L’UDI réaffirme son intention de constituer un groupe dans le nouveau Conseil Régional. Cet objectif se heurte aux pressions du maire LR de Toulouse, Jean-Luc Moudenc. Il est surtout conditionné par le règlement intérieur de la nouvelle Assemblée. D’après nos informations, le seuil est fixé à 4 élus. Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon devrait rejoindre les autres régions françaises et se doter d’un groupe UDI.
« Si le Règlement Intérieur le permet, nous allons constituer un groupe UDI. C’est conforme à un vote du bureau exécutif de l’UDI mais également à un vote du bureau exécutif des Républicains ». Mercredi 6 janvier, en début d’après-midi, Joseph Francis est dans l’expectative. Quelques heures après sa déclaration téléphonique, ce proche de Jean-Christophe Lagarde va obtenir la réponse à ses interrogations sur le nouveau Règlement Intérieur de la nouvelle Assemblée Régionale.
Dans l’après midi du 6 janvier, Carole Delga, Gérard Onesta et le directeur de cabinet de la présidente de Région, Laurent Blondiau ont planché sur le règlement qui a été envoyé dans la soirée aux élus régionaux. Le nouvel article 52-R précise : « le nombre minimal d’élus pour constituer un groupe est de 4 ».
Ce nouveau seuil (il était de 6 élus dans l’ancien règlement intérieur de Midi-Pyrénées) rend optimiste les membres de l’UDI. Pourtant c’est loin d’être évident. Le président du parti, Jean-Christophe Lagarde, a multiplié les SMS et les coups de fils. Mais la tâche est ardue. Le maire LR de Toulouse, en dépit des accords électoraux signés avec l’UDI, est un farouche défenseur d’un groupe uni et unique de l’opposition. Jean-Luc Moudenc « retient » notamment un de ses adjoints (UDI) au Capitole, Jean-Jacques Bolzan.
Il ne faut rien exagérer. Jean-Luc Moudenc n’est pas le seul verrou. Mais il pèse beaucoup. Malgré une discrétion affichée, le maire de Toulouse continue à tirer les ficelles. Jean-Luc Moudenc est à l’origine de la procédure d’investiture de Dominique Reynié. Il a soufflé (pour ne pas dire dicté) la composition de la liste haute-garonnaise. Une fois les urnes rangées et l’élection passée, il veille au grain et bloque la constitution d’un groupe UDI au Conseil Régional.
Pour un fin connaisseur de la droite toulousaine, cet interventionnisme ne traduit pas forcément un soutien forcené envers Dominique Reynié. C’est plutôt une défense de l’unité de l’opposition et la volonté de contrôler ce qui passe dans l’espace politique « moudicien ». Peut-être aussi un réflexe aussi vieux que la politique. Faire barrage à l’émergence de personnalités qui pourraient se servir de la scène régionale comme d’un tremplin.
Dans ce contexte hostile, la constitution d’un groupe UDI reste aléatoire.
L’élection de la Commission Permanente, lundi 4 janvier, du nouveau Conseil Régional a suscité des aigreurs. Mais les fils aux pattes sont solides. D’après nos informations, ce groupe encore virtuel pourrait d’ailleurs aller au-delà de l’UDI. Des Modem et même du côté de LR des élus sont prêts à franchir le rubicon. Selon une source, le compte est bon. Néanmoins, la prudence s’impose.
Jean-Jacques Bolzan est toujours entre l’enclume Lagarde et le marteau Moudenc. Il n’est pas du tout évident qu’il saute le pas. Le verdict tombera le 18 janvier lors de la prochaine Plénière et de la création des groupes.
Laurent Dubois (@laurentdub)