10 Oct

Commission d’enquête sénatoriale sur l’incendie de l’usine Lubrizol : y-a-t-il eu un relâchement depuis AZF ?

« L’un des pires accidents industriels que la France ait connu depuis l’explosion de l’usine AZF en 2001 ». La catastrophe toulousaine est évoquée dès les premiers mots de l’exposé ayant donné lieu au vote du Sénat ce matin. Parmi les sénateurs qui ont présenté cette proposition de résolution, Jean-Claude Requier. Le sénateur RDSE du Lot revient pour nous sur ce qui a prévalu au vote à l’unanimité de la création d’une commission d’enquête sur l’incendie de l’usine de Rouen.

Incendie de l’usine Lubrizol le 26 septembre à Rouen. Photo AFP Philippe Lopez

« La véritable question est de savoir si la législation sur la prévention des risques n’a pas été un peu allégée ces derniers temps » lâche sans détour le parlementaire lotois. « Cet accident soulève la question des évolutions récentes du droit de l’environnement qui, sous couvert de simplification, paraissent aboutir à une régression au coup par coup des exigences imposées aux activités industrielles potentiellement dangereuses » a-t-il d’ailleurs déclaré en séance publique ce matin.

Pourquoi l’extension des capacités de stockage de produits dangereux a été autorisée ? »

Et le sénateur d’expliquer aussi que c’est toute la législation sur l’environnement qu’il faut peut-être réexaminer au regard notamment de « la faiblesse des sanctions prononcées en matière de droit pénal de l’environnement ». « Nous avons appris que l’extension des capacités de stockage de produits dangereux a été autorisée sans évaluation gouvernementale. Pourquoi ? »

La commission d’enquête devra répondre à cette question ainsi qu’à beaucoup d’autre. Elle dispose pour cela de prérogatives plus importantes qu’une simple mission d’information. Les personnes qu’elle souhaitera auditionner seront ainsi tenues de répondre à la convocation de témoigneront sous serment.

La réglementation environnementale n’est pas une variable d’ajustement »

« Il faut vraiment voir comment tout cela fonctionne » assène Jean-Claude Requier. Comme il l’a dit dans son intervention ce jeudi matin : « la réglementation environnementale n’est pas une variable d’ajustement économique, a fortiori avec plus de 100 sites Seveso dans notre pays.» Les 21 de la commission d’enquête sénatoriale seront désignés mercredi.

Patrick Noviello (@patnoviello)

07 Oct

Municipales à Toulouse : des cadres PS transformés en simples citoyens sur un tract de campagne

La candidate du PS aux municipales à Toulouse distribue son premier tract de campagne. Un tract qui met en avant des représentants de la société civile. Un cadre, un commerçant et un retraité qui sont, en réalité, des cadres…du Parti Socialiste.

Dans les locaux du PS 31 (Photo : MaxPPP)

Ce week-end, Nadia Pellefigue a distribué son premier tract de campagne. Les logos du Parti Socialiste et du Parti Radical de Gauche sont relégués en bas de page. En revanche, 4 témoignages sont mis en avant, juste après une photo de la candidate. Une salariée, un retraité, un commerçant et un cadre du secteur culturel évoquent, en quelques lignes, leur expérience de mère de famille ou le pouvoir d’achat des retraités.

S’appuyer sur la « société civile » n’a rien de nouveau ni d’original. A chaque élection (surtout municipale), c’est même une figure imposée. Cela permet de montrer une proximité avec les « vrais gens de la vraie vie ». S’agissant de Nadia Pellefigue, l’exercice est encore plus incontournable. La candidate a annoncé sa candidature « hors « PS » avant de revenir dans le giron du parti socialiste.

Un premier tract avec des Toulousains à l’affiche permet de gommer le retour dans le « jeu classique ».

Problème. L’affichage ne correspond pas à la réalité des faits. 3 des 4 Toulousains mis en avant sont, en réalité, des cadres du…parti socialiste. Bernard (Rault) est secrétaire de la section II de Toulouse. une section à laquelle est, d’ailleurs, rattachée Nadia Pellefigue. Ousseynou (Diaw) est également responsable d’une section toulousaine et ancien candidat aux régionales sur la liste socialiste de Carole Delga. Laurie ( Marsonie) est membre du conseil fédéral du PS31.

