07 Juin

Municipales à Toulouse -Crise au PS : l’ex 1er Fédéral de la Haute-Garonne, Bertrand Auban n’a « jamais connu une telle situation »

Les municipales à Toulouse secouent le PS. Bertrand Auban a été à la tête de la Fédération de la Haute-Garonne entre 1992 et 1997. L’ancien sénateur, proche de Lionel Jospin puis de François Hollande, a passé 4 décennies dans les rangs du parti à la Rose. Il revient sur la crise qui secoue sa famille politique.

Bertrand Auban (à gauche) aux côtés de François Hollande et l’ex Premier ministre Jean-Marc Ayrault

Le Blog Politique. Les investitures pour les Municipales à Toulouse suscitent de vives tensions au sein du PS de la Haute-Garonne. Avez-vous connu des crises similaires ? 

Bertrand Auban. Après plus de 40 ans au parti socialiste, je n’ai jamais vu une telle situation pour une investiture. Le parti socialiste a vécu de grands moments . 1981 avec l’élection de François Mitterrand. 1988 avec le second mandat du 1er président socialiste de la Ve République. En 1997 avec la victoire de Lionel Jospin ou encore en 2012 avec l’arrivée de François Hollande à l’Elysée. Mais le parti a également traversé des périodes sombres. Et à chaque fois le PS a toujours su rebondir grâce au respect des militants, de leurs choix, de leurs votes internes. Tout cela en accord et dans le respect des statuts. Le respect des statuts est une « règle d’or ». Il est parfois apparu des tensions dans des fédérations. Mais le respect des statuts a donné au parti socialiste une force et un socle militant extraordinaires.

Je n’ai jamais vu une telle situation pour une investiture

Le Blog Politique. La Fédération est accusée, par un des candidats aux Municipales, Romain Cujives, de ne pas respecter les statuts. Votre point de vue ? 

Bertrand Auban.  En 2012, déjà sous le mandat à la Fédération de Sébastien Vincini, un véritable hold-up a été commis sur la 9ème circonscription de la Haute-Garonne. Le secrétaire national des élections, Christophe Borgel, a récupéré une circonscription qu’il avait lui même réservée à une femme. Christophe Borgel s’est auto-proclamé candidat avec la complicité coupable du 1er secrétaire fédéral Sébastien Vincini. Au PS de la Haute-Garonne, on a donc déjà des arrangements avec les statuts. Aujourd’hui, pour les municipales à Toulouse, on atteint des sommets avec l’autorisation du 1er secrétaire national, Olivier Faure. Avec ce nouvel épisode, Sébastien Vincini restera définitivement, dans la mémoire des socialistes, comme celui qui a « bidouillé » les statuts.

Sébastien Vincini restera comme celui qui a « bidouillé » les statuts

Le Blog Politique. En dénonçant le comportement du 1er Fédéral, vous soutenez en fait Romain Cujives ?

Bertrand Auban. Absolument pas. Je connais les candidats mais je ne prends aucun parti, pour aucun d’entre eux. Même si, pour la plupart, j’ai une réelle sympathie. D’ailleurs aujourd’hui je ne suis plus au PS depuis quelques mois et je n’appartiens plus à la moindre organisation ou mouvement politique. Je dis simplement que le parti socialiste est en très très grande difficulté et son image est sévèrement écornée. Dans ce contexte, ce qui passe pour les municipales à Toulouse est non seulement pathétique mais surtout désastreux. Je pense que le mail est fait et ça se payera très cher auprès des militants et des toulousains. Peut-être pas demain ou après-demain mais un jour c’est certain.

ça se payera très cher auprès des militants et des toulousains

Le Blog Politique. La Fédération ne veut pas simplement changer les règles d’investitures. Elle innove en invoquant un statut de « chef de file » et pas uniquement de « tête de liste », comme cela existe habituellement pour les élections locales. Que pensez-vous de cette idée ?

Bertrand Auban. Le « chef de file » sera élu pour la mairie de Toulouse par un collège électoral de la Métropole, sans réciprocité. Les militants toulousains ne vont pas désigner le candidat à la mairie de Colomiers ou de Saint-Jeau ou Ramonville. C’est un arrangement, une entorse et tout simplement un bidouillage. Le but n’est pas d’associé les militants à la désignation du ou de la candidate socialiste. Tout cela n’a aucune réalité statutaire C’est juste un moyen pour verrouiller le vote et assurer la désignation du candidat ou de la candidate (NDLR : Nadia Pellefigue) choisie dans les bureaux de la Fédération. Franchement, c’est nul, archi-nul. Mais, dans le fond, le but de cette manœuvre n’a-t-elle pas tout simplement pour but de préparer le prochain congrès et non de conquérir Toulouse.  C’est un manque total de respect pour les militants. Encore une fois, je ne cherche pas à défendre un candidat ou une candidature. Mais, sincèrement, comment peut-on tomber aussi bas ?

