10 Nov

L’UDI maintient son logo mais autorise ses responsables locaux à ne plus soutenir Dominique Reynié

Le bureau exécutif de l’UDI vient de rendre sa décision. Dominique Reynié conserve le logo UDI. Mais précision très centriste :  » un responsable local peut dire qu’il ne soutient pas Dominique Reynié. Il ne subira aucune sanction sauf s’il appelle à voter PS, FN ou autre ».

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Les mots employés lors du Bureau Exécutif (et qui sont retranscris dans un compte-rendu publié ci-dessous) sont sévères. Les instances nationales de l’UDI parlent même du souhait, exprimé par plusieurs responsables centristes, d’un retrait de l’investiture dont bénéficie Dominique Reynié.

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Malgré un constat clair et précis, le bureau exécutif de l’UDI ne fait pas ce que prédisaient des Centristes : un retrait du logo.

Jean-Christophe Lagarde, après avoir menacé de sanctions Dominique Reynié dégaine une sacrée formule : un soutien sans soutien. Les instances nationales de l’UDI soutiennent Dominique Reynié. Mais elles ferment les yeux si certains de ses membres refusent de soutenir le même Dominique Reynié.

C’est bientôt l’époque du prix de l’humour politique. Les Centristes viennent peut-être de gagner un ticket pour le podium.

Gérard Onesta aurait pu bénéficier du soutien des centristes. Malheureusement, à cause d’une impitoyable fermeté, des sanctions pourraient tomber sur des anti-Reynié qui trouveraient refuge chez les Ecolos. Cela n’empêche pas Gérard Onesta de réagir : « heureusement le ridicule ne tue pas autrement cette campagne serait un génocide ». Du côté de l’UDI, un responsable régional, est sur le même ton : « c’est du grand guignol ». Un autre lance un cri du cœur : « c’est du grand n’importe quoi. Je suis anéanti ».

Laurent Dubois

 

09 Nov

Affaire Reynié : une décision connue d’avance

La liste Reynié est validée. Pour un des colistiers du politologue, c’est fait. Les doutes sont balayés. La polémique autour de l’éligibilité de Dominique Reynié est close. Sur son compte Twitter, Stéphan Rossignol (maire de la Grande-Motte et tête de liste départementale dans l’Hérault) est catégorique. Le préfet a mis un coup de tampon et d’arrêt à une affaire qui secoue les Régionales depuis plus de 15 jours.

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Visiblement, Stephan Rossignol est bien informé. La validation des listes sera officialisée mardi 10 novembre par le ministère de l’Intérieur. Le colistier de Dominique Reynié a posté son tweet le…6 novembre c’est-à-dire 4 jours avant la décision des services de l’Etat.

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Deux hypothèses. Stephan Rossignol fait de la communication avec une « grosse ficelle » et confond volontairement « dépôt » et « validation ». Dominique Reynié a bien déposé sa liste le 6 novembre (et obtenu à ce titre un récépissé). Mais, la validation intervient postérieurement et elle est formalisée par la publication des listes.

Stephan Rossignol occulte peut-être volontairement ces évidences. En pleine tempête politico-médiatique, le soutien héraultais de Dominique Reynié fait de l’intox pour défendre Dominique Reynié. Il est dans son rôle.

Mais il existe une seconde hypothèse. La belle assurance de Stephan Rossignol peut reposer sur des informations ou des garanties. Cette version des faits ne renvoie (absolument) pas à une quelconque théorie du « complot ». Elle repose sur un faisceau d’éléments.

Un premier point peut susciter une interrogation. Stephan Rossignol est un proche d’Alain Marleix. Ce dernier, ancien secrétaire d’Etat aux Collectivités, peut parfaitement avoir une ligne directe avec le préfet Mailhos et la place Beauvau. Alain Marleix, avant d’entrer dans le gouvernement Fillon, a longtemps travaillé au ministère de l’Intérieur. Notamment auprès de deux anciens « 1er flics de France » : Charles Pasqua et Claude Guéant.

Alain Marleix

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La proximité entre Stephan Rossignol et le très influent Alain Marleix lui a-t-elle permis de recueillir des assurances ou simplement des informations ?

