25 Avr

Edito : Macron, vote d’espoir ou de crainte ?

Emmanuel Macron, dimanche soir au Parc des Expositions de Paris. photo Eric Feferberg/AFP.

Emmanuel Macron, dimanche soir au Parc des Expositions de Paris. photo Eric Feferberg/AFP.

Un vent nouveau soufflerait-il sur la politique française et régionale ? Un candidat de 39 ans, jamais élu, jamais encarté, au second tour de la Présidentielle, qui l’aurait cru ? Certes les sondages nous annoncent le duo de tête depuis des mois. Depuis les Régionales, le Front National est d’ailleurs donné comme le parti leader des premiers tours (ce qui n’a pas été le cas dimanche soir d’où une certaine déception au F.N).

Les partis traditionnels, et surtout le PS, y compris en Occitanie, sortent exsangues de ce premier tour. Mais pour en revenir aux sondages et aux analyses, à force d’annoncer les défaites de Fillon et de Hamon, l’électeur n’a-t-il pas été sous influence ? Ou assiste-t-on réellement à la fin d’une époque et au poing sur la table des électeurs ?

« En Marche » se présente comme un mouvement nouveau, entretenu par des militants jusque-là en dehors du champ de la politique traditionnelle, un mouvement qui veut casser le dogme droite-gauche et porter un espoir. Mais cette qualification en tête du 1er tour d’Emmanuel Macron est-elle le fruit de cette espérance ? Ou au contraire est-elle le résultat d’une crainte de n’avoir à choisir qu’entre la leader frontiste et un candidat de droite empêtré dans les affaires ou un candidat de gauche trop « Insoumis » pour certains ?

Quoi qu’on en dise, Emmanuel Macron reste pour beaucoup de citoyens le choix du saut dans l’inconnu. Un inconnu préféré au chaos annoncé par les détracteurs de Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélenchon. Alors crainte ou espoir ? Vote de conviction ou vote « contre » ? Les urnes ont livré un premier verdict mais n’ont pas répondu à ces questions. Ce n’est d’ailleurs pas leur rôle.

A moins, qu’en attendant bien évidemment le résultat du second tour, les Législatives nous amènent plus d’éléments d’informations sur le pourquoi de ce vote Macron et par là-même sur ce bouleversement historique de l’échiquier politique chez nous en ex-Midi-Pyrénées comme partout en France.

Patrick Noviello (@patnoviello)

24 Avr

Une coalition entre Sylvie Pinel et Emmanuel Macron est-elle possible ?

La présidente du PRG, Sylvia Pinel, propose à Emmanuel Macron de former une coalition de gouvernement. Vague idée ou vraie hypothèse ?

Sylvia Pinel et Emmanuel Macron (Photo : Christophe Morin / MaxPPP)

Sylvia Pinel et Emmanuel Macron (Photo : Christophe Morin / MaxPPP)

La proposition intervient 24 heures après les résultats du 1er tour et 15 jours avant la finale. Le PRG et sa présidente, Sylvia Pinel, proposent une coalition de gouvernement à Emmanuel Macron. Cette idée est issue d’une réunion du bureau national du PRG. Un bureau qui s’est déroulé ce lundi 24 avril en présence d’une trentaine de membres et de Jean-Michel Baylet.

Selon nos informations, l’ambiance était morose et même sinistre. Lors d’un discours, Sylvia Pinel a insisté sur la qualification pour le second tour de Marine Le Pen. La présidente du PRG a affirmé que (à la différence d’autres personnalités politiques) elle ne pourra jamais s’habituer au résultat du Front National. De son côté Jean-Michel Baylet a plaidé la cause de son parti auprès du représentant d’Emmanuel Macron au sein des radicaux de gauche. Le futur ex-ministre de François Hollande (dont les fonctions s’arrêteront après la démission du gouvernement le 8 mai prochain) a insisté pour que le sénateur Jacques Mézard protègent les intérêts des députés sortants du PRG.

Le PRG a signé un accord pour les législatives avec le PS. Mais le mauvais score de Benoît Hamon (6,2%) annonce des législatives difficiles.

