Du 16 au 18 octobre, le PS organise un référendum pour appeler à l’union de la gauche pour ces régionales. L’état-major socialiste, Christophe Cambadélis en tête, veut prouver que la majorité des sympathisants de gauche est pour l’union dès le premier tour. En face un autre référendum est lancé par les militants de gauche sur les mêmes dates pour «que le gouvernement tienne ses engagements et mène une politique de gauche» .Analyse avec Christophe Borgel, député socialiste de Haute-Garonne et secrétaire national du PS aux élections.
Le blog des Régionales : D’où est née cette idée de référendum ?
Christophe Borgel : L’idée est née du constat de la réalité de la division à gauche. On s’est rendu compte que cette division, dans un certains nombre de régions, ça permettait au FN de l’emporter ou de sortir en tête au premier tour.
Ensuite, d’après les enquêtes d’opinion, nous nous sommes aperçus que les électeurs de gauche semblaient dans leur grande majorité favorables à l’union.
Enfin, nous avions envie de faire évoluer notre rapport aux électeurs et aux sympathisants de gauche…
Alors justement sur cette participation citoyenne, concrètement ça va marcher comment ce vote ?
Il s’agit du vote des électeurs de gauche. C’est un acte de confiance à leur endroit. Les urnes sont dans la rue au vu et au su de tout le monde. Il y a une charte. Le fait de s’inscrire sur le listing de vote vaudra acceptation de cette charte.
Comment seront identifiés les votants ?
Il faut qu’ils laissent leur nom et prénom, ainsi que leur adresse mail et code postal On n’est évidemment pas à l’abri d’un électeur de droite votant pour décrédibiliser le scrutin. Mais normalement ça devrait bien se passer.
Pour Saurel, il n’y a que lui-même qui trouve grâce à ses yeux »
Que répondez-vous aux accusations de Philippe Saurel ? Lors d’une de nos émissions, le maire Divers Gauche de Montpellier candidat sur ces Régionales, a mis en cause le vote dans les Fédérations PS disant que des militants mettaient parfois trois bulletins dans les urnes ou qu’on faisait voter les morts ?
C’est incroyable avec lui comme on est tout le temps dans l’aigreur que ce soit pour le PS, la région, ou toutes les initiatives possibles. Finalement, il n’y a que lui-même qui trouve grâce à ses yeux.
Avez-vous une «jauge» ou un objectif qui, s’il est rempli, signifiera le succès de ce référendum ?
Pour ordre d’idée, au congrès du PS on avait eu 60 000 votants. Lors de la consultation chez Les Républicains sur les réfugiés, 50 000 personnes se sont exprimées. Dès qu’on aura dépassé 100 ou 150 000 votants, on aura dépassé le scrutin militant. On est plus dans une votation citoyenne qu’un scrutin interne. En plus le tout en un temps record. Cette initiative a été décidée le 19 septembre pour un vote moins d’un mois plus tard.
La division de la gauche peut être responsable de la victoire du FN »
Comment interprétez-vous le contre-référendum lancé par Julien Bayou d’Europe-Ecologie Les verts « Face à la droite et l’extrême droite, souhaitez-vous que le gouvernement tienne ses engagements et mène une politique de gauche » ?
Il ne s’agit pas d’EELV mais de quelques militants d’extrême gauche. Le même Julien Bayou s’était moqué de notre référendum et quinze jours après il essaie de le parodier. C’est bien la preuve que nous les dérangeons et que notre démarche a du sens.
Justement, quel message principal souhaitez-vous adresser avec ce vote citoyen ?
La division de la gauche n’est pas responsable de la montée du FN. En revanche elle peut être responsable de la victoire du Front National dans certaines régions.
Propos recueillis par Patrick Noviello