Une chose est certaine. Stephan Rossignol n’est pas le seul à penser que le préfet va valider la candidature de Dominique Reynié. Des responsables nationaux de droite comme de gauche estiment que la candidature du candidat de la droite et du centre va « passer ». Tous sont sceptiques sur l’éligibilité de Dominique Reynié. Certains évoquent même une future sanction devant les tribunaux, après le scrutin. Mais il existe un consensus qui dépasse les frontières partisanes

Un parlementaire de gauche déclare, en exigeant le OFF : « il ne faut pas que le préfet nous le change. Il nous va très bien. Le préfet va se contenter de son attestation sur les listes électorales et on verra après ».

D’après nos informations, c’est le même discours du côté de Matignon. Affaibli politiquement, le candidat Reynié est considéré comme un…excellent candidat. Il déroule un tapi rouge pour la gauche. De surcroit, son maintien permet d’éviter un cataclysme politique (un débarquement d’urgence) qui dynamiterait la droite et renforcerait le Front National.

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Un responsable du PS refuse « de mettre les doigts là-dedans, pas question de donner l’impression d’un tripatouillage ». Mais, du bout des lèvres et avec beaucoup de retenu, il reconnaît que « le préfet aurait une bonne idée en enregistrant la candidature de Dominique Reynié ».

Parlementaires ou élus locaux, responsables nationaux et régionaux, de nombreux socialistes sont sur la ligne « Rossignol ». Dominique Reynié peut se rassurer. La foudre ne devrait pas tomber.

A droite, un haut responsable des Républicains est également confiant. Il pense que « le préfet ne va pas bouger. Ensuite si Dominique Reynié est déclaré inéligible, il n’y a pas de risque d’annulation du scrutin, c’est seulement lui qui sera concerné ».

Ce dernier point est essentiel.

Les doutes sur l’éligibilité de Dominique Reynié sont largement partagés dans les rangs de la droite et de la gauche. Un élu socialiste est persuadé que « ça ne passe pas ». Un grand élu local de gauche pense la même chose et ne s’en cache pas. Il le répète à ses interlocuteurs. Y compris en plein Conseil Régional.

Des maires ruraux interpellent, sur un marché ou au téléphone, les représentants de la droite et du centre. Notamment sur le thème : comment se fait-il que Dominique Reynié ne présente pas une taxe d’habitation ou foncière ?

Mais, dans la majorité des cas, un leitmotiv revient : l’annulation du scrutin n’est pas en jeu. Ce sentiment ne fait pas l’unanimité. Certaines voix estiment, au contraire, qu’une (éventuelle) déclaration d’inéligibilité de Dominique Reynié pourrait conduire à un nouveau vote des 4 millions d’électeurs de la Région.

Cette dispute juridico-politique entre les tenants de l’annulation et les défenseurs d’un scénario « minimaliste » (seul Dominique Reynié risque une « inéligibilité ») va rapidement être purgée.

L’enregistrement de la candidature de Dominique Reynié « soldera » le sujet. En effet, il est difficile d’imaginer que Manuel Valls et le préfet Mailhos valident un candidat qui pourrait conduire à de nouvelles élections régionales.

C’est toujours possible. Mais ce serait une véritable bombe à retardement.

Laurent Dubois

12 listes (et 2208 candidats) aux régionales en Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon ?

Alors que la période de dépôt en préfecture des listes aux élections régionales s’est achevée ce lundi 9 novembre à midi, on commence à y voir plus clair dans l’éventail des candidats. Une douzaine de listes a été déposée en préfecture de région à Toulouse.

© AFP

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C’est plus qu’en 2010 où l’on en comptait seulement 8 en Midi-Pyrénées et 11 en Languedoc-Roussillon. Les électeurs pourraient donc avoir un choix plus large qu’au dernier scrutin régional.

Par ordre alphabétique du nom du chef de file régional, voici donc les 12 listes, avant validation des candidatures par les services de l’Etat :

  • Louis Aliot (FN)
  • Nicolas Canzian (Ecologistes Citoyens Catalans)
  • Christophe Cavard (Le Bien Commun / DVG)
  • Carole Delga (PS/PRG/MRC)
  • Gilles Fabre (Nouvelle Donne)
  • Yvan Hirimiris (UPR)
  • Damien Lempereur (Debout la France)
  • Jean-Claude Martinez (Force France Sud)
  • Gérard Onesta (EELV/FDG/Ensemble!/Occitanistes)
  • Dominique Reynié (LR/UDI)
  • Philippe Saurel (Citoyens du Midi / DVG)
  • Sandra Torremocha (Lutte Ouvrière)

Dans les heures qui viennent, préfecture et ministère de l’Intérieur vont donc continuer à « éplucher » les noms et les dossiers individuels de 2208 candidats. Chaque liste a en effet déposé 158 noms de titulaires et 26 suppléants. Le ministère de l’Intérieur doit communiquer mardi la liste des candidats « validés ».