Le tract de campagne ne mentionne pas le « CV » politique et militant du retraité, du commerçant et de la cadre dans le secteur culturel.

Trois cadres socialistes « repeints » en simples représentants de la société civile, ce n’est pas totalement de la manip’. Bernard est bien retraité. Ousseynou est commerçant et sa collègue Laurie travaille effectivement dans le domaine culturel.

Néanmoins, le gommage (volontaire) de leurs responsabilités au sein du PS n’est pas vraiment synonyme de transparence.

Laurent Dubois (@laurentdub)

30 Sep

Quand un élu à la mairie d’Albi « siège » depuis… la Guyane

Un élu albigeois  vit et travaille à…6980 kilomètres du conseil municipal dans lequel il est censé siéger. Un mandat (très) longue distance qui se traduit par une absence chronique mais aucune démission à l’horizon.

Albi. Photo : Max PPP

Un océan sépare un élu tarnais de son mandat. Délégué aux aménagements urbains et au patrimoine naturel, Pierre-Marie Senes a changé de vie professionnelle. Il s’est installé, avec toute sa famille, en Guyane. Plus de 8 heures de vol pour retrouver la mairie d’Albi, c’est évidemment compliqué.

Lors du dernier conseil municipal, au moment de l’appel, le nom de l’expatrié a été cité. Sans surprise, le conseiller municipal a été porté « absent ».

Juridiquement, il n’existe aucune obligation de résidence pour un maire, un adjoint ou un conseiller municipal. Il est également possible, au regard du Code Électoral, d’être élu dans une commune voisine. L’élu albigeois peut donc faire ses valises pour l’Amérique du Sud sans être obligé de démissionner.

Mais, il est évident que le mandat de l’élu albigeois est, de facto, virtuel.

Il reste encore 6 mois de mandat…et d’indemnité (à la hauteur d’environ 400 euros par mois). Mais l’élu albigeois va occuper jusqu’aux prochaines élections municipales le poste de directeur Ressources Organisation et Propectives auprès de la caisse générale de sécurité sociale (CGSS) de Guyane. La conciliation entre les délégations municipales à Albi et un poste directorial près de l’équateur relève (pratiquement) de la « mission impossible ».

Contactée par France 3 Occitanie, la mairie d’Albi n’a pas répondu au sujet d’une éventuelle démission.

Depuis le début du mandat, en 2014, la majorité municipale a subi une dizaine de démissions. Un départ supplémentaire pourrait contraindre la maire d’Albi a un nouveau jeu de « chaises musicales ».

6 mois avant un scrutin, il n’est pas possible d’organiser une élection municipale partielle. Stéphanie Guiraud-Chaumeil est à l’abri d’un effet domino conduisant à un retour (anticipé) devant les électeurs.

Mais un remaniement de l’équipe sortante est toujours délicat. C’est probablement la raison qui explique le maintien en poste d’un conseil municipal dont le domicile et le travail se situent de l’autre côté de l’océan Atlantique.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Suite à la publication de l’article ci-dessus, la maire d’Albi précise que la mutation professionnelle du conseiller municipal remonte à l’été dernier. Selon nos informations, elle est « actée » depuis au moins juin c’est-à-dire il y a 4 mois. Le site internet de la municipalité albigeoise mentionne toujours la délégation dont bénéficie l’élu en question. Mais la mairie précise que ses délégations ont été retirées le 24 septembre dernier. En revanche, l’intéressé et la mairie d’Albi n’évoquent pas une éventuelle démission. La dernière participation de l’élu à un conseil municipal remonte au 18 février 2019.

 

 

« Et si je me faisais un petit selfie aux obsèques de Jacques Chirac ? » : le député Folliot supprime son tweet

Philippe Folliot, député du Tarn, a été l’une des rares personnalités politiques à publier un selfie dans l’église Saint-Sulpice où étaient célébrées ce lundi les obsèques de Jacques Chirac. Avant de le dépublier.