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)

06 Juin

Départ de Valérie Pécresse des Républicains : le référent de son mouvement en Haute-Garonne réagit

C’était il y a tout juste un an, le mouvement « Libre » de Valérie Pécresse tenait son premier séminaire de travail et Pierre Esplugas-Labatut y était désigné référent territorial pour la Haute-Garonne. L’échec de LR à la Présidentielle était encore dans toutes les têtes. Mais qui pouvait imaginer la crise qu’allait vivre le parti aujourd’hui ?

Pierre Esplugas-Labatut et Valérie Pécresse lors du premier séminaire de travail de « Libre » en juin dernier à Orléans (Photo DR)

Pierre Esplugas-Labatut ne s’en cache pas, il ne s’attendait pas au départ de Valérie Pécresse. Il n’est pas pour autant pris de cours quand on lui demande s’il va quitter Les Républicains à son tour : « La différence entre elle et moi, c’est qu’elle est sur une trajectoire nationale, moi je suis pleinement engagé sur les Municipales à venir et ne compte pas déstructurer d’avantage Les Républicains, notamment en Haute-Garonne ».

A Paris, c’étaient les conservateurs qui avaient pris le pouvoir »

« J’ai acquis la conviction que la refondation de la droite ne pourra se faire à l’intérieur et qu’elle doit se faire à l’extérieur du parti » a expliqué Valérie Pécresse ce mercredi soir au 20H de France 2. Mais alors que ce soit dans le parti actuel ou en en créant un autre que peut-il advenir d’un courant de droite modérée que veut incarner la présidente de la Région Île de France et auquel adhère Pierre Esplugas-Labatut ?

« Ce courant de droite modérée il était déjà incarné dans ma fédération locale. C’est un élément de plus pour que je ne parte pas. Mais à Paris, dans la structure nationale c’étaient des conservateurs qui avaient pris le pouvoir » analyse le porte-parole de LR 31.

Je sentais que ça allait craquer »

Un courant conservateur à qui il attribue l’échec des Européennes et une crise qu’il avait vu venir. « Oui, je sentais que ça allait craquer car les résultats aux élections sont têtus et ce résultat marque l’échec du courant conservateur». Espère-t-il pour autant un futur président tendance droite modérée ?

« Peu importe. Les prochains patrons ce seront ceux qui porteront la droite dans les futures élections locales, municipales, départementales, régionales » affirme sans détour celui qui est aussi adjoint au maire de Toulouse. « Il faut d’abord un réseau d’élus locaux pour incarner la droite sinon là le parti peut vraiment mourir ». Et le porte-parole de LR en Haute-Garonne de se dire prêt à parier que les résultats des Municipales ne seront pas ceux des Européennes.

Pierre Esplugas-Labatut ainsi que Brigitte Barèges, Aurélien Pradié et Arnaud Viala seront les invités de « Dimanche en Politique » cette semaine. « Quel avenir pour Les Républicains ? » c’est dimanche à 11h25 sur France3 Midi-Pyrénées

Patrick Noviello (@patnoviello)

L’ex numéro 3 du PS, Christophe Borgel, veut intégrer « l’aile gauche » de Macron et essuie un refus de…l’Elysée

L’ancien député (PS) de la Haute-Garonne, Christophe Borgel, était candidat pour intégrer un nouveau mouvement, incarnant l’aile gauche du Macronisme. L’ex numéro du PS a essuyé un refus de l’Elysée.

Christophe Borgel, Député de Haute-Garonne et numéro 3 du PS

Emmanuel Macron veut renforcer sa « jambe » gauche. Le « rééquilibrage » prend la forme d’un nouveau mouvement. L’ancien numéro 3 du PS, Christophe Borgel est prêt à participer à l’opération. Une opération menée par le ministre des Affaires Etrangères, Jean-Yves Le Drian, et des ex-députés socialistes dont Christophe Caresche.

Selon nos informations, Christophe Borgel a essuyé un refus de la part…d’Emmanuel Macron. Le chef de l’Etat a donné son « feu vert » pour la création d’une « aile gauche ». Mais c’est un « carton rouge » et mise hors jeu pour l’ex patron des élections au PS.

