16 Juin

Primaire à Droite en Haute-Garonne : les bureaux de vote, c’est parti

Polémique sur le vote des français de l’étranger. Polémique sur l’utilisation des moyens du parti par Nicolas Sarkozy. Polémique sur le nombre de bureaux de vote. L’organisation de la primaire à droite est loin d’être un fleuve tranquille. Mais, en Haute-Garonne, le chantier arrive à son terme sans trop de vague. La localisation des bureaux de vote a été enregistrée ce mercredi 15 juin et transférée à la Haute Autorité de la Primaire. En dehors d’un changement de pilote en cours de vol (le maire adjoint de Toulouse, Sacha Briand a été remplacé par Aurélien Andreu), la trajectoire (placée sous l’autorité de la députée Laurence Arribagé) a permis un atterrissage en douceur. Pas de contestation ou de mise en cause par les représentants des différents candidats à la primaire.

Laurence Arribagé, députée de la Haute-Garonne

Laurence Arribagé, députée de la Haute-Garonne

158 bureaux de vote. Plusieurs bureaux se trouvent parfois dans un même lieu. C’est le cas notamment des 4 bureaux de vote de la salle Ossète à Toulouse, rue du lieutenant colonel Pélissier.

La date butoir pour enregistrer les bureaux était le mercredi 15 juin. Il s’agit d’un enregistrement informatique (sur un site extranet) qui rend quasiment définitif le processus. Les données sont transférées à la Haute Autorité en charge de l’organisation de la primaire. Mais il ne s’agit pas d’un contrôle. Tout au plus d’une vérification. Une vérification formelle portant (notamment) sur un principe de base arrêté en juillet 2015 : 9 bureaux de vote au minimum par circonscription.

La Haute-Garonne respecte parfaitement ce critère. Le nombre de bureaux par circonscription oscille entre 11 et 19. 19 bureaux de vote sur les 3eme (Toulouse-Verfeil), 5eme (Fronton), 6eme (Tournefeuille) et 7eme circonscriptions (Auterive). 11 bureaux de vote dans la 9eme circonscription (Portet-sur-Garonne). 13  bureaux de vote dans la 8eme circonscription (Bagnères de Luchon) et 16 bureaux dans la 10eme circonscription (Castanet-Tolosan).

La liste sera rendue publique au plus tard le 30 septembre 2016. Des ajustements peuvent être nécessaires. Entre le moment de la saisie informatique et la publication des lieux de vote. Certains endroits disponibles au 15 juin 2015 peuvent devenir indisponibles (pour des raisons pratiques) et exiger un « déménagement ». Des ajustements paraissent inévitables. Mais, globalement, la carte décidée au niveau départemental sera la bonne.

Ce résultat est le fruit de 12 réunions. Une réunion préambule, 10 réunions dans les 10 circonscriptions du département et une dernière réunion de clôture. Les représentants des candidats à la primaire ont pu assister et participer à ces rencontres. Le bilan est positif. Selon un des participants, « Laurence Arribagé (ndrl président de la commission départementale d’organisation de la primaire) a vraiment jouer le jeu. On va voir pour la suite. Mais rien à redire ». 

Le seul accroc se résume au départ (tonitruant) de Sacha Briand du pilotage de l’opération. Suite à un clash, le maire adjoint de Toulouse a claqué la porte. Il a été remplacé par Aurélien Andreu, maire adjoint de Cugnaux et membre du cabinet du maire de Toulouse. C’est ce dernier qui a préparé les éléments enregistrés depuis le 15 juin au soir sur le réseau extranet de LR.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

08 Juin

Bruno Le Maire : « Je ne sais pas si Nicolas Sarkozy a de l’avance mais je n’ai pas de retard »

C’est le troisième homme de la primaire. Dans les sondages, Bruno Le Maire est dans le « tiercé » de tête, derrière Alain Juppé et Nicolas Sarkozy. Secrétaire d’Etat a 39 ans, ministre à 40 ans, Bruno Le Maire passe un cap et se lance dans la course à la présidentielle.

En moins de 10 ans, l’énarque-agrégé de lettres est passé des couloirs de la diplomatie aux coulisses de Matignon et du statut de conseiller du Prince à l’arène politique. Le député de l’Eure est jeudi 9 juin à Toulouse. Ce sera son 376 déplacements. Bruno Le Maire s’exprime sur la primaire, Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, son réformisme et les blocages qui grippent le pays. Interview.

