22 Fév

Réforme du code du travail : révolte à tous les étages au PS

Une tempête après un cyclone. Le tourbillon autour de la déchéance de nationalité est à peine calmé et le PS replonge dans une nouvelle turbulence. La réforme du code du travail secoue violemment les rangs du parti. Un vent de colère souffle dans les fédérations départementales. Une parlementaire (de poids) partage cette révolte. La présidente de la commission des Affaires Sociales, Catherine Lemorton se dit « atterrée et vraiment triste ». La députée de Haute-Garonne est prête à ne pas voter la réforme défendue par Manuel Valls et François Hollande.

A lawyer reads a copy of the French labour code ("code du travail" in French), on May 24, 2012 in Quimper, western France. AFP PHOTO / FRED TANNEAU

Plafonnement des indemnités prud’homales. Des journées de travail qui peuvent atteindre 12 heures. Une semaine de 46 ou 60 heures. Les mesures qui ont fuité dans la presse mettent le feu à la majorité. Le projet de loi (131 pages format A4 et 20 pages d’exposé des motifs) suscite une levée de bouclier. Le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, a  immédiatement critiqué une réforme qui doit être présentée en conseil des ministres le 9 mars prochain.

La fronde socialiste s’est rapidement étendue et elle touche la région Midi Pyrénées Languedoc Roussillon.

Dans le Tarn, en Haute-Garonne, dans l’Hérault et le Tarn-et-Garonne, les instances fédérales montent au créneau. Le Mouvement national des Jeunes Socialistes (MJS) n’est pas en reste et des militants en herbe appellent les parlementaires à ne pas voter la réforme du gouvernement.

Dans la puissante fédération de Haute-Garonne, un conseil fédéral doit fixer officiellement la position de la « fédé ». Il doit intervenir dans les prochains jours. Mais le 1er fédéral, Sébastien Vincini, se dit « très réservé sur le projet« .

Sébastien Vincini, 1er fédéral du PS31

Sébastien Vincini, 1er fédéral du PS31

Même tonalité dans la seconde fédération de la Grande Région. Le 1er fédéral de l’Hérault, Hussein Bourgi déclare : « Nous avons un conseil fédéral demain (NDLR mardi 22 février). Je vais proposer une motion commune contre le texte qui a fuité et dont les principales dispositions posent problème pour beaucoup d’entre elles. L’esprit de notre motion consiste à demander au gouvernement de dialoguer avec les organisations syndicales de salariés et de réécrire le texte afin d’en proposer une nouvelle mouture« .

Hussein Bourgi, 1er fédéral du PS34

Hussein Bourgi, 1er fédéral du PS34

Dans le Tarn, le 1er fédéral (ancien conseiller de François Hollande à l’Elysée) n’a pas souhaité répondre. Mais, selon un militant, le climat général est sans ambiguïté. La majorité de la fédération est hostile à la réforme du code du travail et  cette position sera exprimée lors du prochain conseil fédéral.

Visiblement, la rébellion ne se limite pas aux instances fédérales. Elle touche le coeur du réacteur législatif. La députée de Haute-Garonne, Catherine Lemorton est la présidente de la commission des affaires sociales. C’est sa commission qui va se trouver au centre des débats et des travaux parlementaires. Catherine Lemorton ne mâche pas ses mots : « Quel manque de bon sens. Juste après l’épisode de la déchéance de nationalité. Je suis triste que l’on termine sur cela. On a fait une vraie loi sur la santé publique et on finit le quinquennat là dessus ».

Catherine Lemorton, présidente de la commission des affaires sociales

Catherine Lemorton, présidente de la commission des affaires sociales

Catherine Lemorton est franchement réservée sur le fond.

« En l’état actuel, il est hors de question de voter le texte. Une seule raison parmi d’autres. Le loup se cache dans le détail. Dans le projet qui a fuité dans la presse les salariés doivent être prévenus dans un délai raisonnable. Un délai raisonnable, je ne sais pas ce que c’est. Actuellement les salariés doivent être prévenus 13 à 14 jours en avance ».