Pour mémoire, le scrutin des 6 et 13 décembre prochain se déroule au niveau départemental. Chaque département enverra à la future région un nombre de conseillers régionaux proportionnels à sa population. Le nombre d’élus va presque de 1 à 10 si l’on compare le département le moins doté (la Lozère avec 4 élus) et le plus réprésenté (la Haute-Garonne avec 38). Le décompte est le suivant :

  • Haute-Garonne : 38
  • Hérault : 32
  • Gard : 22
  • Pyrénées-Orientales : 15
  • Tarn : 13
  • Aude : 12
  • Aveyron : 10
  • Tarn-et-Garonne : 9
  • Hautes-Pyrénées : 9
  • Gers : 7
  • Lot : 7
  • Ariège : 6
  • Lozère : 4

Fabrice Valéry

07 Nov

L’UDI 11 saisit la justice pour retirer le logo centriste à Dominique Reynié

La fédération UDI de l’Aude doit déposer, lundi 9 novembre, un référé pour interdire l’utilisation du logo UDI par Domnique Reynié. Jusqu’à présent les réactions étaient politiques. Le dépôt d’une liste Reynié en préfecture (une liste qui contrevient aux décisions des instances nationales de LR et de l’UDI) a suscité une vive réaction de Nicolas Sarkozy, Christian Estrosi et Nathalie Kosciusko-Moriset.

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A la tribune ou dans les couloirs de la Convention Nationale de LR, samedi 7 novembre, les critiques et les piques se sont abattues sur Dominique Reynié.

Mais, les passes d’armes prennent une tournure judiciaire. Le président départemental de l’UDI audoise a vu son avocat vendredi 6 novembre. Il a un nouveau rendez-vous lundi matin afin de déposer un recours judiciaire. Jean-François Daraud justifie sa décision : « Je me contente d’appliquer les consignes de mon président, Jean-Christophe Lagarde « .

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Pour appuyer son recours, l’UDI invoque un courrier signé par Jean-Christophe Lagarde (lire ci-dessus) et adressé à Dominique Reynié. Avec copie à Nicolas Sarkozy. Dans ce courrier le président de l’UDI précise que le soutien de son parti est conditionné au respect des noms et des places issues de la Commission Nationale d’Investiture. Or les listes déposées en préfecture par Dominique Reynié ne respectent pas les choix arrêtés par les CNI des deux partis.

Laurent Dubois

06 Nov

« Occitanie-Pays catalan », c’est le nom préféré des internautes pour la future grande région

Parmi les 9 propositions de noms proposés lors du sondage lancé par Francetvinfo et France 3, l’appellation « Occianie-Pays catalan » sort nettement en tête recueillant 53% des votes.

Fin du vote le 5 novembre 2015

Fin du vote le 5 novembre 2015

Occitanie-Pays Catalan recueille plus de la majorité des votes avec 53 % des voix. Loin derrière Occitanie  remporte 17 % des suffrages. Les autres propositions ont peu attiré les votant. Le nom La Septimanie proposée par Georges Frêche, il y a dix ans, tombe en dernière position et n’atteint pas les deux pour cent. Le sondage internet a reçu 9457 votes.

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Les nouveaux conseils régionaux seront élus lors des prochaines échéances électorales des 3 et 16 décembre. Les nouveaux élus devront trancher la question cruciale du nom. Ils auront jusqu’au 1er juillet 2016 pour s’accorder sur une dénomination, qui sera ensuite définitivement arrêtée par décret avant le 1er octobre 2016.

Une plainte vise Bertrand Monthubert (PS), n°2 de la liste Delga en Haute-Garonne

Une lettre qui peut coûter cher ? Une plainte vient d’être déposée contre Bertrand Monthubert, ex-président de l’Université Paul Sabatier et numéro 2 sur la liste de Carole Delga en Haute-Garonne, qui lui reproche d’avoir employé les moyens de l’université au profit de la campagne.