Bruno Le Maire, député de l'Eure et candidat à la primaire de la droite et du centre Photo MaxPPP

Bruno Le Maire, député de l’Eure et candidat à la primaire de la droite et du centre Photo MaxPPP

Le Blog Politique -Vous venez de remporter le prix de l’humour politique pour votre phrase « mon intelligence est un obstacle ». Jacques Chirac qualifiait d’Alain Juppé de « meilleur d’entre nous ». Comme le maire de Bordeaux, vous êtes passé par les grandes écoles de la République. Il y a du Juppé en Bruno Le Maire ?

Bruno Le Maire. Chaque responsable politique a sa propre histoire, son propre parcours. Ce n’est pas parce que nous avons fait les mêmes écoles que nous portons les mêmes idées. J’ai démissionné de la fonction publique, je ne cumule pas les mandats et je n’ai jamais gouverné aux destinées de ce pays. C’est ma différence.

Le Blog Politique-Dans les sondages, vous êtes le troisième homme de la primaire. C’est une bonne surprise ou un résultat que vous analysez froidement et qui vous donne envie d’aller plus haut ?

Bruno Le Maire. L’objectif n’est pas d’être le troisième homme mais de gagner la primaire. Pour cela, le seul sondage qui compte, c’est celui des 20 et 27 novembre prochains. Ce que je ressens sur le terrain, c’est que les Français veulent que les choses changent et qu’ils sont prêts à faire le choix du renouveau. Prêt à renouveler la classe politique, prêt à refonder le dialogue social.

Les français veulent que les choses changent

Le Blog Politique- L’organisation de la primaire va, en partie, conditionner les résultats. Quels sont les points qui vous semblent décisifs : choix implantation des bureaux de vote, organisation des débats dans les fédérations départementales… ?

Bruno Le Maire. Nous n’avons pas le droit à l’erreur. Ce qui est décisif c’est d’effacer le souvenir honteux de l’élection interne de 2012 en s’assurant que l’élection de notre candidat soit incontestable et incontestée. Cela nécessite une organisation transparente et équitable pour tous les candidats. J’ai toute confiance en Thierry Solère, qui coordonne cette primaire et notamment l’implantation des 10 000 bureaux de vote, pour réussir ce défi.

Effacer le souvenir honteux de l’élection interne de 2012

Le Blog Politique-Vous êtes confiant dans la qualité et la sincérité de la compétition ? La lutte ne va pas trop laisser de traces ?

Bruno Le Maire. Ce n’est pas une question de confiance mais de nécessité : nous n’avons pas le choix. Après le désastre du quinquennat Hollande et le pitoyable spectacle de l’UMP en 2012, notre famille politique a le devoir de rester unie. Je compte sur le sens des responsabilités de chacun.

Le Blog Politique-Nicolas Sarkozy a-t-il une longueur d’avance sur ses concurrents parce qu’il est le président de LR ?

Bruno Le Maire. J’ai effectué 375 déplacements depuis janvier 2013 pour aller à la rencontre des Français et échanger avec eux. J’ai tissé depuis quatre ans un tissu solide d’élus locaux et nationaux qui me soutiennent avec loyauté. Avec mon équipe nous pouvons compter sur des milliers de bénévoles, de jeunes et de donateurs qui partout en France croient au renouveau politique que je porte. Je ne sais pas si Nicolas Sarkozy a une longueur d’avance, mais je n’ai pas pris de retard.

Le Blog Politique-La primaire se marque à droite pour séduire militants et sympathisants. Cette « droitisation » est-elle un handicap car il faudra ensuite parler à l’ensemble des français ?

Bruno Le Maire. Je m’emploie depuis plusieurs années à défendre avec constance des idées et des valeurs qui sont les miennes et auxquelles je suis profondément attaché. Il n’a jamais été question de déroger à celles-ci. Je veux être élu sur un programme et ne ferai pas de compromis par opportunisme.

Le Blog Politique-François Hollande et Manuel Valls battent des records d’impopularité. C’est gagné pour la droite en 2017 ?

Bruno Le Maire. Rien n’est jamais gagné. La droite ne doit pas l’emporter par dépit ou par revanche mais parce que le projet qu’elle porte insuffle le renouveau capable de redresser la France et de redonner confiance à tous nos compatriotes. Il est de notre devoir de faire preuve d’audace et de renouveler nos pratiques politiques comme je le demande depuis maintenant plusieurs années : fin définitive du cumul des mandats, limitation à 3 mandats parlementaires successifs, réduction du nombre de parlementaires et d’élus régionaux, et démission de la fonction publique pour les hauts fonctionnaires élus. Je me bats contre les pratiques dépassées, les postures partisanes et les discours incantatoires qui ne trompent plus personne. En 2017, les Français doivent avoir le choix d’une nouvelle offre qu’ils attendent depuis si longtemps.

