21 Juin

Parti Socialiste : Vers quel renouveau ?

Photo AFP

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33 Premiers secrétaires Fédéraux du PS dont ceux de l’Aveyron et de l’Ariège ont signé ce mardi 20 juin une tribune dans le journal Libération. Pour eux, « le renouveau du PS doit passer par les militants ». Explication et état d’esprit par l’un des signataires de notre région l’aveyronnais Bertrand Cavalerie et un autre premier fédéral qui, lui, n’a pas signé mais a aussi son idée sur la question, le haut-garonnais Sébastien Vincini.

En préambule de la tribune, les jeunes premiers secrétaires disent ne pas vouloir se faire voler leur refondation. Mais voler par qui ? « On ne vise personne. C’est une tribune consensuelle » tempère Bertrand Cavalerie ». Le 1er Fédéral de l’Aveyron explique que « les socialistes ont besoin de se retrouver ». « Il ne faut pas que regarder dans le rétro. On a pris une grande claque, moi le premier aux Législatives, mais il faut maintenant regarder vers l’avenir, on ne peut que remonter ».

« Pour moi, cette tribune est justement trop consensuel » assène Sébastien Vincini. Le patron du PS 31, n’a pas « voulu signer un papier qui dit que pour que tout change, il faut que rien ne change ». « Je ne veux pas rentrer dans de nouvelles querelles de personnes. Il y a nécessité de rebâtir plus en profondeur ».

Décentraliser »

Pour les signataires de la tribune, le premier écueil à éviter est celui de retomber dans une centralisation du Parti. « On a parfois l’impression que nos dirigeants ne sont pas connectés aux territoires. Moi, je ne veux pas la tournée des grands mouvements ou des chapelles qui ne rassemblent chacun qu’un demi-point de l’opinion française» développe Bertrand Cavalerie.

Sébastien Vincini le rejoint sur ce point. « Plus rien ne remontait à la direction. Nous sommes devenus un parti très parlementaire où il n’y avait d’échanges qu’entre Solferino (NDR : siège parisien du PS) et l’Assemblée Nationale. Il faut repartir des aspirations des territoires sur des thèmes comme la vitalité de la ruralité, la question du péri-urbain et la ghettoïsation des faubourgs des métropoles par exemple ».

Parole aux militants »

Les signataires de la tribune veulent également remettre les militants au centre de la réflexion. En Aveyron, ils sont environ 500. « Certains ont trahi, comme Marie-Lou Marcel (NDR : ancienne députée PS qui ne se représentait pas), ex-frondeuse aujourd’hui macroniste. Mais ce phénomène a été vu dans à peu près toutes les fédérations » commente Bertrand Cavalerie. « Mais le cœur des militants est resté là. Le problème aujourd’hui est qu’il ne correspond plus forcément à la société française. »

« Il faut aller plus large qu’à nos simples militants. Si on reste sur notre corps actuel, on va retomber dans nos mêmes querelles. Il faut une vraie consultation citoyenne. Alors on ne va pas distribuer des tracts dans des boîtes aux lettres, on ne va pas aller agresser les gens » assure Sébastien Vincini. Pour le 1er Fédéral de Haute-Garonne, il faut mettre en place « un vrai processus avec des outils collaboratifs permettant des rencontres et des débats ». « Quand les Indignés sont passés à Podemos, ils ont organisé des forums avec des grandes questions à trancher. Aujourd’hui on parle écologie mais on ne tranche pas sur le diesel ou le nucléaire par exemple ».

La ligne »

« Il faut définir une ligne et la tenir. L’étalage de nos divisions à Paris ces dernières années a été nocif » analyse le premier fédéral de l’Aveyron. « A gauche, un parti social-démocrate est capable de rassembler » poursuit-il. Mais la première force de gauche actuelle dans les urnes n’est-elle pas La France Insoumise ? « Je pense qu’il faut travailler avec tout le monde, mais en ont-ils envie ? Je ne crois pas » avoue sans détour Bertrand Cavalerie.

