07 Sep

Philippe Saurel désigne sa tête de liste dans le Gard : un habitué des duels avec le PS

Philippe Saurel vient de désigner sa tête de liste départementale dans le Gard. Il s’agit du maire du Vigan, Eric Doulcier. Ancien conseil général, l’élu gardois connait le maire de Montpellier depuis longtemps. La création d’un Parlement des Territoires par Philippe Saurel a resserré des liens qui existait auparavant. Notamment au travers de différentes rencontres festives et culturelles.

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Librairie de profession, Eric Doulcier est étiqueté Divers Gauche et, lors des départementales 2015, il a reçu le soutien d’Europe-Ecologie. Le maire du Vigan revendique une fibre « verte ». Il a notamment pris position contre les Gaz de Schiste.

Eric Doulcier, maire du Vigan

Eric Doulcier, maire du Vigan

Avec cette désignation, Philippe Saurel décroche son 5eme représentant départemental (après le Tarn, les Pyrénées Orientales, l’Aveyron et l’Hérault). Il lui reste 8 personnalités à recruter. Sans parler des candidat(e)s qui doivent compléter chacune des listes départementales. C’est un vrai challenge qui, en toute hypothèse, devra se terminer fin novembre et le dépôt des listes en préfecture.

Comme ses autres collègues va devoir maintenir boucler sa liste. Eric Doulcier est habitué à la concurrence avec le PS. Lors des départementales de mars dernier, il a affronté et s’est confronté avec un tandem socialiste. Mais il doit recruter sur les terres du président de Région sortant, Damien Alary.

Sa « récolte » de candidats aura valeur symbolique.

Laurent Dubois

 

05 Sep

[Echo de campagne] le boomerang Iborra

« C’est une c…d’avoir fait fuité la lettre envoyée à Monique Iborra. C’est n’importe quoi ». La phrase n’est pas vraiment sympathique. Mais elle n’émane pas d’un adversaire politique. Un socialiste porte un regard sévère sur la gestion de l’affaire Iborra par le PS 31. Explication d’un coup de gueule.

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Le 1er septembre, les lecteurs du quotidien régional on pu lire le courrier adressé par Sébastien Vincini à la députée Iborra. Un courrier comminatoire dans lequel le 1er fédéral demande au trublion de clarifier sa position politique.

Depuis des semaines, Monique Iborra harcèle son (propre) camp et tire à boulet rouge contre « sa » candidate, la socialiste Carole Delga. En faisant paraître un article dans le journal de Jean-Michel Baylet, le PS 31 tape du poing sur la table.

C’est un grand coup. Mais un coup de boomerang.

Le PS Haut-Garonnais reprend en pleine tête l’uppercut qui était censé calmer Monique Iborra. Le lendemain de la divulgation du courrier fédéral, la députée rebelle organise une conférence de presse. Ses camarades voulaient la réduire au silence. C’est loupé. Le résultat est même contraire au but recherché. Face à l’ensemble de la presse locale (France Bleue, Coté Toulouse, la Dépêche du Midi et par téléphone ObjectifNews) Monique Iborra annonce publiquement son soutien à Philippe Saurel.

Le 1er fédéral obtient enfin la clarification qu’il attendait. Seul problème, Monique Iborra ne démissionne pas et elle n’annonce pas sa candidature sur la liste du maire de Montpellier. Dans le premier cas, la socialiste s’excluait d’elle même du PS. Dans le second, conformément à une « jurisprudence » de la rue de Solférino, Monique Iborra était « éjectée » du parti. En effet, un socialiste qui se présente contre un autre socialiste est rapidement exclu par le Bureau National.

Mais, Monique Iborra ne tombe pas dans le « panneau ». En fait, c’est elle qui prend au piège ses chers camarades. Ils ne peuvent pas conserver dans leurs rangs une parlementaire qui bafoue les règles (élémentaires) de la discipline. Mais, dans le même temps, une exclusion est impossible.

