Les législatives 2017, c’est loin. Et pourtant c’est maintenant. Le mois de mars 2016 est complètement absorbé par la réforme du Travail. Les tractations entre Matignon et les syndicats, les manifestations du 9 mars accaparent les projecteurs. A juste titre. Nous vivons un épisode décisif qui va déterminer la fin du quinquennat de François Hollande et qui va conditionner lourdement la présidentielle de 2017.
Manuel Valls, premier ministre, Emmanuel Macron, ministre de l’Economie, Myriam El Khomri, ministre du Travail.
Mais, en toile de fond, des préparatifs et des positionnement tactiques renvoient à un « calendrier caché ». Celui des prochaines législatives.
Ce dessous des cartes est surtout vrai au PS. Des députés socialistes se « gauchissent » et s’opposent au gouvernement de Manuel Valls pour épouser la couleur dominante d’une fédération départementale. Une fédération (c’est le cas dans le Nord mais aussi dans l’Aude ou en Haute-Garonne) dont le coeur et les cartes penchent à gauche. C’est le bon vieux principe « s’opposer pour exister et sauver son mandat ».
Quel pourrait-être le casting des législatives de 2017 ? Exemple dans le plus grand département de la nouvelle Grande Région : la Haute-Garonne. Le listing n’a rien d’exhaustif et surtout de définitif. Le parti socialiste ne délivrera pas ses investitures avant décembre 2016. Mais la liste des « candidats » est composée à partir des noms qui circulent au sein des instances du PS et des Républicains. Elle est également basée sur la déclaration des sortants ou des candidats à l’investiture.
Circonscriptions de Haute-Garonne
1ere circonscription : un duel Lemorton-Chollet.
La députée PS sortante (Catherine Lemorton) doit se représenter et brigue un 3ème mandat. « Les Républicains » partent sur la candidature de François Chollet. Cette investiture est programmée par Jean-Luc Moudenc. Son 5eme vice-président à Toulouse-Métropole et adjoint au Capitole pouvait se présenter aux régionales de 2015. Mais, suite à un répartition des rôles avec un autre adjoint du maire de Toulouse (Sacha Briand), c’est François Chollet qui doit porter les couleurs de la droite aux prochaines législatives.
2eme circonscription : une proche de Laurence Arribagé.
Une ancienne camarade de faculté de Laurence Arribagé (députée de la 3eme circonscription) pourrait porter les couleurs des Républicains. Il s’agit de Christine Gennaro-Saint. La conseillère municipale d’opposition de l’Union pourrait se retrouver en face de Gérard Bapt. Ancien maire PS de Saint-Jean, député depuis 1978, Gérard Bapt ne s’est pas formellement prononcé sur une nouvelle candidature. Mais, selon nos informations, le parlementaire socialiste est bien parti pour repartir.
3eme circonscription : continuité sans rupture.
L’ancienne circonscription de Jean-Luc Moudenc a été taillée sur mesure par la droite pour la droite. Redessinée en 2010 par un orfèvre des cartes électorales, le ministre Alain Marleix, la 3eme ne doit pas changer d’affiche électorale à droite. C’est la sortante qui doit être candidate à sa succession. Elue à l’occasion d’une élection partielle en 2014 (suite à la démission de Jean-Luc Moudenc), Laurence Arribagé ne retrouvera pas forcément son adversaire de l’époque, Laurent Méric. Selon nos informations, le PS n’a pas encore de nom en tête.
4eme circonscription : Martine Martinel face à Bertrand Serp.
Une certitude au PS et pas beaucoup d’inconnu du côté de LR. La députée PS sortante (Martine Martinel) doit briguer un troisième mandat. Plusieurs adversaires sont possibles : Bertrand Serp (conseiller municipal à la mairie de Toulouse), Christophe Alvès (adjoint de Jean-Luc Moudenc au Capitole), Pierre Esplugas (adjoint de Jean-Luc Moudenc au Capitole), Franck Biasotto (adjoint au maire de Jean-Luc moudenc au Capitole) et Jean-Marie Belin (président du comité de soutien de François Fillon). Selon nos informations, le favori de Jean-Luc Moudenc est Bertrand Serp.
5eme circonscription.
Le maire de Castelginest, Grégoire Carneiro, n’affrontera pas la députée sortante, Françoise Imbert. La socialiste est décidée à ne pas « rempiler ». En revanche, le candidat LR va rencontrer sur la route de l’investiture un UDI, Jean-Marc Dumoulin. A gauche, pour remplacer Françoise Imbert, on évoque un possible parachutage de la PRG Sylvia Pinel. Ce transfuge de l’ex-ministre tarn-et-garonnaise a de quoi surprendre. Mais, selon une source interne au PRG, l‘hypothèse d’un glissement du « 82 vers le 31 » n’est pas nouvelle. Elle aurait été évoquée par Jean-Michel Baylet au moment des sénatoriales.
6eme circonscription : Monique Iborra et un(e) Pibracais(e).
La députée socialiste sortante, Monique Iborra, est candidate à un 3eme mandat. En face, deux personnalité issues de la même commune et du même conseil municipal : Bruno Costes et Anne Boriello. La maire et son adjoint sont en concurrence. A gauche, la candidature à l’investiture de Monique Iborra va faire grincer des dents. Notamment de la nouvelle présidente de Région, Carole Delga. Les relations entre les deux élues sont plus que tendues. Pour barrer la route à Monique Iborra, Carole Delga pourrait « sponsoriser » la candidature de son ancienne directrice de campagne (et maire de Colomiers), Karine Traval-Michelet. A droite, la rivalité entre Bruno Costes et Anne Boriello ne manquent pas non plus de piment.
8eme circonscription : la future ex-circonscription de Carole Delga.
C’est écrit dans un texte de loi. Pour des raisons d’interdiction de cumul des mandats, le PS va devoir trouver un(e) remplaçant(e) à Carole Delga. A droite, c’est une cadre des Républicains qui doit se retrouver sur la ligne de départ, Nicole Doro.
9eme circonscription : Christophe Borgel de nouveau candidat.
Le député sortant est le numéro 3 du PS et le patron des « élections » à Solférino. Aucun suspens. Christophe Borgel est candidat à un deuxième mandat. En face, à droite, pas de nom qui circule. Une double certitude : la circonscription est réservée pour une femme et la candidate de la droite en 2012, Elisabeth Pouchelon ne sera pas en piste.
10eme circonscription : Kader Arif et Dominique Faure.
L’ancien ministre de François Hollande est, selon nos informations, prêt à reprendre le chemin des législatives. Kader Arif sera candidat aux investitures. Comme le dit un de ses proches, « c’est sur, il repartira ». A droite, la circonscription est réservée à l’UDI. C’est Dominique Faure (maire de Saint Orens de Gameville et vice-présidente à Toulouse Métropole) qui doit être sur les affiches électorales.
Laurent Dubois (@laurentdub)