Les candidats du PRG risquent d’être tirés vers le fond par une débâcle du parti socialiste. Cette sombre hypothèse explique la diplomatie active de Jean-Michel Baylet.

Une déclaration publique va plus loin que les attentions de Jean-Michel Baylet envers le « macroniste » Mézard. Le PRG propose à Emmanuel Macron de former une coalition avec les radicaux de gauche. Contacté par France 3 Occitanie, un parlementaire « macroniste » déclare :

A part un signe de désespoir, je ne vois même pas ce que veut dire former une coalition. D’après moi, c’est juste pour éviter qu’En Marche ! mettent des candidats en face des candidats PRG pour les législatives

Simple pacte de non-concurrence pour les législatives ou pas, une coalition Pinel-Macron reste virtuelle. Selon plusieurs membres du mouvement d’Emmanuel Macron, il n’existe pas de contact et encore moins de négociation. Un représentant d’En Marche ! est encore plus catégorique :

Une coalition, c’est impossible. Emmanuel Macron n’en veut pas. Le PRG réagit avec les vieux schémas et les vieilles logiques d’appareil qu’Emmanuel Macron veut dépasser.

Un « macronien » du PRG estime que l’idée d’une coalition ne se heurte pas seulement au « logiciel » d’Emmanuel Macron. Une éventuelle coalition n’a (tout simplement) pas de sens.

Des membres du PRG ont déposé des candidatures pour les législatives. La place du radicalisme de gauche est assuré sans avoir besoin de partir sur des accords d’appareil.

Un parlementaire membre d’En Marche ! est toutefois moins catégorique :

Je serai très étonné que cela puisse aboutir. Pourquoi aller jusqu’à une coalition alors que Macron a déjà les députés et les sénateurs PRG. Mais bon !

Le 13 avril dernier, Emmanuel Macron a rendu une visite à la rédaction du journal appartenant à Jean-Michel Baylet à Toulouse. A cette occasion, le présidentiable a eu un aparté (d’une vingtaine de minutes) avec la dirigeante du groupe de presse de l’ancien président du PRG. Rien n’a filtré de ce tête-à-tête dans le bureau de Marie-France Marchand-Baylet. Mais l’épisode circule dans le microcosme politique et alimente toutes les spéculations.

La porosité entre les intérêts politiques du ministre PRG et son groupe de presse sont de notoriété publique. Pour des élus d’Occitanie, le bureau (directorial) du quotidien régional aurait pu servir de terrain d’approche pour un rapprochement politique.

Encore une fois, il s’agit d’une simple spéculation. En revanche, ce mardi 25 avril, un comité directeur du mouvement En Marche ! est programmé.

Le sujet d’une hypothétique coalition Pinel-Macron sera (peut-être) mise sur la table.

A suivre.

Laurent Dubois (@laurentdub)

23 Avr

Les « mélenchonistes » d’Occitanie se projettent déjà vers les législatives

Jean-Luc Mélenchon n’est pas qualifié pour le 2nd tour. Mais il obtient un bon score au niveau national (entre 19 et 20%) et finit en tête dans les deux principales villes d’Occitanie : Toulouse et Montpellier.

Jean-Luc Mélenchon photo MaxPPP

Jean-Luc Mélenchon photo MaxPPP

Une vraie déception et un nouvel élan. Jean-Luc Mélenchon a perdu son pari. Celui d’être qualifié pour le second tour de la présidentielle. Mais sa défaite repose sur son meilleur résultat pour sa seconde candidature à une élection présidentielle : autour du 20% des suffrages exprimés. Le leader de la France Insoumise double quasiment son score de 2012.

Pour son mouvement, le vote du dimanche 23 avril ne marque pas la fin de l’histoire. Au contraire. A peine la présidentielle « pliée », les Insoumis se projettent vers la prochaine échéance électorale : les législatives. Jean-Luc Mélenchon arrive en tête en Ariège et dans les deux métropoles d’Occitanie, Toulouse et Montpellier. La carte des résultats n’a pas échappé au représentant de Jean-Luc Mélenchon en Occitanie.

