG face à un dilemme. Respecter la parole donnée et soutenir le vainqueur de la primaire au risque de se retrouver dans le camp du perdant. Etre fidèle à la fibre « macroniste » de Jean-Michel Baylet et de la majorité (écrasante) des radicaux et renier l’engagement de soutenir Benoît Hamon.

Selon nos informations, le choix est fait. C’est Emmanuel Macron. La seule question encore en suspens est un problème de forme. La présidence du PRG souhaite un écrin pour habiller et valoriser le ralliement. En revanche, dans le staff d’Emmanuel Macron, pas question de sortir les tambours et les trompettes.

Les radicaux de gauche et Jean-Michel Baylet sont les bienvenus. Mais c’est tout.

Jean-Michel Baylet et Sylvia Pinel ne sont pas François Bayrou ou Jean-Yves Le Drian.

François Bayrou permet à Emmanuel Macron de mordre sur l’électorat centriste. Un électorat charnière dans toutes les élections présidentielles. S’agissant de Jean-Yves Le Drian, c’est un vrai supplément d’âme. Emmanuel Macron souffre d’un déficit d’expérience et de crédibilité sur les questions « régaliennes », Jean-Yves Le Drian compense ce handicap.

Jean-Michel Baylet ne peut se prévaloir d’une telle plus-value.

Un soutien d’Emmanuel Macron est même réservée sur l’arrivée de Jean-Michel Baylet.

On ne peut pas refuser un soutien. Mais franchement en terme d’image de renouvellement et de modernité, Jean-Michel Baylet c’est pas top.

Les réserves exprimées au niveau national se transforment en franche hostilité dans le département de Jean-Michel Baylet, le Tarn-et-Garonne. Un maire prévient :

Si Baylet débarque chez Macron. C’est clair, ce sera sans moi pour Macron.

Un responsable local d’En Marche ! est sur la même ligne :

Nous disposons d’un tchat sur Télégram et la réaction a été immédiate. Dès que l’on a entendu parler d’un rapprochement entre Macron et Baylet, la réaction a été unanime. Macron ne peut pas accepter un parrainage de Baylet. C’est pas possible. On le connaît. Il ne fait jamais rien gratuitement. S’il soutient Macron, c’est pour obtenir quelque chose.

Dans le Tarn-et-Garonne, le mouvement En Marche ! dispose d’une douzaine de comités locaux. Ils sont de tailles variables et leur activité est inégale. Evidemment, ce ne sont pas quelques centaines d’adhérents qui peuvent peser face à des enjeux nationaux. Mais leur crainte ne tombe pas dans le vide.

Dans l’entourage d’Emmanuel Macron, on rappelle les règles de base. Des règles qui s’appliquent à tous les soutiens, qu’ils viennent de la droite, du centre ou du PRG. Pas d’accord d’appareil et pas de négocations.

Laurent Dubois (@laurentdub)

10 Mar

Jean-Michel Baylet va rejoindre Emmanuel Macron

Emnanuel Macron engrange les soutiens. Et ce n’est pas fini Jean-Michel Baylet va rejoindre la liste des « macroniens ».

Jean-Michel Baylet et Emmanuel Macron (Photo MaxPPP)

Jean-Michel Baylet et Emmanuel Macron (Photo MaxPPP)

Après Bertrand Delanoë, Jean-Michel Baylet. Selon nos informations, le ministre de François Hollande va rejoindre Emmanuel Macron. Ce ralliement se déroulera en deux temps. Mercredi 15 mars, le comité directeur du PRG va se prononcer et annoncer son choix pour la candidature Macron. Le PRG, en participant à la primaire, s’est engagé à soutenir le vainqueur. Mais la victoire surprise de Benoît Hamon a bousculé le parti. Au sein du PRG de nombreuses voix se sont élevées pour prendre une distance avec la ligne Hamon. Une ligne jugée « trop à gauche ». la signature de l’accord Hamon-Jadot n’a pas arrangé les choses. De nombreux radicaux de gauche estiment que le socialiste se désintéresse du PRG et est aux petits soins avec les écologistes et ‘la gauche de la gauche ».

Un ralliement à Emmanuel Macron est un reniement vis-à-vis des engagements de la primaire. Mais c’est une clarification prévisible.

