22 Avr

Primaires à droite : Bruno Le Maire à Toulouse le 9 juin

Photo : MaxPPP

Photo : MaxPPP

Bruno Le Maire sera à Toulouse le 9 juin prochain.

Après NKM (25 avril), Jean-François Copé (27 avril), Frédéric Lefebvre (28 avril) et François Fillon (12 mai), l’ancien ministre des Affaires Etrangères sera le cinquième candidat aux Primaires (pour la présidentielle de 2017) à venir dans la ville Rose.

Le programme du déplacement n’est pas (encore) définitivement arrêté. Mais, selon son staff, cette journée passera par l’aéronautique, l’Oncopôle et les biotechnologies. Une rencontre avec les militants de la Haute-Garonne est prévue. Elle doit se dérouler dans la soirée.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Hémorragie des militants au PS : état de santé dans la région

Des sections vides. Des cartes non renouvelées. Le PS souffre et il souffle un air de déprime sur le parti de Jaurès. Cette dépression est mesurable et chiffrée. Au niveau national comme à l’échelon régional, le baromètre pointe une chute des adhésions et une vague de défection. Mais le fléchissement du nombre d’adhérents n’est pas uniforme. En Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées, les deux plus grosses fédérations socialistes, la Haute-Garonne et l’Hérault, connaissent une perte de militants. Elles limitent les dégâts. Même si le reflux reste sensible.

Dans le département du Tarn, la baisse est également relative. Mais la baisse est incontestable. Le 1er Fédéral, Patrick Vieu, veut endiguer la tendance et  lance, avant l’été, une opération « reconquête ».

Crédit photot : MaxPPP

Crédit photo : MaxPPP

En dix ans, le PS a perdu plus de la moitié de ses militants. Au niveau national, les 280 000 adhérents de 2006 se sont transformés en moins de 100 000 cartes. Au 1er janvier 2016, 86 171 adhérents sont à jour de cotisation. Ce mouvement est (partiellement) structurel. Comme le précise le patron des élections du PS, le député de la Haute-Garonne Christophe Borgel, « tous les partis subissent une baisse du nombre de leurs militants depuis les années 2000″. C’est exact. Les partis politiques sont des coquilles vides. Pour retrouver la trace d’un parti de masse il faut remonter au Parti Communiste de la Libération.

Quand tu tends un tract du PS, tu as peur de prendre une gifle ».

Néanmoins, le structurel est renforcé au PS par le conjoncturel. Christophe Borgel reconnaît cette évidence. Inutile de sortir des sondages ou de savantes études pour décrire les turbulences qui entourent la fin du mandat de François Hollande. Des turbulences qui secouent également les fédérations et les sections. « Quand tu tends un tract du PS, tu as peur de prendre une gifle« . Un vieux militant traduit à sa façon une atmosphère décrite à longueur de colonnes dans toute la presse : impopularité historique de François Hollande, divorce avec l’électorat de gauche autour de certaines réformes…

La Grande Région n’échappe pas à ce contexte défavorable aux adhésions et au renouvellement des cartes. De Toulouse à Montpellier, de la Haute-Garonne en passant par le Gers et l’Aude, les cœurs battent à gauche. La région LRMP est un des derniers bastions du PS. Malgré cela, la crise des vocations frappe. Le parti à la Rose perd ses pétales. En Haute-Garonne, le 1er fédéral, Sébastien Vincini avoue une perte de 150 adhérents par an. Dans les années 90, la Fédé du PS 31 pouvait revendiquer 7 500 militants. Mais une constante érosion a fait tomber le chiffre à 4 384 en 2012. Entre 2012 et 2016, le mouvement se renforce. En 6 ans, ce sont 624 cartes qui ne sont pas renouvelées.

Même constat dans la seconde fédération de la grande région. Dans l’Hérault, le premier fédéral Hussein Bourgi affiche 2 200 adhérents. Mais il dénombre 600 départs. 300 au moment des municipales de 2015. La dissidence de Philippe Saurel et sa confrontation avec le candidat soutenu par le PS, Jean-Pierre Moure, s’est traduite par des exclusions et des démissions. Les 300 autres disparitions de cartes sont, quant à elles, liées au « contexte national » selon un cadre de la fédération héraultaise. Hussein Bourgi relativise le solde débiteur de sa Fédé. Le 1er secrétaire insiste sur les nouvelles adhésions : 300.

Une perte sèche de 1300 personnes qui s’explique par l’hémorragie des municipales à Montpellier

Une source donne d’autres chiffres : «  en 2012, il y avait 3100 cartes actives sur environ 5 000 sur Rosam (ndlr fichier national). Pour les congrès de 2015 il y avait 1826 votants et 3992 Rosam. C’est une perte sèche de 1300 personnes qui s’explique par l’hémorragie de Montpellier (1202 votants pour l’investiture des municipales en octobre 2013) aujourd’hui le chiffre est confidentiel mais pas seulement…Le nombre d’adhérents des partis est toujours difficile à évaluer ».

Dans le département de Jaurès, les sections de la fédération connaissent également un baisse des effectifs. En 2005, le PS du Tarn compte 1800 cartes. 7 ans plus tard, en 2012, les socialistes tarnais sont au nombre de 1 279. En juin 2015, le compteur passe à 1 182 adhérents. Cette pente descendante est relativement douce. En 10 ans, le PS tarnais perd uniquement 618 adhérents. L’essentiel de la baisse s’effectue entre 2008 et 2012. Elle est antérieure à l’élection de François Hollande.

