Après l’annonce de la baisse des emplois aidés, l’Association des Maires de France vient de vivre une rentrée mouvementée. Mais elle ne désespère pas de voir le gouvernement revenir sur sa position. A l’image de Jean-Louis Puissegur, membre du bureau national de l’AMF et maire de Pointis-Inard (Haute-Garonne).
Le Blog Politique : Comment s’est passée cette rentrée scolaire 2017 pour les communes dans ce contexte ?
Jean-Louis Puissegur : Je n’ai pas eu de retour particulier à mon niveau. Si péril il y a pu avoir sur la rentrée dans certaines communes, c’est qu’il y a une organisation plus générale à revoir. Mais je ne remets pas en cause le fait qu’il y a des problèmes à résorber rapidement. Certaines municipalités par exemple n’ont pas eu les moyens d’accueillir leurs enfants à la cantine.
Le Blog Politique : Au-delà du scolaire, quels sont les autres problèmes concrets les plus urgents à régler pour les maires face à cette baisse annoncée des contrats aidés ?
Jean-Louis Puissegur : Prenons le portage de repas à domicile par exemple. S’il fallait que nous fassions sans les emplois aidés pour cette opération, cela signifie augmenter le tarif de un euro cinquante par repas. Impensable et impossible pour les personnes concernées ou leurs familles.
C’est vrai, certains ont profité de l’effet d’aubaine
Le Blog Politique : Que répondez-vous à ceux qui disent que les emplois aidés ne garantissent en rien le retour à un emploi pérenne ?
Jean-Louis Puissegur : C’est vrai que des maires ont profité de l’effet d’aubaine de ces contrats largement financés par l’Etat. Mais de nombreuses collectivités les embauchent. D’ailleurs Pôle Emploi ne manque pas de faire des rappels à l’ordre quand leurs services voient des communes se balader de CAE (Contrat d’Accompagnement à l’emploi) en CAE.
Le Blog Politique : Mais pourquoi certains d’entre eux ne sont jamais embauchés alors ?
Jean-Louis Puissegur : Parce qu’il y a aussi une réalité qu’il faut connaître. En milieu rural, certaines personnes qui veulent rester vivre au pays acceptent des emplois en deçà de leurs compétences. Or quand la commission emploi de la commune se réunit, elle choisit souvent ces personnes-là plutôt que leurs anciens contrats aidés.
J’ai espoir que le gouvernement revienne sur sa décision
Le Blog Politique : Où en êtes-vous de vos négociations avec le gouvernement ?
Jean-Louis Puissegur : Nos représentants ont rencontré les Ministres concernés. Ces derniers leur ont dit qu’ils allaient demander aux Préfets de trancher sur les emplois aidés prioritaires à conserver. Mais ce n’est pas comme cela qu’il faut raisonner. Il faut penser humain et social et non par rapport aux budgets des communes. J’ai espoir que le gouvernement revienne sur sa décision. Maintenant il faut trancher vite. Car les communes, elles, ont un temps de réaction plus long si elles doivent s’adapter à de nouvelles décisions.
Propos recueillis par Patrick Noviello