Bertrand Monthubert (Photo : MaxPPP)

Bertrand Monthubert (Photo : MaxPPP)

Petit retour en arrière : le 24 septembre dernier, Bertrand Monthubert annonce dans un communiqué de l’université sa démission de la présidence pour rejoindre le cabinet du ministre de l’enseignement supérieur mais surtout pour se consacrer à la campagne des élections régionales.

Laconique, le communiqué indique alors que Bertrand Monthubert a adressé un courrier « à tous les personnels de l’université ». Et c’est là que se pose le problème. Car aujourd’hui, ses adversaires politiques lui reprochent d’avoir utilisé les moyens de l’université à des fins de propagande électorale.

Dans ce courrier, Bertrand Monthubert remercie la communauté universitaire, dresse un rapide bilan de son action et explique les deux raisons de sa démission. L’une d’elles est effectivement, il ne s’en est jamais caché, son engagement dans la campagne des régionales.

Comme vous ne l’ignorez pas, je souhaite en effet solliciter les suffrages des électeurs pour les prochaines élections régionales et la candidate qui représentera la majorité, Carole Delga, m’a fait l’honneur de me faire figurer en bonne position sur la liste de la Haute-Garonne. A ce titre et à cette place, je contribuerai à ce que les enjeux de l’enseignement supérieur et de la recherche soient portés à leur juste place dans notre nouvelle région ».

Ce courrier, le voici, in extenso, envoyé par email aux personnels et aux étudiants, soit environ 35.000 personnes :

Alors Bertrand Monthubert a-t-il utilisé les moyens de l’université mis à sa disposition pour faire campagne et évoquer sa contribution « à ce que les enjeux de l’enseignement supérieur et de la recherche soient portés à leur juste place » ?

Oui répond l’association des contribuables de Haute-Garonne, qui vient de déposer une plainte sur le bureau du procureur de la République de Toulouse par l’intermédiaire de son avocat Maître Jean-Paul Escudier (qui est aussi ancien élu centriste au Conseil régional et au conseil municipal de Toulouse). L’association estime à 21.000 euros le coût de l’envoi de ce mail.

« Farfelu » répond Bertrand Monthubert, qui a indiqué à nos confrères de Côté Toulouse qu’il s’agit « d’un coup bas politique« . « C’est farfelu, c’est sidérant et cette calomnie visant à entretenir le “tous pourris” fait le jeu du FN, a-t-il ajouté. Je n’appelle jamais à voter pour Carole Delga. Je me contente simplement d’indiquer les raisons de ma démission. C’était la moindre des choses que j’informe ceux qui étaient sous ma responsabilité de mon départ et des raisons de celui-ci ».

Cette plainte est une nouvelle péripétie dans cette campagne des régionales, décidément très agitée. Quant à son issue judiciaire, le temps de la justice et celui des échéances électorales (élections les 6 et 13 décembre) n’étant jamais le même, il convient d’être patient.

F. Valéry

Un ancien ministre LR : Dominique Reynié « doit corriger ses listes vendredi ou il sera abattu »

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Les réactions se multiplient depuis la découverte d’une rectification des listes départementales LR-UDI par Dominique Reynié. Après Christophe Lagarde, c’est au tour d’un ancien ministre et membre des instances nationales de LR de prendre position. Contacté par téléphone, il déclare :

S’il ne corrige pas demain (NDLR Dominique Reynié), il sera abattu sans sommation. Politiquement, humainement et financièrement. Il joue 150 000 euros (NDLR montant prêt personnel contracté par Dominique Reynié pour financer la campagne)

De son côté, un responsable régional de LR ajoute :

Le conseil national des Républicains se réunit samedi à Paris. Tout est possible.

Laurent Dubois

05 Nov

Coup de tonnerre : Dominique Reynié a modifié ses listes contre l’avis de Nicolas Sarkozy

Jeudi 5 novembre, à 14 heures, Dominique Reynié a déposé ses listes départementales à la Préfecture de Région. D’après nos informations, la tête de liste régionale de la Droite et du Centre a déposé de « vraies-fausses » listes. Des listes qui ne correspondent pas à celle adoptées par les instances nationales des Républicains et de l’UDI.