Liêm Hoang-Ngoc déclare :

On a fait 20% à la présidentielle. Le parti socialiste d’Epinay est mort. Il faut que l’on soit visible à l’Assemblée. Nous aurons des candidats dans toutes les circonscriptions en France et en Occitanie, bien sur. En haute-Garonne, il y a des enjeux sur 3 circonscriptions : la 4, la 1 et la 9

Liêm Hoang-Ngoc reconnaît qu’il existe une inconnue. La France Insoumise va devoir perpétuer et prolonger la mobilisation de la présidentielle. Les législatives ne sont pas une simple étape. La transformation de la dynamique de la présidentielle en poussée aux législatives est un véritable cap à franchir.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

Marine Le Pen en tête dans le fief de Jean-Michel Baylet à Valence d’Agen

C’est un résultat symbolique. Marine Le Pen est en tête dans le fiel historique de la famille Baylet.

Jean-Michel Baylet (Photo : MaxPPP)

Jean-Michel Baylet (Photo : MaxPPP)

Valence d’Agen n’est pas une simple commune du Tarn-et -Garonne. C’est le berceau politique d’une véritable dynastie politique. Jean Baylet a été le maire de la ville pendant 29 ans. Evelyne-Jean Baylet a ensuite assumer la succession durant (quasiment) trois décennies. Le fils, Jean-Michel Baylet, a ensuite pris le relais entre 1977 et 2011.

Un proche de Jean-Michel Baylet précise :

Valence c’est son havre. C’est là qu’il a été élevé. C’est comme Mitterrand et le Vieux Morvan. C’est l’endroit ou Jean-Michel Baylet a les vrais copains ou il se replie quand il subit un revers. Marine Le Pen qui arrive en tête sur Valence, ce serait terrible et symbolique.

C’est pourtant ce qui vient de se produire. Lors des régionales de 2015, le Front National a fait jeu égal avec le parti socialiste. Mais les chiffres fournis par le ministère de l’Intérieur sont beaucoup plus tranchants et tranchés s’agissant de la présidentielle de 2017. Marine Le Pen finit sur la première marche du podium : 26,64% des suffrages exprimés. L’allié socialiste du PRG, Benoît Hamon, obtient (seulement) 5,82% des voix.

A 29 kilomètres de Valence, Castelsarrasin offre également son meilleur score à Marine Le Pen : 31,85% des suffrages exprimés. La candidate du FN est largement devant Benoît Hamon (4,82%).

Jean-Michel Baylet a installé dans la sous-préfecture du Tarn-et-Garonne son héritière politique : Sylvia Pinel. L’actuelle présidente du PRG soutenait d’ailleurs le candidat socialiste.

Il existe toutefois une source de consolation pour Jean-Michel Baylet.

Contrairement à son parti, le ministre de François Hollande (qui quittera ses fonctions dans quelques jours) s’est rallié à Emmanuel Macron. A Valence comme à Castelsarrasin, le candidat En Marche ! arrive en deuxième position.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Présidentielle : suivez en direct la soirée électorale du 1er tour en Occitanie

Dans un bureau de vote de Toulouse (Photo : C. Sardain / France 3)

Dans un bureau de vote de Toulouse (Photo : C. Sardain / France 3)

France 3 Occitanie se mobilise pour vous faire suivre la soirée électorale du premier tour de l’élection présidentielle. A partir de 19 heures vous pouvez suivre le « live » sur le site internet de France 3. Résultats dans les principales villes, réactions, articles d’explications, vidéos : tout est prévu pour vous faire vivre au mieux cette soirée électorale.

Rendez-vous en cliquant sur ce lien.

 

21 Avr

Le PRG de Sylvia Pinel joue sa « peau » avec la présidentielle

Jean-Michel Baylet soutient Emmanuel Macron. La présidente du PRG, Sylvia Pinel, est derrière Benoît Hamon. La présidentielle bouscule les radicaux de gauche. Et ce n’est pas fini. Le résultat du scrutin risque de redessiner le visage du plus vieux parti de France.