Christophe Borgel a quitté la vie politique. Mais, selon une source, l’ancien 3 du parti socialiste « grenouille intensément ». Christophe Borgel a été vu à France Urbaine, l’association des grandes villes de France. Il continue à fréquenter l’Assemblée Nationale.  Christophe Borgel participe à des petits déjeuners, parfois aux côté d’ex socialistes devenus députés En Marche. Il y a quelques mois, l’ancien député socialiste a également participé à une réunion organisée autour du ministre de l’Intérieur de l’époque, Gérard Collomb.

Mais, s’agissant d’un vrai retour, ça ne passera pas par un satellite d’En Marche.

Laurent Dubois (@laurentdub)

05 Juin

[Fact-Cheking] Municipales à Toulouse : le PS a-t-il violé ses statuts internes ?

Le parti socialiste de la Haute-Garonne modifie ses règles d’investitures pour les municipales à Toulouse. Le vote n’est plus réservé aux militants de la Ville Rose. Il est étendu aux sections de la Métropole. Cette nouvelle procédure est-elle conforme aux statuts du parti socialiste ? Réponse par le « règlement intérieur du PS ».

Sébastien Vincini, 1er fédéral du PS31

Ce mardi 4 juin, le conseil fédéral du PS 31 a validé un nouveau mode d’investiture pour les Municipales. L’enjeu est hautement stratégique. La « physionomie » du corps électoral conditionne le résultat du vote. Les sections toulousaines sont « travaillées » par le benjamin des candidats, Romain Cujives. Les militants de Colomiers sont les plus nombreux en dehors de leurs camarades de la ville Rose.  Et, surtout, la section est entre les mains de la mairie. Une mairie proche de Carole Delga et donc a priori favorable à la candidate de la présidente de Région, Nadia Pellefigue.

Or, le conseil fédéral a justement décidé que, pour la première fois, le vote ne sera pas uniquement toulousain. Les sections des communes de la Métropole (dont Colomiers) vont également participer à la consultation. Romain Cujives, dénonce une violation des statuts du parti.

Selon nos informations, lors du conseil fédéral, plusieurs personnalités socialistes ont minimisé l’importance des statuts. Selon plusieurs sources, la présidente du conseil régional, Carole Delga, n’aurait pas fait du respect des règles statutaires un enjeu essentiel. La maire de Colomiers, Karine Traval-Michelet, serait sur la même ligne : la politique et le contexte du moment priment sur les textes.

Néanmoins, les statuts existent. De plus, des militants n’excluent pas de saisir la justice ou les instances internes du PS pour les faire respecter.

Que disent-ils ? Pour le savoir, il faut se référer au titre 5. Un titre intitulé « Elections politiques et désignation des candidats ».

Aucune référence à la Métropole

L’article 5.1.3 est dédié à la désignation des candidats pour les Municipales ou la présidence de groupements de communes. Première remarque : l’expression « Métropole » n’existe pas. Les métropoles ont été crées par la loi du 16 décembre 2010. Les statuts du PS ont été modifiées en 2015, au Congrès de Poitiers. Les socialistes pouvaient faire référence à cette importante structure de coopération intercommunale. En parlant d’un vote « métropolitain », Sébastien Vincini ne peut pas s’appuyer sur la lettre du règlement intérieur. C’est évident.

Au mieux, le 1er Fédéral peut invoquer l’esprit des statuts du PS. La référence explicite à la présidence des groupements de commune peut être synonyme de Métropole puisque, juridiquement, une Métropole est un établissement de coopération intercommunale. Seul un juge ou la commission des conflits peuvent « valider » cette interprétation. Mais c’est « plaidable ». Même si le terrain est fragile puisque le règlement intérieur se contente, s’agissant du vote, d’une élection « métropolitaine ».

Aucune référence à un vote métropolitain

Le règlement intérieur du PS renvoie uniquement aux élections municipales :

L’ensemble des adhérents du parti dans une commune au sens de l’article 5.1.3 du règlement intérieur national procède à la désignation du premier des socialistes dans le cadre des élections municipales

Il n’existe aucune référence aux élections métropolitaines et pour cause. Il n’existe aucun scrutin de ce type en France. En 2020, les électeurs vont pouvoir voter pour les conseillers métropolitains. Mais, pour le moment, c’est une simple perspective. Le PS de la Haute-Garonne va donc anticiper une échéance électorale qui n’existera pas avant deux ans minimum.

