27 Nov

Primaire : François Fillon l’emporte partout dans la région

L’ex-premier ministre de Nicolas Sarkozy est devenu dimanche le candidat de la droite pour la prochaine présidentielle. Il distance largement Alain Juppé, y compris dans notre région.

François Fillon (Photo : AFP)

François Fillon (Photo : AFP)

Notre région ne fait pas exception dans les résultats du second tour de la primaire de la droite et du centre. Selon les premiers résultats fournis dimanche soir par la Haute Autorité de la primaire tous les départements de l’ex-région Midi-Pyrénées ont préféré François Fillon à Alain Juppé.

Dans le département le plus peuplé, la Haute-Garonne, la participation était en légère hausse (+ 2 %) à 17 heures par rapport au premier tour, la députée proche de Sarkozy et présidente de la fédération des Républicains, Laurence Arribagé n’a pas attendu la confirmation du résultat pour féliciter le gagnant.

Il faut dire que l’écart national (70/30) était tel dès l’annonce des premiers résultats partiels qu’aucune surprise ne pouvait intervenir dans la soirée. Et dans le département, les résultats (partiels) ont confirmé les résultats nationaux :

31

Partout, le score de François Fillon est impressionnant : à Moissac (Tarn-et-Garonne), selon le conseiller départemental LR Mathieu Albugues, la proportion est la même.

Tendance que l’on retrouve dans l’ensemble du département du Tarn-et-Garonne (partiel) qui avait placé Nicolas Sarkozy devant Alain Juppé en deuxième position au premier tour. C’est d’ailleurs dans ce département que François Fillon fait son meilleur score de la région.

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Dans l’Aveyron, traditionnellement département de droite, Alain Juppé fait un meilleur score, mais la différence entre les deux candidats reste énorme.

12

En Ariège (partiels), terre plus à gauche, les électeurs de droite ont également largement plébiscité François Fillon.

ariège

Idem dans le Lot (partiels) :

lot

Ou encore dans le Gers (résultats définitifs) :

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Dans les Hautes-Pyrénées, les premiers résultats partiels montraient que l’écart était plus faible mais toujours à l’avantage de François Fillon. C’est d’ailleurs dans ce département qu’Alain Juppé fait son meilleur score dans notre région :

hp

Enfin dans le Tarn, en revanche, l’écart est très large entre les deux candidats.

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FV (@fabvalery)

20 Nov

Primaire de la droite : les résultats du premier tour dans la région

Le premier tour de la primaire de la droite a été marqué par la surprise François Fillon qui est arrivé largement en tête devant Alain Juppé. Les deux hommes sont qualifiés pour le second tour, dimanche prochain. Nicolas Sarkozy est éliminé et a appelé à voter pour François Fillon. Dans la région, ce résultat se confirme.

François Fillon et Alain Juppé (Photo : AFP)

François Fillon et Alain Juppé (Photo : AFP)

Dans la Haute-Garonne, à 23h30, 129 des 158 bureaux étaient dépouillés et plaçaient largement François Fillon en tête. Juppé dépasse les 30 % nettement devant Nicolas Sarkozy. Et c’est Nathalie Kosciusko-Morizet qui est quatrième (résultat partiel).

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A Balma, dans la banlieue toulousaine, à l’image de toute la région, c’est François Fillon qui fait la course en tête :

A Tarbes et dans les Hautes-Pyrénées, le tiercé d’arrivée est le même qu’au niveau national mais les scores sont plus serrés entre François Fillon et Alain Juppé (résultat définitif) :

hp

A Montauban et dans le Tarn-et-Garonne, François Fillon est devant mais c’est Nicolas Sarkozy qui arrive en seconde position, dans un département où le maire LR de Montauban, Brigitte Barèges, le soutenait (résultat définitif).

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En Ariège, Nicolas Sarkozy devance également Alain Juppé, loin derrière François Fillon (résultat définitif) :

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Résultats partiels en Aveyron, terre traditionnelle de la droite en Midi-Pyrénées :

12

Dans le Lot, Alain Juppé dépasse les 33 % mais reste loin de François Fillon (résultat partiel) :

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Dans le Tarn, François Fillon réussit un de ses meilleurs scores dans la région (résultat définitif) :

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Enfin dans le Gers, le trio de tête est le même avec un score plus élevé pour Alain Juppé (résultat définitif) :

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17 Nov

Primaire de la droite et du centre : comment trouver votre bureau de vote ?