Sylvia Pinel et Jean-Michel Baylet. Photo AFP/XLeoty

Sylvia Pinel et Jean-Michel Baylet. Photo AFP/XLeoty

La campagne présidentielle de 2017 ne ressemble à aucune autre. Mais l’élection elle même est hors norme. Son résultat va durablement impacter la droite et la gauche françaises. C’est une évidence. Mais on songe essentiellement à une explosion du PS en cas de victoire d’Emmanuel Macron et à une recomposition de la droite dans l’hypothèse d’une défaite de François Fillon. Un autre parti est également directement concerné par le verdict des urnes : le PRG.

Avant que débute le dépouillement, le plus vieux parti de France est dans la lessiveuse. Jean-Michel Baylet soutient Emmanuel Macron. La présidente du parti, Sylvia Pinel, est aux côtés de Benoît Hamon. Ce grand écart suscite de vives tensions au sein du PRG.

Sur le réseau intranet du parti, le dernier mail au sujet d’un candidat à la présidentielle remonte à 17 jours. Le message le plus récent date du jeudi 20 avril et il porte sur un sondage réalisé par une Chaîne Parlementaire. Pour trouver une trace de friction entre « hamonistes » et « macronistes », il faut remonter au 4 avril. Le message en question visait, d’ailleurs, Benoît Hamon.

Mais ce calme est relatif.

En coulisse, les « macronistes » attendent avec impatience les résultats de la présidentielle. Une élimination brutale de Benoît Hamon au 1er tour (sous la barre des 8%) sonnerait l’hallali.

Selon un cadre PRG, les « hamonistes » représentent entre 25 et 30% du parti. Mais, en revanche, ils sont largement majoritaires au sein du bureau national. C’est une majorité de circonstance, liée au soutien de Sylvia Pinel envers le candidat du PS. Un membre du PRG parle d’un soutien « par la signature d’un papier » à savoir un accord électoral pour les législatives. Mais, pour les « macronistes », peu importe. Pour les « macronistes » a misé sur le mauvais cheval. Peu importe que ce soit pour la bonne cause : sauver les meubles aux législatives.

Un échec cinglant de Benoît Hamon donnera lieu à un « ajustement-remaniement ». Des « macronistes » estiment que la présidence du PRG devra changer en cas de défaite de Benoît Hamon.

Autrement dit, Benoît Hamon doit entraîner dans sa chute Sylvia Pinel.

Ce scénario reste de la politique fiction. Le  PRG est un micro-parti. Il est totalement verrouillé par Sylvia Pinel. Les règles statutaires sont malléables et manipulables.

Mais l’intention est réelle. Les « macronistes » font leur compte et s’organisent.

Le ralliement de Jean-Michel Baylet à Emmanuel Macron ne change rien. Pour un « macroniste » du PRG, c’est un « sans aucun intérêt, tardif et un peu pathétique« .

Pour appuyer ce jugement sans appel, un « macroniste » de la première heure précise :

Emmanuel Macron n’a pas réagi publiquement, pas la moindre petite phrase ou le moindre geste, c’est dire que pour Emmanuel Macron, le ralliement de Baylet c’est un non événement

Au-delà des questions de personnes et du destin de Sylvia Pinel, c’est l’avenir du PRG qui est en jeu.

Avant le verdict des urnes, c’est simplement le début du commencement. Avec, d’ailleurs, des retrouvailles historiques (lors d’un repas) entre les radicaux de gauche et les radicaux « Valoisiens ».

Le soir du 1er tour débuteront les vraies manœuvres.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

Ça grogne au PS du Tarn autour de l’investiture de la députée Linda Gourjade

Carte déchirée et grogne dans les rangs. L’investiture, contre le vote des militants, de la députée sortante Linda Gourjade soulève une vague de contestation.

Linda Gourjade, députée du Tarn. Photo : Max PPP

Linda Gourjade, députée du Tarn. Photo : Max PPP

D’un point de vue statutaire, le vote de militants est (simplement) consultatif et les député(e)s sortant(e)s sont prioritaires. L’investiture de Linda Gourjade et la mise à la trappe de sa concurrente, Lysiane Louis, était un scénario prévisible. L’issue de la compétition était connue d’avance. Mais des militants refusent de plier. Plusieurs sections (Dourgne, Labruguière) expriment leur mécontentement. Un militant a même déchiré sa carte. Les instances départementales du PS 81 reconnaissent « des réactions mitigées« .