C’est une vraie anticipation. Il n’est pas évident que d’autres fédérations emboîtent le pas. Mais cette audace pose un problème juridique. Les statuts du PS définissent le vote des militants exclusivement au travers des communes et des élections municipales.

Encore une fois, seule un juge ou la commission des conflits du PS pourraient lever le doute. Mais il existe une vraie question et une sérieuse difficulté.

Pour les militants, toutes ses subtilités juridico-statutaires risquent de se réduire à une impression. Une impression résumée par un cadre du parti : « un bidouillage et du bricolage ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

04 Juin

Municipales à Toulouse : menace judiciaire au PS

Les instances du PS veulent modifier la procédure d’investiture pour les municipales. Des militants estiment qu’il s’agit d’une violation des statuts et envisagent de porter l’affaire en justice.

Photo MaxPPP

Le PS 31 est en pleine crise. Les investitures aux Municipales à Toulouse suscitent de vives tensions. Au cœur du conflit se trouve une innovation : l’élargissement du vote militant aux sections de la Métropole. Jusqu’à présent, les socialistes de la ville Rose étaient les seuls à voter pour désigner la tête de liste toulousaine. Le dernier maire PS de Toulouse, Pierre Cohen, a notamment été investi sur cette base.

Selon nos informations, le 1er Fédéral de la Haute-Garonne veut que ça change. Sébastien Vincini souhaite étendre le vote pour les investitures aux sections de Tournefeuille ou encore de Colomiers. L’annonce de la nouvelle formule a été faite, ce lundi 3 juin, auprès de cadres du parti. Le bureau fédéral de ce 4 juin doit officialiser les choses.

Selon plusieurs sources, un des candidats en piste, Claude Raynal, trouve l’idée intéressante. Mais c’est loin d’être le cas de certains camarades de Sébastien Vincini. Une partie du PS considère que le vote métropolitain est contraire aux statuts. Selon eux, la manœuvre vise un seul but : verrouiller le vote et tordre le bras aux sections toulousaines. La principale victime de l’opération serait Romain Cujives car ses ses soutiens toulousains serait « court-circuités » par les votants de Tournefeuille et surtout Colomiers.

Pour contrecarrer ce plan, un opposant est prêt à saisir la justice. Le respect des statuts relève de la compétence des tribunaux.

Visiblement, des socialistes de la Haute-Garonne connaissent ce principe. Ils sont prêts à l’appliquer. La fédération du PS 31 a déjà connu des convulsions internes violentes, notamment lors des législatives de 2012. Mais ce serait la première fois qu’un juge judiciaire se retrouve en position d’arbitre.

Un des requérants (éventuel) assume : « on ne peut pas laisser passer des pratiques aussi archaïques (ndlr : modifier les règles d’investitures) surtout dans le contexte du moment. On a perdu des militants ceux qui restent sont dévoués et donnent beaucoup. On doit les respecter et surtout ils ne se laisseront pas faire ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

Marché public-Délit de favoritisme : sévères réquisitions contre l’ex maire (PRG) de Verdun-sur-Garonne

L’ex maire de Verdun-sur-Garonne a été jugé dans une affaire de marchés publics. Le parquet a requis 4 mois de prison avec sursis. Des réquisitions sévères. Elle porte sur un seul mois au cours duquel Denis Roger est poursuivi pour délit de favoritisme au profit d’une entreprise locale.

Hôtel de ville de Verdun-sur-Garonne. Photo : Didier Descouens

En avril 2017, le SRPJ de Toulouse a ouvert une enquête pour délit de favoritisme. Les investigations ont débouché sur une mise en examen de l’ex maire de Verdun-sur-Garonne. Denis Roger a été jugé, la semaine dernière, par le tribunal correctionnel. Les réquisitions sont sévères : 4 mois de prison avec sursis.

L’existence d’un sursis peut sembler « léger ». Mais il faut replacer les réquisitions dans leur contexte juridique. La mise en examen et le jugement de Denis Roger font suite à une intervention de la Chambre régionale des comptes. Dans un rapport, rendu en 2017, les magistrats financiers ont révélés plusieurs délits de favoritisme et un véritable système qui a duré plusieurs années. Une seule entreprise, proche du maire de l’époque, a bénéficié (en violation des règles des marchés publics) de sommes importantes : entre 500 et 700 000 euros.

