Une madame cinéma vient d’être nommée à l’hôtel de Région. Il s’agit de l’ancienne vice-présidente à la culture de Georges Frêche, Josiane Collerais. Mission : faire un état des lieux des sites de tournage. Cette prospection pourrait être la première étape avant la création d’une agence régionale.
Des projecteurs et des figures du petit ou du grand écran sur les Larzac ou dans les rues de Nîmes. C’est un spectacle que souhaite développer la nouvelle présidente de région, Carole Delga. Il ne s’agit pas simplement d’exporter l’image de la Grande Région mais aussi d’alimenter l’économie du territoire. Un téléfilm ou un documentaire, c’est une publicité géante et vivante pour les paysages de Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées. Mais c’est également une manne financière. L’exploration et l’exploitation du filon de la filière cinéma/documentaire/courts-métrages est le cahier des charges de Josiane Collerais. Candidate (sortante) aux régionales dans les Pyrénées-Orientales, l’ancienne élue a dû quitter l’hémicycle en raison d’une place (8eme) non-éligible au second tour. Josiane Collerais espérait conserver sa vice-présidence à la Culture et au Patrimoine. A défaut, elle revient dans le jeu culturel.
Un jeu qui n’est pas à somme nulle. En 2015, l’ex-Languedoc a engrangé 9,2 millions d’euros grâce à 598 jours de tournage. La même année, sur Toulouse et dans ses départements limitrophes, 4 longs métrages et surtout des documentaires ont rapportés 9 millions d’euros. Les deux ex-régions sont sur les mêmes « enveloppes ». Néanmoins, différence de taille, du côté de Montpellier, les jours de tournages sont plus nombreux. La raison du succès porte un nom : Languedoc-Roussillon Cinéma.
Comme le précise un journaliste montpelliérain, Benjamin Téoule : » La culture c’est surtout donner du pognon et distribuer des subventions mais Languedoc-Roussillon Cinéma, c’est une vraie réussite en pleine expansion« . En ex-Midi-Pyrénées, il existe depuis 1984 un fonds d’aide à la création audiovisuelle. Mais, malgré le souhait des professionnels du secteur, il n’existe pas d’agence régionale sur les bords de la Garonne. Selon une source, la mission de Josiane Collerais pourrait réparer cette lacune en ouvrant la porte à la création d’une grande agence sur la Grande Région.
L’émergence de cette nouvelle structure correspond incontestablement à une attente et même à un besoin. Mais son lancement risque de se heurter à des résistances ou du moins à des réticences internes. Internes au Conseil Régional. Depuis le début du mandat, des passes d’armes opposent le président de la commission Culture (par ailleurs très introduit et actif dans le milieu du cinéma), Serge Regourd et la vice-présidente en charge de la Culture, Dominique Salomon. Il n’est pas certain que l’entrée en scène d’un troisième acteur (en la personne de Josiane Collerais) calme le jeu.
La future superproduction régionale pourrait s’intituler : peaux de bananes à Ok Corral.
Laurent Dubois (@laurentdub)