Les deux métropoles régionales au bord de la route. Janvier 2016, Montpellier échoue et ne parvient pas à décrocher le label « Initiative Excellence » (Idex) pour ses universités. 29 Avril 2016, Toulouse est exclue du projet Idex. Désormais, les deux pôles universitaires de la région sont sur le banc de touche.
Le maire de Toulouse s’est exprimé samedi 30 avril. Jean-Luc Moudenc parle d’une « profonde déception » et estime que l’arrêt du projet Idex « sanctionne le manque d’ambition des acteurs universitaires toulousains ». Mais l’élimination de Toulouse fait également réagir le premier magistrat de Montpellier.
Philippe Saurel « demande que le conseil régional qui a compétence sur l’université et l’enseignement supérieur rassemble les responsables de l’université et les présidents des deux métropoles et leur demande expressément de se mettre au boulot pour présenter une université unifiée qui intègre les sciences humaines et les sciences sociales. Nous sommes quasiment la seule région en France a être absent du dispositif Idex. C’est trop grave en terme d’université et de repérage mondial. J’en ai parlé avec Jean-Luc Moudenc nous avons la même position ».
Nous sommes quasiment la seule région à être absente du dispositif Idex, c’est trop grave.
En janvier 2016, Philippe Saurel s’est exprimé sur la disqualification des universités montpelliéraines du dispositif Idex. Mais le président de la Métropole a surtout accompagné ses paroles d’annonces fortes : le gel de 15 millions d’euros dans le cadre du plan Etat-Région et l’arrêt d’un financement de 40 000 euros au profit de la Communauté d’Universités et d’établissements, Languedoc-Roussillon (Comue-LR).
Dans sa décision de refus, en janvier 2016, le jury pointe du doigts des problèmes d’organisation et de gouvernance au sein des différentes universités et établissements de Montpellier. La réaction de Philippe Saurel correspond à ce « réquisitoire » et vise à mettre les universitaires face à leur responsabilité. En avril 2016, le jury international (qui retire Toulouse du dispositif « Initiative Excellence« ) emploie des mots voisins à ceux utilisés pour refuser le ticket d’entrée à Montpellier. La réaction du maire de Toulouse est moins cinglante que celle de Philippe Saurel. Mais Jean-Luc Moudenc pointe également une responsabilité des universitaires toulousains : « on ne pouvait observer une adhésion des acteurs à une démarche de transformation conduisant à une université de recherche intégrée ».
Mais, au delà des différences de tempérament, il existe une position commune et un diagnostic partagé entre Philippe Saurel et Jean-Luc Moudenc. La présidente de région, Carole Delga, va-t-elle entendre cet appel des deux présidents de métropole et organiser une réunion de crise ?
Réponse dans les prochains jours.
Laurent Dubois (@laurentdub)