Vouloir voter pour la primaire de la droite et du centre (premier tour le dimanche 20 novembre) c’est une chose. Mais encore faut-il savoir où se rendre ! On vous donne ici quelques tuyaux.

Illustration primaires de le droite bulletins de vote et enveloppe pour le scrutin du dimanche 20 novembre 2016

10 228 bureaux de vote seront ouverts dimanche en France pour choisir parmi les 7 candidats celui ou celle qui représentera cette famille politique à l’élection présidentielle de 2017. 10 228 cela peut paraître beaucoup, mais c’est bien moins que pour une élection normale. Et votre bureau de vote ne sera sans doute pas le même que d’habitude. Il n’y a pas de bureau de vote dans toutes les communes.

Par exemple si vous habitez Vicdessos en Ariège, il vous faudra prendre la route et aller voter à Tarascon, distant… d’une quinzaine de kilomètres.

Pour que les électeurs s’y retrouvent, le site internet de la Primaire a mis en ligne un moteur de recherche dans lequel vous entrez le nom de votre commune et si besoin, pour les grandes villes, le nom de votre rue.

Capture d'écran du moteur de recherche de bureaux de vote du site de La Primaire.

Capture d’écran du moteur de recherche de bureaux de vote du site de La Primaire.

Vous serez ainsi guidé vers le bureau de vote, souvent des salles municipales, dans lequel vous devrez vous rendre, avec pièce d’identité et deux euros (à chaque tour) et sans omettre d’y signer la charte « de l’alternance ». 

En cas de difficulté, un numéro est même à la disposition du public (0 821 20 2016) de 8h à 19h tous les jours.

FV (@fabvalery)

08 Nov

Elu de gauche, il ira voter à la primaire de la droite

Le jour J approche. Dans deux semaines, c’est le premier tour de la primaire de la droite et du centre. Les préparatifs avances. Ce week-end, à Toulouse, la fédération Les Républicains de la Haute-Garonne, a organisé une formation express pour les volontaires (présidents et assesseurs) qui vont tenir les bureaux de vote.

Une inconnue plane sur le scrutin : la participation des électeurs de gauche. C’est la crainte des sarkozystes et le grand des espoirs des juppeistes. Une vraie primaire ouverte, qui mobilise au-delà des militants LR, favorise le maire de Bordeaux. Inversement une primaire calfeutrée, limitée aux encartées du parti présidé par Nicolas Sarkozy, augmente les chances de l’ancien chef de l’Etat.

Un électeur de gauche explique pourquoi il va voter à la primaire de la droite. Daniel Bourguet est élu municipal et communautaire dans sa commune de Maugio-Carnon (34). Interview.

Daniel Bourget. Élu de gauche et futur votant à la primaire de la droite

Daniel Bourget. Élu de gauche et futur votant à la primaire de la droite

Le Blog Politique. Vous allez voter à la primaire de la droite et pourtant vous êtes de gauche.

Daniel Bourguet. C’est exact. Je suis de gauche et je vais aller voter. Dans mon commune, nous avons monté une liste qui comportait des gens venus de la droite et de la gauche. Sur le marché, l’autre jour, j’ai croisé un de mes colistiers de droite qui distribuait des tracts pour Sarko. Je lui ai demandé : si je viens voter à la primaire est ce que tu accepteras que je vote. Tu me mettras dehors ? Il a répondu que non et donc je me suis dit je vais voter.

Le Blog Politique. Vous allez donc payer les 2 euros pour pouvoir voter le 20 novembre prochain.

Daniel Bourguet. Je vais même payer 4 euros car je compte bien participer aux deux tours.

Le Blog Politique. Et pourquoi, alors que vous êtes de gauche, vous allez participé à la primaire de la droite ?

Daniel Bourguet. Je n’ai pas envi que Sarko représente la droite à la présidentielle. Le bilan de son mandat est déplorable. Il faut se rappeler qu’en 2012 (NDLR précédente présidentielle) de très nombreux français ont voté contre Sarko. D’ailleurs si Hollande a été élu, c’est pour se débarrasser de Sarko. Le vote Hollande, c’est un vote anti-Sarko.

