30 Jan

Victoire de Benoît Hamon, Jean-Claude Perez, député de l’Aude : « la moitié va aller chez Macron et l’autre moitié va torpiller Hamon »

Les résultats du second tour de la primaire sont nets. Benoît Hamon est élu avec un score important au niveau national. En Occitanie, seuls l’Aude et les Pyrénées-Orientales offrent une (courte) majorité au grand perdant du scrutin, Manuel Valls. Malgré une victoire éclatante, Benoît Hamon est confronté à une redoutable défi. Celui du Rassemblement. Pour le député de l’Aude, Jean-Claude Perez, c’est mal parti.

Jean-Claude Perez, député de l'Aude. Photo MaxPPP

Jean-Claude Perez, député de l’Aude. Photo MaxPPP

Pour le député ex-PS, Jean-Claude Perez, la victoire de Benoît Hamon est inquiétante. Le parlementaire audois se demande si les départements ruraux ne vont pas être oubliés. Mais, surtout, Jean-Claude Perez pronostique une « implosion-dislocation du PS :

La moitie du PS va aller chez Macron et l’autre va passer son temps à torpiller Hamon

Jean-Claude a claqué de manière brutale et surprenante la porte du parti socialiste. Ce n’est plus une voix qui vient de l’intérieur du PS. Mais celui qui reste toujours un parlementaire de gauche exprime tout haut une crainte qui circule dans les rangs socialistes.

Laurent Dubois (@laurentdub)

29 Jan

Benoît Hamon vainqueur de la primaire : les résultats en Occitanie

Benoît Hamon a largement remporté la primaire de la gauche face à Manuel Valls. En Occitanie, le vote a été similaire à celui de l’ensemble de la France.

Benoît Hamon dimanche soir (Photo : AFP)

Benoît Hamon dimanche soir (Photo : AFP)

Benoît Hamon l’emporte partout dans ce deuxième tour de la primaire de la gauche. Le candidat qui veut « faire battre le coeur de la France » a largement distancé l’ancien premier ministre Manuel Valls.

Hamon est en tête dans 11 des 13 départements, avec des scores records en Haute-Garonne et dans l’Hérault. Valls ne fait de la résistance que dans l’Aude et les Pyrénées-Orientales.

Près de 59 % en Haute-Garonne

Dans le département de la Haute-Garonne, où il était déjà arrivé en tête au premier tour, Benoît Hamon l’emporte encore largement :

  • Benoit Hamon : 58,75 % (sur 90 % des bureaux dépouillés)
  • Manuel Valls : 41,25 %

Deux tiers des voix pour Hamon sur Toulouse

A Toulouse, où l’ancien maire PS Pierre Cohen était parmi les premiers soutiens de Benoît Hamon, le vainqueur a remporté près de deux tiers des voix :

  • Benoit Hamon : 64,96 %
  • Manuel Valls : 35,04 %

Il y a eu près de 20.000 votants à Toulouse.

L’Hérault largement pour Hamon

Dans l’Hérault, le vainqueur de la primaire a là aussi une forte avance.

  • Benoit Hamon : 57 %
  • Manuel Valls : 43 %

10 points d’avance dans le Lot

Dans le Lot, Benoît Hamon compte 10 points d’avance sur Manuel Valls, alors que l’ancien premier ministre était en tête du premier tour :

  • Benoit Hamon : 55,66 %
  • Manuel Valls : 44,34 %

Hamon dans le Tarn-et-Garonne malgré le soutien de Pinel à Valls

Dans le très symbolique département du Tarn-et-Garonne, Benoît Hamon a été placé en tête par les électeurs malgré le soutien que la candidate PRG à la primaire, Sylvia Pinel, députée de ce département, a apporté entre les deux tours à Manuel Valls :

  • Benoit Hamon : 53 %
  • Manuel Valls : 47 %

Hamon en tête en Ariège

Malgré le score du premier tour en faveur de Manuel Valls, l’Ariège a place Benoît Hamon en tête au second tour :