Des réserves sur le fond. Mais également une vraie mise en garde sur la méthode :

« Si on dessaisi ma commission au profit d’une commission spéciale, je vais me transformer en « Benoît Hamon » en jupe. On entend dire, dans les couloirs de l’exécutif, que ma commission est composée de gauchistes. Pas question de créer une commission spéciale composée de béni-oui-oui du gouvernement. Si on dessaisi les députés PS et d’opposition, spécialistes du code du travail, je vais être très en colère« .

Selon nos informations, Catherine Lemorton n’est pas le seul « pilier » qui vacille.

L’autre « pivot » de la réforme, le député de Saône-et-Loire, Christophe Sirugue doit normalement être le rapporteur du projet de loi (un personnage clés de la procédure législative) et il ne comprend pas comment (selon les mots d’un proche) la majorité peut venir se fracasser sur une tel texte à un an des législatives.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

20 Fév

Sylvia Pinel à la tête du PRG : une « vraie-fausse » présidence ?

C’est un remaniement d’après remaniement. Sylvia Pinel sort du gouvernement et Jean-Michel Baylet quitte la présidence du parti. L’ex-ministre du Logement devient présidente du Parti Radical de Gauche à la place du nouveau ministre de l’Aménagement du Territoire. Ce jeu de « fauteuils musicaux » n’a rien de surprenant. Le scénario était écrit d’avance.

Sylvia Pinel et Jean-Michel Baylet

Sylvia Pinel et Jean-Michel Baylet

Comme le précise un cadre du parti radical de gauche :  » C‘est l’application des statuts, nous savions en votant pour Sylvia Pinel à la 1ére vice-présidence du parti que cette situation était possible. Pour moi, elle doit être candidate lors du prochain congrès de septembre ». 

Jean-Michel Baylet redevient ministre 23 ans après son premier maroquin. Entre sa nomination sous la présidence Mitterrand et son retour en février 2016, le patron des radicaux de gauche a eu une obsession permanente : retrouver le chemin d’un ministère. Une obsession qui, en 2007, a manqué se traduire par un portefeuille offert par…Nicolas Sarkozy.

Jean-Michel Baylet et Nicolas Sarkozy

Jean-Michel Baylet et Nicolas Sarkozy

Selon nos informations, l’affaire est loin d’être une intox comme l’a prétendu par la suite Jean-Michel Baylet. Le président des radicaux des gauche était prêt à s’assoir à la table du conseil des ministres avec François Fillon. D’après une source proche de Jean-Michel Baylet, c’est Nicolas Sarkozy qui a refermé la porte. Les exigences du radical de gauche étaient trop élevées et la proposition de l’Elysée se limitait à un poste « à prendre ou à laisser ».

Peu importe, le détail de la parenthèse « sarkosyste ».

Une entrée au gouvernement de Jean-Michel Baylet se serait terminée de la même manière : une présidence Pinel.

La transmission de pouvoir est bien accueillie dans les rangs du parti. Pour un de ses cadres, l’intérim et l’élection programmée de Sylvia Pinel à la tête du PRG est une excellente chose.  » Très bonne nouvelle, première femme dans cette fonction, élue de notre région (NDLR Languedoc Roussillon Midi Pyrénées), jeune mais expérimentée, personne ne doute de son engagement radical ». Pour Vincent Garel, président du PRG81, le passage de relai n’est pas une simple formalité. C’est un vraie chance pour les radicaux de gauche.

Sylvia Pinel à l'Assemblée Nationale

Sylvia Pinel à l’Assemblée Nationale

Sylvia Pinel, nouvelle « patronne » d’une PME rentable.

La première tâche de Sylvia Pinel est de faire tourner la « boutique ». Le PRG c’est, en effet, une vraie PME. Dans la région Languedoc Roussillon Midi Pyrénées, ce sont 17 élus au Conseil Régional, 2 au conseil départemental de Haute-Garonne et des dizaines de maires.

