Pour le secrétaire départemental du PCF, nul doute, si la gauche veut gagner, elle doit être unie. Le PCF organise donc ce mardi 3 juillet à 18h30 dans ses locaux une rencontre où il convie toute la gauche pour débattre et notamment préparer cette campagne.
Lors de la fête de l’Humanité à Toulouse le 10 juin dernier, les forces de gauche s’étaient déjà rassemblées sous la houlette du PC. Photo DR
La démarche avait débuté lors de la dernière fête de l’Humanité à Toulouse. Déjà, les représentants de différentes composantes de la gauche s’y étaient retrouvés pour débattre sous la houlette des communistes. Il n’était alors pas encore question des Municipales mais depuis le calendrier s’est accéléré. « Si la gauche toulousaine était unie en 2020, elle aurait ses chances » explique Pierre Lacaze, le secrétaire départemental du PC. Même son de cloche au PS qui participera à la réunion. « Si nous ne nous unissons pas, il n’y aura qu’un seul vainqueur : Jean-Luc Moudenc » assure François Briançon. « Notre stratégie c’est l’union » confirme Pierre Cohen qui sera là également. « Quand nous étions unis en 2008, on a gagné » rappelle l’ancien maire socialiste de Toulouse désormais passé à Génération.s.
Candidature En Marche ou pas ? »
Ces derniers temps, notamment lors de la venue du Premier Ministre à Toulouse, la proximité de Jean-Luc Moudenc avec la politique gouvernementale pouvait laisser penser qu’En Marche ne lui opposerait pas de candidat. Mais rien n’est figé. « Ceux issus du PS ne l’entendent pas de cette oreille nationalement. Ce n’est pas pour rien que le nom de Nicole Belloubet a circulé » commente Pierre Cohen. « Il y a dans l’électorat d’En Marche des compagnons de route. Aujourd’hui, ce sont eux qui ont mal à la tête, pas moi. Je les vois mal avaler des couleuvres continuellement » analyse François Briançon. Mais candidature d’En Marche ou pas aux Municipales toulousaines, ça ne change rien pour la gauche qui devra éviter la multiplication de candidatures si elle veut l’emporter.
Tout est sur la table concernant la tête de liste »
Sans brûler les étapes, la question de la tête de liste n’est pas non plus éludée. « Personne ne fait l’unanimité actuellement, y compris dans chacune de nos formations. Nous, on est déjà contents que les gens commencent à se parler » affirme sereinement Pierre Lacaze. « Tout est sur la table concernant la tête de liste » concède-t-on modestement côté PS. « On se connaît tous, on est dans la politique depuis vingt ans. On arrivera à discuter ensemble. Moi je suis super-optimiste » affirme sans détour François Briançon. « Avant de parler d’un nom, d’une équipe ou d’un parti, il faut discuter » tempère Pierre Cohen.
Ce qui réunit en premier lieu ces composantes de la gauche, c’est une opposition commune à la majorité actuelle, municipale ou métropolitaine, avec en ligne de mire Jean-Luc Moudenc. « On se retrouve sur différents débats. Celui de l’eau par exemple réunit toute la gauche jusqu’aux Insoumis » explique Pierre Cohen. Parmi les composantes de cette opposition au maire LR de Toulouse et Président de Métropole, Europe Ecologie Les Verts participera au débat de ce mardi mais pas « Archipel Citoyen ». « On n’arrivera pas à se mettre d’accord sur tout. Mais sans hégémonie de personnes et en acceptant les différences des autres, c’est possible » note le socialiste François Briançon.
Sans La France Insoumise et le Parti de Gauche
Seul hic dans ce dispositif, l’absence au débat de ce mardi soir de La France Insoumise. « Manuel Bompard nous a très poliment expliqué que LFI ne pourrait pas se faire représenter. Il viendra peut-être à un autre moment » déclare l’organisateur Pierre Lacaze. La réponse est moins diplomatique du côté du Parti de Gauche, autre partenaire de LFI. »On ne participera pas parce qu’on n’est plus dans cette démarche de l’addition de la vieille gauche et de ses logos » se justifie sans détour Jean-Christophe Sellin. Et le représentant du PG de préciser qu’il n’est pas dans le moment des Municipales mais dans celui des Européennes.
« Attention, ça ne veut pas dire que ça ne nous intéresse pas. Avec La France Insoumise, nous avons formé le Groupe d’Action Municipale et Métropolitaine. Notre méthode est celle de la fédération des peuples avec des collectifs citoyens. A Toulouse, nous sommes pour une liste LFI ou une liste soutenue par LFI ». Autre partenaire de La France Insoumise, « Ensemble » sera, elle, du débat de ce soir. « On y va pour débattre pas pour s’engager » relativise Myriam Martin. La conseillère régionale prévient : « on est bien placé pour savoir que des accords peuvent être passés et non tenus » (NDLR : Ensemble, Le Parti de Gauche et La France Insoumise ne font plus partie du même groupe que le PCF et EELV à la région, communistes et écologistes en ayant formé un nouveau.). Et Myriam Martin de conclure : « l’unité pour l’unité, ça ne suffit pas. Créer un rapport de force c’est bien mais il faut surtout créer un espoir ».
Patrick Noviello (@patnoviello)