« On peut être progressiste et défendre des acquis sociaux. La social-démocratie a fait beaucoup mais au XXème siècle. La question aujourd’hui est de savoir comment élargit-on les acquis sociaux à une société ubérisée » resitue Sébastien Vincini. « Je ne vais pas vous dire aujourd’hui quelle est la ligne précise. Si on l’avait eu, les français l’auraient vue. Mais entre Macron qui a une image moderne du libéralisme et La France Insoumise dans la contestation systématique de la mondialisation, il y a une voie ».

« En Marche », c’est du vent ! »

Seul problème, c’est qu’actuellement cette gauche socio-démocrate, vantée par Bertrand Cavalerie et à faire évoluer selon Sébastien Vincini, est partie vers « En Marche ». «Pour moi, Macron c’est Giscard. Il va dériver vers le centre-droit et dans cinq ans ce sera un libéral » prévoit Bertrand Cavalerie. « En Marche, c’est du vent. Sur quoi repose ce mouvement ? Avez-vous vu des grandes manifestations de joie citoyenne le soir de l’élection d’Emmanuel Macron ? » insiste le leader du PS Aveyronnais. « Je ne sais pas sur quoi le mouvement du Président repose. Nous, on sait sur quoi se retrouver. »

Premier test grandeur nature pour se retrouver : samedi. Le Parti Socialiste tiendra un conseil national à Paris. Jeudi soir à Toulouse, Sébastien Vincini animera, lui, un conseil Fédéral. Il a notamment dans l’idée de créer une plateforme de consultation numérique. Il en débattra avec ses troupes. Il réfléchit aussi avec Carole Delga, la Présidente Socialiste d’Occitanie, à une synergie entre les forces socialistes du territoire. La reconstruction commence.

Patrick Noviello (@patnoviello)

20 Juin

Sénat : En Marche forcée ?

Le Sénat, Photo AFP.

Le Sénat, Photo AFP.

Le sénateur ex-PS François Patriat vient d’envoyer une charte fondatrice d’un futur groupe En Marche à tous les Sénateurs. Les principaux visés : ceux du groupe RDSE et les Socialistes. Réactions de nos élus régionaux au Palais du Luxembourg.

« Je vais être franche avec vous. Je pensais au départ qu’il s’agissait d’un groupe En Marche, à gauche, mais il semble que François Patriat veuille rassembler plus large » s’interroge Françoise Laborde. « Elue PRG, je me considère comme une « petite cousine du socialisme », je veux rester libre et à gauche. Je ne sais pas si je veux aller dans un groupe En Marche pour voter toutes lois systématiquement ». La sénatrice PRG de Haute-Garonne, plutôt pro-Macron depuis déjà un moment ne semble pour l’heure pas prête à franchir le pas. « J’ai eu François Patriat au téléphone, je lui ai dit que c’était un peu tôt » avoue-t-elle.

Si Françoise Laborde est affiliée au groupe RDSE, le groupe PS est aussi visé par cet appel du pied de François Patriat. « Le gros des troupes viendra de là » estime Gérard Miquel. Le sénateur socialiste du Lot est un fervent supporteur du projet d’Emmanuel Macron. « Je pense qu’on peut avoir un groupe de plus de cent élus si la logique est respectée. Pour l’instant le Président de la République fait un parcours sans faute. Je sens une volonté de se rassembler autour de lui » s’enthousiasme le maire de Saint-Cirq-Lapopie.

Chacun veut garder son groupe »

Beaucoup moins d’enthousiasme en revanche du côté de Claude Raynal. L’ancien maire de Tournefeuille se qualifie d’impossible à convaincre. « Ce n’est pas mon sujet » assène-t-il. Le sénateur socialiste a toutefois son avis sur la question : « Il faut voir quel va être le périmètre de ce groupe. Vingt, vingt-cinq membres ou plus ? Les socialistes intéressés se sont déjà manifestés. Et ceux qui voudraient se faire plaisir ou marquer une impulsion, pour la plupart, ils ne se représentent pas.  Et puis, il me semble que les RDSE et les UDI veulent garder leur groupe ».