La droite ne doit pas l’emporter par dépit ou par revanche

Le Blog Politique-Vous avez annoncé que vous ne serez pas le premier ministre du prochain président de la République. Pourquoi ? Matignon est un « cadeau empoisonné » ?

Bruno Le Maire. Je n’ai qu’un seul objectif : gagner la primaire pour devenir le prochain Président de la République Française et réformer le pays. C’est le seul message qui vaille et notre électorat n’en peut plus des manœuvres d’appareil et des parcours sinueux. Il faut offrir un choix clair aux Français pas un plan de carrière.

Le Blog Politique-Dans la galerie des présidents de la Ve République, du Général jusqu’à François Hollande lequel est, selon vous, le meilleur et le pire ?

Bruno Le Maire. Nous devons nous tourner vers l’avenir pour écrire une nouvelle page de l’Histoire de France. Néanmoins je garde une admiration toute particulière pour le Général de Gaulle, et je pense que François Hollande a abaissé la France comme jamais sous la Ve République.

Une admiration particulière pour le Général de Gaulle

Le Blog Politique-Vous venez dans le Sud-Ouest au milieu des grèves de trains et des blocages anti-El Khomri. C’est le côté « gaulois » d’un peuple qui résiste toujours et encore aux réformes ?

Bruno Le Maire. Ce n’est pas la France qui résiste. C’est une minorité qui se dit représentative mais qui en réalité ne représente qu’elle-même et qu’une idéologie totalement obsolète. L’idée selon laquelle le pays serait difficilement réformable ne me semble pas juste. La réalité est que nous nous y prenons mal depuis plusieurs décennies, en refusant d’être clairs sur nos projets et en faisant une fois au pouvoir l’inverse de ce qui a été annoncé en campagne. Or, le rôle du chef de l’État est de respecter la majorité et d’appliquer son contrat de mandat conclu avec le peuple français. La France n’est pas plus difficilement réformable que d’autres pays en Europe. Dans tous les pays européens, quand on porte des changements profonds, comme en Allemagne ou en Italie, cela crée des résistances et des réactions. C’est bien normal, nous sommes en démocratie. Ce qui pose problème en France c’est que nous cédons aux minorités contre la majorité depuis trente ans. Il est temps que la majorité soit respectée.

En France nous cédons aux minorités contre la majorité depuis trente ans

Le Blog Politique-Vous faites une visite à Toulouse. Quels sont vos soutiens en Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon ?

Bruno Le Maire. J’ai l’honneur d’être soutenu par des élus qui font un travail remarquable et sans qui rien ne serait possible. La liste complète des parrainages que j’ai recueillis est disponible sur mon site Internet.

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)

11 Mai

Primaire à droite : François Fillon reporte son déplacement sur Toulouse

François Fillon, député de Paris et ancien premier ministre à l'Assemblée Nationale. Photo : AFP

François Fillon, député de Paris et ancien premier ministre à l’Assemblée Nationale. Photo : AFP

François Fillon reporte son déplacement toulousain du jeudi 12 mai. L’ancien premier ministre et actuel député de Paris est retenu au Palais Bourbon par le dépôt d’une motion censure suite à l’engagement du « 49-3 » par Manuel Valls. Une motion (liée au vote de la loi El Khomri) qui sera examinée au moment même (jeudi 12 mai à 15 heures) ou François Fillon devait se trouver dans les locaux d’une start-up à Labège.

L’ancien premier ministre ne prendra pas la parole et ne montrera pas à la tribune de l’Assemblée mais il votera la motion déposée par la droite. 

S’agissant de sa venue sur Toulouse, le staff de François Fillon précise : « pas de nouvelle date définie pour le moment ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

09 Mai

Primaire à droite et publication des parrainages : une transparence relative

Cette semaine la caravane des primaires à droite reprend dans la région. Après une pause d’une semaine et le tir groupé « NKM-Copé » (les 25 et 27 avril), François Fillon sera dans la ville Rose le 12 mai prochain. Mais une actualité « parisienne » alimente les conversations de certains cadres et de militants de la fédération LR31. Jean-François Copé vient d’annoncer qu’il dispose de parrainages pour se lancer dans la course. La liste est déposée auprès de la Haute Autorité des Primaires.