Cette réalité statistique rappelle une vérité valable dans toutes les fédérations de France et de Navarre. Le contexte local et le climat interne à chaque fédération départementale jouent. Des défaites municipales, l’animation de la Fédé ou des tensions « domestiques » impactent le nombre de militants. Il faut également ajouter les événements naturels de l’existence : décès, mutations professionnelles…

Le PS du Tarn va lancer l’opération « 1 militant = 1 adhérent »

La campagne interne pour les législatives 2017 va mécaniquement produire des « reprises » de cartes. C’est vieux comme des élections internes. Rien ne vaut des camarades-amis pour décrocher une investiture. Cela peut coûter quelques dizaines d’euros, le prix d’une adhésion, mais c’est un investissement rentable. En « achetant » des cartes et donc des électeurs, un candidat à l’investiture pour les législatives peut remporter un ticket pour 2017. Pour les députés « sortants » c’est encore plus « confortable ». Le paiement des cartes peut être financer sur la « cassette » de la fameuse Indemnité représentative de frais de mandat . Une Indemnité qui s’élève à 5 770 euros brut par mois et qui permet d’effectuer des dépenses « courantes » sans justificatif. Au milieu des notes de restaurant et des factures de téléphone, il est toujours possible de glisser quelques centaines d’euros pour « offrir » (en liquide) des cartes à des camarades bienveillants.

Le 1er fédéral du Tarn n’attends pas le « printemps » des législatives pour augmenter le nombre de ses adhérents. Avant l’été, Patrick Vieu va lancer l’opération « 1 militant=1 adhérent« . Chaque militant va se transformer en « sergent recruteur ». Le but est de rameuter et de ramener dans les rangs des nouvelles têtes.

Dans le contexte actuel, ce n’est pas gagné.

Laurent Dubois (@laurentdub)

21 Avr

Laurent Blondiau : l’homme « libre » dans l’ombre de Carole Delga

Un homme du Nord au cœur du Sud. Laurent Blondiau est originaire de Lille mais, depuis plus de dix ans, l’ex-journaliste de L’Huma a planté ses racines dans les lieux de pouvoir de Toulouse et Montpellier. Ancien homme de communication de Georges Frêche, Laurent Blondiau a vécu la campagne des européennes de José Bové, les municipales à Nîmes et Béziers, deux élections régionales sur les bords de la Garonne et du Lez. Depuis janvier dernier, il dirige le cabinet de Carole Delga et se retrouve en première ligne pour un chantier inédit : la construction d’une des plus grandes régions de France.

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Sa nomination a surpris. Le choix d’un communicant qui n’a pas sa carte au PS a étonné certains. Surtout au Parti Socialiste. Son passage dans les rangs du PCF et son pedigree « frêchiste » agacent parfois. Un élu régional, qui n’est pas de droite, ironise : « Stalinien et Frêchiste, cela fait beaucoup !« . Au delà des impressions, et des a priori qui est Laurent Blondiau ? Quel est son parcours passé et son rôle actuel ? Comment est-il arrivé aux côtés de Carole Delga et quelle place occupe-t-il dans la nouvelle présidence de région ? Portrait.

Proche de Georges Frêche ou « fréchiste » ?

« Je ne suis pas étonné. Laurent transpire la politique. Il bascule de nouveau dans l’opérationnel ». Le jugement émane d’un spécialiste. Frédéric Bort connait Laurent Blondiau depuis les années 2000. C’est surtout un vieux compagnon de route. L’ancien lieutenant de Georges Frêche est maintenant au milieu des vignes, dans son domaine viticole de Christol. Mais, pendant plus de dix ans, Frédéric Bort a partagé le quotidien de Laurent Blondiau. A l’époque, Laurent Blondiau et Frédéric Bort débutent leurs journées par un exercice plein d’adrénaline : la lecture de la presse et la découverte des sorties médiatiques tonitruantes de Georges Frêche.

Avec Carole Delga, Laurent Blondiau n’a pas droit au même régime.

La présidente de Région invoque régulièrement l’héritage de Georges Frêche. Mais le véritable « frêchisme » s’est éteint avec l’ancien maire de Montpellier. Il est enterré sur un lopin de terre tarnais, dans le village natal de Georges Frêche. Laurent Blondiau ne connaîtra plus, les colères homériques, les polémiques nationales au sujet de harkis qualifiés de « sous-hommes » ou de la composition de l’équipe de France de foot (« Neuf black sur onze »). Carole Delga a un profil beaucoup plus lisse. Mais ce qui reste à Laurent Blondiau, c’est le grand bain des jeux d’influence.

L’homme qui dit non et qui protège Carole Delga

S’agissant de la présidence Delga, Laurent Blondiau est servi. Et même gâté. Dans la (nouvelle) grande Région Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées le jeu politique mélange « billard à plusieurs bandes » et « puzzle version arc-en-ciel ». Pour gouverner Carole Delga doit concilier trois majorités : le PS, les Radicaux de Gauche et « Nouveau Monde ». Dans cette tour de Babel politique, Laurent Blondiau joue le rôle du gardien des clés. Il ouvre et parfois ferme les portes. Comme le précise Guillaume Cros, un des vice-présidents « Nouveau Monde », « Laurent Blondiau protège Carole Delga. C’est l’homme qui dit non« .