Le Blog Politique. Vous allez devoir signer une charte des valeurs de la droite avant de pouvoir voter. Cela ne vous pose pas problème ? Vous êtes un électeur et même un élu de gauche.

Daniel Bourguet Je ne l’ai pas encore lu. Je n’ai vu qu’un extrait dans la presse. La charte mentionne juste qu’il faut adhérer aux valeurs républicaines de la droite. La gauche partage les mêmes valeurs républicaines. Cela ne me pose aucun problème. En revanche, si la charte va au-delà et mentionne d’autres choses, je ne pourrai pas signer. Je verrai cela le moment venu.

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)

03 Nov

Primaire de la droite : le Tarnais Philippe Folliot soutient NKM

Le député UDI du Tarn, qui est aussi président national de l’Alliance Centriste, a annoncé son soutien à Nathalie Kosciusko-Morizet dans la primaire de la droite et du centre… qui ne compte aucun candidat centriste !

(Photo : Ph. Folliot / Twitter)

(Photo : Ph. Folliot / Twitter)

Ce n’est pas la mieux placée (dans les sondages) pour remporter la primaire de la droite et du centre mais Nathalie Kosciusko-Morizet est celle qui incarne « la fraîcheur, le renouveau et la modernité dans cette élection » aux yeux du député UDI du Tarn et président de l’Alliance Centriste Philippe Folliot.

Le député du Tarn a choisi de rendre public sa préférence et son soutien à NKM parce qu’elle « partage nos convictions humanistes, sociales et européennes (…) porte les valeurs centristes de tolérance, de respect et de modération ».

C’est sur les réseaux sociaux que Philippe Folliot a annoncé son soutien mercredi 2 novembre.

Dans la foulée, interrogé par Le Figaro, il s’est démarqué de Jean-Christophe Lagarde le patron de l’UDI. Ce dernier, soutien d’Alain Juppé, a déclaré que le résultat de la primaire ne l’engageait pas si un autre candidat sort des urnes. Or pour Philippe Folliot, il faut respecter le résultat de la primaire : « Il y a un devoir de loyauté. Quand on s’engage, on doit le faire de manière pleine et entière. Je m’engage dans cette primaire donc je me sentirai tenu par le résultat ». Dont acte.

Fabrice Valéry (@fabvalery)

17 Oct

NKM : « L’identité, les Gaulois et le reste, un peu ça va ! »

En visite dans les Hautes-Pyrénées pour la campagne de la primaire de la droite, Nathalie Kosciusko-Morizet a indiqué vouloir faire entrer dans le débat de la primaires des sujets « qui sont dans la vie des Français » et pas seulement les questions d’identité ou d’immigration.

Nathalie Kosciusko-Morizet (Photo : MaxPPP)

Nathalie Kosciusko-Morizet (Photo : MaxPPP)

« L’identité, les Gaulois et le reste un peu ça va mais ça n’épuise pas tout le débat d’une campagne présidentielle ! » s’est exclamée NKM ce lundi, invitée du 12/13 de France 3 Midi-Pyrénées à l’occasion de son déplacement dans les Hautes-Pyrénées, référence à son adversaire Nicolas Sarkozy, pour qui les Français puisent leurs racines chez les Gaulois.


« L’identité, les Gaulois et le reste, ça va ! »

« Je me bats, explique la seule femme candidate à la primaire de la droite, pour faire entrer dans le débat de la primaire d’autres sujets que ceux traditionnels de la droite, comme l’identité ou l’immigration. Je veux que l’on parle aussi éducation, entreprise, emploi, transformation numérique, car ce sont des sujets qui intéressent les Français.

L’intégralité de l’interview de NKM :


NKM invitée du 12-13

Face aux poids-lourds de la primaire, la candidate iconoclaste, qui stagne à 3 % dans les sondages, veut faire entendre sa petite musique notamment sur l’économie ou encore la dépénalisation de la consommation de cannabis.