Mais surtout, au niveau national, ce sont 7 sénateurs, 2 ministres, 1 secrétaire d’Etat et 17 députés.

Pour un vieux routier du PRG, « c’est la boutique la plus rentable de France. Elle produit des ministres, des vice-présidents de conseils régionaux ou dans les départements. Une rentabilité de succursale car les élus PRG sont élus sur la base d’accord avec le PS. Sans le parti frère, les radicaux n’auraient pas un tel fond de commerce ».

Un fond de commerce qui a d’ailleurs de bonnes caisses. Tous les partis politiques perçoivent des dotations de l’Etat. Dans la loi de finance 2016, l’enveloppe globale s’élève à 68,7 millions d’euros. Le PRG reçoit sa part. Une part fixée par décret et calculée à partir du nombre de parlementaires et en fonction du résultat des législatives de 2012.

Sur la base de ces deux critères, Sylvia Pinel disposera d’un budget de 1 588 784,01 euros.

A cela s’ajoute des sommes versées par le PS. Plusieurs centaines milliers d’euros. Entre 400 et 800 000 euros.

Enfin, pour être complet, il faut ajouter les aides « indirectes » ou en « nature » dont bénéficie le parti. Les élus versent une contribution et ils mettent à disposition des assistants parlementaires. Cette dernière pratique est fréquente dans les partis. Mais elle peut poser des questions juridiques. Cette semaine, la justice a mené des perquisitions dans les locaux du Front National. Des assistants parlementaires sont soupçonnés de travailler exclusivement pour le parti de Marine Le Pen sur les deniers du Parlement Européen.

De l’argent. Des permanents. Des élus. Sylvia Pinel est désormais la patronne d’une vraie « place forte ».

Mais la nouvelle présidente va-t-elle être la « vraie » présidente du PRG ?

Une « vraie-fausse » présidence Pinel ?

Sylvia Pinel n’est pas « bombardée » à la tête du PRG. Elle est adoubée depuis des années par Jean-Michel Baylet. La députée du Tarn-et-Garonne (1ère vice-présidente à la Région) connait les méandres du parti et pratique les arcanes radicales depuis 14 ans. L’ex-ministre est multipositionnée dans l’organigramme PRG : 1ère vice-présidente, comité exécutif, commission des finances, présidente du cercle tarn-et-garonnais « Moissac-Castelsarasin ».

Dans 6 mois, à la fin de son interim, Sylvia Pinel sera, sans surprise, élue à la présidence du parti. Son expérience, l’appui de la figure historique du PRG, Jean-Michel Baylet, devraient lui assurer une maitrise de l’appareil. Sur le papier, cela semble évident. Sylvia Pinel connait les codes et les réseaux du parti. Mais, dans les faits, le véritable président risque de rester…Jean-Michel Baylet.

Un cadre du PRG estime que le parti restera entre les mains de Jean-Michel Baylet :  » Nous sommes le dernier parti de France a pratiqué le centralisme démocratique (NDRL référence à la conception léniniste de l’organisation du parti communiste)Les opposants ont la velleité  d’en découdre mais Baylet arrive leur met deux bouffes et c’est réglé ». 

Un fin connaisseur des radicaux de gauche ajoute : « Jean-Michel Baylet est le propriétaire du parti. Tout est tenu par Jean-Michel. L’élection de Sylvia ne changera rien. C’est Jean-Michel qui va rester le président par procuration ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

18 Fév

Offre médicale, personnes âgées, personnel de santé : diagnostic et traitement

La santé est-elle en forme ? La disparition des médecins dans nos campagnes et certaines villes. La formation des infirmiers. Le maintien à domicile des personnes âgées. Ces dossiers chauds qui sont sur le bureau du Conseil Régional. La semaine dernière, le « monsieur Santé » de la nouvelle Grande Région a été désigné. Il s’agit de Michel Boussaton. La santé va-t-elle s’adapter à un nouveau territoire taille XXL ? Simple continuité des politiques antérieures ? saut qualitatif et quantitatif avec la Fusion et la présidence Delga ?