 

Gérard Miquel va dans le même sens. « Le problème, c’est que les Présidents de groupe veulent garder leur pouvoir » affirme-t-il sans détour. « On est le plus vieux groupe du Sénat. On veut rester comme ça » annonce la RDSE Françoise Laborde. « Quand notre Président Jacques Mézard a été nommé Ministre, on lui a d’ailleurs dit». Une réunion est toutefois prévue mardi prochain pour en débattre mais les lignes semblent difficiles à bouger.

Sénatoriales en septembre »

« Maintenant, il faut voir combien nous serons à la fin » nuance Françoise Laborde. Sous-entendu si le groupe garde son nombre de membres minimum pour exister, c’est-à-dire dix. Le groupe RDSE compte actuellement 17 membres, deux sont déjà sur le départ pour rejoindre le groupe EM et quatre sont renouvelables en septembre. Quel sera l’impact de ce scrutin à grands électeurs ? Difficile de le dire pour l’instant.

 

Quant à la création d’un groupe En Marche, elle semble inévitable, peu importe sa géométrie et son agenda. « On n’est qu’au début du bouleversement » commente Claude Raynal. « Après, le Sénat n’est pas une maison de Révolution, ou alors on m’aurait trompé sur la marchandise » conclue-t-il en plaisantant.

Patrick Noviello (@patnoviello)

Battu de 91 voix, Michel Montsarrat (LREM) dénonce la campagne « bizarre et choquante » du PS de Haute-Garonne

Dans la 8ème circonscription de la Haute-Garonne, largement devancé au premier tour, le candidat socialiste Joël Aviragnet l’a emporté de justesse au second. Le candidat battu de la République en Marche dénonce les méthodes du PS dans l’entre-deux tours : « on continue à subir leur loi ».

Michel Montsarrat (Photo : France 3)

Michel Montsarrat (Photo : France 3)

Pendant la campagne de l’entre-deux tours des législatives, certains militants socialistes toulousains ont découvert que le département de la Haute-Garonne ne s’arrête pas au périphérique toulousain. A l’issue du premier tour, après la déroute qui a coûté leur place à 9 des 10 candidats socialistes, le PS de Haute-Garonne a sonné la mobilisation générale sur la 8ème circonscription, la seule où il restait un candidat PS. Et pas n’importe lequel : Joël Aviragnet, celui choisi pour succéder à Carole Delga qui ne se représentait pas.

Les socialistes ont donc sillonné, labouré, le Comminges et le Savès et ça a fonctionné ! Joël Aviragnet l’a emporté face au candidat d’En Marche! Michel Montsarrat qui disposait pourtant au premier tour de près de 7000 voix d’avance. Aviragnet l’a emporté avec 91 voix d’écart sur son adversaire. La « Remontada » ont dit les militants PS, euphoriques. « Une vague arrivée en travers », estime le candidat vaincu Michel Montsarrat.

« Je suis surpris, moi qui débute en politique, a confié le candidat battu. J’ai vu arriver une machine de guerre, des cohortes. C’est impressionnant. Mais finalement, c’est de bonne guerre ».

Mais Michel Montsarrat est aussi plus incisif :

Je trouve bizarre et choquant cette façon de faire. Jusqu’au premier tour c’était une campagne normale. Ensuite j’ai été battu par des candidats, pas par un candidat. Je suis tombé sur les poids-lourds »

Il faut dire que le PS a mobilisé pour garder l’ex-circonscription de Carole Delga : la présidente de région n’a pas compté son temps et son énergie aux côtés du candidat, le président du conseil départemental Georges Méric s’est mobilisé, le premier fédéral du PS Sébastien Vincini a mouillé le maillot.

Un  bon connaisseur du Comminges expliquait l’autre jour sur notre blog politique : « Si Aviragnet gagne on dira Carle a gagné et si Aviragnet perd on dira Carole a perdu ». Carole Delga a donc pesé de tout son poids de présidente de Région pour éviter la bascule du Comminges. 