FV (@fabvalery)

13 Oct

Primaire à droite / Damien Laborde : « les électeurs de gauche seront à la marge »

Damien Laborde est investi sur une des inscriptions clés pour les législatives 2017 : la 6eme de Haute-Garonne. La gauche part divisée avec une candidature de la députée sortante (exclue du PS), Monique Iborra, et une candidate socialiste qui pourrait être la jeune conseillère départementale, Camille Pouponneau

La 6eme circonscription est loin d’être acquise pour la droite. Elle reste solidemment ancrée à gauche avec des bastions comme la ville de Colomiers. Mais elle est « ouverte » et Damien Laborde, avec son étiquette Les Républicains, va se retrouver au centre de la mêlée. Avant les législatives, c’est la primaire de la droite. Pourquoi le jeune chef d’entreprise et élu local soutient-il Bruno Le Maire ? Quel est son jugement sur l’organisation de primaire en Haute-Garonne ? Interview

Damien Laborde, soutien de Bruno Le Maire en Haute-Garonne

Damien Laborde, soutien de Bruno Le Maire en Haute-Garonne

Le Blog Politique. Vous soutenez Bruno Lemaire pourquoi ?

Damien Laborde. Appartenant à une nouvelle génération de politiques, c’est naturellement vers BLM que je me suis tourné. Il incarne le renouveau de la classe politique et surtout il est le seul à proposer un referendum dès juin 2017 pour diminuer le nombre de parlementaires, limiter à 3 la durée de leur mandat, démission de la haute fonction publique et publication d’un extrait du casier judiciaire avant chaque élection locale ou nationale. Comment voulez-vous appliquer un projet pour la France si on ne commence pas par diminuer les privilèges de la classe politique. Partout où je me déplace je constate une grande méfiance voire un rejet des dirigeants politiques. Les français aiment la politique mais n’aiment plus ce qu’ils la font !

Le Blog Politique. Vous êtes le représentant de Bruno Le Maire en Haute Garonne. Comment jugez-vous l’organisation dans votre fédération ?

Damien Laborde. Tout se passe très bien avec Laurence Arribage qui est la présidente du comité d’organisation de la primaire en Haute-Garonne. Elle joue parfaitement son rôle, avec une parfaite équité entre les différents candidats.

Le Blog Politique. La présidente de la fédération LR31 soutient Nicolas Sarkozy mais elle est également en charge de la primaire. Cette double casquette vous gêne-t-elle ?

Damien Laborde. Au titre de députée Laurence Arribage soutient son candidat, Nicolas Sarkozy, ce qu’elle a parfaitement le droit de faire. J’en profite pour lui rendre hommage pour sa bienveillance et nous sommes tous traités de manière égale dans ce département pour cette primaire.

Le Blog Politique. Pour vous une primaire ouverte est-elle une chance ou un problème ? Des électeurs de gauche peuvent voter pensez-vous que cela puisse fausser le vote ?

Damien Laborde. C’est une première pour la droite et le centre, ce n’est pas dans l’ADN de la droite, à ce titre je vous répondrai après le 27 novembre ! Non, les électeurs de gauche qui viendront voter seront à la marge, car il faudra signer une charte républicaine disant être en accord avec les valeurs de la droite et du centre. Cependant la primaire est ouverte à tous, et nous respecterons les règles.

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)

14 Sep

Un élu socialiste demande à Jean-Luc Moudenc de choisir son candidat pour 2017

Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse; Max PPP

Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse; Max PPP

Le socialiste Joël Carreiras interpelle publiquement le maire de Toulouse. Le conseiller municipal d’opposition veut connaître le candidat de Jean-Luc Moudenc pour la Primaire de la droite : Nicolas Sarkozy, François Fillon, Bruno Le Maire ? Joël Carreiras s’attaque à un véritable tabou ou du moins à un mur de silence. Le premier magistrat de la quatrième ville de France cultive un vrai mystère sur le sujet. Jean-Luc Moudenc n’exclut pas de parler un jour mais il ne donne aucune date ou échéance. Le maire de Toulouse a même précisé qu’il pourrait  éventuellement faire un choix sans le rendre forcément public.