Jeudi soir, la fédération du PS  prononce une suspension. Concrètement, cela signifie que Monique Iborra ne peut plus participer au bureau fédéral et au conseil fédéral. Elle est coupée des cadres du parti. Mais elle conserve sa carte de militante et elle continue à siéger dans le groupe PS au Palais-Bourbon.

Comme le précise un responsable national du PS,

« les parlementaires ont, à l’heure actuelle, un statut de quasi intouchable. Le rapport de force à l’Assemblée ne nous permet pas de faire autrement ».

De plus à ces considérations politico-parlementaires s’ajoutent des contraintes statutaires. Un fin connaisseur des arcanes socialistes précise :

«  la procédure la plus simple, la plus directe et la plus rapide pour exclure un parlementaire est que le Bureau National se saisisse du dossier. Il ne le fait que pour des défaillances graves. Notamment quand un socialiste se présente contre un autre socialiste. Autrement, si on passe par le niveau fédéral et la commission de résolution des conflits (NDLR Instance nationale), c’est extrêmement long. J’ai eu le cas d’un camarade qui était dans une collusion ouverte avec la droite. Cela a pris 1 an et demi pour que j’obtienne l’exclusion ».

Bref, Monique Iborra n’est pas prête d’être exclue.

Ses camarades n’ont pas fini de l’entendre ni de la voir aux côtés de Philippe Saurel.

En attendant, ils lui offrent une publicité géante. Monique Iborra n’est pas une figure nationale. Mais elle a eu droit aux « honneurs » d’Europe 1.

Elle peut remercier le PS 31.

Laurent Dubois

 

 

 

 

 

 

 

 

04 Sep

[Echo de campagne] Il court, il court le sondage

Un écho fait du bruit. Dans le landerneau politique, tout le monde parle d’un sondage que personne n’a vu et que chacun commente abondamment. Le fameux sondage aurait du être publié. Mais il serait enfoui dans un tiroir. Ses résultats ne conviendraient pas à son commanditaire.

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Certains évoquent une étude commandée par le PS et qui donnerait des mauvais chiffres de 1er tour pour sa candidate. Elle ne décollerait pas. Ce résultat décevant aurait conduit le parti socialiste a « sacrifié » les quelques milliers d’euros versés à l’institut de sondage. Un « quanti », un sondage qualitatif coûte en moyenne 7 à 10 000 euros. Faute d’une publication, l’argent est jeté par les fenêtres. Mais cela évite de fragiliser son propre camp avec des chiffres traduisant une stagnation. Ou pire un recul.

Encore une fois, il faut (lourdement) insister sur le conditionnel.

Rien ne permet de vérifier la rumeur.

Et, naturellement, pour le staff de Carole Delga, c’est du vent.

On dément l’existence d’un sondage. La dernière étude sur les Régionales est un « qualitatif » de portée nationale. Il étudie notamment les attentes des citoyens. Il a été présenté lors de l’Université d’été de La Rochelle par Brice teinturier, le directeur d’IPSOS.

Malgré cela, selon deux sources fiables, un sondage existe bien. Le nom de l’Institut est identifié. Et l’information selon laquelle le client a décidé de ne pas le publier est recoupée. En revanche, on doit se contenter d’un indice : le commanditaire est un grand parti ?!

En toute hypothèse, il est impossible de récupérer des chiffres. On se heurte à un mur de silence. C’est inévitable.

Pour un sondeur, la confiance de son client est un capital plus que précieux. C’est vital. Un institut peut ruiner sa réputation et son fonds de commerce en brisant la confidentialité.

Impossible de vérifier le chiffre de 18% des intentions de vote pour Carole Delga au 1er tour ou les 3 points supplémentaires (par rapport aux précédents sondages) d’un Philippe Saurel. C’est d’autant plus impossible qu’une autre version circule : même tendance que dans les sondages publiés avant l’été (FN en tête au 1er tour et Carole Delga élu au 2nd) avec un 1er tour à 20 points pour le PS.