S’agissant de Jean-Michel Baylet, le calendrier du ralliement est particulier.

La jurisprudence « Le Drian » s’applique. Le ministre de l’Aménagement du Territoire comme son collègue de la Défense, ne pourra pas afficher son ralliement avec le 20 mars. Date de la publication de la liste des candidats à la présidentielle par le Conseil constitutionnel.

C’est une règle édictée par François Hollande et qui s’applique à l’ensemble des membres du gouvernement.

Selon nos informations, un rapprochement entre Jean-Michel Baylet et Emmanuel Macron est envisagé depuis plusieurs semaines. Au sein du PRG, Emmanuel Macron dispose de fort relais Le patron des sénateurs radicaux, Jacques Mézard, oeuvre depuis plusieurs mois à une « macronisation » du parti. Mais Jean-Michel Baylet a également mené des travaux d’approche. Le ministre de François Hollande a notamment rencontré un fidèle d’Emmanuel Macron, le maire de Lyon, Gérard Collomb.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Opération « transparence » au Conseil régional d’Occitanie : des oublis troublants

Le conseil régional d’Occitanie lance une expérience unique en France. Les élus doivent remplir des déclarations de transparence. Le Blog Politique de France 3 Occitanie s’est procuré une de ces « fameuses » déclarations. Le document comporte des manques. Le résultat n’est pas à la hauteur de l’objectif affiché.

Hôtel de Région Occitanie à Toulouse. Photo MaxPPP

Hôtel de Région Occitanie à Toulouse. Photo MaxPPP

Le conseil régional d’Occitanie promettait un vrai coup de projecteur. L’attribution des moyens humains, matériels et financiers devait être mis sur la table. Problème. Le document distribué aux élus régionaux est incomplet. La transparence est entachée de zone d’ombre.

Le premier rendez-vous manqué concerne la publicité des déclarations remplies par les conseillers régionaux. Elles devaient être mise en ligne et accessible d’un simple clic.

Désormais, les documents sont uniquement susceptibles d’être publiés. Certaines déclarations seront consultables et pas d’autres ? Toutes les déclarations sont accessibles mais il faut en faire la demande ?

L’opération « transparence  » devait permettre de clarifier la situation des conseillers régionaux. Elle vire à l’usine à gaz. Au lieu de donner des gages de clarté, elle rajoute une couche d’opacité.

Et ce n’est pas tout. Des rubriques qui devaient figurer dans la déclaration de transparence ont disparu. Exit la rémunération perçue au titre de la présence dans les organismes extérieurs. Exit l’utilisation des voitures. Exit la référence à la mise à disposition des ressources humaines du cabinet de la présidente de Région par les vice-présidents et les présidents des commissions sectorielles.

La mise à la « trappe » de ces trois rubriques est loin d’être négligeable. Elles correspondent à des sujets « chauds » : l’argent, les voitures officielles et le cabinet.

L’opinion publique soupçonne les élus de gagner des fortunes ou pire d’être payés sans vraiment travailler. C’est (largement) injuste. Mais ce (res)sentiment existe et il est fort. L’absence des sommes perçues au titre des organismes extérieurs est une vraie occasion manquée. Le conseil régional glisse sous le tapis une question qui méritait d’être mise en lumière. Même constat s’agissant des voitures. L’image des élus roulant carrosse et aux frais de la princesse est tenace. Le conseil régional pouvait apporter un démenti par les faits.

Enfin, s’agissant du cabinet, les habitants d’Occitanie comme l’ensemble des Français associent cette structure à une « boîte noire ». Dans les rues de Toulouse ou de Montpellier, comme de Bordeaux ou Strasbourg, l’expression « membre de cabinet, chef ou directeur de cabinet » est connue. Mais elle reste associée à une zone d’ombre. Le fait d’éclairer son rôle auprès des élus pouvait apporter une information sur une utilité et son travail concret.

Selon nos informations, le conseil régional a parfaitement conscience des lacunes et des ratés de l’opération transparence. Des correctifs et des corrections doivent être apportés. Les oubliés sont présentés comme de simples problèmes d’intendance. Entre le document qui devait être imprimé et celui qui a été véritablement distribué, ce serait des problèmes d’intendance.