Dominique Reynié (Photo : MaxPPP)

Dominique Reynié (Photo : MaxPPP)

Certains Républicains le craignaient. Dominique Reynié l’a fait. D’après plusieurs sources concordantes, le candidat de la Droite et du Centre a « retouché » les listes qu’il a déposées en Préfecture.

La veille, lors d’un échange avec Nicolas Sarkozy, Dominique Reynié a donné sa parole d’honneur : il déposera les « bonnes » listes. Celles qui ont été votées (ou du moins validées) par les Commissions Nationales d’Investitures de LR et de l’UDI.

L’hypothèse d’un coup de force de Dominique Reynié circule depuis plusieurs mois. Les instances nationales des Républicains ont longtemps plaidé pour qu’un mandataire dépose les listes à la place de Dominique Reynié. A défaut, un responsable national de LR proposait de faire accompagner la tête de liste régionale par des hommes de confiance.

Dominique Reynié a toujours refusé ce dispositif. Il le juge insultant et même humiliant. C’est donc sans mandataire qu’il s’est rendu au guichet de la préfecture de Région.

Depuis, des doutes planent. La veille du dépôt, mercredi 4 novembre, des bruits insistants évoquaient une modification « sauvage » des listes départementales. Notamment dans l’Hérault. Les bruits se sont transformés en quasi-certitude. Dans ce département, le secrétaire départemental des Républicains Arnaud Julien, proche de Nicolas Sarkozy, a été purement et simplement exfiltré de la liste par Dominique Reynié.

Les instances nationales de LR ne confirment pas de manière sûre et certaine. Elles attendent une vérification qui doit intervenir dans les prochaines heures. Mais elles disposent d’informations indiquant une modification des listes électorales, ce que plusieurs responsables régionaux des LR confirment. 

Un responsable national de LR dit : « Si c’est définitivement vérifié, c’est une faute politique majeure. Dominique Reynié a donné sa parole à Nicolas Sarkozy ».

Les relations entre Dominique Reynié et Nicolas Sarkozy sont tendues. Elles vireraient à la guerre ouverte. D’après nos informations, la découverte d’un « tripatouillage » des listes départementales a déclenché une colère « volcanique » chez Nicolas Sarkozy, qui refuse désormais de prendre le candidat tête de liste au téléphone.

Dominique Reynié peut toujours retourner à la Préfecture pour corriger le tir et rectifier les listes.

Mais les dégâts politiques seraient énormes. Dominique Reynié est sur la sellette concernant son éligibilité. Il bénéficie du soutien de son parti dans cette affaire. Mais la violation des listes adoptées par les instances nationales de LR et de l’UDI serait vécue comme une véritable trahison.

La polémique autour de son éligibilité a fragilisé Dominique Reynié. Il doit son maintien à des considérations pratico-pratiques (engagement des frais de campagne, prêts bancaires). Dominique Reynié était déjà en délicatesse avec Nicolas Sarkozy et Jean-Christophe Lagarde. Une manoeuvre sur les listes départementales pourrait bien être le coup de trop.

Un débarquement est difficilement envisageable. Les délais sont très courts pour déposer une nouvelle liste et (maintenant que le dépôt en préfecture est effectué) Dominique Reynié verrouille juridiquement les choses.

Mais le politologue prépare déjà les législatives et lorgne sur une circonscription. Après le coup de Jarnac du dépôt des listes, Nicolas Sarkozy n’est pas prêt de lui octroyer une investiture.

Ce n’est pas cher payé vu le chaos que suscite, à Droite et au Centre, le comportement de Dominique Reynié.

Laurent Dubois.

[Décryptage] Affaire Reynié : un ancien préfet explique le dessous des cartes

Cet après-midi, jeudi 5 novembre, Dominique Reynié doit déposer sa liste en préfecture. Depuis lundi, les candidats se succèdent au guichet de la place Saint-Etienne, à Toulouse. Ils déposent le fameux formulaire CERFA. Mais, pour Dominique Reynié, ce n’est pas une simple formalité. Des doutes et une polémique entourent son éligibilité. Il a, sur la tête, l’épée de Damoclès d’un rejet de sa candidature. Comment va être géré son dossier ? Le préfet de Région, Pascal Mailhos, peut-il fermer les yeux ? Son contrôle va-t-il être réel ? Le représentant du Gouvernement peut-il recevoir des consignes politiques ? Un ancien préfet accepte de répondre à ces questions.