« Ça va là ? On me voit bien ? Bon Pierre Lellouche a pas l’air content, mais bon j’y suis, autant que tout le monde le sache » (discussion intérieure reconstituée par nos soins)

Selfie pendant la cérémonie

Philippe Folliot, député du Tarn (membre du groupe LREM), a surpris ce lundi 30 septembre, jour de deuil national en publiant sur son compte Twitter une photo prise en mode selfie à l’intérieur de l’église Saint-Sulpice à Paris où se déroulait la messe des obsèques de l’ancien président de la République Jacques Chirac.

Sur cet autoportrait, on mesure l’étonnement des personnalités présentes, à l’arrière-plan, notamment le regard qui semble désapprobateur de l’ancien ministre Pierre Lellouche (à gauche sur la photo). Un parlementaire sur le mode « j’y étais », selfie à l’appui, c’est plutôt rare dans ce genre de circonstances.

Un tweet publié… puis supprimé !

Philippe Folliot a publié son tweet à 13h38 ce lundi. Il l’a supprimé ensuite, après la publication de notre article sur ce blog.

Une capture d’écran réalisée par nos soins montre toutefois ce tweet avant suppression (photo ci-dessus).

Au lendemain de la polémique des Invalides

Surtout cette publication intervient au lendemain d’une polémique : lors de la journée d’hommage à Jacques Chirac aux Invalides dimanche, de nombreux anonymes n’ont pas fait que se recueillir sur la dépouille du Président mais n’ont pas manqué de se prendre en photo devant le cercueil.

« Manque d’éducation », « impolitesse« … De nombreux messages de réactions négatifs ont fleuri dimanche sur les réseaux sociaux.

Apparemment, ils ont échappé à Philippe Folliot.

FV (@fabvalery)

27 Sep

Jean-Michel Baylet a-t-il imposé à l’Elysée d’annuler le débat sur les retraites à Rodez ?

Suite à la mort de Jacques Chirac, Emmanuel Macron a annulé sa venue à Rodez pour prendre la parole sur les retraites. Malgré l’absence du chef de l’Etat, le débat a été maintenu avant d’être supprimé. Une suppression décidée non par l’Elysée mais imposée par le co-organisateur de l’événement, le groupe de presse de Jean-Michel Baylet ?

Photo : France 3. Thierry Villeger

Ce jeudi, dans la matinée, le maire de Rodez reçoit un appel du directeur de cabinet d’Emmanuel Macron. L’Elysée informe Christian Teyssèdre que le chef de l’Etat annule son déplacement dans la préfecture de l’Aveyron. La mort de Jacques Chirac retient Emmanuel Macron à Paris. Le président de la République doit se rendre au domicile de son prédécesseur. Une allocation télévisée est également prévue en début de soirée.

Le débat maintenu… puis annulé !

Ce bouleversement de l’agenda conduit à une annulation de la visite à Rodez. Dans un premier temps, le débat est maintenu. Emmanuel Macron est remplacé par son haut commissaire en charge des Retraites, Jean-Paul Delevoye. L’information circule dans les rédactions et elle est diffusée sur les réseaux sociaux par des membres de la majorité.

A Rodez, devant la salle des Fêtes qui doit accueillir l’événement, des participants (venus de Toulouse, de l’Hérault ou de l’Aveyron) disposent de la même information et attendent l’ouverture des portes.

Mais, vers 15 heures, la salle est vidée. Un membre du staff de l’Elysée, présent sur les lieux, fournit une explication : l’annulation vient d’une demande du co-organisateur du débat.

Un sms, envoyé par les services de l’Elysée, reprend et confirme le déroulé des événements. C’est bien le groupe de presse de Jean-Michel Baylet qui a pris l’initiative de supprimer le débat avec Jean-¨Paul Delevoye.

Le groupe La Dépêche co-organisateur

Le groupe La Dépêche du Midi, présidé par l’ancien ministre radical Jean-Michel Baylet, avait été choisi pour co-organiser le débat avec les services de l’Etat : captation vidéo, relais sur internet, recrutement des 500 invités-débatteurs parmi les abonnés des journaux du groupe, modération du débat par le rédacteur en chef de Midi Libre…

En l’absence du chef de l’Etat, l’événement perdait évidemment de son importance. De plus, rapidement après l’annulation de la venue d’Emmanuel Macron, plusieurs rédactions nationales ont décidé de rester sur Paris ou de rejoindre la Corrèze, terre d’élection et de prédilection de Jacques Chirac.