Cet imbroglio peut paraitre totalement stérile. A quoi bon « galoper » après un « vrai-faux » sondage ?!

Réponse : parce qu’il s’invite dans la campagne.

Sur son compte Twitter, Philippe Saurel se contente de demander au PS de publier le sondage. Ce simple fait permet d’entretenir l’impression que le parti socialiste est en difficulté puisqu’il cache quelque chose. Cela s’appelle la guerre psychologique.

On dit souvent que les politiques jouent sur les mots.

Ils peuvent aussi s’amuser avec les sondages non publiés.

Pour dénouer le vrai du faux, les infos de l’intox, il suffit d’un peu de patience.

Des sondages en bonne et due forme ne vont pas tarder à être publiés. Ce sera un moment de vérité. Une vérité relative. Les sondages se trompent souvent. Mais cela évitera que les candidats se fassent des noeuds au cerveau avec des études virtuelles.

Laurent Dubois

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Debout La France : objectif 10%

Nicolas Dupont-Aignan venu soutenir son candidat Damien Lempereur hier soir à Rodez (Photo DLF)

Nicolas Dupont-Aignan venu soutenir son candidat Damien Lempereur hier soir à Rodez (Photo DLF)

Nicolas Dupont-Aignan était hier soir à Rodez en Aveyron pour soutenir sa tête de liste régionale. Un Damien Lempereur gonflé à bloc puisqu’il a déclaré :

 

« Nous allons faire 10% pour avoir un groupe d’élus citoyens à la région et faire le ménage ».

 

Le candidat DLF mise sur « la jeunesse et l’intégrité » de ses fédérations « qui feront la différence » selon lui. Une jeunesse incarnée notamment par Fabien Lombard, étudiant de 21 ans et président de Debout La France en Aveyron. Le parti annonce plus de 150 personnes à l’écoute hier soir dans la salle des fêtes de Rodez.

P.N

Le PS monte sur le pont et met le cap sur les marchés et métros

« Tous sur le pont ». C’est le nom d’une opération militante qui débute ce matin et s’étale sur trois jours. Lundi, Dominique Reynié a tenu son premier meeting. Mercredi et jeudi, Philippe Saurel a occupé le terrain en désignant deux de ses candidats. Jeudi, Gérard Onesta a fait campagne sur Nîmes. Du côté du PS, il manquait un évènement-phare. C’est fait. Le PS lance ses militants sur les marchés et devant les bouches de métro. Mode d’emploi et analyse.

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Evidemment, la tête de liste régionale, Carole Delga met la main dans les tracts et les pieds sur le terrain. Elle sera, ce soir, au métro Jean-Jaurès à Toulouse. Le lendemain, samedi 5 septembre,elle se trouvera place de la Comédie à Montpellier.

Les socialistes vont se mobiliser sur l’ensemble de la Grande Région. Dans les 13 départements, les Fédérations sont libres d’organiser l’opération comme elles le souhaitent. Comme le précise, Anne Tousche, secrétaire fédérale en charge des relations avec la presse au PS 31 :

« En Haute-Garonne chaque section sera mobilisée vendredi, samedi et dimanche pour des diffusions d’un premier document de campagne : marchés, métros ».

L’opération ne se limite pas à un tractage. « Nous inviterons les citoyens à s’inscrire sur les listes électorales, avant le 30 septembre et à participer sur la plateforme collaborative ouverte pour recueillir leurs suggestions, remarques et propositions. Ce sera aussi l’occasion de présenter notre candidate (NDLR Carole Delga) et ses colistiers là ou ils seront présents aux côtes des militants ».

La directrice de campagne de Carole Delga, Karine Traval-Michelet reconnaît que la formule est « classique ». Les marchés et les tracts sont vieux comme la politique. Mais le parti socialiste dispose d’une force de frappe militante et d’une implantation locale incomparables. Le PS est le seul parti en compétition qui peut mettre sur le terrain autant de militants sur autant de territoires.