L’opération « il faut sauver le soldat Aviragnet » a marché. Elle ferait presque oublier que le PS de Haute-Garonne a perdu 7 de ses 8 députés dans le département.

FV (@fabvalery)

18 Juin

Le patron du PS de Haute-Garonne Sébastien Vincini réclame la démission de Cambadélis

Sébastien Vincini n’a pas attendu que la soirée électorale du second tour des législatives s’achève. Dès 20 heures, il a réclamé la démission du numéro 1 du PS Jean-Christophe Cambadélis et l’arrivée d’une nouvelle majorité. Quelques minutes après, le patron du PS s’est mis « en retrait »

Sébastien Vincini (Photo : Mathieu Delmestre)

Sébastien Vincini (Photo : Mathieu Delmestre)

Secoué par la déroute aux législatives, le PS entre dans une période où tous les coups sont permis. Dimanche soir 18 juin, ce n’est pas l’appel du Général de Gaulle qui a été commémoré mais celui de… Sébastien Vincini qui a été lancé ! Le secrétaire fédéral du PS de Haute-Garonne, qui a perdu la plupart de ses députés dans la bataille électorale, a réclamé dès 20 heures la tête du numéro 1 du PS Jean-Christophe Cambadélis.

J’appelle la direction actuelle de Solférino à démissionner et à passer la main à une nouvelle génération. Il est urgent de refonder réellement pour faire vivre les valeurs d’une gauche sociale-démocrate et écologiste assumée. Cette refondation doit partir de la ‘’base’’, de la vie réelle des gens, des citoyens, des militants et des élus locaux qui sont les « bénévoles’’ de la République.

Le secrétaire fédéral du PS 31 passe donc à l’offensive avant, afin, peut-être d’être lui-même emporté par la rébellion.

Dans la foulée, vers 20h20, Jean-Christophe Cambadélis a annoncé son « retrait » de la direction du PS.

Vous trouverez l’intégralité de l’appel de Sébastien Vincini ci-dessous.

FV (@fabvalery)

Le texte intégral de Sébastien Vincini ! 

« Le Parti Socialiste doit faire face à son destin-Monsieur CAMBADELIS doit démissionner

Ce soir, nous connaissons la plus lourde défaite de l’Histoire du Parti Socialiste sous la Vème République. Les élections législatives, qui n’ont été qu’une confirmation et une ratification de la présidentielle, ont été marquées par la volonté des électeurs de renouvellement profond de la classe politique. Nous devons en prendre la mesure et en tirer toutes les conséquences.
Notre formation politique s’est effondrée au terme d’une mandature chaotique. Notre action gouvernementale et notre projet n’ont pas suffisamment répondu aux attentes et aspirations de nos concitoyens. Certaines mesures, comme la déchéance de nationalité et la loi travail, ont dérouté et détourné de nous ceux-là même qui constituaient le cœur de notre électorat.
Nous avons échoué à améliorer la vie du plus grand nombre de nos concitoyens. Pire, les pratiques politiciennes critiquables, que les citoyens ne supportent plus, d’un personnel politique trop éloigné de la vie réelle, ont provoqué une grande défiance à notre égard. Dès demain nous devrons faire l’inventaire du quinquennat passé, sans complaisance, sans tabou.

Ainsi s’achève le cycle d’Epinay. Un nouveau doit commencer.

J’appelle la direction actuelle de Solférino à démissionner et à passer la main à une nouvelle génération. Il est urgent de refonder réellement pour faire vivre les valeurs d’une gauche sociale-démocrate et écologiste assumée.
Cette refondation doit partir de la ‘’base’’, de la vie réelle des gens, des citoyens, des militants et des élus locaux qui sont les « bénévoles’’ de la République.
Il est urgent de faire naître un collectif pour travailler sur les idées, avec les syndicats, les associatifs, les intellectuels, pour penser et nourrir un projet socialiste d’aujourd’hui, démocrate, progressiste, écologiste et européen.
J’appelle à un véritable renouvellement doctrinal, philosophique, politique et géopolitique.
Il est urgent de s’ouvrir à toutes celles et ceux qui veulent bâtir à gauche. L’avenir de la gauche est dans le collectif. Nous devons recréer avant tout des lieux de débats et des espaces d’échanges.
J’appelle à des assises de la gauche et de la refondation qui devront s’appuyer sur ce travail de réflexion et d’échange.