C’est possible. Même si cela reste très étonnant. C’est trop tard pour le lancement de l’opération « transparence » et les déclarations versions 2016. 2017 dira si le tir a été corrigé et si les oublis sont de simples couacs.

Laurent Dubois (@laurentdub)

09 Mar

Législatives : les têtes d’affiches de Jean-Luc Mélenchon en Haute-Garonne

Jean-Luc Mélenchon à Toulouse. Photo MaxPPP

Jean-Luc Mélenchon à Toulouse. Photo MaxPPP

Vendredi 10 mars, la France Insoumise va présenter ses candidats aux législatives en Haute-Garonne. Parmi les 10 investis, 3 personnalités servent de tête d’affiche et de locomotives.

À 50 jours du 1er tour, Jean-Luc Mélenchon est tourné plus que jamais vers la présidentielle. Mais le leader de la France Insoumise ouvre un autre front. Celui des législatives.

En Haute-Garonne, Jean-Luc Mélenchon souhaite marquer le territoire mais aussi les esprits. Face au numéro 3 du PS et député sortant, Christophe Borgel (9ème circonscription), France Insoumise présente le directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon, Manuel Bompard.

L’auteur du programme économique de la France Insoumise et conseiller régional, Liêm Hoang Ngoc est candidat sur la 4ème circonscription. Une circonscription sur laquelle Jean-Luc Mélenchon a obtenu son meilleur score lors de la présidentielle de 2012.

Enfin, l’avocate de la famille de Rémi Fraisse, tué à Sivens, Claire Dujardin, sera candidate sur la 1ère circonscription. Claire Dujardin sera face à une figure socialiste, la présidente de la commission des affaires sociales , Catherine Lemorton.

Laurent Dubois (@laurentdub)

08 Mar

La maire de Montauban, Brigitte Barèges revoit sa position et déclare : Tous derrière Fillon

Le 2 mars, Brigitte Barèges cosigne un appel demandant à François Fillon de se retirer en cas de mise en examen. Six jours plus tard, le 8 mars, la maire de Montauban déclare : Tous derrière Fillon.

Brigitte Barèges (photo : AFP)

Brigitte Barèges (photo : AFP)

Après le reflux, le flux. Mercredi 1er mars, l’annonce par François Fillon de sa prochaine mise en examen a suscité une vague de défection. Le directeur de campagne et le porte-parole du candidat de la droite ont démissionné. Dans la foulée, plus de 200 élus on retiré leur soutien à François Fillon. Les centristes de l’UDI ont également claqué la porte.

Mais, depuis la manifestation du Trocadéro et la disparition d’un plan B avec Alain Juppé, les anciens « séparatistes » reviennent dans le giron de François Fillon. Thierry Solère a été le plus rapide à effectuer la manœuvre. 72 heures après avoir lâché François Fillon, l’ex porte-parole a renouvellé son soutien au candidat de la droite.

En Occitanie, deux élues LR  se sont éloignées de François Fillon : la députée de la Haute-Garonne, Laurence Arribagé et la maire de Montauban, Brigitte Barèges.

La parlementaire n’a pas revue sa position. Mais Brigitte Barèges se range derrière François Fillon.

L’heure est maintenant au rassemblement derrière notre candidat François Fillon. J’appelle l’ensemble des élus et des militants de la droite et du centre à faire fi des divisions passées et à se rassembler derrière un homme qui a su montrer son courage et sa résistance devant l’acharnement inouï dont il a été la cible.

Brigitte Barèges a signé un texte dans lequel les déboires judiciaires de François Fillon (et sa possible mise en examen) exigeaient un retrait de sa candidature. Mais, pour la maire de Montauban, ce n’est plus d’actualité.  Même si le 15 mars prochain le candidat de la droite est convoqué devant les juges et risque d’être mis en examen. Brigitte Barèges invoque la situation de la France :

Le projet porté par François Fillon est le seul capable de mener vers le redressement national, loin du miroir aux alouettes que représentent les programmes de Marine Le Pen et Emmanuel Macron. L’hésitation ne nous est plus permise. Pour l’avenir de la France et son redressement votons Fillon.