  • Benoit Hamon : 52 %
  • Manuel Valls : 48 %

Hamon largement dans le Gers

Dans le département du Gers, où le député et président du Conseil départemental Philippe Martin lui avait apporté son soutien, Benoît Hamon est largement en tête au second tour :

  • Benoit Hamon : 58,5 %
  • Manuel Valls : 41,5 %

Large victoire d’Hamon dans l’Aveyron

Dans l’Aveyron, où Benoît Hamon avait une légère avance sur Manuel Valls au premier tour, il l’emporte au second avec près de 10 points d’écarts :

  • Benoit Hamon : 54,7 %
  • Manuel Valls : 45,3 %

Le Gard très Hamon

  • Benoit Hamon : 57,7 %
  • Manuel Valls : 42,3 %

La Lozère pour Hamon

Dans ce département, les deux candidats étaient au coude à coude au soir du premier tour.

  • Benoit Hamon : 55,4 %
  • Manuel Valls : 44,6 %

Hamon de peu dans les Hautes-Pyrénées

  • Benoit Hamon : 51,3 %
  • Manuel Valls : 48,7 %

Large victoire d’Hamon dans le Tarn

  • Benoit Hamon : 54,07 %
  • Manuel Valls : 45,03 %

Valls d’une courte tête dans les Pyrénées-Orientales

C’est dans ce département que Manuel Valls l’emporte pour ce premier tour. Il faut dire qu’il avait été placé largement en tête dans les PO au premier tour.

  • Benoit Hamon : 49,7 %
  • Manuel Valls : 50,3 %

Très serré dans l’Aude qui reste pro-Valls

Dans le département de l’Aude, Manuel Valls ne l’emporte que de… 3 points :

  • Benoit Hamon : 48,5 %
  • Manuel Valls : 51,5 %

 

28 Jan

Primaire de la gauche, un ancien député PS appelle à porter plainte contre les journalistes

La menace n’est pas nouvelle. Lors de la réunion (hebdomadaire) du groupe PS à l’Assemblée, ce mardi 24 janvier, l’organisateur de la primaire a prévenu. Christophe Borgel, est prêt à attaquer en justice toute personne mettant en cause la sincérité du vote. Y compris la presse. Le député de la Haute-Garonne n’est pas le seul à brandir le glaive judiciaire.

 Lors du 1er tour, plusieurs journalistes ont « testé » le scrutin et ils ont réussi à voter deux fois. Pour un ancien député de la Haute-Garonne, le test réalisé par les journalistes est frauduleux. Une solution s’impose : un dépôt de plainte.

Photo MaxPPP

Photo MaxPPP

Les deux tours se suivent et ne doivent pas se ressembler. L’organisateur de la primaire, Christophe Borgel promet un accès transparent aux résultats du 2nd tour de la primaire. Il a fallu attendre trois jours pour connaître la participation au 1er tour. Mais ce dimanche 30 janvier, le « cafouillage » reconnu par les organisateurs ne va pas se reproduire. Des précautions sont prises et l’organisation est renforcée.

Dimanche 22 janvier, lors du 1er tour, le « grand bazar » a commencé avec test effectué par des journalistes. Plusieurs journalistes ont réussi à voter deux fois. L’oeil du cyclone s’est formé une fois les bureaux de voter fermés. Chiffres (introuvables) de la participation. Publication puis rectification de faux résultats. Mais le premier « nuage noir » remonte au « crash-test » des journalistes du Monde et de BuzzFeed.

Un parlementaire à la retraite (mais en pas en retrait des réseaux sociaux) propose une solution pour éviter ce genre de « couac ».

Sur sa FaceBook, le socialiste haut-garonnais rappelle à ses camarades un principe : « le double vote est totalement illégal. C’est un devoir de porter plainte« . C’est non seulement un devoir mais c’est simple : « ils sont clairement identifiés« .