Ancien virtuose du bistouri (chirurgien connu et reconnu), le (nouveau) conseiller régional délégué à la Santé, aux formations sanitaires et à la Silver Economie répond à ces questions. Des questions qui concernent des millions de patients et une population qui vieillit sous le soleil de l’Hérault ou au milieu des près gersois.

Michel Boussaton. Conseiller régional délégué à la santé, aux formations sanitaires et à la silver économie

Michel Boussaton. Conseiller régional délégué à la santé, aux formations sanitaires et à la silver économie

Le Blog Politique – La santé n’est pas une compétence régionale. Pourtant le conseil régional intervient dans ce domaine. Comment son action peut-elle se traduire ?

Michel Boussaton. Oui. La santé n’est pas une compétence régionale mais nationale. Nous intervenons en fournissant, par exemple, des aides à la création des maisons de santé (NDLR : établissements réunissant sous un même toit des praticiens médicaux et para-médicaux). On ne peut pas imaginer que le conseil régional se désintéresse de l’offre de santé sur son territoire.

Le Blog Politique – On entend souvent parler de la disparition des médecins en zone rurale et même dans certaines zones urbaines. Quel diagnostic faites-vous de l’offre de santé en Languedoc Roussillon Midi Pyrénées ?

Michel Boussaton. L’offre est assez bonne de façon illusoire. Il n’y a pas vraiment de problème d’accès à un médecin. On peut dire qu’il n’y pas de désert médical mais simplement, entre guillemets, une désertification. Mais je dis « de façon illusoire » car ce tableau ressort juste de données statistiques et ces données sont trompeuses ou du moins illusoires. Certains territoires sont en souffrance. Des départements ont perdu 12% de médecins en 5 ans. C’est le cas notamment dans le Gers. Vous comprenez bien que le conseil régional doit s’investir sur ce dossier et apporter des solutions.

Le Blog Politique – Vous parlez d’aide à la création des maisons de santé, c’est le seul levier à votre disposition ?

Michel Boussaton. Non. La région est présente à la conférence régionale de santé et autonomie (NDLR une instance consultative composée par les professionnels de santé et les représentants de l’Etat). Elle est présente dans ce que l’on appelle la démocratie sanitaire. Nous devons faire entendre notre voix. Je vais également rencontrer les doyens des facultés de médecine. Il faut regarder ce que l’on peut faire en matière de « numerus clausus ». On parle d’un « numerus clausus » régional et non plus national. Si cette régionalisation se confirme, il va de soi que le conseil régional devra être un des décideurs.

Le Blog Politique- Vous étiez en charge de la délégation « Santé » en Midi-Pyrénées, sous la présidence Malvy. La fusion avec le Languedoc Roussillon, c’est juste un saut quantitatif avec plus de départements et un territoire plus grand ? 

Michel Boussaton. La fusion ne change pas vraiment les choses. Dans le domaine des formations sanitaires et sociales, un autre aspect de ma délégation, les formations sont essentiellement gérées par le secteur privé en Languedoc Roussillon. Ce n’est pas le cas en Midi Pyrénées. Il faudra tenir compte de ce passé et rester sur des points d’équilibres respectueux de cette spécificité languedocienne.

Le Blog Politique – Le nerf de la guerre ou plutôt de l’action régionale, c’est l’argent. Vous disposez de moyens budgétaires suffisants ? 