Joel Carreiras ne supporte plus ce suspens et cette prudence de sioux. Dans une lettre publique, l’élu municipal appelle à la fin du mutisme :

« Monsieur Moudenc, les toulousains veulent vous entendre car Toulouse n’est pas une République autonome…quels sont vos choix ? La révolution libérale et inégalitaire de Messieurs Juppé et Fillon ? La contre-révolution autoritaire et identitaire de Nicolas Sarkozy et Le Maire ? »

Joel Carreiras côtoie régulièrement (en conseil municipal et d’agglomération) le maire de Toulouse. L’élu PS connait et pratique Jean-Luc Moudenc. Il sait qu’un « coming out » ne prendra jamais la forme d’une adhésion directe à un candidat. Joël Carreiras use donc d’une ruse. Il passe par les programmes et les idées. Le socialiste dresse un catalogue des propositions (35 heures, suppression de l’impôt sur la fortune, suspension de l’immigration) et demande à Jean-Luc Moudenc de se positionner.

C’est bien tenté. Mais la tentative est, très probablement, vouée à l’échec.

On voit mal pourquoi Jean-Luc Moudenc modifierait d’un seul coup sa communication et son agenda médiatique.

En revanche, Joël Carreiras n’a pas forcement gaspillé de l’encre pour rien.

On ne sait jamais un courrier peut répondre à sa lettre publique. Les non réponses sont parfois instructives. A défaut de connaître (enfin) le nom du candidat choisi par Jean-Luc Moudenc, on en saura peut-être davantage sur la vision du maire de Toulouse concernant les grands dossiers de la présidentielle 2017. C’est toujours ça de pris.

A suivre…

Laurent Dubois (@laurentdub)

Nota bene : la position de Jean-Luc Moudenc sur la primaire est l’un des sujets abordés dans notre premier numéro de « Politic Café ». 

23 Août

Primaire à droite : la députée Laurence Arribagé a finalement choisi Sarkozy… et Copé

On la disait proche de Jean-François Copé, d’autres attendaient qu’elle reste neutre en raison de sa position de patronne de la fédération de Haute-Garonne des Républicains. Finalement, Laurence Arribagé a choisi de s’engager derrière Nicolas Sarkozy… mais apporte son parrainage de parlementaire à Jean-François Copé.

Laurence Arribagé et Nicolas Sarkozy en 2015

Laurence Arribagé et Nicolas Sarkozy en 2015

Elle n’aura pas attendu bien longtemps. Dès le lendemain de l’annonce de la candidature de Nicolas Sarkozy à la primaire de la droite, la députée Les Républicains de Haute-Garonne Laurence Arribagé a décidé de soutenir l’ancien chef de l’Etat. Mais son parrainage de députée ira à Jean-François Copé.

« Un choix en conscience »

« Je fais ce choix en conscience, écrit-elle sur son site internet, en observant une France aujourd’hui affaiblie et plus que jamais menacée. Je fais ce choix en écoutant les Français, inquiets pour l’avenir économique de notre pays, s’interrogeant sur les actions incomprises d’une Europe au sein de laquelle la France n’existe plus ».

Son ami Copé, très faible dans les sondages, aura son parrainage

Cela n’aura donc pas traîné : lundi Sarkozy se déclare, mardi Laurence Arribagé le soutient. Jusqu’ici, pourtant, la présidente de la puissante fédération LR de Haute-Garonne, s’était bien gardée d’afficher son soutien à l’un ou l’autre des candidats. Comme nous l’avions écrit ici-même en février dernier, elle est très proche de Jean-François Copé et début 2016 son engagement semblait prendre cette direction. Mais depuis, de l’eau est passée sous les ponts de la Garonne : alors que Sarkozy remonte dans les sondages et que Juppé n’est plus aussi fringant, le cas Copé est devenu désespéré. Sa candidature ne décolle pas et ses amis politiques le quittent l’un après l’autre. La députée lui offre donc son parrainage de parlementaire qui « lui permettra de défendre sa ligne politique dans la campagne » explique son entourage.

Mais pour la femme et la militante Laurence Arribagé, ce sera donc Sarkozy. Tant pis pour ceux qui espéraient que la députée, qui est aussi la grande ordonnatrice de la primaire dans la Haute-Garonne, reste au-dessus de la mêlée.

Et Jean-Luc Moudenc ?