IMG_0346

A bon entendeur…

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

La Chambre Régionale des Comptes épingle Brigitte Barèges et la gestion des parkings à Montauban

Le compte n’est pas bon. Pour les magistrats financiers, la mairie de Montauban favorise l’entreprise privée en charge des parkings de la commune. Exonération illégale et injustifiée de redevance. Augmentation des tarifs de stationnements. Explosion des bénéfices. La Chambre Régionale des Comptes épingle la délégation de service public qui a été signée par Brigitte Barèges en 2004 et qui engage la mairie de Montauban jusqu’en 2039.

Selon nos informations, la délégation va être attaquée en justice afin d’obtenir son annulation.

L'un des parkings de Montauban (photo : Google Maps)

L’un des parkings de Montauban (photo : Google Maps)

Le rapport a été adressé à la mairie de Montauban le 23 décembre 2016. Mais il resté confidentiel jusqu’au conseil municipal du vendredi 27 janvier. Sa présentation en conseil municipal s’est réduit à l’intervention du 1er adjoint aux Finances, Pierre-Antoine Levy. La mairie de Montauban est restée silencieuse et en dehors du débat. Mais c’est bien la gestion de Brigitte Barèges qui se retrouve sur la sellette.

En 2003, la mairie de Montauban confie la totalité de la gestion du stationnement de la commune à une entreprise privée. Parkings souterrains et aériens font l’objet d’une délégation de service public. Ce choix n’a rien d’extra-ordinaire. D’autres communes ont opté ou optent pour la même formule. Dans le passé, la commune tarnaise de Castres a, par exemple, a adopté ce dispositif juridico-financier.

Ce qui est moins banal, c’est, selon la Chambre Régionale des Comptes, que « l‘équilibre financier a évolué au profit du délégataire« . Autrement dit, c’est une bonne affaire pour l’entreprise privée. Pas pour la mairie de Montauban et les contribuables de la ville.

Une compensation généreuse

Au début du commencement, le gestionnaire privé des parkings montalbanais ne doit pas simplement entretenir et gérer des places. L’entreprise doit construire, à ses frais, un nouveau parking. Suite à problèmes de dépollution et à des fouilles archéologiques, le coût des travaux explose. La facture passe de 6,1 millions d’euros à 11,6 millions d’euros.

Pour compenser ce surcoût, la mairie de Montauban décide de prolonger la durée du contrat. La délégation passe de 30 à 35 ans. Mais la municipalité exonère également (pendant 4 ans) le délégataire de redevance. Une redevance qui correspond à une occupation du domaine public. Ces compensations sont chiffrées par la Chambre Régionale des Comptes à 4,6 millions d’euros. Mais ce n’est pas tout. La prolongation de la délégation doit rapporter à l’entreprise privée plus de 10 millions de chiffre d’affaires supplémentaires. La conclusion de la Chambre Régionale des Comptes est sans appel :

Il en résulte un nouvel équilibre économique du contrat plus favorable au délégataire…le résultat net cumulé passant de 7 210 000 euros à 14 075 000 euros, soit un surplus de 6 865 000 euros de résultat net.

Les magistrats financiers estiment que, dans ce contexte, l’exonération (qualifiée d’illégale) concédée par la mairie de Montauban n’est pas justifiée. En clair, la mairie de Montauban est trop généreuse. Mais évidemment cette générosité est financée par l’argent public et au profit d’une entreprise privée. La municipalité est tellement bienveillante envers son délégataire qu’elle accepte de verser, sans raison, des compensations.

Une générosité sans justification.

Selon les chiffres de la Chambre Régionale des Comptes, la gestion privée des parkings montalbanais est un bon « business ».

Entre 2010 et 2013, le chiffre d’affaires réalisé s’est élevé à 6 671 000 euros, soit 989 000 euros de plus que prévu.