Dans ce contexte, le débat risquait de passer inaperçu ou pire de paraître incongru alors que la mort d’un ex-président occupait toutes les ondes.

Bref, le groupe de presse de Jean-Michel Baylet avait de (bonnes) raisons de tirer le rideau.

Mais, s’agissant de l’enchaînement des faits, le constat s’impose : c’est bien le co-organisateur qui a annulé le débat et l’Elysée n’a fait que suivre le mouvement.

Laurent Dubois (@laurentdub)

26 Sep

Coût de la fusion des régions : ce que les élus d’Occitanie en pensent

 

La cour des comptes vient de rendre son rapport. Notre région n’est pas parmi les plus économes. Les élus de la majorité défendent leur politique. Ceux de l’opposition crient au pire à la gabegie, au mieux à la mauvaise gestion. Le point.

Séance plénière du Conseil Régional d’Occitanie sur les orientations budgétaires au parc des expositions de Montpellier en 2017. Photo PQR/Le Midi Libre Vincent Pereira

+11,7% de hausse de frais de fonctionnement pour la région Occitanie, seule Centre-Val de Loire (+16%) semble faire plus selon la cour des comptes. Parmi les coûts occasionnés dans ce registre par la fusion, l’alignement des salaires des fonctionnaires territoriaux de Languedoc-Roussillon à ceux de Midi-Pyrénées. Un alignement qui ne doit sans doute pas être étranger à l’augmentation de la masse salariale de près de 8%. Ce qui n’empêche pas l’Occitanie d’être plutôt bonne élève dans ce domaine.

L’argument de l’explosion démographique

« Je me félicite que la Cour des comptes identifie la Région Occitanie comme celle dont le poids de la masse salariale dans les dépenses de fonctionnement est le plus faible de France : 14% de moins que la moyenne des régions » explique Carole Delga, toujours au Japon, dans un communiqué. Autre argument mis en avant par la présidente de région comme par sa vice-présidente en charge des finances, Claire Fita, l’explosion démographique que connaît l’Occitanie. « Nous sommes la région la plus démographiquement attractive de France. Avec 55 000 habitants de plus par an, c’est autant de services publics supplémentaires que nous devons apporter aux habitants ».

« Nous ne sommes pas la seule région de France dont le nombre d’habitants augmente » rétorque Elisabeth Pouchelon. « Je crois surtout qu’il faut améliorer la qualité du service public qui ne passe pas toujours par le nombre d’agents ou l’argent que l’on met dedans. Il n’y a pas la volonté politique de faire des économies. C’est assumé par l’exécutif qui dit qu’il faut toujours plus de services publics donc plus d’argent public » explique la conseillère régionale divers-droite qui prône aussi plus d’ouverture à la concurrence.

Au niveau de cet investissement, cour des comptes et majorité régionale ne sont pas d’accord. Alors que l’organisme de contrôle annonce un recul des dépenses d’investissement, -0,9%, Carole Delga, elle, affiche une hausse de 10% en la matière entre 2010 et 2015. Seulement, ces chiffres sont-ils comparables ? Ont-ils été calculés sur la même période ? « La vrai question n’est pas quel est l’impact de la fusion mais quel est l’impact de la politique qu’impulse Carole Delga. Selon moi, la cour des comptes compare des politiques différentes » avance Christophe Delahaye.

« Des économies, il y en a eu »

Ce conseiller régional PRG s’est vu confier au moment de La fusion une mission d’information pour en évaluer le coût. Une initiative unique en France que souligne la Cour des comptes. Et pour lui, trois rapports plus tard, pas de doutes, des économies ont été faites. « Assurances, informatiques, flotte véhicules, téléphone… Des économies il y en a eu. Il a fallu mettre en place une organisation pour cela. Nous avons rationnalisé nos satellites notamment. Les agences régionales ont vu leur nombre divisé par quatre » assure le vice-président de la commission des finances.