Laurence Arribagé est aussi adjointe au maire LR de Toulouse Jean-Luc Moudenc. Interrogé au sujet de la primaire début juillet, ce dernier avait indiqué qu’il choisirait un candidat lorsque tous seraient déclarés mais qu’il n’était pas sûr de rendre ce choix public indiquant se situer désormais au-dessus des choses partisanes. Juppé, Lemaire ? Jean-Luc Moudenc et son entourage semblent aujourd’hui se désintéresser, en tout cas publiquement, de cette primaire.

Une sacrée différence de point de vue entre le maire et son adjointe, qui lui a succédé à la tête des Républicains de Haute-Garonne.

Fabrice Valéry (@fabvalery).

22 Juin

Bernard Debré : « Nicolas Sarkozy doit quitter la présidence du parti et assumer sa candidature »

Bernard Debré est, ce mercredi 22 juin, à Toulouse. L’ancien ministre et député de Paris continue à porter la parole filloniste dans un tour de France qui le ramène dans le Sud-Ouest. Après Bordeaux en mars dernier, c’est au tour de la ville Rose. Et c’est toujours pour la même cause : présenter le programme de François Fillon. L’urologue parisien défend la candidature de l’ancien premier ministre de Nicolas Sarkozy.

Dans une interview exclusive, Bernard Debré explique son soutien à François Fillon et demande la démission de Nicolas Sarkozy de la présidence de LR. 

Au-delà de la primaire, le fils du père de la Vème République s’exprime également sur la situation sociale du pays, l’islamisme et… le nom Occitanie pour la grande région LRMP.

Bernard Debré, député de Paris et soutien de François Fillon Photo : MaxPPP

Bernard Debré, député de Paris et soutien de François Fillon Photo : MaxPPP

Le Blog Politique. Vous venez à Toulouse en tant que porte-parole de François Fillon. Pourquoi soutenez-vous l’ancien premier ministre de Nicolas Sarkozy ?

Bernard Debré. Tout d’abord parce que François Fillon est un homme honnête, qui fait ce qu’il dit et qui dit ce qu’il fait. Ensuite, il est, à mes yeux, l’homme de la situation et le candidat qui dispose du meilleur programme pour la France de demain. Nous avons besoin d’un Président qui a une expérience du pouvoir et une vision pour notre pays. François Fillon est le seul dans ce cas.

Le Blog Politique. Vous êtes le fils du père de la Constitution de la Ve République. Michel Debré et le général de Gaulle voulaient placer l’élection présidentielle au dessus des partis. Le fait de soutenir un candidat à une primaire ce n’est pas un « crime » de lèse paternité ?

Bernard Debré. Pas du tout. Si en effet, mon père et le général de Gaulle avaient souhaité que le Président soit un arbitre de la vie politique, c’était d’abord et avant tout pour ne pas connaître à nouveau les dérives autoritaires qu’avait connues notre pays. Il faut évoluer et vivre avec son temps. Il nous fallait dépasser ce stade pour aboutir à plus de démocratie et permettre à tous les citoyens de choisir leur candidat. Déjà en 1990, j’avais défendu l’idée de primaires au niveau local. Pourquoi dès lors ne pas élargir ceci au plan national ?

Le Blog Politique. Dans les sondages, Nicolas Sarkozy et Alain Juppé sont les deux challengers de la primaire. Comment François Fillon peut-il espérer regagner du terrain ?

Bernard Debré. Je suis persuadé que les Français sauront faire la différence. François Fillon est un homme honnête, disponible et proche des gens. Issu du terroir sarthois, il connaît parfaitement bien la vie des Français. Et c’est en multipliant les rencontres et les déplacements, comme il le fait depuis plusieurs mois, qu’il remontera la pente.

Le Blog Politique. Votre frère, Jean-Louis Debré, est très critique sur Nicolas Sarkozy. Vous partagez son point de vue ?

Bernard Debré. On en peut dire pas que je sois un fervent soutien de Nicolas Sarkozy. S’il est tout-à-fait légitime à se présenter à la primaire, il me semble toutefois qu’il doive démissionner immédiatement de la présidence du parti, afin de clarifier la situation. Il doit quitter la présidence du parti et assumer sa candidature dont personne ne doute à Paris comme en province. Les français ne sont pas dupes. Il demeure néanmoins un candidat énergique et fut, je le rappelle, le Président de la République qui permit à notre pays de subir la crise de 2008 sans connaître la même déliquescence que la Grèce.