Nous sommes à 50 jours du 1er tour de la présidentielle. Ce n’est pas la dernière ligne droite mais presque. Malgré l’étroitesse du calendrier et la proximité du scrutin, la candidature de François Fillon peut connaître de nouveaux rebondissements judiciaires. Les nouveaux ralliements des anciens « dissidents » vont-ils résister ?

A suivre.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

Un proche de Stéphane Le Foll lâche un commentaire sur Benoît Hamon

Le chef de cabinet de Stéphane Le Foll, le toulousain Rémi Branco est un serial sniper sur Facebook et Twitter. Ses posts et ses tweets font mouche. La dernière mise en ligne cible l’état de la gauche et un duel Hamon-Macron.

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Le commentaire est court : deux phrases. Mais il est fleuri :

Mon ostéo ce matin : ah…dès qu’on tourne vers la gauche, ça chie dans la colle.

Ces mots sont visiblement liés à des maux de dos. Mais ils sont postés sous un article de presse qui évoque une charge de Benoît Hamon contre Emmanuel Macron.

L’ostéo de Remi Branco n’est pas un commentateur comme on en trouve dans les salles d’attentes, les salons de coiffure ou sur les terrasses de café. Le professionnel de santé s’est contenté de poser un diagnostic. Et c’est le patient qui lui donne une tournure politique. Une tournure qui reflète de manière décalée une opinion exprimée (le plus sérieusement du monde) par un Claude Bartelone et d’autres caciques du PS. Certains socialistes estiment que la campagne de Benoît Hamon penche trop à gauche.

Le patron de Remi Branco n’est pas aussi clair. Stéphane Le Foll n’exclut pas un rapprochement avec Emmanuel Macron.

Mais il plaide la patience avant de prendre (ouvertement) ses distances avec la ligne « gauchière » de Benoît Hamon.

En attendant cette clarification Stéphane Le Foll peut compter sur son chef de cabinet pour poster des commentaires.

Au moment de la primaire, un tweet de Remi Branco a suscité une envie de « baston » chez Julien Dray.

Le commentaire sur Benoît Hamon est scatologique. Mais, l’atmosphère reste pacifique.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

Législatives en Haute-Garonne : Emmanuel Macron alimente une « intox » dixit les… »macroniens »

En Haute-Garonne, Emmanuel Macron alimente une petite « intox ». L’accord Hamon-Jadot prive une socialiste de son investiture pour les législatives. Sandrine Floureusses doit laisser sa place à une candidate écologiste. Mais, pour convaincre le PS de faire machine arrière, la socialiste brandit la menace d’une candidature sous l’étiquette Macron. Problème. Les instances départementales du mouvement En Marche ! démentent.

Emmanuel Macron. Photo MaxPPP

Emmanuel Macron. Photo MaxPPP

Sur le site d’information, Côté Toulouse, Sandrine Floureusses est catégorique. La socialiste affirme qu’elle a été contactée par le mouvement En Marche ! d’Emmanuel Macron. Cette déclaration est loin d’être neutre. Elle intervient dans un cadre très particulier :  les investitures législatives. L’évocation d’une relation ou d’un contact avec Emmanuel Macron est une sorte de chantage qui ne dit pas son nom. Ou plutôt une forme de pression qui utilise la marque Macron. Le sous-titre du film pourrait être : « retenez moi, rendez mon investiture ou je vais chez Macron ».

Du côté des instances départementales du Mouvement En Marche ! l’agacement commence à monter.

Les représentants d’Emmanuel Macron démentent tout contact avec Sandrine Floureusses. Les sorties médiatiques de la socialiste irritent passablement.

Contactée par France 3 Occitanie, Sandrine Floureusses n’a pas souhaité s’exprimer et livrer sa version des faits.

Mais une chose est certaine. Le succès d’un candidat se mesure au nombre de soutiens. Sur ce plan, Emmanuel Macron n’est pas mal loti. Ce jeudi 8 mars, le candidat d’En Marche ! a encore enregistré un ralliement et pas des moindres. Celui de l’ancien maire de Paris, Bertrand Delanoë. Mais l’autre critère traduisant la vitalité d’un présidentiable est sa capacité à exister sur la scène politique.

Et là pas de doute. En Haute-Garonne, la marque Macron sert même à exister chez les candidats aux législatives.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

06 Mar

Réserve parlementaire des députés : qui finance quoi en Occitanie ?