Quels noms se trouve sur la liste ? Laurent Arribagé a confié à des élus et cadres du parti qu’elle serait prête à donner son parrainage. Selon une source, cet affichage (jugé trop ostentatoire) aurait d’ailleurs agacé Jean-Luc Moudenc et « indisposé » des soutiens sarkozystes. Pas évident dans une fédération très « pro-sarko ».

Au delà du cas de Laurence Arribagé et des soutiens de Jean-François Copé, comment va se dérouler la publication des parrainages ?

Réponse par la principale intéressée : la présidente de la Haute Autorité des Primaires. Contactée par France 3 Midi-Pyrénées, Anne Levade précise :

Aucune liste de soutiens d’aucun candidat à la candidature ne sera diffusée par la Haute Autorité avant le 21 septembre, date de publication de la liste des candidats. A cette date, nous rendrons publique une liste de 250 élus tirés au sort parmi lesquels 20 parlementaires pour chaque candidat.

Cette semi-transparence (une publication partielle suite à un tirage à sort) est pour le moins surprenante. Pourquoi ne pas prévoir une publication intégrale et exhaustive des parrainages ? Un vrai soutien ce n’est pas simplement une signature au bas d’un document à en-tête « Les Républicains« . Un vrai soutien est censé battre les estrades médiatiques et militantes. La confidentialité et la discrétion ne sont pas compatible avec une (authentique) campagne électorale. Même s’il s’agit d’une campagne (à taille réduite) tournée vers le « peuple » des sympathisants et militants.

Cette demi-publicité ne se justifie même pas par un gage de liberté. Dans une fédération pro-Juppé, on pourrait comprendre qu’il est difficile de s’afficher quand on est un sarkozyste. Mais la Haute Autorité prévoit un tirage au sort. A moins de piper les dès, aucun nom n’est à l’abri d’une divulgation.

L’argument des économies de papier et de la préservation des forêts ne sont pas non plus recevables.

« LR » ne roule pas sur l’or et compte le moindre de ses euros. Mais, à l’époque de la politique 2.0, une simple mise en ligne suffit pour informer toute la planète média et l’ensemble de militants-sympathisants.

Faute d’explication rationnelle, il reste un seul constat à formuler : étrange.

Laurent Dubois (@laurentdub)

28 Avr

VIDEO – Quand #NuitDebout perturbe le meeting de Jean-François Copé à Toulouse

Photo : EJT

Photo : EJT

En meeting à Toulouse pour la campagne de la primaire à droite pour 2017 (lire son interview sur le Blog Politique), le député-maire de Meaux et ancien président de l’UMP Jean-François Copé a tenu une réunion publique mercredi soir à Toulouse devant un parterre d’élus et de militants Républicains.

Juste avant, place du Capitole, il avait croisé les participants à Nuit Debout. Apparemment dans la bonne humeur.

Le candidat à la primaire s’est donc ensuite rendu à la salle du Sénéchal toute proche pour son meeting. C’est là, alors qu’il prononcé son discours, que l’ambiance a changé lorsqu’une dizaine de membres de Nuit Debout s’est invité dans la salle criant notamment « retrait de la loi El Khomri ». Ils ont été rapidement évacués par le service d’ordre, comme le montre ces images tournées par des étudiants de l’Ecole de Journalisme de Toulouse (EJT) :

Jean-François Copé a ensuite pu poursuivre sa réunion. François Fillon est attendu à Toulouse le 12 mai. Il n’est pas (encore) prévu qu’il rencontre les participants de Nuit Debout. En tout cas de son plein gré.

Fabrice Valéry (@fabvalery)

27 Avr

Primaire à droite : le programme de la visite toulousaine de François Fillon

La tournée toulousaine des candidats à la primaire de la droite continue. Après Nathalie Kocsiusko-Morizet et Jean-François Copé cette semainece sera au tour de François Fillon le 12 mai prochain.

François Fillon (Photo : AFP)

François Fillon (Photo : AFP)

L’ancien premier ministre vient d’arrêter son programme avec son comité de soutien en Haute-Garonne. Un comité présidé par Jean-Marie Belin.

François Fillon arrivera en début d’après-midi. La première étape sera thématique et dédiée à l’agroalimentaire du futur. Une table ronde se déroulera, à Labège, dans les locaux d’Agronutrition. Anciennement située sur le site d’AZF, cette entreprise est spécialisée dans la fabrication et la commercialisation de compléments alimentaires à base d’oligo-aliments et d’algues.