Le parti socialiste affirme pouvoir mobiliser 15 000 militants. Le chiffre réel sera, très probablement, bien plus modeste. En Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon comme ailleurs en France le PS a connu une véritable hémorragie militante. Une hémorragie qui s’est d’ailleurs traduite par une faible participation lors du vote pour le dernier Congrès.

L’efficacité d’une présence sur les marchés et dans les rues est relative. Tous les professionnels du marketing le savent. Un bout de trottoir n’est pas un endroit qui favorise la rencontre avec les clients. Beaucoup de passants tournent les talons et détournent le regard. Mais l’objectif n’est pas d’épuiser le stock des tracts. Comme le souligne, Karine Traval-Michelet :

« l’idée générale est de montrer que l’on rentre dans la phase active de la campagne».

Des photos sur Facebook, des comptes rendus dans la presse, doivent (dé)montrer que la machine socialiste est en ordre de bataille.Et puis surtout il faut éviter de se laisser distancer par le peloton « Reynié-Onesta-Saurel ». Un peloton qui met le braquet en ce début septembre.

A La Rochelle, lors de la traditionnelle Université d’Eté du PS, les militants présents étaient motivés. C’est en tout cas ce que prétend certains participants. Mais la signature d’un accord PS-PRG a suscité des tensions internes. Et ce n’est que le début. La constitution des listes départementales (et son cortège habituel de « déçus-cocus ») ne va pas arranger les choses. Pour les militants, le fait de se retrouver sur le terrain peut mettre du baume au cœur.

Pour les électeurs, c’est l’occasion de voir qu’une élection régionale se prépare.

Bref, « être sur le pont » ne garantit pas d’arriver à bon port. Mais cela permet au moins d’adresser un message : le PS ne reste pas en fond de cale. C’est toujours ça de pris.

Laurent Dubois

 

 

 

 

 

03 Sep

[Echo de campagne] Dans le Tarn-et-Garonne, le matériel de campagne de Carole Delga s’est volatilisé

La poste tri des colis

On sait que Montauban est la ville des « Tontons flingueurs ». Désormais, il existe une autre spécialité locale dans le département du Tarn-et-Garonne : un Triangle des Bermudes. Heureusement, il concerne uniquement une activité très spécialisée : la livraison des colis postaux. Évidemment, cette étrange affaire n’est abolument pas politique. Elle n’est abolument pas liée à d’éventuelles tensions entre le PS et le PRG. C’est juste une ténébreuse péripétie postale.

Des tracts et autres matériels de campagne ont été envoyés par l’équipe de Carole Delga. Ils se sont volatilisés. Le destinataire a pourtant pignon sur rue et son adresse est connue : 11 rue Denfert-Rochereau 82000 Montauban. Le facteur est parfois un stagiaire qui se prend les pieds dans les boîtes à lettres. Mais il avait un indicateur précieux : le sigle du parti socialiste. Malgré cela, d’après nos informations, à la Fédération du PS 82 personne ne sait où sont passés les tracts de Carole Delga.

La Poste n’est pas responsable de cette étrange disparition. Le service public postal a même un alibi en béton. En effet, les colis ont pu se perdre entre deux adresses. Le PRG est localisé à quelques rues de la Fédération du PS : 3 rue des Cambis. Les tracts, affiches et autres outils de communication auraient été renvoyés non pas à l’expéditeur (Carole Delga) mais réorientés vers la tête de liste départementale pour les Régionales, la PRG Sylvia Pinel. Autre hypothèse, les colis ont été directement adressés à la fédération PRG. C’est possible. Les socialistes tarn-et-garonnais ont clairement fait savoir que leurs « amis » et partenaires radicaux de gauche doivent assumer la campagne. Sylvia Pinel a voulu la tête de liste. La ministre-candidate doit mettre les mains dans la colle des affiches. Seul problème, l’adresse postale des radicaux est aux « abonnés absents ». Le local fédéral est un local « fantôme ». Le facteur risque de faire fondre la sonnette à force d’appuyer dessus.