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Régionales 2015-D’après vous, quelle va-être l’attitude du préfet Mailhos face au dossier de Dominique Reynié ?

Sur le fond, je ne connais pas le dossier. Je ne vais donc pas m’exprimer sur le cas de Dominique Reynié. Je peux simplement rappeler les principes. Les préfets sont toujours très attentifs et vigilants pour contrôler la légalité. Surtout en période électorale, la tension est permanente. Des recours sont possibles et les gens sont en éveil.

Régionales 2015-Concrétement, que va-t-il se passer une fois le dossier déposé ? Il va sur le bureau du préfet Mailhos ? Il reste dans les services ? 

La procédure est la suivante pour tous les dépôts de candidature. Les services examinent et vérifient le dossier. En cas de difficulté ou de problème, ils le transmettent au préfet. Le préfet peut alors demander à la personne qui a déposé le dossier d’apporter des complèments pour le mettre en règle.

Régionales 2015-Un préfet peut-il fermer les yeux sur un dossier qui n’est pas en règle ?

A priori il ne peut pas fermer les yeux. Mais il peut y avoir un jugement en opportunité. Le préfet peut se dire que si le candidat est battu ou si le candidat est élu mais qu’il y a peu de risque de recours, on peut toujours laisser passer. Battu ou élu, le problème se règlera alors de lui-même. Une fois la campagne terminée, la tension retombe et l’attention tombe.

Régionales 2015-Le préfet peut-il recevoir des consignes politiques ?

(silence). Le préfet peut demander au gouvernement ce qu’il doit faire. Dans les dossiers sensibles, le préfet peut se tourner vers le ministère de l’Intérieur. Il peut recevoir consigne de laisser courir et on verra s’il y a des recours. Le gouvernement peut indiquer que politiquement une solution est préférable à une autre.

Propos recueillis par Laurent Dubois

 

 

De la théorie à la pratique, comment les deux régions préparent la fusion en coulisses

© MaxPPP

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Dès le 1er Janvier 2016, Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon ne feront plus qu’une. Un vaste territoire, une région immense (plus grande que certains pays européens). Près de 7000 agents régionaux sont concernés par la fusion entre Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon. Depuis des mois, les services s’y préparent.

Dans les bureaux du Conseil régional de Midi-Pyrénées, dans chaque service, depuis des mois, les agents sont en contact au quotidien avec leurs homologues à Montpellier. Et pour faciliter le travail et le dialogue, on a fait appel aux nouvelles technologies : un serveur d’échanges de fichiers internes a été installé ainsi qu’un système de visioconférence. Chaque service a fait un état des lieux pour permettre les comparaisons et déterminer le travail de chacun à Toulouse et à Montpellier.

Le chantier est colossal : plus de 150 réunions techniques entre les deux régions ont été organisées depuis le mois de février (service après service) et des centaines de pages de dossiers ont été échangées pour mettre en place une stratégie commune. Aux transports, les deux services préparent ensemble la nouvelle convention qui doit être signée avec la SNCF et à l’Environnement, Midi-Pyrénées découvre par exemple la gestion des ports du littoral.

 

En vidéo, le reportage de Pascale Lagorce et Laurence Boffet :


Les services de la région Midi-Pyrénées préparent la fusion

Aux ressources humaines, des bilans « diagnostics» ont été faits dans chaque hôtel de Région, ils ont été comparés et des pistes d’harmonisation seront proposées.

3400 agents sont concernés par cette fusion en Midi-Pyrénées, presque autant en Languedoc-Roussillon avec des avantages différents dans chaque région. Cela nécessite donc des ajustements. Les syndicats des deux administrations avec les directions respectives se sont d’ailleurs rencontrés à plusieurs reprises. Les syndicats évoquent les inquiétudes des agents dans les deux régions face à cette réorganisation inédite notamment en termes de mobilité ou de compétences.

Après ce travail de fourmis des agents régionaux, ce sont les politiques qui auront le dernier mot. Dans les mois qui viennent, la nouvelle assemblée devra en effet décider du fonctionnement de la grande Région et de son administration.

Pascale Lagorce

Ce reportage sera diffusé et ce thème abordé dans un débat spécial Régionales de l’émission « La Voix est Libre » commune aux rédactions de France 3 Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon à l’antenne samedi 7 novembre à 11 heures.