Mais, en raison des règles de prescription, le tribunal correctionnel s’est penché sur…un seul mois. Le juge pénal a examiné la période « Février-Mars 2014 ».

Rapportées à cette  petite « fenêtre de tir », les réquisitions du Parquet sont lourdes. Une sévérité toutefois relative. Dans des affaires similaires, une peine inéligibilité est parfois requise. Le ministère public reconnaît que les « accusations » portées par les juges financiers sont fondées. Selon le ministère public, l’ex maire de Verdun-sur-Garonne a bien « favorisé » une entreprise et donc (même si ce n’est pas la qualification juridique exacte) « détourner » de l’argent public au profit de proches.

Au delà d’une violation du code des Marchés Publics, ce délit de favoritisme est, par définition, lié à l’exercice d’un mandat public. Le Parquet aurait pu en tirer les conséquences. L’affaire est mis en délibéré et un jugement est attendu fin août. Ce sera l’heure de vérité et on saura si les réquisitions sont suivies par le tribunal correctionnel.

En toute hypothèse, il manque un ‘accusé » sur le banc : la préfecture du Tarn-et-Garonne. Elle était censée assurer le contrôle de la légalité. Il a fallu attendre l’action de la chambre régionale des Comptes pour qu’une enquête soit ouverte. Impossible d’affirmer que la (forte) proximité entre Denis Roger et l’ex ministre, Jean-Michel Baylet, ait pu peser dans la balance. Mais la question se pose.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

03 Juin

Démission de Laurent Wauquiez : « no comment » pour le maire (LR) de Toulouse

Le maire Les Républicains de Toulouse se concentre sur sa ville. Aucun commentaire sur la démission de Laurent Wauquiez.

Jean-Luc Moudenc (Photo : Vincent Isore / MaxPPP)

Pour les élections européennes, le maire de Toulouse est sorti des murs de la ville Rose et de la politique locale. Jean-Luc Moudenc avait affiché son soutien à la liste Les Républicains.

Un soutien sans tambour ni trompette mais suffisamment clair et perceptible pour agacer les représentants locaux d’En Marche.

Au lendemain de la démission de Laurent Wauquiez, c’est retour au « pré carré » toulousain. Après la déroute des Républicains aux Europénnes et le départ (forcé) du président de son parti, Jean-Luc Moudenc se recroqueville sur le Capitole.
« J’ai décidé de ne pas commenter la démission de Laurent Wauquiez et les suites, tout simplement parce que je consacre toute mon énergie à Toulouse. En effet, je considère que les Toulousains ne m’ont pas élu pour m’occuper d’histoires de partis politiques » déclare Jean-Luc Moudenc.

L’intrusion du maire de Toulouse sur la scène européenne et nationale n’a pas vraiment été heureuse. Jean-Luc Moudenc corrige le cap :  Toulouse rien que Toulouse. Ou plutôt les Municipales uniquement les Municipales.

Ce qui n’empêche pas le maire de Toulouse de discuter avec La République En Marche et de ménager la fédération LR en Haute-Garonne.

Une fédération qui a perdu beaucoup d’élus et de militants. Ceux qui restent sont, d’ailleurs, souvent âgés.

Mais ils ont un mérite : ils peuvent tracter et faire les marchés.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

02 Juin

Municipales à Toulouse : confusion et menace d’explosion au PS

Changement d’alliance à la tête du parti et soupçon de « bidouillage » des statuts. Les municipales à Toulouse mettent le feu au PS.

Siège du PS de la Haute-Garonne à Toulouse; Photo : MaxPPP

Le patron du PS 31 voulait profiter du week-end de l’ascension pour souffler et prendre du recul. C’est raté. En pleine pause, un mail a du rappeler à l’ordre les « camarades » de Sébastien VIncini. « De nombreuses rumeurs -souvent contradictoires – circulent, mettant en cause directement notre premier secrétaire fédéral » écrivent des secrétaires fédéraux dans un courrier adressé aux militants.

« L’appel au calme » ne vise nominativement personne. Mais le « ciblage » est transparent. L’entourage de Romain Cujives est dans la ligne de mire.

 L’art et la manière d’habiller un revirement

Un article de presse a mis le feu aux poudres. Depuis sa publication, les soutiens du jeune candidat s’expriment  (parfois durement) sur les réseaux sociaux. En cause : l’évocation (médiatique) d’un revirement de Sébastien Vincini et du président du département, Georges Méric. Après la mise en orbite du sénateur Raynal, les instances du parti mettraient en selle une candidature qu’ils ont (pourtant) combattue. Celle de Nadia Pellefigue.