Au temps de Georges Frêche (à l’Agglo puis à la Région), Laurent Blondiau est une « digue ». Comme le souligne Frédéric Bort, « dans les discours fleuves de Georges Frêche, il y avait entrée, plat, dessert et fromage. On y trouvait tout et les médias retenaient des choses que Georges Frêche n’avaient pas vraiment dites ou qui étaient répercutées d’une façon qui ne lui convenait pas. C’était le rôle de Laurent de veiller à cela ».

Jamais très loin de Carole Delga (Photo : MaxPPP)

Jamais très loin de Carole Delga (Photo : MaxPPP)

Avec Carole Delga, le job de Laurent Blondiau est plus politique. Il reste un homme de communication. Mais il doit servir d’interface avec les différentes composantes de la majorité régionale. Il dispose d’un atout : sa proximité avec le président du groupe PS, Christian Assaf. C’est lui qui a présenté Laurent Blondiau à la candidate Delga. Celui qui n’est pas socialiste et qui ne compte pas adhérer au PS peut compter sur les bons offices du député PS de l’Hérault. Christian Assaf, qui est également adjoint du numéro 3 du parti socialiste, Christophe Borgel.

La proximité entre Laurent Blondiau et Christian Assaf dépasse d’ailleurs le cadre de l’hémicycle régional. La compagne de Laurent Blondiau est la collaboratrice du député Assaf au groupe PS de la Région. Un fin connaisseur de la vie politique régionale parle également  d’un tandem pour préparer  les prochaines municipales à Montpellier. Le député-conseiller régional bénéficierait des conseils avisés et d’un travail de fond de Laurent Blondiau.

De L’Huma à Georges Frêche

Au delà de ses entrées au PS, Laurent Blondiau peut également compter sur…Laurent Blondiau. Dans une autre vie, il a tenu la plume dans les colonnes d’un monument du PCF : L’Huma. Après des études d’histoire à Toulouse et une expérience syndicale à l’UNEF, Laurent Blondiau devient Laurent Flandre et signe (sous ce pseudo) des papiers. Chef de rubrique à Paris puis correspondant local à Toulouse et Montpellier, Laurent Blondiau alias Laurent Flandre fréquente, par « profession » et conviction, la gauche non socialiste.

C’est d’ailleurs la connaissance des réseaux « rouges » qui lui vaut d’être remarqué par Georges Frêche. Le journaliste Blondliau apporte à Georges Frêche une ouverture médiatique et des entrées dans les rédactions. Mais l’ex-président de l’AGET-UNEF et collaborateur du quotidien communiste offre également une fenêtre sur la « gauche de la gauche » à une époque ou le maire de Montpellier étend son pouvoir en dehors des murs de sa municipalité.

Dix plus tard, le directeur de cabinet de Carole Delga a toujours cet atout dans sa manche.

Souvenirs d’anciens camarades de fac

Lors de la campagne des régionales, Laurent Blondiau a un accès facile avec la liste « amie » (mais néanmoins concurrente) de « Nouveau Monde« . De ses années Mirail et au PC, Laurent Blondiau conserve une amitié avec une camarade de fac : la conseillère régionale sortante, Marie-Pierre Vieu. En novembre 2015, une ligne directe avec la responsable communiste va notamment permettre de déminer le terrain explosif de la LGV.

Le parcours et le carnet d’adresse ne sont pas les seuls alliés de Laurent Blondiau. Sa personnalité et son pragmatisme peuvent être utiles à Carole Delga. Laurent Blondiau sait concilier les susceptibilités et  tricoter une majorité d’idées ou d’intérêt. Laurent Blondiau est parfois qualifié de « mercenaire à la solde des maîtres qui le paient ». Certains de ces détracteurs pointent sa capacité à passer de Georges Frêche à une agence de communication privée (après son départ de l’Hotel de Région suite au décès de l’ancien président du Languedoc) et le grand écart entre des clients de droite et de gauche.

Preuve de cette « souplesse ». En pleine bataille des Régionales, l’agence de communication pour laquelle travaille Laurent Blondiau, Wonderful,  a comme client le meilleur ennemi politique de Carole Delga : Philippe Saurel et la Métropole qu’il préside.

En tout cas, une chose est certaine. Laurent Blondiau transcende les clivages partisans. La présidente du groupe FN à la Région, France Jamet le trouve « brillant et sympathique même s’il est cynique « . Le secrétaire départemental de LR dans l’Hérault, Arnaud Julien, déclare : «  je l’ai connu en tant que correspondant local de l’Huma. Il n’a jamais été dogmatique et passer d’un boulot de journaliste à l’Huma à un poste de directeur de cabinet à la Région, je trouve cela sympa« .

Pour Saurel il ne fait pas de la politique mais de la communication

Philippe Saurel est beaucoup moins positif dans ses propos. Le maire de Montpellier a été confronté au « Blondiau-artisan de la campagne de Carole Delga ». Ce passé récent (sans parler d’un récent épisode autour de la présidence de Montpellier Events) a forcement laisser des traces et explique un jugement réservé : « Laurent Blondiau ne fait pas de la politique mais de la communication ».

Néanmoins, dans les rangs de la gauche comme de la droite, Laurent Blondiau bénéficie de bons points voire de points d’appuis. Cette alchimie repose sur une personnalité plutôt ronde. Comme le précise Marie-Pierre Vieu : « Laurent Blondiau, même s’il peut avoir de mauvaises colères, déteste le conflit et il fait tout pour que les gens puissent s’entendre ». Durant la campagne des régionales, Laurent Blondiau a souvent arrondi les angles avec la presse. Il est parvenu à faire baisser la tension entre sa candidate et les médias. Notamment lors de la polémique nationale entourant le projet d’une présidence déléguée au profit de Damien Alary.