Michel Boussaton. Dans le cadre de l’offre de santé et d’un éventuel « numerus clausus » régional, ce n’est pas une question d’argent mais de volonté politique. La répartition géographique des IFSI (Institut de Formation des Soins Infirmiers) en faisant que cela corresponde au mieux aux besoins des territoires, c’est également une question de choix politique. En revanche, vous avez raison, l’aide aux maisons de santé ou d’autres actions supposent des moyens budgétaires. Ainsi, en matière de formation sanitaire et sociale, nous disposons d’une enveloppe de l’Etat qui remonte au transfert des compétences réalisé en 2005. Une enveloppe définie en 2005 et qui n’a pas grossi. Cela représente un coût réel pour la Région. Les sommes en jeu sont importantes. Lors du précédent mandat, en midi-pyrénéen, la formation aux métiers sanitaires et sociaux, représentait 44 millions d’euros.

Le Blog Politique – La région Languedoc Roussillon Midi Pyrénées est composée d’une importante population âgée. Quelle va-être votre politique à destination des seniors ? 

Michel Boussaton. Notre but est de maintenir les personnes âgées à domicile et cela dans les meilleures conditions de confort, d’accès aux soins et de sécurité. Pour atteindre cet objectif, nous allons travailler avec les conseils départementaux (NDLR compétents en matière d’action sociale), les professionnels du secteur mais aussi les industriels et les chercheurs. Il existe notamment à Nîmes un très intéressant institut de recherche sur le vieillissement.

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)

 

17 Fév

Conseils d’administration des lycées : le FN peut-il représenter la Région ?

Les Régions contributrices primordiales aux budgets des lycées. Photo MaxPPP

Les Régions contributrices primordiales aux budgets des lycées. Photo MaxPPP

Dans la série « savez-vous à quoi sert votre conseiller régional », apprenez qu’il siège aussi dans des organismes en dehors de son assemblée, notamment au conseil d’administration des lycées. La collectivité, rappelons-le, consacre une grande partie de son budget, au financement de ces derniers (construction, rénovation, maintenance, matériel pédagogique…).

Cette semaine, la principale fédération de parents d’élèves a fait sur ce chapitre une sortie remarquée. Les deux comités régionaux de la FCPE « soutiennent la Présidente de la région dans sa volonté de refuser que les idées du repli sur soi et de l’exclusion, revendiquées par le Front National rentrent dans les conseils d’administration des lycées de notre région ».

Référé d’un côté, majorité de l’autre

Coïncidence de calendrier ou pas, ce mardi matin la présidente du groupe FN à la région plaidait justement sa cause devant le tribunal administratif de Montpellier afin que ses élus puissent représenter Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées dans les organismes extérieurs où siègent des conseillers régionaux. « Nous avons recueilli 34% des voix des électeurs et constituons 25% de l’assemblée. Il n’est pas normal que nous ne puissions pas y siéger. Le FN est clairement discriminé » déclare France Jamet.

Pour le FN comme pour le groupe socialiste, il ne s’agit évidemment pas que d’une question de symbole. « Le député que je suis aussi ne s’en tiendra qu’à la loi. Pour les membres des commissions, le vote de l’assemblée se fait à la proportionnelle. Le FN y a donc toute sa place. La désignation des représentants régionaux dans ces organismes extérieurs se fait à la majorité. Il n’y a donc aucune raison que je demande à des camarades PS de voter pour des candidats FN » argumente Christian Assaf.

Souvenirs contrastés des années lycée

Là où la divergence s’accroît encore entre frontistes et socialistes, c’est sur leurs souvenirs des années lycées. « Du temps de Jacques Blanc (ancien président de Languedoc-Roussillon de 1986 à 2004), il avait accepté que nous siégions au CA des lycées. A 90%, les représentants du personnel ou les parents d’élèves étaient très contents que nous soyons là. Ils nous disaient même que c’était la première fois depuis vingt ans qu’ils voyaient enfin des élus». Le président du groupe socialiste, lui, lycéen à l’époque, se souvient surtout de « blocages d’établissements et de conseils d’administration par des manifestants opposés au FN ».