La 1ère fédérale du Tarn-et-Garonne, la députée Valéry Rabault est injoignable. Silencieuse, la parlementaire socialiste ne confirme pas l’existence d’un ping-pong postal entre le PS et le PRG. Mais une chose est avérée : les colis de Carole Delga sont dans la nature. Et une autre chose est certaine : beaucoup de militants socialistes trouvent normal que Sylvia Pinel s’occupe de l’intendance de la campagne. C’est elle qui doit réceptionner les colis.

Une tête de liste (départementale) vaut bien quelques cartons. Même dans son salon.

La population montalbanaise peut éventuellement clore cette histoire de colis volants. Qui sait, demain ou dans deux jours, un habitant tombera peut être, sur un coin de trottoir, sur des colis estampillés « Régionales 2015 ».

Prière de les déposer au domicile de Sylvia Pinel ou de contacter la 1ère fédérale du PS 82.

Merci pour elles.

Laurent Dubois

Post Scriptum : Pour le staff de Carole Delga, le mystère est plus que résolu. Il n’a jamais existé :  » Désolé de devoir démentir une belle histoire mais le matériel électoral du Tarn-et-Garonne n’était destiné à aucune des adresses que vous avez dites. Il est donc normal qu’il n’y soit pas parvenu. Son véritable destinataire en revanche sait parfaitement où le récupérer puisque le livreur l’en a informé. Comme prévu « .

 

Philippe Saurel continue sa tournée des départements : une avocate dans l’Hérault

Depuis la fin juillet, Philippe Saurel désigne ses têtes de listes départementales. Trois personnalités (deux en Midi-Pyrénées et une dans le Languedoc-Roussillon) ont rejoint le maire de Montpellier. Jusqu’à présent, les troupes sont composées d’élus : deux maires et un conseiller régional.

Depuis ce matin, Philippe Saurel peut afficher une véritable « Citoyenne du Midi ». Isabelle Séguier-Bonnet ne sera pas en n°1 dans son département, l’Hérault. Philippe Saurel occupera cette place. Mais le deuxième nom à figurer sur la liste est issu de la société civile.

Philippe Saurel, maire de Montpellier et tête de liste régionale "Citoyens du Midi"

Philippe Saurel, maire de Montpellier et tête de liste régionale « Citoyens du Midi »

Inscrite depuis 25 ans au bureau de Béziers, Isabelle Séguier-Bonnet passe ses journées au Palais de Justice et dans l’un de ses deux cabinets de Béziers et Valras. Les dossiers de droit du travail ou de divorces constituent son horizon professionnel.

Isabelle Séguier-Bonnet, avocate et n°2 liste "Citoyens de Midi"

Isabelle Séguier-Bonnet, avocate et n°2 liste « Citoyens de Midi »

Philippe Saurel doit relever un double challenge : trouver des candidats dans les 13 départements de la Grande Région et constituer des listes conforme à une promesse de rénovation politique.

Le premier défi n’est pas évident. Le second est encore plus exigeant.

Dans certains départements, le parti socialiste verrouille et la pression vire parfois au chantage à la subvention. En Ariège, dans l’Aude ou le Gers, les collectivités sont tenues par les socialistes et les élus locaux dépendent du tiroir caisse des conseils départementaux. Dans l’Hérault, le président du département, Kléber Mesquida a ouvertement envoyé une lettre aux maires. Une lettre dans laquelle il met en parallèle ses aides financières et son soutien à la candidate PS-PRG, Carole Delga. Néanmoins, malgré ces obstacles, ce n’est pas le plus difficile.

Le vrai challenge pour Philippe Saurel est que sa liste « Citoyens du Midi » mérite véritablement son nom. Dans l’Hérault, la désignation d’Isabelle Séguier-Bonnet cadre avec le cahiers des charges. Mais ce n’est que le début du commencement. L’alchimie doit se répéter dans les autres départements.