De la candidate Delga à la présidente Delga

Cette capacité à prendre du recul et à « surfer » sur les événements expliquent la montée en puissance de Laurent Blondiau. Au départ, le communicant doit « simplement » jouer le « spin doctor » : travail d’image, plan com…Mais, rapidement, Laurent Blondiau devient le pilier central de la campagne Delga. C’est la « Blondiau touch » : sentir et ressentir les personnes qu’il a en face et se mettre en phase. En 2009, Laurent Blondiau travaille pour José Bové. Pour clôturer sa campagne des européennes, le démonteur de Mac Do veut casser la baraque et cherche à organiser un événement original sur Bordeaux. Laurent Blondiau lance un leitmotiv :  » tu dois rendre l’écologie rock n’roll« . Un meeting-concert va naître de cette proposition.

Cette anecdote résume la méthode Blondiau : pragmatisme. Un pragmatisme valable dans l’exercice de son métier mais aussi dans la gestion de sa carrière.

A la fin de la campagne des régionales, Laurent Blondiau parlait souvent d’un certain ras-le-bol ou du moins d’une envie de tourner la page. Le jour de la première assemblée plénière du (nouveau) conseil régional, le 4 janvier dernier, Laurent Blondiau n’est pas encore le directeur de cabinet de Carole Delga. Il croise une amie qui l’interroge sur son avenir immédiat : « tu ne vas pas retomber dans la com tarifaire et devenir fonctionnaire » à la Région. Laurent Blondiau regarde ses pompes.

Laurent Blondiau n’est jamais retourné dans l’agence de communication pour laquelle il travaillait au cours de la campagne des Régionales. Le soir du 4 janvier, Carole Delga officialise sa nomination à la direction de son cabinet.

Sur sa relation (assez récente) avec Carole Delga, Laurent Blondiau ne fait qu’un seul commentaire : « c’est parce que c’est elle et c’est parce que c’est moi. Sans liberté et sans confiance, je ne peux pas travailler et avec Carole Delga j’ai les deux ».

Laurent Dubois (@laurentdubois)

Le président du Conseil départemental du Lot… exclu du PS !

La rue de Solférino a la main lourde. Alors que le nombre de militants socialistes a plutôt tendance à fondre comme actuellement les neiges des sommets pyrénéens, le siège du Parti Socialiste vient de prononcer l’exclusion pour un an du président du Conseil départemental du Lot, Serge Rigal.

Serge Rigal

Serge Rigal

La décision a pris effet le 18 avril dernier. Au PS on ne mégote pas avec les dissidences. Le parti a perdu plusieurs départements en mars 2015. Il a conservé celui du Lot mais désormais son président n’est plus socialiste !

La faute de Serge Rigal : s’être (re)présenté à la présidence du département alors que le PS avait choisi Geneviève Lagarde. D’ailleurs les conseillers départementaux n’avaient pas suivi non plus la ligne du PS. En mars 2015, Serge Rigal, président sortant qui avait succédé à Gérard Miquel, avait récolté 24 voix contre 9 à son adversaire… socialiste. 

En congé du PS, Serge Rigal risquait donc l’exclusion. Dans les vallées lotoises, quelques caciques du PS, parmi lesquels l’influent Martin Malvy ou encore le sénateur Gérard Miquel, avaient plaidé pour un peu de mansuétude. Ils n’ont pas été entendus par les instances parisiennes. Serge Rigal sera donc hors du PS pour les 12 mois qui viennent.

Dans sa frénésie d’exclusion, le PS a aussi exclu pour 6 mois Danièle Deviers, le binôme de Serge Rigal sur le canton de Causse et Bouriane, et le maire de Figeac André Mellinger, élu vice président du Conseil départemental.

Fabrice Valéry (@fabvalery) et Laurent Dubois (@laurentdub)

19 Avr

Edito : Des Primaires secondaires ?

Thierry Solère, président de la commission nationale de la primaire de la droite et du centre (Photo Max PPP)

Thierry Solère, président de la commission nationale de la primaire de la droite et du centre (Photo Max PPP)

Je suis peut-être de la vieille école mais n’ai jamais vraiment adhéré au concept de « Primaires ». En politique, un chef ne devrait-il mieux pas s’imposer de lui-même ? Un seul antécédent pour ce type d’expérience en France : la désignation à gauche  de François Hollande en 2012. On ne peut pas dire que ça lui a porté chance ou donner une réelle assise… Quant à une nouvelle tentative de la gauche en matière de Primaires, elle reste pour l’heure en suspend.

Onze au départ, combien à l’arrivée ?

Hier donc, Thierry Solère était de passage à Toulouse pour lancer les Primaires de la droite et du centre. 11 candidats officiellement en lice, pour l’instant, sans compter Nicolas Sarkozy. « Mais ils ne seront sas doute pas tous à l’arrivée », rassure le président de la commission nationale d’organisation.