La vice-présidente du conseil régional s’est lancée dans la course en affirmant qu’elle se positionne « hors » PS. Mais, selon le quotidien régional, elle ferait un virage à 180° et rentrerait au bercail. Créditée de 5 à 6 points dans les sondages, l’élue régionale (qui ne voulait être investie par les socialistes tout en se revendiquant socialiste) a une bonne raison de rentrer dans les rangs. Sous la barre des 5 points, les frais de campagne ne sont pas remboursés.

Toulouse ne vaut pas forcément une « ardoise ». Et, de toute manière, difficile de convaincre des financeurs avec de mauvais sondages.

Un « revirement-reniement » de Nadia Pelleffigue n’est pas encore officiel. Mais, selon nos informations, il est (déjà) en cours. Ce lundi 27 mai, en marge d’une réunion à la fédération du PS 31, Nadia Pellefigue a rencontré, pendant une heure, ses deux concurrents en interne, Romain Cujives et Claude Raynal.

Cette réunion, au 1er étage des locaux de la rue Lancefoc, portait sur la répartition des « restes » en cas de victoire de l’un(e) des compétiteurs. Mais, avant de songer aux dividendes, le PS doit faire preuve d’imagination et habiller la nouvelle affiche avec Nadia Pellefigue. Selon plusieurs sources, la baguette magique passerait par une innovation sortie du chapeau de Sébastien Vincini : l’étiquette de « chef de file ».

Nadia Pellefigue ne serait pas « tête de liste PS », ce qu’elle a toujours refusé. La candidate deviendrait « chef de file » socialiste avec à ses côtés le socialiste Claude Raynal. Cela suppose que le sénateur mange son chapeau et accepte un tandem. Mais, selon plusieurs sources, Claude Raynal est désabusé et surtout préoccupé par les prochaines…sénatoriales.

Au moment des régionales, afin de ménager la susceptibilité du président (sortant) de l’ex-Languedoc, le PS a inventé un (improbable) poste de président délégué. Pour les municipales à Toulouse, on pourrait donc assister à une nouvelle poussée d’imagination débridée.

Une imagination qui ne concerne pas uniquement les éléments de langage. Au delà d’un coup de com, le PS 31 doit assurer le succès de sa nouvelle affiche électorale. Selon plusieurs sources, ce sont les statuts du parti qui pourraient en faire les frais

Des statuts bafoués ?

Un vote des militants. C’est la règle de base, prévue par les statuts du PS. Dans les plus grandes villes, les instances nationales peuvent revenir sur le choix des militants. Mais, en amont, les sections s’expriment. C’est incontournable.

Sebastien Vincini est formel. La procédure va être respectée. Ce mardi 4 juin, le 1er Fédéral doit d’ailleurs présenter les modalités pratiques et le calendrier. Mais une vraie crise se noue autour de l’assise du vote militant : les sections toulousaines ou l’ensemble des sections de la métropole.

Cette seconde formule est une garantie pour le ticket « Pellefigue-Raynal ». « Avec la section de Colomiers, c’est plié. Cujives est mort » précise un socialiste. Romain Cujives peut difficilement ignorer cette évidence. Il compte sur sa « maitrise » des quelques 500 militants de la 4ème ville de France. Selon nos informations, 11 secrétaires de section défendent également un vote toulousain.

Une extension aux communes de la Métropole est perçue, par certains socialistes, comme un véritable casus belli.

« Un vote métropolitain n’est absolument pas prévu dans les statuts, s’ils font cela il y a un risque d’explosion du PS » délare un socialiste. Un autre précise : « sous Mitterrand ou Jospin, jamais les statuts n’ont été foulés au pied. Un vote au niveau de la métropole, ça veut dire que l’on ne respecte plus rien. Faut voir mais si c’est confirmé, ce sera un mauvais coup pour le parti, tout simplement. Nous avons perdu beaucoup de militants, c’est le meilleur moyen pour écoeurer les derniers ».

Ce n’est pas la première crise que traversent les socialistes de la ville Rose. Le « parachutage » de l’ancien numéro 3 du parti, Christophe Borgel, a suscité de violentes réactions.

Mais, à l’époque, les militants n’avaient pas fondu comme neige au soleil et le PS était un parti de gouvernement. En mai 2019, le navire socialiste est beaucoup moins taillé pour les « grains » internes.

Laurent Dubois (@laurentdub)