En Haute-Garonne, notre fédération forte de ses militants et de ses élus locaux prendra pleinement part à ce processus. C’est pourquoi, je vais proposer dès cette semaine aux instances fédérales d’engager ce chantier de la refondation.
Ce travail ne doit pas se faire en conclave depuis Paris, ni depuis la fédération du Parti Socialiste de la Haute-Garonne, mais sur le terrain, en allant à la rencontre des citoyens, en ouvrant des outils de collaboration numérique, en lançant une grande enquête auprès des territoires.
Je souhaite que les élus locaux, les militants, les sympathisants, les acteurs associatifs, les citoyens engagés puissent débattre de notre avenir politique, construire un nouveau projet et renouer le lien avec les habitants de notre territoire.
Cette période nous permettra d’entendre leurs espoirs et leurs peurs; leurs attentes et leurs reproches; de rebâtir une relation de proximité et de confiance, ciment d’un pacte démocratique renouvelé.
C’est par ce travail, dans tous les territoires de France, que nous pourrons redonner du sens à notre engagement politique et à une gauche refondée.
Durant cette phase de refondation, nous devons mettre de cotés les questions d’égos, les initiatives individuelles, les esprits de chapelle, pour retrouver le sens de l’intérêt général, de la gauche, de la république.

J’en appelle à la responsabilité de chacune et de chacun pour en permettre la pleine réussite.
Un nouveau cycle s’ouvre, il doit être celui du renouvellement, du travail, de l’humilité et du collectif.

Sébastien Vincini 1er Secrétaire fédéral du PS 31

16 Juin

Après les législatives, En Marche ! vise le conseil régional d’Occitanie et Toulouse Métropole

Après les législatives et une implantation à l’Assemblée, En Marche ! se met en mouvement pour créer des groupes au sein du Conseil Régional d’Occitanie et à Toulouse Métropole.

Emmanuel Macron, dimanche soir au Parc des Expositions de Paris. photo Eric Feferberg/AFP.

Emmanuel Macron, dimanche soir au Parc des Expositions de Paris. photo Eric Feferberg/AFP.

Le 2nd tour des législatives n’est pas encore terminé. Il n’a même pas commencé. Mais la République En Marche se projette déjà vers l’horizon régional et local. L’Occitanie est pilote en la matière. Le groupe majoritaire à la mairie de Montpellier est le premier groupe (municipal) en France à adopter le nom La République En Marche. L’initiative ne vient pas de Paris, des instances nationales LREM, ou de l’Elysée. C’est le maire de Montpellier, Philippe Saurel qui est à l’origine du baptême. Emmanuel Macron a (simplement) reçu le faire-part.

Philippe Saurel insiste sur le côté avant-gardiste de l’initiative montpelliéraine  :

Montpellier est la seule ville de France ou le groupe majoritaire a changé de nom : Montpellier, République en En Marche

Selon nos informations, la vague LREM va déborder la mairie de Montpellier. Un responsable de La République En Marche en Occitanie confirme l’existence d’un mouvement général :

Il faut attendre dimanche soir et le résultat des législatives. Mais ça me parait évident que l’on va devoir être présent au niveau des mairies, départemental et régional. Il va bien falloir se structurer. Après il faut voir comment et avec qui. Il va falloir être prudent et exigeant. Mais oui c’est évident qu’En Marche ! va faire son entrée dans les collectivités locales

Le premier chantier concerne le Conseil Régional présidé par Carole Delga.

