04 Déc

« Les communistes préfèrent le Medef à la France Insoumise » selon un représentant de Jean-Luc Mélenchon au Conseil Régional

Les représentants de Jean-Luc Mélenchon au conseil régional et les élus communistes se sont violemment opposés au sujet d’un poste dans une commission.

Photo : MaxPPP/Morin

Photo : MaxPPP/Morin

La dernière pique de Jean-Luc Mélenchon envers les communistes remonte à ce lundi 4 décembre. Le torchon brûle depuis des semaines. Mais le résultat des élections en Corse a permis au leader de la France Insoumise de décocher une nouvelle flèche dans un Tweet.

Les tacles et les attaques ne sont pas réservés au leader de la France Insoumise. Les représentants de Jean-Luc Mélenchon en Occitanie croisent également le fer avec leurs « camarades » communistes. Un violent incident s’est produit lors de la dernière assemblée plénière du conseil régional, ce 3 novembre 2017. Selon un témoin, l’altercation a manqué dégénérer en confrontation…physique. L’objet du litige est un poste dans la commission « Industries, Grands Groupes, Services et entreprises ». Un « mercato » devait être organisé suite à des demandes de changement de commission ou à l’élection de conseillers régionaux à l’Assemblée Nationale.

Les « Insoumis » visaient un poste occupé par une communiste et qui était inclus dans le jeu de chaises musicales. Leur candidat était une personnalité nationale de la France Insoumise, l’économiste du parti, Liêm Hoang Ngoc. Mais, finalement, c’est une socialiste et ancienne présidente du Medef dans l’Hérault, Marie Thérèse Mercier qui a récupéré le siège laissé vacant par le PC.

Pour un des « Insoumis », Guilhem Serieys, c’est clair :

C’est absurde et cela prouve que ce choix n’a été guidé par aucun principe politique. Quelle cohérence pour le PCF à préférer une ancienne présidente du Medef à un Insoumis. C’est de la tambouille.

A noter que les « Insoumis » ont été élus sous la même bannière que le PC. Aux précédentes régionales, Gérard Onesta, a fédéré une offre politique allant d’Europe Ecologie en passant par le Parti Communiste et le Parti de Gauche. Baptisée « Le Nouveau Monde », cette alliance n’a plus grand chose en commun. Les « Insoumis » ont voté contre le budget présenté par la présidente de Région, Carole Delga, alors que le PC et les Écologistes restent fidèles à l’exécutif régional. Il y a quelques semaines ces divergences profondes ont manqué se traduire par une « exclusion » des « Insoumis ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

La petite « esbrouffe » d’En Marche autour de l’élection de « son » 1er maire dans le Tarn

Les instances nationales d’En Marche saluent l’élection de leur 1er maire dans le Tarn. Un « petit » détail est passé sous silence : l’heureux élu ne portait pas l’étiquette En Marche.

Photo : MaxPPP/Tanguy

Photo : MaxPPP/Tanguy

Le parti d’Emmanuel Macron rêve d’un ancrage local et un Tarnais l’a fait. A l’occasion d’une élection municipale anticipée, un représentant d’En Marche a décroché une mairie. Depuis son élection, Raphaël Bernardin a droit à des lauriers de la part de l’état major national d’En Marche. Dans un communiqué de presse, La République En Marche salue une première. A peine le dépouillement terminé, Richard Ferrand, président du groupe LREM à l’Assemblée Nationale, a félicité l’heureux élu.

Le nouveau patron de la République En Marche, Christophe Castaner, a également salué la victoire du Tarnais.

Cette avalanche de lauriers laisse à penser que le Tarn et la commune de Saint-Sulpice offrent un premier succès local à En Marche. En réalité, le tableau est « arrangé ».  La vérité est beaucoup plus nuancée. Raphaël Bernardin ne portait pas l’étiquette En Marche. Lors d’un entretien accordé au Blog Politique, Raphaël Bernardin avait précisé s’être mis en congés de ses responsabilités locales au sein d’En Marche. Mais, surtout, le candidat a précisé ne pas avoir déposé de liste En Marche en préfecture. C’est, d’ailleurs, ce que rappelle, après le résultat du scrutin, le député LREM du Tarn, Jean Terlier.

terlier

La liste « En Marche » est, en réalité une liste « Un Avenir Ensemble pour Saint-Sulpice ». Comme l’a précisé Raphaël Bernardin à France 3 Occitanie, la liste est avant tout une liste locale et elle contient 2 Marcheurs sur… 25 candidats.