Laurent Dubois

 

02 Sep

Un maire tête de liste pour Philippe Saurel dans les Pyrénées-Orientales

Le Tarn, l’Aveyron et, depuis aujourd’hui, les Pyrénées-Orientales. Philippe Saurel continue la désignation de ses têtes de listes départementales. Après un conseiller régional et un maire, c’est au tour d’un autre maire de rejoindre l’équipe de Philippe Saurel.

Philippe Saurel maire de Montpellier et tête de liste régionale des "Citoyens du Midi"

Philippe Saurel maire de Montpellier et tête de liste régionale des « Citoyens du Midi »

Jean-Louis Démelin est, depuis 2008, le premier magistrat de Font-Romeu. Ancien journaliste du groupe Midi Libre, l’élu local a rencontré Philippe Saurel dans le cadre de sa présidence de la communauté de communes Capcir-Haut Conflient :

« Philippe Saurel a réuni les présidents d’intercommunalités. Je l’ai rencontré lors d’une réunion et j’ai trouvé que son discours original car il donne la parole aux acteurs des territoires. A ma grande surprise, Philippe Saurel m’a dit : et si c’était toi la tête de liste et j’ai accepté ».

Jean-Louis Démelin se présente comme un « apolitique de toujours qui n’a jamais été encarté ». Au niveau local, il revendique trois règles : « la première c’est la rigueur. La seconde, c’est la rigueur et le troisième c’est la rigueur dans la gestion des dépenses ».

Jean-Louis Démelin maire de Font-Romeu

Jean-Louis Démelin maire de Font-Romeu

Comme ses homologues tarnais et aveyronnais, Jean-Louis Démelin va maintenant s’atteler au bouclage de sa liste départementale. Comme dans les autres départements, il le fera en concertation avec Philippe Saurel. Néanmoins, il précise : « je ne dis pas que toute la liste est bouclée. Mais Philippe Saurel a plusieurs personnes qui le soutiennent et qui vont s’engager à ses côtés. Des personnes issues de la société civile et des élus locaux ».

Laurent Dubois

 

[Fact-checking] Non, Dominique Reynié (LR) n’est pas « le seul à avoir un métier » parmi les candidats aux Régionales

Dominique Reynie (C), head of the right-wing Republicans party list for the Midi-Pyrenees and Languedoc-Roussillon in the upcoming regional elections, answers journalists' questions in Toulouse, on June 20, 2015. AFP PHOTO / REMY GABALDA

Dominique Reynié (LR) Copyright : Rémy Gabalda / AFP

En déclarant à plusieurs reprises ces dernières semaines qu’il est « le seul à avoir un métier » parmi les candidats tête de liste aux régionales de décembre prochain, le tête de liste LR Dominique Reynié s’est attiré les foudres des autres candidats ou de leur soutien. Ces propos, tenus régulièrement et à nouveau le 1er septembre lors d’un meeting à Quint-Fonsegrives près de Toulouse, ont été relayés sur les réseaux sociaux :

Réaction en chaîne des autres candidats, de leurs soutiens ou colistiers. Contacté par nos soins ce mercredi 2 septembre, Dominique Reynié maintient ses propos même s’il les nuancent : « Ce n’est pas un reproche, c’est un constat, dit-il. Je ne dis pas que ma situation est supérieure, je dis qu’elle est différente des autres têtes de listes. Leurs mandats leur permettent de faire de la politique, moi je dois travailler. Quand on n’a plus de liens avec le monde réel du travail, il y a quelque chose de perdu. Et puis, cela instaure une campagne à deux vitesses ». 

Alors qu’en est-il vraiment ?

Oui, Dominique Reynié a bien un métier… et même 2 !

Enseignant à Sciences-po Paris, dont il est aussi ancien diplômé, Dominique Reynié est professeur des Universités et relève donc de la fonction publique. Il est aussi directeur général de la Fondation pour l’innovation politique, qui se définit elle-même comme un « think-thank libéral, progressiste et européen ».

