« Tous sur le pont ». C’est le nom d’une opération militante qui débute ce matin et s’étale sur trois jours. Lundi, Dominique Reynié a tenu son premier meeting. Mercredi et jeudi, Philippe Saurel a occupé le terrain en désignant deux de ses candidats. Jeudi, Gérard Onesta a fait campagne sur Nîmes. Du côté du PS, il manquait un évènement-phare. C’est fait. Le PS lance ses militants sur les marchés et devant les bouches de métro. Mode d’emploi et analyse.
Evidemment, la tête de liste régionale, Carole Delga met la main dans les tracts et les pieds sur le terrain. Elle sera, ce soir, au métro Jean-Jaurès à Toulouse. Le lendemain, samedi 5 septembre,elle se trouvera place de la Comédie à Montpellier.
Les socialistes vont se mobiliser sur l’ensemble de la Grande Région. Dans les 13 départements, les Fédérations sont libres d’organiser l’opération comme elles le souhaitent. Comme le précise, Anne Tousche, secrétaire fédérale en charge des relations avec la presse au PS 31 :
« En Haute-Garonne chaque section sera mobilisée vendredi, samedi et dimanche pour des diffusions d’un premier document de campagne : marchés, métros ».
L’opération ne se limite pas à un tractage. « Nous inviterons les citoyens à s’inscrire sur les listes électorales, avant le 30 septembre et à participer sur la plateforme collaborative ouverte pour recueillir leurs suggestions, remarques et propositions. Ce sera aussi l’occasion de présenter notre candidate (NDLR Carole Delga) et ses colistiers là ou ils seront présents aux côtes des militants ».
La directrice de campagne de Carole Delga, Karine Traval-Michelet reconnaît que la formule est « classique ». Les marchés et les tracts sont vieux comme la politique. Mais le parti socialiste dispose d’une force de frappe militante et d’une implantation locale incomparables. Le PS est le seul parti en compétition qui peut mettre sur le terrain autant de militants sur autant de territoires.
Le parti socialiste affirme pouvoir mobiliser 15 000 militants. Le chiffre réel sera, très probablement, bien plus modeste. En Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon comme ailleurs en France le PS a connu une véritable hémorragie militante. Une hémorragie qui s’est d’ailleurs traduite par une faible participation lors du vote pour le dernier Congrès.
L’efficacité d’une présence sur les marchés et dans les rues est relative. Tous les professionnels du marketing le savent. Un bout de trottoir n’est pas un endroit qui favorise la rencontre avec les clients. Beaucoup de passants tournent les talons et détournent le regard. Mais l’objectif n’est pas d’épuiser le stock des tracts. Comme le souligne, Karine Traval-Michelet :
« l’idée générale est de montrer que l’on rentre dans la phase active de la campagne».
Des photos sur Facebook, des comptes rendus dans la presse, doivent (dé)montrer que la machine socialiste est en ordre de bataille.Et puis surtout il faut éviter de se laisser distancer par le peloton « Reynié-Onesta-Saurel ». Un peloton qui met le braquet en ce début septembre.
A La Rochelle, lors de la traditionnelle Université d’Eté du PS, les militants présents étaient motivés. C’est en tout cas ce que prétend certains participants. Mais la signature d’un accord PS-PRG a suscité des tensions internes. Et ce n’est que le début. La constitution des listes départementales (et son cortège habituel de « déçus-cocus ») ne va pas arranger les choses. Pour les militants, le fait de se retrouver sur le terrain peut mettre du baume au cœur.
Pour les électeurs, c’est l’occasion de voir qu’une élection régionale se prépare.
Bref, « être sur le pont » ne garantit pas d’arriver à bon port. Mais cela permet au moins d’adresser un message : le PS ne reste pas en fond de cale. C’est toujours ça de pris.
Laurent Dubois