« C’est un rôle de représentation, pas de pouvoir. On ne peut pas appliquer un critère exclusivement politique à ces désignations » rétorque encore France Jamet. « Le problème avec Carole Delga, c’est qu’elle se battra jusqu’au bout contre les idées du FN. C’est une militante, pas une Présidente » regrette la chef du groupe FN. Et Christian Assaf de rappeler que la Présidente socialiste n’a pas de pouvoir de nomination en la matière « puisque c’est l’assemblée qui vote.

Le vote pour la désignation des représentants dans les conseils d’administration des lycées devrait avoir lieu lors de la prochaine réunion de l’assemblée régionale, en commission permanente le 11 mars. France Jamet, elle, attend la réponse à son référé déposé au tribunal administratif d’ici lundi prochain.

Patrick Noviello

 

16 Fév

Laurence Arribagé soutien de Jean-François Copé pour les primaires

A droite, la course des « primaires » s’accélère. Depuis dimanche dernier, le nombre de compétiteurs a augmenté. Le 14 février, Jean-François Copé a déclaré sa candidature sur le plateau du « 20 heures » de France 2. L’ancien président de l’ex-UMP rejoint le peloton bien fourni des Juppé, Fillon, Morano, Mariton…Pour le moment, ce sont 7 concurrents qui briguent l’investiture LR pour la présidentielle de 2017.

Au sein des Républicains de Haute-Garonne, la déclaration de candidature de Jean-François Copé alimente l’hypothèse d’un parrainage « présidentiel ». Celui de la présidente de la fédération départementale, Laurence Arribagé.

Jean-François Copé, candidat à la primaire pour la présidentielle de 2017

Jean-François Copé, candidat à la primaire pour la présidentielle de 2017

L’audition ce matin, mardi 16 février, de Nicolas Sarkozy peut modifier la donne. Sa mise en examen pourrait éliminer (de fait) le principal compétiteur des « primaires ». Mais, en revanche, l’affaire Bygmalion épargne un de ses témoins clés : Jean-François Copé. Le destin politique de Nicolas Sarkozy est entre les mains des juges. En revanche, l’ancien président de l’UMP, Jean-François Copé, est ressorti sans encombre du bureau des magistrats du pôle financier.

Libéré de toute entrave judiciaire, Jean-François Copé a retrouvé sa liberté de mouvement politique. Il l’a immédiatement utilisée pour déclarer sa candidature à la « primaire ». Une candidature qui a immédiatement été commentée à 600 km de Paris. A Toulouse, au sein de la Fédération LR de Haute-Garonne, cadres et élus ont eu un réflexe : pointer du doigt un de ses futurs parrainages. Celui de Laurence Arribagé. 

Laurence Arribagé, Jean-François Copé et Jean-Luc Moudenc

Laurence Arribagé, Jean-François Copé et Jean-Luc Moudenc

 » Je n’ai ni à infirmer ni à confirmer alors que Laurence Arribagé ne s’est jamais exprimée concernant son parrainage pour les primaires« . Le collaborateur de la présidente (et députée) de Haute-Garonne, Yoan Rault-Wita applique rigoureusement la ligne de sa patronne. Pas de commentaire sur les primaires.

Dans les colonnes d’un journal local, Laurence Arribagé a précisé qu’elle ne se prononcerai pas avant le mois de septembre.

Il est vrai que le sujet est sensible.

Comme dans toutes les fédérations LR, la question des primaires est source de division.

« Sarkozystes », « Fillonistes » et désormais « Copéistes » vont se confronter et s’affronter afin d’assurer la victoire de leur champion. Par tradition, de manière quasiment « génétique », la droite est légitimiste et allergique aux tensions internes. Il faut dire que des générations de militants ont été marquées par des guerres fratricides. Que ce soit au niveau national (Giscard-Chirac, Balladur-Chirac, Fillon-Copé, Sarkozy-Copé) ou local (Moudenc-Veyrac, Douste-Baudis).

Les primaires peuvent réveiller de vieux traumatismes. Laurence Arribagé doit tenir compte du passé et du passif de ses troupes.