Depuis 2012, l’Assemblée Nationale publie l’utilisation de la réserve parlementaire. L’enveloppe 2016 a permis aux député(e)s de distribuer 81,6 millions d’euros. Chaque parlementaire est libre de choisir le bénéficiaire et le montant des subventions. Comment les député(s) d’Occitanie ont-ils géré leur pactole ? Existe-t-il des rentes de situation, des anomalies ou de simples bizarreries ? Réponse

Assemblée Nationale. Photo MaxPPP

Assemblée Nationale. Photo MaxPPP

Au niveau national, 52% de la réserve parlementaire a permis de financer des projets locaux et notamment la rénovation de bâtiments. 42% des subventions attribuées par les député(e)s sont allées dans les caisses d’association sportives ou culturelles. En Occitanie, ce ratio n’est pas toujours respecté. Trois député(e)s consacrent l’intégralité de leur réserve parlementaire à des travaux. Un autre consacre 90% de son enveloppe à la « pierre ».

Les « bâtisseurs » : Kléber Mesquida, Jean-Claude Perez, Sylvia Pinel et Philippe Martin

Le député de l’Hérault, Klébert Mesquida, le député de l’Aude, Jean-Claude Perez, et la députée du Tarn-et-Garonne, Sylvia Pinel, ont un point commun. Leurs réserve parlementaire est exclusivement dédiée à la rénovation de bâtiments ou à la réalisation de travaux.

Klébert Mesquida consacre 130 000 euros à une réfection de voirie (12 000 euros), à l’accessibilité de la mairie de Berlou (50 000 euros) ou encore à la création de toilettes publiques accessibles à des personnes à mobilité réduite (12 000 euros).

Sylvia Pinel est moins généreuse que Klébert Mesquida. Le montant des subventions s’élève à 84 217 euros. Mais, comme son collègue de l’Hérault, la députée du Tarn-et-Garonne fait dans l’isolation thermique d’une salle des fêtes (6717 euros), la réhabilitation de vestiaires d’un stade municipal (12 000 euros) et l’installation d’un plateau ralentisseur sur une route départementale (4280 euros).

Le député de l’Aude, Jean-Claude Perez, comme Sylvia Pinel, fait travailler les entreprises du bâtiment et les artisans de sa circonscription (réfection de toitures, rénovation de l’éclairage public). Mais il injecte plus d’argent dans l’économie locale que la députée du Tarn-et-Garonne : 110 724 euros.

Enfin sur la dernière marche du podium, catégorie « bâtisseur », on trouve le Gersois Philippe Martin. L’ancien ministre distribue 15 subventions pour un montant global de 129 000 euros. Sur cette somme, 11 000 euros vont à la Fédération du Secours Populaire (8000 euros) du Gers et à une association de retraités agricoles (3000 euros). Deux subventions sont donc dédiées à autre chose que la réfection d’un cimetière (1000 euros) et à la mise aux normes des pédiluves de la piscine municipale de Lombez (30 000 euros).

Philippe Martin n’est pas à 100% sur les travaux et les projets locaux. En revanche si on retient le critère du montant des investissements, le Gersois est quasiment ex-aequo avec Klébert Mesquida (130 000 euros) et devant Jean-Claude Perez (110 724 euros) et Sylvia Pinel (84 217 euros).

Les amis des médias

La réserve parlementaire est souvent perçue comme un moyen d’aider des scouts et des clubs de boule. C’est une réalité. Le député du Gard, Gilbert Collard, finance « la boule joyeuse » (5 000 euros), l’aveyronnaise Marie-Lou Marcel aide le Sport Quille de Naucelle (2000 euros) et son collègue Yves Censi verse 1000 euros aux scouts de France de son département.

Mais des députés sont plus originaux et investissent dans les médias.

Le grand gagnant est le club de la presse de Montpellier. Cette association de professionnels de la presse a perçu, en 2016, 26 000 euros au titre de plusieurs réserves parlementaires de plusieurs députés de l’Hérault et des Pyrénées-Orientales.

En période électorale et à quelques semaines de la campagne des législatives, le financement de professionnels de la presse est peut-être considéré, par les (généreux) députés, comme un investissement productif.