« Il n’y a pas eu de fusion dans beaucoup de domaine. Il y a eu juxtaposition de services » explique au contraire Elisabeth Pouchelon. Julien Léonardelli, évoque, lui, un « dédoublement des postes » « Il y a des postes, dans la communication par exemple, qui n’ont pas besoin d’être doublé » assène l’élu RN qui parle aussi « de deux hôtels de région qui aujourd’hui ne servent plus à rien puisque les assemblées plénières ont lieu au Parc des expositions de Montpellier ».

Mais Christophe Delahaye de surenchérir : « Nous avons également mené des actions communes sur le rail par exemple entre l’Aude et la Haute-Garonne. Tout ça n’est pas encore mesurable mais le sera un jour ». Au chapitre des transports d’ailleurs, la cour des comptes relève un bilan positif pour l’Occitanie. Elle est avec Centre-Val de Loire et La Réunion, une des régions à connaître une hausse supérieure à 10% hors recettes transférées pour la compétence.

Dans le trio de tête des régions où l’endettement a le plus augmenté

Là où le bât blesse en revanche pour notre région, c’est sur l’endettement. Même si seules trois régions en France ont enregistrée des baisses à ce niveau, l’Occitanie fait partie des trois mauvais élèves à l’autre extrémité du classement selon la cour des comptes qui lui attribue une hausse de 27,7% en la matière. Un endettement contesté par la présidente socialiste de la commission finance. « Nous restons sur un niveau d’endettement qui est bien en deçà de la moyenne des régions. En Occitanie, c’est 338 euros par habitants et par an, ailleurs, elle dépasse les 400 euros. Nous avons une des capacités de désendettement les plus courtes de France, nous avons besoin de moins quatre années pour nous désendetter» précise Claire Fita.

La cour des comptes relève enfin que, comme Nouvelle-Aquitaine, l’Occitanie n’a pas fourni ou recensé ses coûts de transition. Elisabeth Pouchelon parle d’un « problème dans la fiabilité des comptes » que la cour a selon elle relevé. « Elle dit que dans la façon dont les budgets sont montés et présentés, ils ne sont pas particulièrement fiables ». Paradoxe pour la seule région de France à avoir mis en place une mission d ‘information sur la fusion des région. Le président de cette dernière, Christophe Delahaye n’en démord pas : « Nous n’avons rien à cacher. A terme c’est évident, nous aurons fait des économies ». Bref, l’heure des comptes ne semble pas encore avoir sonné. Mais cette fusion des régions devra bien, un jour ou l’autre, livrer son bilan comptable.

Patrick Noviello (@patnoviello)

24 Sep

Grand débat retraites à Rodez : « Diversion » pour les uns, « explication nécessaire» pour les autres

Emmanuel Macron lors d’un grand débat autour des maires le 18 janvier 2019 à Souillac dans le Lot (Photo PQR La Montagne/MaxPPP)

Le premier grand débat national sur les retraites se tiendra donc jeudi 26 septembre à Rodez en présence d’Emmanuel Macron. Retour sur ce qui a prévalu à ce choix et réactions politiques sur place.

Pourquoi Rodez ?

Emmanuel Macron avait terminé sa campagne présidentielle dans la préfecture de l’Aveyron.  « La visite était prévue de longue date » confirme le maire de la ville proche du chef de l’Etat. Christian Teyssedre candidat à sa réélection et soutenu par En Marche, sera d’ailleurs décoré de la Légion d’Honneur par le Président.

Rodez incarne une certaine idée de la France et de la ruralité même si son agglomération regroupe 60 000 habitants et qu’elle est aussi vue d’ici par certains comme la « métropole de l’est midi pyrénéen ». Mais pour Guilhem Serieys, conseiller régional LFI, l’Aveyron est aussi une terre de contestation sociale où  « des milliers d’emplois sont menacés à court terme ». « Il n’est pas concevable en venant ici qu’Emmanuel Macron ne s’exprime pas sur la situation d’entreprises comme la SAM ou Bosch ».