La 1ère victoire locale d’En Marche est, en réalité, le succès d’une liste locale, composée de personnalités issues de la société civile et du parti socialiste. Elle est « repeinte » aux couleurs d’En Marche après la victoire électorale. Il n’est pas évident que la même opération de communication se soit produite en cas d’échec. Se revendiquer En Marche ! quand ça marche, c’est une vieille recette de « l’Ancien Monde ». Les partis politiques ont l’habitude de voler au secours d’une réussite électorale.

Laurent Dubois (@laurentdub)

01 Déc

Retour de la « réserve parlementaire » : un sénateur de la Haute-Garonne, Pierre Médevielle, à l’origine de l’initiative

Le Sénat a rétabli la fameuse « réserve parlementaire » supprimée l’été dernier par l’Assemblée. Le sénateur de la Haute-Garonne, Pierre Médevielle, est un des initiateurs de la mesure.

Pierre Médevielle, sénateur de la Haute-Garonne

Pierre Médevielle, sénateur de la Haute-Garonne

L’amendement porte le nom d’un sénateur centriste de l’Eure, Hervé Maurey. Mais un autre centriste, de la Haute-Garonne, est à l’origine de l’initiative. Le sénateur Pierre Médievelle a élaboré et cosigné l’amendement rétablissant une réserve parlementaire. C’est une version light et revisitée de la célèbre « réserve » utilisée, pendant des années, par les députés et les sénateurs. La nouvelle mouture a un champs d’application limité. Seules les communes de moins de 2000 habitants sont ciblées. L’enveloppe est de 86 millions.

Avant la loi pour la  confiance dans la vie publique, la réserve parlementaire permettait d’attribuer 135 millions d’euros à des collectivités mais aussi à des associations. Cette attribution de fonds était associée à du clientélisme. La suppression de la réserve était emblématique du souhait d’Emmanuel Macron d’apurer certaines pratiques. Mais cette réforme s’est heurtée à la résistance du Sénat. Une partie des députés et les sénateurs se sont opposés au projet de loi du gouvernement.

Le rétablissement, ce mercredi 29 novembre, d’une « réserve parlementaire » est une sorte de match retour. Les sénateurs sont vraiment attachés à la « réserve ». Contacté par France 3 Occitanie, Pierre Médevielle exprime une opinion largement répandue au Sénat :  » les communes ont vraiment besoin de dotations. C’est un complément indispensable et je m’en rends compte

Un retour en arrière est impossible.

Le Sénat ne peut pas dicter sa loi à l’Assemblée. Le Palais Bourbon a le dernier mot face aux sénateurs et la suppression est votée. De plus, sans parler du carcan institutionnel, il existe un verrou politique. Emmanuel Macron ne peut pas revenir sur la fin de la réserve parlementaire. Mais le vote de la loi de Finances et, plus particulièrement, des dotations de soutien à l’investissement local permet une forme de compromis. Pas de retour de la réserve mais des dotations « fléchées » pour les communes.

C’est ce que défend le sénateur du Tarn-et-Garonne, François Bonhomme,  » c’est important de flécher des crédits en direction des territoires ruraux ». C’est la philosophie de la « nouvelle » réserve parlementaire. Comme le précise Pierre Médevielle, « le montage est en cours. Cela peut passer par un financement complémentaire de la Dotation d’Equipement des Territoires Ruraux« .

Sur la procédure, Pierre Médevielle est également ouvert : « la distribution des fonds peut être faite sous l’autorité du préfet après avis des sénateurs. Ce n’est pas gênant. La seule chose qui compte, c’est le résultat et que les communes puissent recevoir un financement ».

A noter que plusieurs sénateurs d’Occitanie ont cosigné l’amendement « réserve parlementaire »  : Brigitte Micouleau (Haute-Garonne), Jean-Pierre Grand (Hérault), Jean-Claude Luche (Aveyron)

Laurent Dubois (@laurentdub)