Deux starts-up seront invitées à débattre avec François Fillon.

Le second volet de la visite sera plus politique. Une rencontre est prévue avec des élus. Ce sera l’apéritif avant le plat central : un meeting dans le gymnase de Balma, sur les terres du conseiller régional et maire de la ville, Vincent Terrail-Novès. Des personnalités régionales sont conviées : Gérard Trémège, le maire de Tarbes et conseiller régional, Brigitte Barèges maire de Montauban, Marie-Thérèse Sanchez-Schmid députée européenne. Dominique Reynié, président du groupe de la droite et du centre au conseil régional, pourrait participer au meeting.

Le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, et la députée de Haute-Garonne/Présidente de la fédération LR31, Laurence Arribagé sont invités. Ils ne souhaitent pas prendre la parole mais leur présence semble acquise.

Jean-Marie Belin souhaite complèter ce programme (table ronde, rencontre avec des élus, meeting) avec une visite sur le terrain, auprès des agriculteurs à Montastruc-la-conseillère (31). Cette formule n’est pas encore validée et elle sera, éventuellement, calée en fin de matinée, avant la table ronde sur l’agroalimentaire.

Laurent Dubois (@laurentdub)

26 Avr

[Exclusif] Jean-François Copé : « Rien n’est joué pour 2017 »

Deux mois après l’annonce de sa candidature, Jean-François Copé multiplie les déplacements à un rythme soutenu. Carcassonne, Nîmes, Manosque et Cavaillon la semaine dernière. Ce  mercredi 27 avril, il est à Toulouse avant les Pyrénées-Orientales. Les sondages ne classent pas Jean-François Copé parmi les favoris de la primaire. Il oscille entre 1 et 3 points dans les baromètres. Mais l’ancien président de l’UMP affirme qu’il peut gagner même s’il relativise en précisant qu’il a « conscience d’attaquer l’Himalaya par la face Nord« .

Dans une interview exclusive pour Le Blog Politique de France 3 Midi-Pyrénées, Jean-François Copé déclare disposer des parrainages nécessaires pour se présenter à la primaire et cite parmi ses soutiens la députée de Haute-Garonne et présidente de LR31, Laurence Arribagé. Le candidat à la primaire se prononce également sur les « chances » d’Alain Juppé et défend son programme.

Jean-François Copé (Photo : AFP)

Jean-François Copé (Photo : AFP)


Le Blog Politique. Vous étiez opposé au principe des primaires. Vous êtes désormais candidat et engagé dans la compétition. Qu’est-ce qui vous a fait changer d’avis et convaincu de vous présenter sur la ligne de départ ?

Jean-François Copé. C’est vrai qu’à l’origine je n’étais pas à l’aise avec ce principe des primaires. Il me semblait en rupture avec l’esprit de la Vème République, celui de la rencontre d’un homme et du peuple… J’ai évolué ! Pourquoi ? Parce qu’aujourd’hui aucun leader naturel ne s’impose à droite. Et comme il serait suicidaire d’utiliser le premier tour de l’élection présidentielle pour départager tous les candidats de notre famille politique, mieux vaut le faire dans le cadre de primaires ! Elles permettront de dégager un candidat reconnu par l’ensemble de la droite et du centre. A titre personnel, je m’étais donné deux critères pour être sur la ligne de départ. Le premier était d’être lavé de tout soupçon dans l’affaire dite Bygmalion, sur le financement de la campagne présidentielle de 2012. Les juges, vous le savez, m’ont fait connaître qu’ils ne retenaient aucune charge contre moi. Mon éthique personnelle m’aurait empêché de me présenter si jamais j’avais été mis en examen. Le second critère était d’être prêt, tout simplement. Je le suis. J’ai derrière moi 20 ans d’engagement politique local et national. Surtout, je porte des idées, celles d’une droite décomplexée, que je ne vois nulle part ailleurs. Des idées  que j’ai décrites dans mon livre, le Sursaut français, je veux les porter moi-même. Mon expérience, mon parcours, mon projet me portent à être candidat pour me mettre au service des Françaises et des Français…

Contrairement aux autres principaux concurrents, je n’ai pas été aux manettes entre 2007 et 2012″

Le Blog Politique. 11 candidats sont en piste. Ce n’est pas trop ? Vos atouts par rapport aux autres concurrents ?