Néanmoins, avant 2010, sans être mauvais, le chiffre d’affaire est inférieur aux prévisions du délégataire. Cette situation est liée à une augmentation des charges d’exploitation. La maire de Montauban n’est pas restée insensible à la (relative) déception de son délégataire. En 2010, la délégation est renégociée et des compensations sont attribuées. La Chambre Régionale des Comptes rappelle :

La situation (ndlr l’augmentation des charges d’exploitation) relève de la responsabilité du délégataire, qui ne peut s’en prévaloir pour demander de nouvelles compensations.

Visiblement soucieuse des intérêts de son délégataire, la mairie a également voté une augmentation des tarifs de stationnement. Ce point est mis en avant par la Chambre Régionale des Comptes :

Certains parcs (parc Roosevelt, Grifoul et Consul Dupuy) ont vu leurs tarifs fortement augmenté entre 2010 et 2015. Le niveau  de ces augmentations ne parait pas justifié au regard de la rentabilité déjà forte des parcs.

Au vu de la surprenante générosité de la maire de Montauban, la Chambre Régionale des Comptes recommande un « véritable contrôle de la délégation » des parkings. Cette recommandation signifie que, pour les magistrats financiers, la collectivité ne contrôle pas vraiment une délégation qui pèse pourtant des millions d’euros. C’est un verdict sévère. Mais la Chambre Régionale des Comptes ne se prononce pas sur un point essentiel : pourquoi ?

Pourquoi la mairie de Montauban est aussi généreuse ? Manque de rigueur ?

Les magistrats financiers sont des magistrats financiers. Ils dissèquent les comptes et les chiffres. Les mobiles et les motifs d’une gestion « douteuse » relèvent d’un autre registre. Selon nos informations, le SRPJ de Toulouse a ouvert une enquête préliminaire sur plusieurs délégations de service public signées par la mairie de Montauban. Dans ce cadre, différentes auditions ont été menées ces derniers mois.

Le rapport de la Chambre Régionale des Comptes et la gestion des parkings pourrait d’alimenter les tuyaux des enquêteurs.

Contacté par France 3 Midi-Pyrénées, la maire de Montauban n’a pas souhaité s’exprimer.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Électeurs d’Occitanie, vous aimez l’actualité politique !

Photo MaxPPP

Photo MaxPPP

Les échéances électorales à venir vous intéressent-elles ? C’est l’objet d’une enquête CEVIPOF/IPSOS Sopra Stéria réalisée pour France Télévisions auprès de 1500 personnes dans notre région. Précisons que toutes les personnes interrogées sont inscrites sur les listes électorales. La dernière vague réalisée du 10 au 15 janvier révèle qu’ici plus qu’ailleurs,  vous êtes friands d’actualité politique. Détail de cette enquête.

En Occitanie, presque un sondé sur deux (46,6%) dit avoir « recherché des informations sur l’actualité politique ». Seule l’Ile de France fait mieux avec 49,5%. Plus d’un sondé sur quatre (26%) dit « avoir déjà suivi une campagne électorale sur Twitter ». Certes ce chiffre est beaucoup plus bas quand il s’agit de « visiter le site d’un candidat ou d’un parti » : 16,8%.

Intéressés mais pas militants »

Cette série de réponses permet de voir que l’intérêt pour la politique et les élections n’est sans doute pas aussi faible que cela. En revanche quand il s’agit de s’investir ou de choisir… Là, le constat est sans appel : moins d’un sondé sur dix s’est déjà « inscrit comme soutien, ami ou follower d’un parti ou d’un candidat sur leur site internet ou sur les réseaux sociaux ».

Moins d’un sondé sur cinq a retweeté ou commenté des événements liés à une campagne électorale. A peine plus d’un sur dix a partagé le même type d’information. On consulte donc, on s’intéresse mais avant tout pour soi-même. Un constat réalisé sur des habitudes de pratique numérique, sans doute pas si éloignées que ça de l’attitude en société.

Enfin, une personne interrogée sur trois reconnaît « recevoir des informations politiques sur les réseaux sociaux », preuve que les campagnes s’inscrivent plus que jamais sur le web.