Capture d'écran du site internet de Sciences Po Paris

Capture d’écran du site internet de Sciences Po Paris

Pour ces deux emplois, Dominique Reynié perçoit deux rémunérations, en tant que « salarié » pour les cours à Sciences-Po Paris et de « mandataire » pour la fondation, selon ses propres termes. « Il faut bien comprendre que je travaille pour vivre, continue-t-il. Je reprends mes cours demain à Sciences-Po et pour la campagne je devrais faire des allers-retours entre Paris et la région à mes frais, car cela ne sera évidemment pas intégré aux frais de campagne ». 

Non, Dominique Reynié n’est pas « le seul à avoir un métier » !

S’il ne ment pas sur sa propre situation professionnelle, Dominique Reynié se trompe cependant sur la situation des autres candidats.

  • Sa principale adversaire, la socialiste Carole Delga est certes redevenue députée de la Haute-Garonne depuis qu’elle a quitté le gouvernement au début de l’été, mais elle est, elle aussi, issue de la fonction publique. Plus précisément de la fonction publique territoriale : elle a travaillé à la mairie de Limoges (Haute-Vienne), au syndicat des eaux de la Barousse puis à différents postes à la Région Midi-Pyrénées. Successivement parlementaire, ministre puis à nouveau députée, elle est bien actuellement en congé de la fonction publique et n’exerce pas de « métier »… comme la quasi-totalité des députés et sénateurs français, qu’ils soient de gauche ou de droite.
  • « Soit ce monsieur est mal renseigné et c’est bien normal il ne connaît pas la région, s’emporte le candidat d’EELV Gérard Onesta, soit il est bien renseigné et dans ce cas, il ment effrontément et il va avoir du mal à incarner cette nouvelle manière de faire de la politique qu’il appelle de ses voeux ! » Le candidat écologiste est architecte. Il a dirigé son cabinet d’architecture jusqu’en 2000 au moment où il est devenu vice-président du parlement européen et a suspendu son activité professionnelle. Le cabinet Onesta a notamment co-réalisé le bâtiment de l’Ecole des Mines d’Albi (Tarn). Depuis qu’il a quitté le Parlement Européen, il a lancé une société qui achète et réhabilite des appartements de type loft, principalement sur Toulouse.

J’invite formellement Monsieur Reynié a venir visiter mes dernières réalisations immobilières sur Toulouse  » (Gérard Onesta, EELV)

« Dominique Reynié est un commentateur de la vie politique, poursuit-il, moi je suis un acteur. Et sur le plan professionnel, moi je sais ce que c’est que de rédiger des feuilles de paye ou d’être au cul d’un camion avec un menuisier ! »

  • S’il a mis actuellement son activité professionnelle entre parenthèse, le maire de Montpellier et président de la Métropole Philippe Saurel est chirurgien-dentiste de profession.
  • Ancien professeur de droit constitutionnel et de droit public à l’université Toulouse 1, Louis Aliot, tête de liste Front National, est désormais avocat, profession qu’il exerce lorsqu’il n’est pas pris par ses mandats de député européen, de conseiller municipal de Perpignan, et sa charge de vice-président du FN.
  • « C’est un mensonge répété, appui Damien Lempereur, le tête de liste de Debout la France, et une insulte pour tous les candidats de toutes les listes et les militants« . Damien Lempereur est avocat, inscrit au barreau de Paris. Jeudi, je suis en campagne à Montpellier, puis à Millau et Rodez. Je rentre en train de nuit Rodez-Paris jeudi soir pour une audience à Metz vendredi à 9 heures ! ».