Des prémices au Conseil Régional

Selon nos informations, des échanges téléphoniques ont eu lieu. Une réunion (dans une localité de l’Aude) a été organisée et finalement reportée pour des raisons d’agenda. Ce groupe LREM pourrait être présidé par un des vice-président du conseil régional, Didier Codorniou. Le maire de Gruissan est actuellement à la tête du groupe PRG. Mais il aurait suivre la jurisprudence Saurel : un simple changement de nom. Evidemment, cela suppose l’accord des autres élus radicaux de gauche. Mais un des piliers du PRG, l’ancienne ministre Sylvia Pinel, s’est récemment convertie au « macronisme » et cette conversion pourrait faciliter cette métamorphose.

En cas de réélection à la députation, Sylvia Pinel doit quitter la 1ère vice-présidence du Conseil Régional. Ce désengagement (exigé par la loi anti-cumul) peut également lever un verrou. La députée Sylvia Pinel serait (beaucoup moins) concernée (en quittant l’exécutif régional) par les affaires politiques de l’Hôtel de Région.

L’autre hypothèse est que Didier Codorniou (face à des oukases) choisisse le grand large et recrute en faisant du débauchage dans les autres groupes. C’est la force de La République En Marche, son spectre politique va de la gauche à la droite.

En toute hypothèse, l’émergence d’un groupe « macroniste » va forcement déclencher une riposte. Carole Delga ne va pas rester l’arme au pied. D’ailleurs, le cabinet de la présidente d’Occitanie a anticipé le scénario et pris des contacts pour éviter l’émergence d’un groupe LREM. Des assurances ont été obtenues.

L’enjeu est de taille. La majorité régionale est obligée de marcher sur 3 jambes (PS, PRG et Nouveau Monde En Commun). Cela a suscité (au moment du vote du budget ) quelques faux pas. L’arrivée d’un nouveau « larron » pourrait entraver la suite de mandat de Carole Delga.

Une autre collectivité est concernée par une éventuelle « macronisation ». Il s’agit de Toulouse Métropole.

Des velléités à Toulouse Métropole

La première métropole d’Occitanie est la seconde (grande) collectivité concernée par une implantation « macroniste ». Dans l’entourage du président de Toulouse Métropole, le sujet n’est pas d’actualité :

La question n’est pas à l’ordre du jour

Mais, selon nos informations, il existe bien un projet. Il pourrait être porté par un élu de Toulouse Métropole, Robert Médina. Le maire de Mondouzil est (actuellement) membre du groupe des Indépendants.

Cette perspective ne bousculera pas (forcément) le président de Toulouse Métropole. La structure elle même (par sa vocation inter-communale et technique) ne fonctionne pas sur des bases politiques ou partisanes. Des élus de droite et du centre votent avec des élus de gauche. Mais, surtout, Jean-Luc Moudenc est parfaitement « macron-compatible ».

La preuve par les faits. Deux adjoints de Jean-Luc Moudenc au Capitole sont candidats aux législatives sous l’étiquette LREM.

48 heures avant le 2nd tour, le maire de Toulouse leur a apporté publiquement un soutien.

Un de ces candidats, Jean-Luc Lagleize, est membre du bureau de Toulouse Métropole.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

 

14 Juin

Pas encore élu, un candidat En Marche ! déjà penché sur son agenda…à l’Assemblée

J-4 avant le 2nd tour des législatives et un candidat LREM de la Haute-Garonne reçoit déjà son agenda de… futur député.

Emmanuel Macron, dimanche soir au Parc des Expositions de Paris. photo Eric Feferberg/AFP.

Emmanuel Macron, dimanche soir au Parc des Expositions de Paris. photo Eric Feferberg/AFP.

Cela s’appelle avoir le sens de l’anticipation ou (pour les mauvais esprits) pêcher par excès de confiance. Les candidats d’Emmanuel Macron ne sont pas encore élus. Et pour cause les législatives ne sont pas terminées. Les électeurs décideront dimanche prochain quels sont les heureux élus qui siégeront au Palais-Bourbon.

Mais, visiblement, c’est une simple formalité. Inutile d’attendre le verdict des urnes. Un candidat LREM qualifiés pour le 2nd tour a déjà reçu, par mail envoyé par son staff, le calendrier d’ouverture de la XVème législature !