Jean-François Copé. C’est la démocratie ! Mais ne nous y trompons pas : il y a beaucoup de candidats à la candidature, mais il y en aura beaucoup moins sur la ligne de départ fin septembre. Tous n’auront pas les parrainages requis. Il y aura cinq ou six candidats au final. Quant à moi, j’estime avoir plusieurs différences avec les autres candidats. D’abord, je ne suis comptable d’aucun bilan. Contrairement aux autres principaux concurrents, je n’ai pas été aux manettes entre 2007 et 2012. Or ce quinquennat –où tout n’a pas été mauvais loin de là !- a été une occasion manquée pour réformer la France en profondeur. Les Français avaient des attentes immenses en 2007, ils ont été déçus. Ils savent qu’il y a peu de raisons que ceux qui n’ont pas eu assez de résultats hier, en aient plus demain. Moi, je n’ai pas ce problème, j’étais de ceux qui poussaient pour réformer plus en avant : par exemple, c’est moi qui, avec mes amis députés, ait bataillé pour interdire le port de la burqa alors que l’exécutif, initialement, ne voulait pas de cette loi ! Ensuite, je suis le seul maire d’une ville moyenne, Meaux. Une petite France ancrée dans le réel : 50% de logements sociaux, 27 nationalités. Et j’y ai eu des résultats : la délinquance a été divisée par deux en dix ans, des centaines d’emploi ont été créés, la laïcité a été réaffirmée, la rénovation des quartiers a changé le visage de la ville… Si j’ai été réélu à chaque fois au premier tour, c’est bien parce que mes administrés ont vu leur cadre de vie s’améliorer. Ce que je fais pour Meaux, c’est ce qu’il faut faire pour la France. Enfin, je suis le seul à assumer une méthode de gouvernement infaillible pour réformer : celles des ordonnances, c’est-à-dire de 15 décisions immédiatement applicables au lendemain de l’élection sans passer par l’interminable procédure législative. Je n’aurai pas la main qui tremble quand il s’agira de prendre des décisions difficiles qui seules pourront remettre notre pays en ordre de marche !

Le Blog Politique. Pour participer aux primaires, le ticket d’entrée est élevé : 250 élus dont 20 parlementaires issus de 30 départements et 2 500 adhérents. Où en êtes-vous de votre « récolte » de signatures ?

Jean-François Copé. J’aurai les parrainages nécessaires malgré les pressions assez peu « fair-play» des uns et des autres… Plus de 20 parlementaires et des centaines d’élus m’ont déjà assuré par oral ou par écrit de leur soutien !

Chacun connaît ma proximité amicale et politique avec Laurence Arribagé »

Le Blog Politique. Vous pensez pouvoir obtenir des soutiens dans la région Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon ? Combien et lesquels ?

Jean-François Copé. Bien sûr ! J’étais par exemple la semaine dernière à Nîmes où mon ami député européen Franck Proust me soutient ! Et puis chacun connaît ma proximité amicale et politique avec Laurence Arribagé, Elie Aboud, François Calvet… Beaucoup d’entre eux sont engagés en tant qu’organisateurs du scrutin dans leur département et, à ce titre sont tenus à une certaine réserve. Ils feront part de leurs choix le moment venu !

Laurence Arribagé et Jean-François Copé en 2013 (Photo : MaxPPP)

Laurence Arribagé et Jean-François Copé en 2013 (Photo : MaxPPP)

Le Blog Politique. Quels sont les thèmes que vous allez défendre pendant cette primaire ?

Jean-François Copé. Un axe fort : le commandement. La France souffre de ne plus être commandée : regardez François Hollande qui recule devant la pression de l’UNEF et de certains casseurs de Nuit Debout pour édulcorer la loi El Khomri… c’est consternant ! Jusqu’à quand allons-nous laisser la France décrocher ainsi ? Partout, nos compatriotes disent que notre pays n’est plus tenu. Eh bien je m’engage à ce que désormais il le soit, à ce « qu’on ne recule plus », c’est pour cela que j’ai fait de cette phrase forte mon slogan de campagne ! Je propose de changer la France en votant dès l’été 2017, 15 ordonnances pour rétablir l’autorité de l’Etat (création de 50 000 postes de policiers, gendarmes, magistrats, gardiens de prison, militaires…), restaurer la liberté économique (avec 50 milliards de baisses d’impôts et de charges), lutter contre le communautarisme (faire en sorte que l’Islam s’adapte à la République et pas l’inverse)… Il n’y aura pas de Sursaut français possible sans rétablissement du commandement, du leadership, à la tête de notre pays !