Le Blog Politique. Vous trouvez qu’Alain Juppé n’est pas assez fonceur. A la différence de François Fillon ?

Bernard Debré. Alain Juppé, que je connais bien, a toutes les raisons de se présenter à la primaire de la droite et du centre. Mais, pour moi, il n’est pas le « meilleur d’entre-nous », même si je le respecte énormément et il le sait.

Le Blog Politique. Cette semaine de nouvelles manifestations sont prévues. Le premier ministre, Manuel Valls demande à la CGT de les reporter pour cause d’euro. Vous partagez ce point de vue ?

Bernard Debré. Le gouvernement de Manuel Valls est incapable de gérer une situation qu’il a lui-même créée. Nous sommes en état d’urgence et l’Euro est maintenu. Comment accepte-t-on dès lors que des manifestations aussi violentes que celles auxquelles nous avons à faire face soient encore autorisées ? Et que dire de Nuit Debout ! Soyons sérieux cinq minutes. Que le gouvernement assume son rôle plutôt que de laisser la chienlit s’installer durablement.

Le Blog Politique. Faut-il interdire les manifestations ?

Bernard Debré. Interdire ? Certainement pas. L’état d’urgence autorise les manifestations. Mais il faut un meilleur encadrement et ne surtout pas permettre à des organisations syndicales de faire de la politique et d’insulter, comme la CGT l’a fait, les policiers.

Le Blog Politique.  Le gouvernement pointe la responsabilité de la CGT dans les violences qui accompagnent les manifestations. Pensez-vous que la CGT est un syndicat de casseurs ?

Bernard Debré. Un syndicat de casseurs ? N’exagérons rien. Mais il est vrai que la CGT met tout en œuvre pour créer un climat pré-insurrectionnel avec l’aval tacite du gouvernement.

Le Blog Politique. Vous avez qualifié la loi El-Khomri de loi El Connerie. Le Sénat vient de retoucher le texte adopté au forceps à l’Assemblée Nationale. Le projet est moins c… ?

Bernard Debré. S’agissant du qualificatif utilisé, comme je l’ai déjà expliqué il s’agissait d’un lapsus. J’ai d’ailleurs présenté tout de suite après mes excuses à la ministre et nous en avons parlé de vive voix tous les deux. L’affaire est close. Le texte du Sénat me semble en effet plus adapté et surtout moins vide de sens ! Car qui lirait le texte adopté à l’Assemblée nationale comprendrait rapidement qu’il était en réalité complètement vide de toute portée significative.

Le Blog Politique. Vous venez dans une ville meurtrie par l’islamisme et qui a connu l’affaire Merah. Quelles solutions pour lutter contre le radicalisme et le terrorisme ?

Bernard Debré. Il faut tout d’abord, et c’est primordial, permettre aux musulmans de France de pratiquer leur culte dans les limites qu’imposent la République. Ensuite, s’agissant de la lutte contre le terrorisme, il faut continuer les perquisitions, les écoutes et les arrestations, tout en développant les infiltrations, empêcher les individus partis en Syrie et en Irak de pouvoir revenir tranquillement en France, et couper les moyens de financement des terroristes, en luttant contre le trafic de drogue qui finance directement leurs activités, en gelant les avoirs suspects, en conditionnant nos partenariats avec les pays soutenant DAESH, en discutant à nouveau avec les forces politiques syriennes qui combattent ces fous de Dieu, et en continuant la fragilisation militaire d’un régime dangereux qui prône la mort.

Le Blog Politique. Toulouse, en juin 2016 c’est également une des villes de l’Euro. Vous êtes un amateur de ballon rond ? Une équipe favorite ?

Bernard Debré. Oui. L’équipe de France ! Et tout élu parisien que je suis, je soutiens bien évidemment le Paris Saint-Germain.

Le Blog Politique. La nouvelle grande région Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées va probablement s’appeler Occitanie. Le sentiment du député de Paris sur ce nom  ?

Bernard Debré. Les grandes régions sont un non-sens. Mais si les habitants de cette nouvelle région ont choisi l’Occitanie, il faut s’y soumettre !

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)