Le mardi 27 juin à 15 heures élection du président de l’Assemblée. Le lendemain mercredi 28 juin, à partir de 10 heures, ce sera l’attribution des postes de questeurs et de vices-présidents. Enfin, le jeudi 29 juin, à 12 heures 30, ce sera la première conférence des présidents.

Tout ce programme peut se montrer fastidieux. Sa réception, en pleine campagne d’entre-deux tours, risque de susciter un coup de mou.

C’est quand même moins pire que pour les (rares) candidats PS encore en course pour le second tour. Mardi 13 juin, un député sortant socialiste a reçu un courrier de l’Assemblée. Le document est beaucoup moins réjouissant que le calendrier reçu par les candidats LREM : un formulaire pour le licenciement des collaborateurs parlementaires.

C’est une autre forme d’anticipation. Celle d’une élimination au 2nd tour.

Contactée par France 3 Occitanie, Monique Iborra (candidate LREM qualifiée pour le 2nd tour) relativise. La députée sortante insiste sur un point : ce n’est pas La République En Marche qui diffuse, à des candidats encore en campagne, le calendrier de la session parlementaire.

Monique Iborra rappelle également que ce fameux calendrier est accessible à tous c’est-à-dire au grand public mais également à tous les candidats aux législatives.

Quoi qu’il en soit, se plonger dans un agenda parlementaire sans être (encore) élu député ça porte un nom : vendre la peau de l’ours avant d’avoir gagner.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Législatives dans le Tarn : un candidat « majorité présidentielle » demande au FN de se retirer pour battre Philippe Folliot

Dans le Tarn, un candidat « majorité présidentielle » demande au FN de se retirer.

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Dans l’Aveyron, un candidat de la droite (qualifié pour le 2nd tour) s’est retiré au profit de La République En Marche. A 100 kilomètres de Decazeville, dans le département (voisin) du Tarn, c’est un tout autre scénario qui se déroule. Un candidat « majorité présidentielle » (éliminé au 1er tour) veut à tout prix se maintenir et demander au FN de laisser sa place.

Cerise sur le gâteau, le candidat « majorité présidentielle » justifie cette demande par la volonté d’éliminer un candidat…majorité présidentielle.

Le soir du 1er tour, dimanche 11 juin, le candidat du Front National apprend qu’il est qualifié pour le 2nd tour. Mais ce n’est pas tout. Vers 22 heures 30, Frédéric Cabrolier reçoit un sms d’un candidat éliminé au 1er tour, Pierre Laporte. Ce dernier demande au candidat du FN de se retirer à son profit.

Surprise et stupéfaction du côté de Frédéric Cabrolier. Le représentant du Front National n’a pas l’intention d’offrir sa place. Et, de toute manière, cette interpellation n’a strictement aucun sens. Une législative n’est pas un bus. Les candidats ne peuvent pas échanger leur place au motif qu’ils préfèrent le côté fenêtre ou couloir.

Il faut passer la barre des 12,5% des inscrits pour se maintenir. Pierre Laporte a obtenu 13,23% des exprimés. La messe (électorale) est dite.

Dans une autre vie, Pierre Laporte a travaillé dans le service juridique des laboratoires Pierre Fabre. L’expérience a été de courte durée et l’entreprise tarnaise a rapidement mis fin à la collaboration. Mais, visiblement, le juriste de formation a des lacunes s’agissant du code électoral.

Une lacune qui peut s’expliquer par la hargne que Pierre Laporte voue à Philippe Folliot.

En effet, l’échange de place (proposé au FN) repose sur un seul motif : battre l’autre qualifié du 2nd tour, le député sortant Philippe Folliot.

Philippe Folliot s’affiche « majorité présidentielle » et revendique le soutien d’Emmanuel Macron. Pierre Laporte s’affiche « majorité présidentielle » et revendique le soutien d’Emmanuel Macron.

Mais peu importe. Pierre Laporte veut décaniller Philippe Folliot.