Deux griefs font monter la colère. Des militants mettent en cause le profil de Linda Gourjade. Frondeuse assumée et affirmée, la députée (sortante) a ouvertement contesté la ligne de François Hollande et de Manuel Valls. Des militants de la 3ème circonscription estiment que Linda Gourjade n’est pas légitime pour porter les couleurs du PS.

L’autre « braise » qui met le feu concerne les conditions de l’investiture de la députée sortante. Linda Gourjade a refusé (contrairement aux règles statutaires du PS) de se présenter devant les militants. Un vote interne s’est porté sur une autre candidate, Lysiane Louis. Un vote désavoué par les instances nationales du parti.

Les investitures aux législatives sont souvent problématiques et même polémiques. En 2012, le « parachutage » du numéro 3 du PS, Christophe Borgel, sur une circonscription haute-garonnaise préalablement réservée à… une femme, a (également) soulevé une tempête. En revanche, toutes les frondes ne débouchent pas sur des sécessions. C’est le cas dans le Tarn. L’ex-candidate PS (désignée par les militants) maintient sa candidature. Cette dissidence n’est pas la première. En 2012, Linda Gourjade a déjà affronté un candidat divers gauche, Didier Houlès. Cette aventure s’est soldée par un 13,87% dans les urnes.

Le conseiller parlementaire de Linda Gourjade, Marc Gauché, ne fait aucun commentaire. En revanche, un socialiste déclare :

Didier Houlès était connu dans le sud du département. Lysiane Louis personne ne la connaît. Elle va se planter. Mais ce sera autant de voix en moins pour Linda Gourjade. C’est faire le jeu de Bernard Carayon.

Contacté par France 3 Occitanie, l’adversaire de Linda Gourjade, Bernard Carayon ne fait lui non plus aucun commentaire. Un silence éloquent.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Lutte contre l’affichage « sauvage » à Toulouse : une procédure de sanction longue et compliquée

Jean-Luc Moudenc, le président de Toulouse Métropole avait créé la surprise en annonçant vouloir lutter contre l’affichage sauvage des partis politiques dans la campagne. Dans les faits, la procédure est longue avant d’encaisser l’amende de 12 euros par affiche illégalement collée.

Un exemple d'affichage illégal (Photo : F. Valéry / France 3)

Un exemple d’affichage illégal (Photo : F. Valéry / France 3)

Malgré la volonté de Toulouse Métropole de sanctionner les candidats aux élections (présidentielle et législatives) qui ne respectent pas les emplacements d’affichages légaux (panneaux électoraux officiels et d’affichage libre), on a vu fleurir ces derniers jours des centaines d’affiches « illégales » sur les murs, des ponts, des poteaux électriques, etc.

1061 affiches enlevées… 3 facturées

« A la date du 16 avril, explique Romuald Pagnucco, vice-président de la Métropole en charge de la propreté, nous avons enlevé 1061 affiches exactement. Mais seulement 3 ont été facturées aux partis concernés ». 

Pourquoi une telle distorsion ? Parce la procédure est assez compliquée. Il faut dans un premier temps que l’affiche collée au mauvais endroit soit signalée aux services de la métropole, soit par un riverain soit par les fonctionnaires qui travaillent sur le terrain. Les représentants du candidat concerné sont allés « mis en demeure » par la Métropole d’enlever l’affiche dans les meilleurs délais. Mais comme l’explique Romuald Pagnucco, « on doit laisser un délais raisonnable aux partis pour enlever les affiches ». Ce temps étant écoulé, les services de la Métropole doivent alors enlevé l’affiche eux-même. C’est seulement à ce moment que la facture peut être éditée.

Mais là encore, difficile de trouver le(s) véritable(s) auteur(s) du collage illégal. Il peut s’agir de militants du parti en question, ou de sympathisants, ou d’une association connexe… La Métropole saisit alors le Trésor Public qui doit se charger de faire procéder au paiement de la facture.