Parce qu’il y a quand même des règles, qui forcément vont institutionnaliser ce vote mais le certifier également. On ne peut pas tout avoir… 250 parrainages d’élus dont vingt parlementaires et 2500 soutiens d’adhérents issus de quinze départements. Mais est-ce que ça légitime une femme ou un homme ? Pas sûr…

Etre électeur et de droite

Ensuite qui va voter ? Des électeurs, ayant leur carte, qui devront signer un engagement dans lequel ils se revendiquent des valeurs de droite. Obligation donc d’être déjà dans la boucle civique et de se positionner politiquement.  Avis aux amateurs mais pas évident que ces critères de participation séduisent de nouveaux citoyens qui souhaitent s’investir dans la vie politique du pays.

Autre paramètre en effet qu’il ne va pas falloir éluder pour « Les Républicains » et les partis centristes, ces primaires s’annoncent aussi comme un test grandeur nature sur l’état de mobilisation de leurs troupes. On sait qu’une Présidentielle (surtout au premier tour) se gagne sur un socle d’électeurs issus des partis.

Un débat malgré tout

Référence de base pour ces Primaires à forte connotation interne sans vouloir l’être, les trois millions d’électeurs qui s’étaient prononcés en 2011 pour départager François Fillon et Jean-François Copé à la tête du parti. Ils avaient alors aussi pu voter par internet, ce qui n’est plus le cas cette fois-ci. Seul hic de cette précédente expérience, la confusion qui en était ressortie des urnes : impossible par exemple de savoir qui l’avait emporté dans les 158 bureaux de vote de la Haute-Garonne.

Élément positif tout de même de ce scrutin prévu les 20 et 27 novembre prochain : le débat qu’il amorcera. Chacun va faire valoir son premier jet de programme, ses positions sur des grands thèmes de société et ses éventuelles orientations présidentielles. C’est peut-être, selon moi, le seul vrai intérêt de ces Primaires.

Patrick Noviello

Pour Jean-Christophe Sellin, « le FN est venu pour pourrir » la réunion du Conseil régional

Jean-Christophe Sellin réagit à l’interview de France Jamet publiée sur le Blog Politique de France 3 Midi-Pyrénées. L’élu régional du Front de Gauche donne sa version des faits.

Jean-Christophe Sellin conseiller régional "Nouveau Monde".

Jean-Christophe Sellin conseiller régional « Nouveau Monde ».

Pour Jean-Christophe Sellin, « la réaction de France Jamet, pour le Front National, est révélatrice du profil de son groupe. Elle se présente comme victime alors qu’elle est venue avec un lance-flamme et ses collègues avec des bidons d’essence ». 

L’élu du Front de gauche argumente en faisant référence aux « pancartes brandies par quarante élus stigmatisant le «Delgastan», assimilant notre région à une entité à consonnance orientale qui, pour eux , est forcément antidémocratique, musulmane et intégriste (…) puis, Jean-Guillaume Remise (FN Aveyron) qui a poursuivi par des propos sexistes accusant Carole Delga de faire du «népotisme en tailleur» ( on ne parle jamais de népotisme en pantalon, n’est-ce-pas…..) ».

  Le Front National est venu pour pourrir l’Assemblée Plénière

Pour lui, « le bilan, c’est que le FN était venu pour pourrir l’Assemblée Plénière mais au fur et à mesure de la journée et notamment après mon intervention sur l’orientation budgétaire, l’éthique de l’emprunt et les aventures au Panama avec l’argent public, le Front National a été secoué, déstabilisé et a complètement perdu pied ».

  Le fascisme est un courant politique et non une insulte

« Finalement, poursuit Jean-Christophe Sellin, c’est Julien Sanchez, conseiller régional et maire de Beaucaire qui a tenté de reprendre la main et de ressouder les rangs fascistes (je rappelle que le fascisme est un courant politique et non une insulte).
Il a mené la bronca pendant la présentation du voeu sur l’accueil des réfugiés avec hurlements et bruyants sarcasmes à l’encontre de ceux qui fuient la guerre, la misère, le dérèglement climatique avec puis a craché sa haine sur tout ce qui bouge. Pour ceux qui en doutaient, cette journée a très clairement prouvé que le FN ne sert en rien l’intérêt général. Il ne sert à rien. Sinon à distiller la haine ».

On savait que la composition de la nouvelle assemblée régionale avec le Front National comme premier groupe d’opposition (en nombre d’élus) amènerait des tensions. On en en eu la preuve avec les incidents de vendredi à Montpellier.

On sait aussi maintenant que l’attitude des élus FN peut être un moyen de souder une majorité de gauche, plurielle et parfois frondeuse. Jean-Christophe Sellin et trois de ses camarades de « Nouveau Monde » se sont abstenus lors de l’élection de Carole Delga à la présidence de la Région, en janvier dernier. La préparation du budget et le dossier de la LGV risquent de créer de nouvelles tensions entre la présidente socialiste et la « gauche de sa gauche ». Mais, le temps d’une « plénière » houleuse, Carole Delga peut se « féliciter » de l’action du FN.

Le Front National lui « offre » un front uni.

Laurent Dubois (@laurentdub) et Fabrice Valéry (@FabValery)

 

18 Avr

Incidents au Conseil régional : « On est en pays soviétique » pour la présidente du groupe FN France Jamet

Insultes, bousculade, désordre organisé et un coupable pointé du doigt : le Front National. La « Plénière » du Conseil Régional du 15 avril a viré au mauvais théâtre de boulevard. La mise en scène est attribuée à un acteur : les élus FN. La présidente du groupe, France Jamet conteste cette version des faits et parle d’une « riposte » au traitement infligé par Carole Delga au Front National. Interview.