Le Blog Politique. Pensez-vous que les perdants aux primaires vont s’aligner derrière le vainqueur ? La lutte ne va-t-elle pas laisser des traces ?

Jean-François Copé. Pas d’angélisme : il n’y a pas de compétition sans éclats. Il y aura forcément des frictions. Pas de catastrophisme non plus : nous serons tous derrière le vainqueur ! En tous cas, moi je n’aurai pas d’état d’âme. Si jamais je ne l’emportais pas, je serai à 100% derrière notre candidat ! L’essentiel est de réussir l’alternance. François Hollande est le pire Président de la Vème République, la France ne peut pas se permettre de continuer avec lui.

Le Blog Politique. Nicolas Sarkozy est un des favoris des primaires. Pensez-vous que sa mise en examen dans l’affaire Bygmalion est un obstacle ? Son éventuelle qualification aux primaires peut-elle « exploser » en vol en raison d’un calendrier judiciaire qui peut venir percuter celui des présidentielles ?

Jean-François Copé. Je n’ai pas d’information particulière en ce qui concerne Nicolas Sarkozy ni en ce qui concerne l’avancée de l’instruction de l’affaire du financement de la campagne présidentielle de 2012. Il prendra sans doute la décision de se présenter ou non en accord avec ses valeurs.

Nous sommes à un an des élections tant de choses peuvent se passer… Rien n’est joué, rien n’est plié, rien n’est écrit

Le Blog Politique. Alain Juppé est le favori des sondages. Le match est plié ? S’il gagne les primaires, il deviendra le futur président de la République ?

Jean-François Copé. Les sondages d’avril 2016 ne font pas le Président de mai 2017. Nous sommes à un an des élections tant de choses peuvent se passer… Rien n’est joué, rien n’est plié, rien n’est écrit. Fin 1994 pas grand monde ne misait sur Jacques Chirac et il a gagné six mois après… Les pronostics ne servent à rien, seule la vérité des urnes compte.

Le Blog Politique. Ce week-end l’extrême droite a remporté une victoire historique en Autriche. En France Marine Le Pen est bien placée dans les sondages pour 2017. Pensez-vous que la présidentielle va se gagner en « droitisant » la droite ?

Jean-François Copé. Le score de l’extrême-droite en Autriche s’explique largement par l’incapacité de l’Europe à apporter une réponse crédible à la crise des migrants… Tout se joue là : dans la crédibilité et les résultats pas dans la « gauchisation » ou la « droitisation ». Celui ou celle qui sera le prochain président de la République sera celui ou celle qui aura donné le plus de gages quant à sa capacité à agir pour redonner à la France son indépendance et sa grandeur, à agir pour que, dans les dix ans qui viennent nos enfants, qui aujourd’hui ont la tentation de l’expatriation, puissent vivre et réussir dans notre pays.

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)

Primaire à droite : quelles garanties d’une consultation sincère ?

La droite part favorite pour la présidentielle de 2017. Mais un dérapage incontrôlé lors des primaires pourrait « tuer » ses chances. Un simple doute ou une impression de « bidouillages » peuvent « torpiller » la dynamique. Une personnalité doit veiller au grain. Anne Levade est la présidente de la Haute Autorité en charge de l’organisation et du contrôle des primaires.

Cette juriste de 46 ans, professeur de droit public à Paris-Est, connaît les arcanes et les procédures de l’ex-UMP. En 2014, Anne Levade était déjà aux manettes pour assurer la régularité de l’élection du président du parti.

Quelles sont les garanties de sincérité du vote pour les primaires qui se dérouleront en novembre prochain ? Comment s’assurer que les votants remplissent les conditions pour participer au scrutin ?

NKM et Jean-François Copé sont sur Toulouse cette semaine. Ce sera ensuite le tour de Bruno Le Maire et de François Fillon, mi-mai. Comment la Haute Autorité présidée par Anne Levade va-t-elle encadrer les fédérations départementales ? Interview.

Anne Levade (Crédit photo : MaxPPP)

Anne Levade (Crédit photo : MaxPPP)

Le Blog Politique. Comment est composée la Haute-Autorité que vous présidez et quelles sont les garanties d’indépendance ?