Patrick Noviello

27 Jan

Pas de fiston ou de conjoint au Parlement Européen : l’idée vient de Gérard Onesta

Bruxelles est le punching-ball préféré des français. Mais, grâce à François Fillon, l’Europe est devenue en 72 heures un modèle à suivre. Un leitmotiv revient en boucle. Au Parlement Européen Madame Fillon n’aurait pas pu travailler pour son député de mari. Jamais la justice ne se serait penchée sur les 500 000 euros versés par l’Assemblée Nationale à la femme de l’ancien premier ministre. Et pour cause. Le règlement intérieur du Parlement Européen interdit que les couples à la ville deviennent de (juteux) tandems professionnels. Un élu d’Occitanie, ancien vice-président du Parlement Européen, est le père (législatif) de ce principe. Explications.

Gérard Onesta et Daniel Cohen-Bendit au Parlement Européen Photo APF/GerardCerles

Gérard Onesta et Daniel Cohen-Bendit au Parlement Européen
Photo APF/GerardCerles

Le Parlement Européen n’est pas toujours exemplaire. L’absentéisme est fort et il existe des affaires (touchant le Front National) sur l’utilisation des assistants parlementaires. Mais le Parlement Européen bénéficie d’une formidable coup de pub de la part de François Fillon. C’est purement involontaire et ce regain de respectabilité ne provient pas vraiment d’un européen convaincu. L’ancien premier ministre est même franchement euro-sceptique. Mais peu importe. L’emploi, par le député de Paris de sa femme et ses enfants, place subitement le Parlement Européen sur un Piédestal.

C’est un piédestal assez aride. Il prend la forme d’une disposition du règlement intérieur :

Les députés ne peuvent demander l’engagement ni de leurs conjoints ou partenaires stables non matrimoniaux ni de leurs parents, enfants, frères ou sœurs.

Cette barrière juridique est issue d’une bataille menée par l’actuel président du bureau de l’assemblée régionale d’Occitanie. Avant d’entrer dans l’arène toulousiano-montpelliéraine, Gérard Onesta a été vice-président du Parlement Européen. Pendant dix ans, de 1999 à 2009, Gérard Onesta a siégé à Bruxelles et il a été en charge des affaires constitutionnelles :

En 1999, lorsque je suis arrivé au Parlement Européen. On m’a confié le dossier des assistants parlementaires. Il n’existait aucun statut. Des contrats oraux avaient valeur de légalité.

C’est une série de dysfonctionnements graves (argent directement versé aux députés, « racket » par les partis nationaux) qui va faire bouger les lignes. Lors d’une réunion, Gérard Onesta met en garde ses collègues contre de véritables bombes à retardement. Faute d’une réforme, des scandales à répétition peuvent, selon le député écologiste, ruiner la réputation du Parlement de Bruxelles et alimenter un sentiment anti-européen. Comme le précise, Gérard Onesta :

On a fini par me donner le feu vert et le feu vert a duré 7 ans. Parmi les grandes batailles, il y avait que des enfants de députés européens ne travaillent pas avec papa et maman. Mais je ne pensais pas que le sujet s’inviterait dans la campagne présidentielle française.

L’éruption du Parlement Européen en pleine campagne élyséenne ne se limite pas à une question de règlement intérieur. Gérard Onesta rappelle un détail qui n’en est pas un. Dans le groupe de travail animé par l’élu d’Occitanie se trouvait un certain… Benoît Hamon.

Visiblement, l’épisode a laissé des traces chez l’ancien député européen et actuel candidat à la présidentielle. Lors du dernier débat de la primaire, Benoît Hamon a plaidé pour la transposition, en France, du règlement du Parlement Européen.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Ces député(e)s de la région qui emploient enfants et conjoints

Un énorme pavé dans la marre. Le Canard Enchaîné épingle François Fillon et déclenche un « Pénolopegate« . Un soupçon d’emploi fictif conduit à l’ouverture d’une procédure judiciaire. L’affaire réveille la question (polémique) des conjoints, enfants et parents proches salariés par les parlementaires. La pratique est légale. Mais elle choque l’opinion publique. Dans un récent sondage, 76% des français souhaitent interdire les emplois familiaux par les député(e)s. Combien de parlementaires sont concernés en Occitanie ? Fact-checking.