France Jamet  (Crédit : AFP)

France Jamet (Crédit : AFP)

Le Blog Politique. Une séance sabordée par le Front National et des comportements indignes. C’est le souvenir que laisse la Plénière de Montpellier. Vous partagez cette vision des événements ? 

France Jamet. Non. Cela ne correspond pas du tout à ce que j’ai vécu personnellement. Nous avons été agressés verbalement, traité de « fascistes » et d’assassins. Par exemple un élu communiste (ndrl : Jean-Christophe Sellin) qui a commencé par nous provoquer en m’offrant un chapeau « Panama » (ndrl : une référence au scandale des paradis fiscaux révélés par l’affaire « Panama Papers »). Nous n’avons rien à voir avec cela ni de prés ni de loin et Marine (ndlr : Le Pen) a dit qu’elle attaquerait systématiquement en justice toutes les personnes qui associeraient le Front National à « Panama Papers ». J’ai demandé à Carole Delga un droit de réponse suite à la provocation de l’élu communiste. Il a été refusé.

Le Blog Politique. La séance a été enregistrée et une vidéo, disponible sur le site du Conseil Régional, montre pourtant que des incidents à répétition ont émaillé la « Plénière ».

France Jamet. Il manque des extraits. Il y a des coupures avec des passages dans lesquels il manque le son. On est en pays soviétique. Comme par hasard, on n’entend pas les insultes que l’on nous adresse et les demandes répétées de droit de réponse que Carole Delga nous refuse. Ses méthodes sont totalement autocratiques et dictatoriales.

Le Blog Politique. Le fait de brandir des pancartes « Delgastan » et de se lever pour chanter la « Marseillaise », ce n’est pas de la provocation ?

France Jamet. Les pancartes « Delgastan », c’est aussi humoristique que d’offrir un chapeau « Panama ». Un chapeau que j’ai accepté de prendre avec le sourire. S’agissant de la « Marseillaise » a cappella, ce n’était pas prémédité. Nous ne sommes levés spontanément face au refus de Carole Delga de faire chanter l’hymne national. Nous avons été très dignes.

Le Blog Politique. Un élu d’opposition, le conseiler régional LR du Lot Aurélien Pradié, parle de pression physique et d’une tentation d’intimidation.

France Jamet. Il est de notoriété publique qu’Aurélien Pradié et notre représentant dans le Lot ont de vieux contentieux.. Mais c’est Aurélien Pradié qui a d’abord bousculé notre élu. On aussi entendu du côté des rangs communistes des provocations du genre : « viens ici si tu es un homme ».

Le Blog Politique. Le spectacle donné par le Front National ne va-t-il pas ternir l’image d’un parti qui cherche à gagner en respectabilité ?

France Jamet. Sur le fond, nous sommes droit dans nos bottes. Nous n’avons pas été élu pour nous asseoir sagement et attendre silencieusement la fin de la classe. Sur la forme, si ce spectacle parait discutable à certains, c’est simplement en réponse et à la hauteur de ce que nous subissons à longueur de temps. Carole Delga se comporte en militante depuis le premier jour. Nous sommes systématiquement exclus des débats et des décisions. On nous refuse la parole. Nous sommes exclus des organismes, des conseils d’administration, des débats et des décisions. On nous refuse la parole. On refuse tous nos amendements et toutes nos propositions. Dans une interview donnée à Midi-Libre, Carole Delga nous range dans les 7 plaies d’Egypte à coté de l’insécurité et du chômage. Elle nie notre représentativité. Ce n’est pas tolérable. Ce n’est pas conforme à notre conception de la démocratie dans un état républicain. Nous sommes sérieux et nous travaillons. Nous avons fait des interventions sérieuses et même brillantes sur les orientations budgétaires. Nous avons fait une contre-proposition sur le nom de la région : Languedoc-Roussillon. Mais, comme d’habitude, notre proposition a été écartée d’un revers de main. Nous sommes des élus systématiquement mis à part alors que nous sommes des élus à part entière. Dans les commissions, des élus refusent de nous serrer la main.

Le Blog Politique. Les élus de droite comme de gauche pointent une duplicité : une passivité totale dans les commissions sectorielles et une agitation stérile lors des assemblées plénières. Que répondez-vous à cette accusation ? Vos élus refusent de voter en commission. Pourquoi ?

France Jamet. Les commissions sectorielles, lieu de débats et d’échanges, sont des endroits où l’on pose des questions et tous nos élus posent des questions et participent activement, contrairement aux élus LR. Nous ne prenons pas part aux votes car nous arrêtons ensuite collégialement, après débats au sein du groupe, nos positions sur chaque dossier. C’est aussi la preuve qu’en matière de démocratie nous sommes exemplaires et irréprochables et que nous n’avons de leçon à recevoir de personne, surtout pas de nos adversaires politiques et de Madame Delga.

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)

16 Avr

Conseil régional : les « méthodes de voyous » de certains élus

Montpellier est connue pour sa Place de la Comédie. Depuis le vendredi 15 avril, la ville peut revendiquer le titre de la Cité du « Grand Guignol ». La première assemblée plénière montpelliéraine est passée du sketch au mauvais gag. A la fin de la séance, menaces physiques et insultes ont manqué de faire basculer l’assemblée régionale dans la rubrique fait-divers. Des élus Front National ont fait physiquement pression sur un élu d’opposition.

