Les cérémonies du 8 mai « victimes » de l’état d’urgence. Dans certains quartiers, les commémorations pourraient être réduites à un « fleurissement ». Motif : protéger les enfants des écoles des…attaques terroristes.
Cette version des faits peut faire sourire. Les gerbes du 8 mai ciblées par Daesh dans le quartier de Saint Aubin ou à Saint Simon, cela ne semble pas très sérieux et largement excessif. Mais, c’est l’explication fournie par la mairie et reprise par un élu socialiste. Retour sur une drôle de polémique.
De simples dépôts de fleurs au pied des monuments aux morts célébrant la victoire sur le nazisme. L’affaire a fait du bruit dans le milieu des anciens combattants. Le président de la plus emblématique des associations a pris plume et a adressé un courrier au maire de Toulouse.
Le vice-président en charge des anciens combattants au conseil départemental, Jean-Jacques Mirassou a également écrit à Jean-Luc Moudenc : « personne ne saurait nier les contraintes justifiées en matière de sécurité mais pour autant, il est évident que l’attachement du Monde Combattant, des Toulousains et des Toulousaines, à cette date emblématique mérite une véritable organisation« .
La députée de la plus toulousaine des circonscriptions hautes-garonnaises, Martine Martinel, s’étonne de la tournure des événements. « Les terroristes ont des cibles plus fortes et symboliques que les cérémonies du 8 mai. Il y a l’Euro dans quelques semaines avec des centaines de milliers de personnes et les terroristes s’attaqueraient à des monuments aux morts » déclare la parlementaire. Mais ce qui l’étonne le plus, c’est l’absence d’information : » je voudrais bien comprendre et que l’on m’explique« . Comme son collègue Jean-Jacques Mirassou, Martine Martinel a pris sa plume et a envoyé un mail à l’élu municipal en charge de la mémoire et des anciens combattants, Jean-Baptiste de Scorraille.
Contacté par France 3 Midi-Pyrénées, Jean-Baptiste de Scorraille s’explique. L’élu municipal dénonce une polémique pitoyable : » Aucune annulation. Il y aura 27 cérémonies et 5 dépôts de fleurs pour des raisons de sécurité en raison de la venue des enfants. C’est à la demande des enseignants, de l’Académie et d’une association qui organise les cérémonies. Quand le gouvernement dit que nous sommes en guerre, il faut bien tenir compte de la sécurité. Je suis très en colère contre Jean-Jacques Mirassou qui se livre à une polémique pitoyable. Quand on est dans un état de guerre, il faut soutenir les armées et penser à nos morts ».
Laurent Dubois (@laurentdub)