Assemblée Nationale. Photo MaxPPP

Assemblée Nationale. Photo MaxPPP

Depuis 2009, le Parlement Européen interdit de recruter des collaborateurs dans le cercle « familial ». La contrainte est relative.Marine Le Pen a pu employer (et rémunérer) son compagnon, Louis Aliot, à partir du moment ou ils ne sont pas mariés. En France, à l’Assemblée Nationale, la seule contrainte concerne le montant de la rémunération. Un(e) député(e) employant un(e) conjoint(e) ne peut lui attribuer plus de la moitié de l’enveloppe consacrée à la rémunération des collaborateurs. L’enveloppe (mensuelle) est de 9561 euros. La femme ou le mari d’un(e) député(e) est donc « plafonnée » à 4780 euros par mois.

Au Sénat, le recrutement est plus étroitement encadré : un seul collaborateur « familial » par parlementaire. En Occitanie, le sénateur (PS) du Tarn, Thierry Carcenac, est notamment concerné par cette disposition. Le parlementaire tarnais et président du conseil départemental emploie sa conjointe.

Dans une enquête publiée en 2014, Mediapart a chiffré le nombre de collaborateurs « familiaux ». D’après le site d’Edwy Plenel, l’Assemblée Nationale rémunére 52 épouses, 28 fils et 32 filles de députés en 2014. Le Blog Politique de France 3 actualise la liste. Cette actualisation a été réalisée à partir des déclarations d’intérêts déposées auprès de la Haute Autorité Pour la Transparence de la Vie Publique (HATVP). Des déclarations qui doivent mentionner les noms de collaborateurs. Parfois la nature du contrat de travail (CDD ou CDI) et la durée du temps de travail (partiel ou temps complet).

L’enquête de Mediapart recensait 127 député(e)s (sur 577) employant un membre de leur famille. Autrement dit, 22% des parlementaires siégeant à l’Assemblée Nationale pratiquent le recrutement familial.

10 député(e)s sur 49 de la région (en ex-Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées) sont concernés : 

  • Ils (ou elles) emploient un de leurs enfants :
    • Yves Censi (LR-Aveyron),
    • Linda Gourjade (PS-Tarn),
    • Monique Iborra (DVG – Haute-Garonne),
    • Patrick Lemasle (PS-Haute-Garonne),
    • Dominique Orliac (PRG-Lot, emploie son fils et sa fille),
    • Patrick Vignal (PS- Hérault)
  • Ils (ou elles) emploient leur conjoint :
    • Philippe Folliot (UDI-Tarn),
    • Martine Martinel (PS-Haute-Garonne),
    • Philippe Martin (PS-Gers),
    • Gilbert Collard (RBM-Gard).

Mais ce chiffre  « tombe » à 9 et bientôt à 8. Contacté par France 3 Midi-Pyrénées, Philippe Martin déclare que sa conjointe n’est plus sa collaboratrice parlementaire. Le député du Gers quitte donc la « short list ». Le député du Tarn, Philippe Folliot, précise que sa conjointe cessera d’être sa collaboratrice parlementaire avant la fin du mandat c’est-à-dire dans les prochaines semaines. A ces données, il faut ajouter une précision. Le député de l’Aveyron Yves Censi a recruté son fils uniquement le temps d’un CDD d’été.

Au final, ce sont donc 8 député(e)s qui continuent à employer des membres de leur famille. Majoritairement des fils et des filles. Mais aussi des conjoints.