Le plus dur reste à venir

« A 12 euros l’affiche, calcule Romuald Pagnucco, on en est déjà à plus de 12 000 euros ». Mais cet argent n’est pas encore, comme nous l’expliquons ci-dessus, dans les caisses de la Métropole. La procédure est longue. Et le plus dur reste à venir.

« Ce sont dans les jours qui viennent, et sans doute encore plus dans l’entre-deux tours de la présidentielle, que les colleurs vont être le plus actifs, explique Romuald Pagnucco. Et en plus les candidats aux législatives (NDLR : 11 et 18 juin) vont aussi s’y mettre. On ne va pas manquer de travail ». 

FV (@fabvalery)

20 Avr

Carole Delga excusée pour la dernière visite de François Hollande en Occitanie

Ce jeudi 20 avril, trois jours avant le 1er tour, François Hollande est en Occitanie. La présidente de Région a « squeezé » cette ultime visite présidentielle dans le Lot. Problème d’agenda.

François Hollande et Carole Delga, AFP/R Gabalda

François Hollande et Carole Delga, AFP/R Gabalda

François Hollande continue sa tournée d’adieu. Après Aubervilliers et avant Guingamp, le président sortant a réservé une de ses dernières sorties pour le Lot. Cette visite n’a rien de particulier. Visite d’usine et inauguration d’un groupe scolaire. Mais, en marge de l’agenda officiel, une étape gastronomique revêt une dimension (quasiment) politique.

François Hollande n’a pas seulement salué la réussite économique d’un fleuron lotois, l’entreprise Andros. Avant de filer vers Luzech pour couper un ruban, le chef de l’Etat a pu profiter d’un déjeuner organisé par le sénateur lotois, Gérard Miquel. L’ancien président de Région, Martin Malvy, était autour de la table. Une table dressée au domicile de Gérard Miquel, à Laburgade.

Une bonne assiette dans le Lot n’a rien de particulièrement « appétissant ». Sauf quand un chef de l’Etat (socialiste) passe à table et (cerise sur le gâteau) que l’hôte soutient l’adversaire du candidat investi par…le PS. La scène aiguise les papilles. François Hollande invité par un macroniste notoire, ça aiguise forcement les commentaires.

Mais, dans le Lot, ce ne sont pas les éventuelles confidences entre la poire et le fromage qui font jazzer. C’est l’absence (remarquée) de la présidente de Région qui alimente les conversations.

Plusieurs sources locales prétendent que Carole Delga n’a pas fait le déplacement pour éviter de se retrouver en terre « macroniste ».

L’hôte de François Hollande, le sénateur Miquel, est un soutien d’Emmanuel Macron. C’est certain. Plusieurs autres personnalités lotoises (de premier plan) sont également en marche aux côtés de l’ancien ministre de l’Economie, c’est évident. Du côté de l’ancienne ministre de François Hollande, c’est tout aussi évident qu’après avoir fortement soutenu Manuel Valls, Carole Delga s’est engagée fermement derrière Benoît Hamon.

Une « hamoniste » au milieu de « macronistes », le menu peut coincer.

Malgré cela, il est impossible de vérifier la thèse d’un boycott de la part de Carole Delga.

Contacté par France 3 Occitanie, l’hôtel de Région confirme l’invitation lancée à la présidente de Région. Le contraire aurait été surprenant. C’est une simple question de protocole.

Mais, le cabinet de Carole Delga, précise un point essentiel. La visite de François Hollande coïncide avec un rendez-vous important : le Parlement de la Mer.

Un parlement qui se tient à 300 kilomètres du Lot, à la Grande-Motte, dans l’Hérault. 350 personnes sont invitées et les invitations sont lancées depuis 1 mois.

A moins d’utiliser un hélicoptère, Carole Delga pouvait difficilement faire un « touch and go » uniquement pour un déjeuner.

L’indisponibilité de la présidente de Région est parfaitement justifiable.

Cela étant, une vraie excuse peut être également une excuse opportune.

Laurent Dubois (@laurentdub)