Le donateur le plus important est le député de l’Hérault, Patrick Vignal : 12 000 euros. Christian Assaf verse 6000 euros dans les caisses du club de le presse de Montpellier. Jean-Luc Roumegas verse 5000 euros pour la protection des Gorilles au Congo. Mais le député de l’Hérault n’oublie pas le faune journalistique locale et donne 2000 euros. La députée Fanny Dombre-Coste donne 5000 euros.

Enfin, dernier donateur, Fernand Sire (député des Pyrénées-Orientales) verse 1000 euros au club de la presse de Montpellier.

Des député(e)s ne financent les professionnels de la presse. Ils se contentent d’aider des radios. Les sommes sont beaucoup plus modestes et les médias en question sont (généralement) de petites structures. Des structures qui fonctionnent sur un modèle associatif.

C’est le cas du député du Tarn, Philippe Folliot (1000 euros, Radio Lacaune), de la députée du Tarn-et-Garonne Valérie Rabault (1500 euros, Radio Asso), d’Elie Aboud (Hérault, Radio Ciel Bleu, 1000 euros) et  de la députée-présidente de Région, Carole Delga (7000 euros, Radio Présence Pyrénées).

Le reine des fêtes de quartier et des clubs sportifs : Laurence Arribagé

Quasiment tous les député(e)s financent des fêtes de quartiers et des clubs sportifs. En dehors de Kléber Mesquida, Sylvia Pinel et Jean-Claude Perez, tous les parlementaires d’Occitanie font dans le « sportif » et le « festif ».

Catherine Lemorton est une spécialiste de la santé et finance un centre de santé toulousain (La case santé, 60 000 euros) et le comité pour la santé des exilés (10 000 euros). Mais la députée de la Haute-Garonne aide également un club de rugby, le Toulouse Electrogaz Club (TEC, 10 000 euros).

Pour un(e) député(e) difficile de passer à côté d’une fête locale ou d’un festival sur sa circonscription. Deux exemples parmi une demi-douzaine d’autres, la députée de la Haute-Garonne Martine Martinel et le festival « Saison d’Elles » (7000 euros) ou encore Marie-Lou Marcel et le festival « Estat Poulit » (2000 euros).

Il existe une spécialiste des clubs sportifs et des fêtes de quartier. Il s’agit de la députée Haute-Garonnaise, Laurence Arribagé.

La parlementaire détient le record d’Occitanie du nombre de bénéficiaires d’une réserve parlementaire : 56. Et ce sont les associations de commerçants, les fêtes de quartiers et festivals qui se taillent la part du lion. La facture n’est pas mirobolante : 19 500 euros.

C’est la liste qui est longue : Fête des commercants de la rue Croix-Baragon et de la rue des Arts (1500 euros), Fête des Moissons avec les Jeunes Agriculteurs (1500 euros), fête du quartier Saint-Michel (1000 euros), 8ème centenaire de l’ordre des Prêcheurs (2000 euros), fête du centre commercial Firmis (1000 euros), fête des commerçants de Camille Pujol (2000 euros), fête de quartier rue du Languedoc (1000 euros), fête des 30 ans de l’association sportive Hersoise (2000 euros), festival Jerkov (4000 euros), festival des Etoiles et des Ailes (5000 euros).

Laurence Arribagé est députée mais aussi adjointe au sport à la mairie de Toulouse. Cela explique le second axe fort : les clubs sportifs.

La subvention allouée au bridge club de la Côte Pavée (1000 euros) n’entre pas forcément dans cette catégorie. Même si l’organisation de tournois de bridge peut se révéler sportive. Mais aucun doute s’agissant du Balma Sporting Club (2000 euros), du club athlétique Balmanais (2000 euros), de la Ligue Midi-Pyrénéenne de tennis (2000 euros), du club de judo Balma Saint Exupéry 31 (2000 euros), de l’Association sportive et culturelle de Montaudran (1000 euros).

Comme ses collègues d’Occitanie, elle finance aussi de la « pierre ». 2819 euros ont été versés pour améliorer des locaux scolaires à Dremil-Lafage. Mais, dans le catalogue à la Prévert que constituent les réserves parlementaires. C’est bien la reine des subventions sportives et festives.

Laurent Dubois (@laurendub)