Ce n’est pas une question politique. C’est une affaire personnelle. Pierre Laporte estime que Philippe Folliot ne mérite pas d’être député et bafoue les règles éthiques.

Visiblement, Pierre Laporte estime que le Front National n’est pas en mesure de « sortir » le député sortant.

C’est d’ailleurs ce que l’ex-candidat a dit à Frédéric Cabrolier. Face à son refus, Pierre Laporte a accusé le candidat du FN de collusion avec…Philippe Folliot.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

Législatives en Haute-Garonne : le maire de Montpellier, Philippe Saurel, nargue Carole Delga dans son fief

La venue du maire de Montpellier, ce jeudi 15 juin dans le Comminges prend une dimension particulière : un duel (par candidats interposés) avec Carole Delga.

Philippe Saurel, maire de Montpellier, Photo : MaxPPP/Morel

Philippe Saurel, maire de Montpellier, Photo : MaxPPP/Morel

Le maire de Montpellier vient soutenir, ce jeudi 15 juin, le candidat La République En Marche dans le Comminges. Philippe Saurel s’est investi dans les investitures LREM. Il a « sponsorisé » plusieurs candidats à la candidature. Y compris en ex-Midi-Pyrénées et dans le Tarn avec Marie-Christine Verdier-Jouclas. Une fois la campagne ouverte, avant le 1er tour, le maire de Montpellier a poursuivi son investissement en soutenant (au travers de déplacements) les candidats d’Emmanuel Macron.

Une visite dans la 8ème circonscription de la Haute-Garonne est un (simple) épisode supplémentaire. Sauf que la 8ème de la Haute-Garonne n’est pas un territoire comme les autres.

C’est la dernière circonscription gagnable pour le PS, en Haute-Garonne. Mais c’est surtout le fief de Carole Delga. Ce dernier point change tout.

C’est une sorte de « match retour » des Régionales. Philippe Saurel a défié Carole Delga dans les urnes en décembre 2015. Moins de deux ans plus tard, un soutien public au concurrent de Joël Aviragnet sonne comme une revanche. Joël Aviragnet est le candidat officiel de Carole Delga. La présidente de Région a véritablement dirigé le campagne de son dauphin. Un échec au 2nd tour va être interprété comme un échec personnel de Carole Delga.

Philippe Saurel a bien compris cet enjeu. Dans le Comminges, les législatives de 2017 prennent un air de 3ème tour des régionales.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

Législatives : le parti socialiste perd 72% de ses voix en Midi-Pyrénées

La déroute historique du PS se résume à un chiffre. En Midi-Pyrénées, entre 2012 et 2017, le parti socialiste a perdu 72% de ses voix.

Photo MaxPPP/MBoyer

Photo MaxPPP/MBoyer

En Midi-Pyrénées, les législatives de 2017 sont marquées par un véritable séisme. Le PS perd son hégémonie et des figures socialistes ont été balayées dès le 1er tour. En Haute-Garonne, tous les députés sortants sont battus. En Ariège, une terre historiquement socialiste, le PS est éliminé. Dans le Tarn, le pays de Jaurès, aucun candidat socialiste ne sera présent au second tour. Ce grand chamboulement repose sur une réalité chiffrée : une véritable hémorragie des voix.

Entre les législatives de 2012 et de 2017, le PS a perdu 311 236 voix.

Au 1er tour, en 2012, les socialistes ont obtenu 437 229 suffrages de la part des électeurs. Cinq ans plus tard, le stock passe à 125 993 voix. Cet étiage est dans les mêmes eaux que le 1er tour de la présidentielle 2017 : 129 894 voix.

Ce passage de plus 430 000 voix à moins de 130 000 traduit une chute de 72%

Le reflux le plus sensible se situe en Haute-Garonne : – 137 723 voix entre 2012 et 2014. La baisse la moins importante concerne le Tarn-et-Garonne : -11 765

Laurent Dubois (@laurentdub) avec Julien Leroy (@Julienl17)

 

 

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