Anne Levade. En application de la Charte de la Primaire, la Haute Autorité est « composée de cinq membres extérieurs aux partis et groupements concourant à la primaire, choisis pour leur compétence juridique parmi des personnalité offrant toutes garanties d’indépendance et jouissant de la plus haute considération morale ».Les membres de la Haute Autorité sont, outre sa présidente, Anne Debet, agrégée de droit privé et professeur des universités, ancien membre de la CNIL, elle est spécialiste des nouvelles technologies ; Jean-Claude Magendie, magistrat, il a notamment été président du TGI de Paris puis premier président de la Cour d’Appel de Paris ; il a été membre de la Commission nationale sur la prévention des conflits d’intérêts dans la vie publique ; Bertrand Mathieu, agrégé de droit public et professeur des Universités, ancien membre du Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM), il est vice-président de l’Association internationale de droit constitutionnel ; Pierre Steinmetz, Préfet de Région en métropole et en outre-mer, il a été successivement directeur général de la Gendarmerie, directeur de cabinet du Premier ministre, Conseiller d’Etat et membre du Conseil constitutionnel.

Le Blog Politique. Quels points vous semblent cruciaux pour assurer l’objectivité et la sérénité du secret ? 

Anne Levade. Comme pour tout scrutin, le secret du vote est garanti et l’ensemble des moyens sont mis en œuvre, par transposition des règles applicables aux scrutins de la République, pour assurer qu’il en soit ainsi, que le vote ait lieu par bulletin papier ou par voie électronique.

Le Blog Politique. Pour pouvoir se présenter aux primaires, les candidats doivent justifier du soutien de 2 500 adhérents. Comment allez-vous vérifiez que les adhérents sont bien des « vrais » adhérents avec des cotisations à jour ?

Anne Levade. Il faut, à titre préalable, rappeler que la règle que vous évoquez ne vaut que pour les candidats issus du parti « Les Républicains ». Le guide électoral que nous avons rendu public vendredi 22 avril prévoit que les adhérents de ce parti doivent être à jour de cotisation au 31 décembre 2015 ou au 30 juin 2016. A compter de cette date, le parti nous communiquera la liste de ses adhérents à jour de cotisation et c’est sur cette base que nous procéderons aux vérifications dans la limite du nombre requis pour être candidat.

Le Blog Politique. Comment vont se dérouler les opérations de vote ? Comme dans tous les scrutins et une sorte de « copier-coller » du Code Electoral, il existera des scrutateurs, des présidents de bureau de vote, une liste d’émargement ?

Anne Levade. Il n’est pas possible d’entrer dans le détail de manière exhaustive. Je ne peux que vous renvoyer au Guide électoral que nous avons rédigé et qui est disponible sur le site de la primaire. Mais, en effet, la Charte de la Primaire prévoit que la tenue des bureaux de cote et le dépouillement du scrutin se font conformément aux règles applicables aux scrutins de la République. Il y aura donc évidemment des listes d’émargement dans chacun des 10 337 bureaux de vote qui seront tenus par un président et des assesseurs comme pour tout scrutin et le dépouillement sera opéré par des scrutateurs, le tout sous l’œil de délégués des candidats.

Le Blog Politique. Pas de procuration de vote en métropole pourquoi ?

Anne Levade. C’est le choix qui a été fait par les rédacteurs de la Charte de la Primaire et il s’applique à l’ensemble des opérations de vote soit, bien sûr, en métropole mais aussi outre-mer et pour les Français établis hors de France.

Le Blog Politique. Comment la collecte et la transmission des résultats locaux vont-ils être gérés ? 

Anne Levade. Le recensement des résultats se fera tout entier sous le contrôle de la Haute Autorité qui procédera à une consolidation des résultats par circonscription législative et par département avant de proclamer les résultats nationaux.

Le Blog Politique. En cas de contestation des résultats quel est votre compétence ?

Anne Levade. Une fois encore, les choses sont clairement établies par la Charte de la Primaire et le Guide électoral en précise les modalités d’application. Comme pour un scrutin national, tout électeur peut contester la régularité des opérations de vote dans le bureau où il aura voté en faisant porter une réclamation au procès-verbal. Par ailleurs, tout candidat peut, dans les vingt-quatre heures suivant la clôture du scrutin, contester la régularité de l’ensemble des opérations devant la Haute Autorité. Les pouvoirs de la Haute Autorité sont les mêmes que ceux de tout juge électoral : si elle constate des irrégularités, il lui revient d’en apprécier la nature et la portée et de décider s’il y a lieu de poursuivre les opérations électorales ou de prononcer leur annulation totale ou partielle.

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)