Dominique Reynié a beau être issu de la société civile, il va être à la tête d’une liste où il devra composer avec des barons locaux des Républicains qui sont des professionnels de la politique » (Damien Lempereur)

Damien Lempereur est avocat au barreau de Paris

Damien Lempereur est avocat au barreau de Paris

« Pour la campagne, explique-t-il, je suis obligé de libérer du temps sur mon agenda professionnel, et évidemment dans ce temps-là je ne rentre pas d’honoraires !« . Il dit comprendre l’idée « de dire que la société civile, c’est important » mais concernant Dominique Reynié « en tant que prof à Sciences Po et dirigeant d’une fondation politique largement subventionnée par l’Etat, il n’est pas le mieux placé pour donner des leçons en matière professionnelle ! »

Conclusion : une mauvaise réponse à une bonne question !

Non, par conséquent, Dominique Reynié n’est pas « le seul des têtes de liste à avoir un métier« . Faire de la politique en venant de la « société civile » est une chose. Mais montrer du doigt les autres candidats soi-disant tous « professionnels » de la politique, comporte des risques : quand la démonstration se révèle fausse comme nous le montrons ici, cela tombe à plat. Que dire aussi des nombreux parlementaires, présidents de collectivités territoriales issus du même parti que Dominique Reynié, qui n’exercent pas eux-mêmes d’autres « métiers », comme c’est le cas par exemple du maire LR de Toulouse, président de Toulouse-Métropole et soutien de Dominique Reynié, Jean-Luc Moudenc ? Doivent-ils eux aussi se sentir visés par les propos de leur candidat ?

En revanche, en abordant ce sujet, même de façon biaisée, Dominique Reynié peut se voir créditer d’avoir le mérite de porter le débat sur l’absence de « statut de l’élu » en France. « Ça c’est une vraie question, s’exclame Gérard Onesta. Nous, nous proposons de trouver une solution pour ne pas professionnaliser la politique, notamment en limitant les mandats dans le temps et en facilitant le retour à la vie professionnelle. Cela évitera une République d’élus qui sont tous fonctionnaires ou retraités ».

Dominique Reynié reconnaît qu’au sein de son propre parti, il y a aussi un fossé entre les « pro » de la politique et les gens « comme moi ». Quant au statut de l’élu, il y est favorable : « Je suis d’ailleurs co-auteur d’un rapport sur ce sujet commandé il y a une dizaine d’années par l’association des petites villes de France (APVF) dont le président était… Martin Malvy ! ».

Fabrice Valéry

Dominique Reynié fait rentrer la sécurité dans le débat… et dans les conseils régionaux

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Hier soir à Quint-Fonsegrives en Haute-Garonne, Dominique Reynié, représentant notamment « Les républicains » rencontrait militants et citoyens. Il a dévoilé les premières idées de son projet. Il dit avoir voulu choisir « une approche nouvelle qui, au-delà des compétences premières du Conseil régional, prend également en compte les grands sujets de société au cœur des préoccupations citoyennes ».

 

Une Direction Régionale de la Sécurité

 

Ainsi le « candidat de la droite du centre et de la société civile » comme il se définit, n’a pas hésité à faire entrer le thème de la sécurité dans la campagne, compétence qui ne figure pas dans la panoplie des Régions. Il préconise « un plan régional de sécurité ». Pour cela seraient créées des « équipes de techniciens de la sécurité des personnes et des biens relevant d’une Direction Régionale de la Sécurité». Leurs lieux d’actions ? Les établissements scolaires, les transports publics, les lieux touristiques et les zones rurales. « Les moyens nécessaires proviendront de ressources mobilisées ad hoc ou redéployées ».

 

Les autres candidats vont-ils suivre ?

 

Alors comment ces moyens prendront la forme d’actions ? L’objectif si l’on en croit la tête de liste est « d’accroître la sécurité des établissements scolaires » mais aussi celle dans les transports, TER évidemment. Enfin, il compte aussi créer des Unités régionales de prévention et d’assistance.

 

Attendons maintenant de voir ce programme s’affiner et si les autres candidats suivent Dominique Reynié sur ce domaine qui est certes très électoral mais rappelons-le encore une fois ne relève pas des attributions des Régions.

 

Patrick Noviello