Les élus du FN vendredi à Montpellier

Les élus du FN vendredi à Montpellier

Vendredi 15 avril. La séance de l’assemblée plénière n’a encore pas débuté. La présidente de la région, Delga Carole demande s’il est possible de mettre la « clim’ ». C’est prémonitoire. Rapidement, une fois session ouverte, la température monte.

Conditions de travail

Au début, les échauffourées sont « normales ». Deux élus de l’opposition (Thierry Deville et Sacha Briand) mettent en cause les conditions de travail dans l’auditorium qui héberge l’assemblée plénière. Les mots sont sévères : « conditions de travail indignes et manque de respect ». Un mouvement d’humeur secoue les rangs. Mais on reste dans le cadre habituel d’un débat démocratique : des piques et des répliques.

Une bronca et les premières huées arrivent lorsque le président du groupe PS, Christian Assaf, défend la tenue des « plénières » à Montpellier. Le climat devient tendu. Dominique Reynié, visiblement agacé, se lève et appelle ses collègues à « la dignité ».

La réunion a commencé depuis moins d’une heure. Mais ce n’est que le début. Un épisode folklorique va intervenir avant que l’atmosphère devienne franchement délétère.

Le sketch du Panama

L’épisode folklorique a pris la forme d’un sketch organisé par un élu du Front de Gauche, Jean-Christophe Sellin. Lors du débat budgétaire, l’élu régional lance aux élus du Front National : « La France, aimez la fiscalement ou quittez-la ». A la fin de son discours, Jean-Christophe Sellin se lève, traverse l’auditorium, et offre un chapeau « Panama » à la présidente du groupe FN !

Il s’agit d’une allusion évidente au scandale « Panama Papers » et à des affaires d’évasion fiscale dans lesquelles le nom de Jean-Marie Le Pen est cité.

La mise en scène de l’élu de gauche est moyennement appréciée sur les rangs de l’opposition. Un élu de droite lance : « nous sommes dans une salle de spectacle (NDLR l’auditorium du Corum) mais on ne doit pas tomber dans le théâtre de bouffon ». Et encore Sacha Briand n’a pas tout vu et entendu.

Carole Delga insultée

La suite et surtout la fin de la séance vont carrément basculer dans la « chienlit ». Un élu du Front National va insulter la présidente Delga («Toi je te respecte pas !»). Le maire FN de Beaucaire, Julien Sanchez, s’est montré particulièrement véhément.

Aux propos tenus dans les travées ou au micro s’ajoutent de « l’agit-prop» : « aller-retour » pour prendre en plein débats des photos postées ensuite sur Twitter, cris « Cahuzac » couvrant l’intervention du président de groupe PS, pancartes « Delgastan » brandies à bout de bras au sujet du nom de la région…

Un élu de droite physiquement intimidé

Un élu LR a été particulièrement visé. Aurélien Pradié est en conflit ouvert avec le Front National dans son département, le Lot. Le conflit s’est déplacé dans l’assemblée régionale. Aurélien Pradié a été empêché physiquement de retourner à sa place : « j’ai dû joué des coudes et c’était vraiment très tendu ».

Un élu socialiste, Michel Boussaton confirme : « Coté PS on s’est vraiment demandé si on ne devait pas s’interposer et intervenir. Ce sont des méthodes de voyous ».

« Méthodes de voyous », « hystérie », « grand n’importe quoi »

L’ensemble des événements laisse un gout amer. L’assemblée plénière a duré plus de 8 heures. Des dossiers ont été traités et des votes sont intervenus. Les incidents de séance, vociférations et autres altercations n’ont pas complètement « tué » la réunion du Conseil Régional.

Mais la première assemblée plénière à Montpellier est vraiment (au mauvais sens du terme) extra-ordinaire et totalement stupéfiante. Pour ne pas dire délirante. Plusieurs élus de droite comme de gauche parlent d’un « grand n’importe quoi et d’une véritable hystérie« .

Cette première montpelliéraine laisse un goût amer.

Comme le déclare une personnalité qui a connu les chaudes assemblées du temps de Georges Frêche : «Perso, je n’ai vu jamais cela ».

Laurent Dubois (@laurentdub) et Fabrice Valery (@FabValery)

15 Avr

Hollande au pays des «pas contents»

Crédit : AFP

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Parfois, il ne sert à rien de nager à contre-courant et de se débattre, mieux vaut se laisser emporter pour débarquer un peu plus loin sur la rive.

François Hollande l’a-t-il compris, lui qui a essayé de défendre un bilan que ni les français, ni sa majorité et encore moins les médias ne sont en état d’entendre ?

« Il m’a écouté mais il ne m’a pas entendu » déclare à la fin de l’émission, l’étudiant qui a posé ses questions au Président. Et vice et versa ?

L’écoute et la compréhension sont deux attitudes de plus en plus rares aujourd’hui dans notre pays. Et pourtant, on ne cesse de nous rabâcher les concepts de « participation citoyenne » ou de « démocratie participative ».

Nous sommes un peuple qui préfère s’exprimer dans la rue, qui aime s’y époumoner, et s’il ne s’estime pas entendu, y retourne et retourne encore battre le pavé.

Les français « éternels râleurs », « pas contents » avec même une nouvelle tradition, pratiquée partout dans le pays et qui commence à s’essouffler depuis 4 ans moins 100 jours : le Hollande Basching.

Difficile de dresser de façon objective le bilan de ce quinquennat non encore achevé, comme l’a répété le chef de l’état. Plus que jamais, les chiffres se plient à diverses interprétations, que ce soit ceux du chômage, ceux des aides versées aux uns et aux autres, des migrants accueillis, etc.