« Il est passé sur le site de la Bosch d’Onet-Le-Château, il y a trois ans, alors que son mouvement n’était pas encore construit. Il y avait déclaré que le diesel était une filière d’avenir » rappelle non sans ironie Bertrand Cavalerie, le premier secrétaire fédéral du PS en Aveyron.

Un Grand Débat pour quoi faire ?

Corinne Vignon est présidente du groupe de travail transpartisan sur les retraites. La députée de la Haute-Garonne a déjà réalisé plus d’une vingtaine d’ateliers dans le pays sur le dossier. Pour elle, ce grand débat a un objectif majeur : « il va faire apparaître les points d’achoppement et de doutes ». Pour Guilhem Serieys, conseiller régional LFI de l’Aveyron, « comme lors du mouvement des gilets jaunes, ce grand débat va servir à faire diversion ». « Au lieu de créer les conditions d’un vrai débat pour répondre aux urgences sociales, Emmanuel Macron va focaliser l’attention pendant des mois sur le dossier des retraites ».

Pour la parlementaire En Marche, il va falloir être pédagogique et dire les choses. « Les régimes spéciaux par exemple… La majorité des français disent qu’il va falloir faire quelque chose là-dessus. Ensuite, il y a des mises aux point à faire : avec 1300 euros mensuels en moyenne, la France est le pays de l’OCDE où le montant des retraites est le plus élevé ». « L’entrée d’Emmanuel Macron sur le dossier est biaisée » rétorque Guilhem Serieys. « Il veut nous faire croire que pour financer le régime des retraites on est obligé de travailler plus. C’est une tromperie parce que le travail produit aujourd’hui beaucoup plus de richesses que par le passé » assure l’Insoumis.

Concernant le Grand débat, Bertrand Cavalerie ne souhaite pas crier au loup. « On a suffisamment reproché à Emmanuel Macron de ne pas être à l’écoute. Mais j’espère que cette fois-ci le public invité sera représentatif et pas uniquement composé d’élus comme ce fut le cas dans le Lot à Souillac ». Le premier fédéral du PS aveyronnais redoute toutefois que l’événement se résume à « une sortie médiatique ».

Patrick Noviello (@patnoviello)

A noter que « Dimanche en Politique » sera consacrée cette semaine à la réforme des retraites et reviendra sur ce grand débat mené à Rodez. Rendez-vous donc dimanche à 11h25 sur France3 Midi-Pyrénées

23 Sep

Polémique autour d’un voyage en « Business Class » de la présidente de Région, Carole Delga

La présidente de Région a posté une photo de son vol, en Business Class, pour le Japon. Le cliché, posté sur les réseaux sociaux, suscite une polémique.

Carole Delga. Présidente de la Région Occitanie

Une présidente de Région souriante, téléphone à l’oreille et dans un fauteuil tout confort. La photo a été postée sur le compte Twitter de Carole Delga. Visiblement, le cliché « souvenir » ne pose pas problème à l’exécutif régional et à son entourage. C’est évident. Autrement, il n’aurait pas été mis en ligne (sic).

En revanche, l’image soulève une polémique et pas uniquement sur les réseaux sociaux.

 

Selon nos informations, cela « tousse » également dans les services de l’hôtel de Région.

3 élus en Business Class

Carole Delga n’a pas pris le « top » du voyage aérien : la First Class et ses billets à plus de 6000 euros pour le Japon. Mais elle a opté pour la Business Class. Un confort facturé par Air France 2071 euros en moyenne. Pour un « aller-retour », un passager doit débourser 4142 euros.

Selon nos informations, deux autres élus régionaux ont eu droit au même traitement : Kamel Chibli (vice-président en charge des sports) et Michèle Guarrigues (commission Europe, Coopération).

Au total, pour les 3 passagers à destination du Japon, la facture avoisinerait les 12 000 euros.

Contacté par France 3 Occitanie, le conseil régional n’a pas souhaité communiquer le montant des frais.

Une chose est certaine. Le « XV parlementaire » s’est également envolé pour le Japon afin de participer à la coupe du Monde de Rugby.

Selon nos informations, les députés français ont opté pour la classe « éco ». Une classe qui propose un billet « aller » pour 575 euros sur Air France. L’économie réalisée par rapport à la Business Class est de…72%.

