9 militants socialistes ont été suspendus par un simple mail.
L’annonce a pris la forme d’un simple mail. Aucune convocation de la commission des conflits, pas d’audition, la sanction a été expéditive : un vote en bureau fédéral et un courrier électronique. Les statuts du PS prévoient une procédure. Mais la foudre est tombée sans préavis.
Les 9 « exclus » pouvaient s’attendre à une telle décision. Ils s’inscrivent dans la démarche d’Archipel Citoyen. Or le parti socialiste vient de rompre les négociations avec un collectif qui réunit La France Insoumise, Europe Ecologie et des citoyens.
La rupture est consommée depuis une quinzaine de jours. Le scénario est donc écrit : le PS sera en concurrence avec Archipel.
Après avoir investi deux chefs de file, les socialistes ont comme tête de liste Nadia Pellefigue. La vice-présidente du conseil régional s’est d’abord lancée sous ses propres couleurs…au risque d’une exclusion. Finalement, après un retour au bercail socialiste, c’est elle qui va devoir affronter ses ex camarades, engagés aux côtés d’Archipel Citoyen.
Sur le fond, la suspension de 9 « dissidents » n’a rien de surprenant. Lors des précédents régionales, en 2016, une députée socialiste a été exclue pour avoir soutenu une liste concurrente à celle de son parti.
En revanche, sur la forme, l’affaire prend une tournure assez surréaliste.
En effet, outre la violation des statuts, Nadia Pellefigue figure toujours dans la catégorie des candidats « plébiscités ». Jusqu’à la mi-octobre, il est possible de voter pour sa présence sur la liste Archipel. Mais ce n’est pas tout. Des socialistes sont également engagés dans le processus de désignation d’Archipel Citoyen et risquent d’être désignés, comme Nadia Pellefigue, par un vote citoyen.
Si c’est le cas, le PS devra procéder à une nouvelle vague de suspension.
Laurent Dubois (@laurentdub)