D’autant plus difficile donc pour les éventuels futurs adversaires du Président (s’il se représente) de faire entendre leur propre musique si le point de comparaison n’est pas fiable et établi.

Pendant ce temps, la rue continue de s’animer mais différemment selon les experts de la vox populi. Des citoyens passent leurs nuits debout, sur les places publiques, pour débattre voire faire naître des propositions pour notre société.

Seulement, eux comme les autres, seront-ils entendus au pays des « pas contents » ?

Patrick Noviello

Assemblée plénière du Conseil Régional à Montpellier : combien ça coûte ?

158 élus pour un hémicycle de 67 places. C’est mathématique. L’Hôtel de Région de Montpellier est trop petit pour accueillir le nouveau conseil régional.

Les deux premières assemblées plénières se sont déroulées à Toulouse. Mais la troisième est implantée, ce vendredi 15 avril, à Montpellier. Cette implantation inaugure une installation (pérenne) dans la préfecture languedocienne. Une fois par trimestre, quatre fois par an, d’autres sessions vont se dérouler.

Il était possible de faire tourner les bétonnières et de construire un nouveau bâtiment.

Carole Delga a choisi la solution d’une location. Les salles sont louées auprès d’une société, Montpellier Events, présidée par le président de Montpellier Méditerranée Métropole, Philippe Saurel.

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La formule est présentée comme économique. Mais combien va coûter cet hébergement temporaire ? Un hébergement temporaire qui, d’ailleurs, va durer tout au long des 6 ans de mandat.

S’agit-il vraiment d’une économie ?

A la location de la salle, il faut ajouter des frais connexes : restauration, installations techniques pour enregistrer la séance, micros, tables, chaises et autres accessoires indispensables à la tenue d’une assemblée plénière. Certaines dépenses sont d’ailleurs obligatoires et imposées par la Loi. Notamment l’aménagement d’un espace réservé au public (art L 4132-10 du Code Général des Collectivités Locales).

Le coût de l’opération, comme l’ensemble des dépenses liées à la Fusion, est sensible. L’opinion publique est allergique à la gabegie et un des critères de réussite de la présidence Delga sera la maîtrise des cordons de la bourse.

Le montant de l’enveloppe pour les assemblées plénières est un des dossiers qui va peser dans la balance.

Est-bien géré par la présidence de la région ? Réponse en chiffres.

60 000 euros. C’est le chiffre donné en conférence des présidents par Carole Delga, lundi 11 avril. A la demande de Gérard Onesta, la présidente de Région a précisé le détail de l’enveloppe. Selon Carole Delga, la somme intègre l’ensemble des dépenses concernant la tenue de l’Assemblée Plénière : salle, sono, repas, parking….

Carole Delga n’a pas précisé que les 60 000 euros incluent également les frais d’hostellerie et de déplacements des conseillers régionaux. Des frais calculés et publiés dans une précédente enquête (Combien coûte un conseiller régional version Grande Région ?) du Blog Politique de France 3 Midi-Pyrénées

D’après nos informations, la Région loue un auditorium du Corum au tarif habituel : 3 348 euros HT. Il s’agit d’un tarif (journalier) applicable à tous les clients de Montpellier Events. Mais le volet « immobilier » ne se limite pas à l’auditorium Einstein. Des salles annexes sont également mis à disposition : Joffre A, B et D pour un coût de 583 euros HT la journée.

A cela, il convient d’ajouter les frais de restauration, la sécurité, les moyens techniques de diffusion et d’enregistrement de la séance…

Pour l’ensemble de la mandature, Gérard Onesta chiffre le coût de l’ensemble des « Plénières » à 1,5 million d’euros.

Ce montant justifie largement, selon le service de presse de la Région, une dépense qui est présentée comme une économie. En effet, la location d’une salle évite de construire un nouveau Conseil Régional. La Région estime que les travaux coûterait 8 millions d’euros à Toulouse et 10 millions à Montpellier.

Ce chiffrage est étonnant. Il sont visiblement artificiellement « gonflés ». Comme le précise un architecte qui connait les bâtiments de Toulouse et Montpellier : « Dans l’hôtel de Région de Montpellier, les travaux sont énormes. L’hémicycle se trouve au neuvième étage. Il faut construire sur le vide et mettre des poutres. La facture peut effectivement coûter des millions d’euros. En revanche, à Toulouse, il s’agit de faire de la menuiserie et un peu de maçonnerie. 8 millions cela parait très cher ». 

Le côté « marseillais » de la Région s’explique facilement. Il s’agit de montrer que la formule de la location est la meilleure et que le contribuable y trouve son compte.

L’intention est louable. Mais la méthode est un peu troublante. Inutile de faire flamber le comparatif « location-construction », le différentiel entre les factures de Montpellier Events et celles d’un architecte est clair. La formule la plus économique est indiscutablement dans un provisoire qui va durer.

Une formule économique sur le moyen terme. Le temps d’un mandat. En revanche, sur la longue durée, un projet immobilier pourrait bien être la meilleure option.

Des travaux à Toulouse permettraient d’amortir en moins de 20 ans un investissement dans la pierre.

Seul problème, cette gestion sur la durée, cette projection dans l’avenir se heurte à une promesse électorale de Carole Delga : laisser à Montpellier l’assemblée régionale.

Laurent Dubois (@laurentdub)

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