Le conseil régional connait les atouts de la classe éco. En effet, pendant que les 3 élus voyageaient en Business, le reste de l’imposante délégation était en éco.

Dans un courrier adressé à France 3 Occitanie, Carole Delga justifie le choix d’un vol en Business Class : « après plus de 15 heures de vol et 7 heures de décalage horaire, j’avais besoin de condition favorables pour me reposer sachant que ma mission commençait dès le lendemain ».

9 accompagnants en classe « économique »

Officiellement, le conseil régional d’Occitanie s’est rendu au Japon pour 5 jours de mission (du 21 au 26 septembre) afin de signer des accords avec la Fédération Française de Rugby. Le déplacement est également l’occasion  pour Carole Delga d’être accompagnée par des entreprises. Dans un courrier adressé à France 3 Occitanie, la présidente de Région insiste d’ailleurs sur le caractère de « mission économique » de son déplacement. Carole Delga précise que les entrepreneurs « ont payé leur voyage et leur séjour ».

Mais le conseil régional a également sa propre délégation.Selon nos informations, elle est composée de 9 membres : services du protocole, de la communication et des sports.

Contacté par France 3 Occitanie, le conseil régional n’a pas donné de détail sur les conditions tarifaires. Il est possible qu’un tarif de groupe ait été négocié.

Si on appliques les tarifs « normaux » pratiqués par Air France, l’enveloppe budgétaire dépasse les 10 000 euros.

Avec les billets Business, le voyage au Japon aurait coûté au conseil régional 22 000 euros.

Une somme qui, par définition, n’intègre pas les frais d’hébergements et de restauration pour le semaine passée au Japon.

Laurent Dubois (@laurentdub)

[Fact-checking] Nadia Pellefigue en CM1 quand Jean-Luc Moudenc était (déjà) élu municipal à Toulouse ?

Candidate (PS) aux municipales à Toulouse, Nadia Pellefigue met en avant son âge et souligne qu’elle était en CM1 alors que le maire sortant, Jean-Luc Moudenc, était déjà un élu local. [Vrai ou Faux].

Nadia Pellefigue, Candidate PS aux Municipales à Toulouse; Photo : Facebook/NadiaPellefigue

« Quand Jean-Luc Moudenc était au conseil municipal, j’étais en CM1 ». C’est la phrase lancée par Nadia Pellefigue au micro d’une matinale.

La candidate (PS) aux municipales veut incarner une nouvelle énergie pour Toulouse et transforme son âge en argument de campagne. La référence à sa scolarité s’inscrit dans cette stratégie.

Nadia Pellefigue était bien en CM1 en 1987

Nadia Pellefigue est née le 3 décembre 1978. La tête de liste du PS aux municipales va bientôt fêter ses 41 ans. C’est donc une évidence mathématique. Nadia Pellefigue avait donc 9 ans lorsque Jean-Luc Moudenc a obtenu son premier mandat local, en 1987.

9 ans c’est l’âge « normal » pour être scolarisée en CM1. Pendant que Jean-Luc Moudenc siégeait au conseil municipal de Toulouse, Nadia Pellefigue fréquentait bien les cours de récréation.

En revanche, Jean-Luc Moudenc et Nadia Pellefigue ont débuté la politique au même âge : 26 ans. La jeune socialiste a entamé son parcours en 2004, en tant qu’assistante parlementaire d’une députée européenne. Une fonction qu’elle va occuper pendant 10 ans.

Nadia Pellefigue : 36% de vie politique à l’âge de 40 ans

Le nombre d’années est un autre moyen permettant de mesurer la « nouveauté » en politique. A 59 ans, le maire de Toulouse a consacré 33 années à la vie politique. 54% de l’existence de Jean-Luc Moudenc a été rythmée par des mandats ou une activité politique.

En raison de son âge (19 ans d’écart avec Jean-Luc Moudenc), Nadia Pellefigue affiche un « compteur » moins élevé. C’est une simple question arithmétique.

La socialiste a passé 36 % de son existence (c’est-à-dire 15 ans de vie) en politique.

Laurent Dubois (@laurentdub

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