En Occitanie, la pratique des collaborateurs « familiaux » est donc marginale. Elle concerne près d’un député d’Occitanie sur 5. Ce chiffre est en dessous de la moyenne nationale.

Laurent Dubois (@laurentdub)

26 Jan

Alain Minc juge le maire de Toulouse mal payé

Ce jeudi 26 janvier, Radio Classique a reçu, dans le cadre de sa matinale, Alain Minc. L’essayiste ultra-médiatique et nouveau soutien d’Emmanuel Macron a été interrogé sur l’affaire Pénélope Fillon. Au détour de son interview, Alain Minc a évoqué le…salaire du maire de Toulouse. L’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy n’a cité aucun chiffre et s’est contenté d’une (vague) allusion. Quelques milliers d’euros. Mais justement quel est le montant des indemnités du maire de Toulouse ? Réponse.

Jean-Luc Moudenc. Maire de Toulouse. Photo MaXPPP

Jean-Luc Moudenc. Maire de Toulouse. Photo MaxPPP

Pour Alain Minc une des explications de l’affaire Pénopole Fillon est à rechercher du côté de la sous-rémunération des élus. L’essayiste estime que les député(e)s sont mal payé(e)s et condamné(e)s à des « arrangements ». Le lien avec l’enquête visant la femme de l’ancien Premier ministre n’est pas évident. La justice s’intéresse à un éventuel emploi fictif. Pénélope Fillon a-t-elle été pendant plusieurs années une véritable collaboratrice parlementaire ? C’est la question à laquelle le parquet national financier va devoir répondre. Mais Alain Minc élargit le dossier aux rapports entre les élus et l’argent.

Dans l’atmosphère populiste, démagogique ambiante. On n’ose pas dire : le métier politique n’est pas rémunéré. Combien gagne un maire ? Un maire gagne quelques milliers d’euros, le maire d’une ville comme Toulouse. Tout cela n’a pas de sens.

Quelques milliers d’euros. Ce n’est pas précis. C’est le moins que l’on puisse dire. Cette imprécision est l’occasion d’obtenir la « feuille » de paye de Jean-Luc Moudenc.

Contacté par France 3 Midi-Pyrénées, la mairie de Toulouse livre le montant pour le mois de janvier : 5926 euros net. Le cabinet du maire précise que ce montant peut fluctuer de quelques dizaines d’euros, en fonction de prélèvements sociaux. Par an, Jean-Luc Moudenc perçoit donc : 71 112 euros net.

A noter. Cette somme comprend uniquement les mandats locaux de Jean-Luc Moudenc (mairie de Toulouse et présidence de Toulouse Métropole).

Laurent Dubois (@laurentdub)

Présidentielles : on a retrouvé Christine de Veyrac…chez Emmanuel Macron

Depuis les municipales de 2014, Christiane de Veyrac a disparu des écrans radars. Après sa défaite électorale, l’ancienne eurodéputée et adjointe à la mairie de Toulouse (2001-2008) a quitté la scène politique. Cette éclipse (totale) pouvait parfaitement convenir à son meilleur et plus constant adversaire, l’actuel locataire du Capitole, Jean-Luc Moudenc. Mais, selon nos informations, Christine de Veyrac est de retour. Un retour qui n’est pas toulousain. Il est parisien et dans l’équipe de campagne d’Emmanuel Macron.

Christine de Veyrac, Photo MaxPPP

Christine de Veyrac, Photo MaxPPP

Tous les mardis soir, Christine de Veyrac participe, depuis sa création, aux réunions du comité politique d’En Marche !, le mouvement d’Emmanuel Macron. Des réunions qui se déroulent dans les locaux de campagne du candidat à la Présidentielle, 99 rue de l’Abbé Groult à Paris.

L’ancienne présidente de l’UMP31 se contente de revenir par la porte « nationale ». Mais un éventuel retour toulousain, sous la forme d’une influence sur les investitures aux législatives ou d’une candidature avec le dossard « Macron », ne manquerait pas de secouer le landerneau.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

RSS