Laurence Arribagé, présidente LR31

Laurence Arribagé, présidente LR31

Mais, surtout, la tâche n’est pas facile pour la présidente de la Fédération. Selon nos informations, la présidente de LR31 a ouvertement exprimé ses préférences pour Jean-François Copé et évoqué un parrainage dans le cadre des primaires. Selon plusieurs sources, Laurent Arribagé a réaffirmé sa position lors du Conseil National du 14 février, 

Mais la fédération haute-garonnaise, n’est pas « copeiste ». La majorité des 10 délégués de circonscription et des 12 conseillers nationaux du département sont « sarkozystes ». Laurence Arribagé a longtemps été sur cette ligne. Mais c’était à une époque ou Nicolas Sarkozy et Jean-François Copé formaient un tandem.

Désormais les deux ex (président de l’UMP et président de la République) suivent des chemins différents. Et même opposés.

Jean-François Copé n’a pas hésité à mettre en cause Nicolas Sarkozy lors de son audition par la justice. De toute façon, duel judiciaire ou non, leur ambition élyséenne les transforme forcément en rivaux.

Une rivalité qui pourrait donc recevoir le soutien d’une présidente de fédération… »sarkozyste ».

Selon un militant, « dans la fédération, il existe des Juppeistes dont Jean-Luc Moudenc et ses proches, Pierre Esplugas (NDRL maire adjoint) ou Brigitte Micouleau (NDLR sénatrice). Il existe des élus qui soutiennent Bruno Le Maire. Arnaud Lafon (NDLR maire de Castanet-Tolosan) et Jennifer Courtois (NDLR conseillère régionale). Mais la majorité des militants sont légalistes et soutiennent le président du parti, Nicolas Sarkozy ». 

Un adhérent « historique » précise :  » on ne sait pas si la majorité est absolue ou relative mais il est clair que la majorité de la fédération est sarkozyste« . Au moment de l’élection interne de janvier dernier, des candidats ont renoncé à se présenter face à Laurence Arribagé. Un renoncement émanant de « sarkozystes » qui voyaient en la présidente (par interim) sortante une des leurs.

Dans ce contexte, le positionnement « copeiste » de la présidente de LR31 est acrobatique.

Comme le précise, un élu de droite « cela ne manque pas de courage« .

Encore faut-il que Laurence Arribagé finisse par déclarer publiquement son « copéisme ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

 

 

15 Fév

J.M Baylet au gouvernement : peur et indifférence dans son « fief » du Tarn-et-Garonne

C’est une des vedettes du dernier remaniement gouvernemental. Avec Emmanuelle Cosse et ses collègues « écolos », Jean-Michel Baylet partage le podium des nominations les plus commentées. Comme pour les « entrants » écologistes, le ton est souvent ironique et même franchement cinglant. Mais peu importe  la volée de bois vert. Jean-Michel Baylet retrouve les projecteurs de la politique nationale.

Jean-Michel Baylet, ministre de l'Aménagement du Territoire, de la Ruralité et des Collectivités

Jean-Michel Baylet, ministre de l’Aménagement du Territoire, de la Ruralité et des Collectivités

Comment ce retour est-il vécu dans le Tarn-et-Garonne ?

Pour Jean-Michel Baylet, le Tarn-et-Garonne, c’est un peu l’enfer et le paradis sur terre.  C’est un « paradis » électoral et plus de trente ans de mandats : maire, député, sénateur, président du département. Mais c’est également le territoire qui lui a infligé ses deux plus cuisants revers : la perte de son siège sénatorial et du conseil départemental.

Comment les élus et les responsables politiques du département, vivent-ils le « come-back » ministériel de Jean-Michel Baylet ?

Réponse sous forme de réactions.

La première est publique. Elle émane de l’adversaire politique de Jean-Michel Baylet, Brigitte Barèges. Enfin « adversaire politique », l‘expression est peut-être trop forte ou du moins plus vraiment d’actualité. La maire de Montauban a multiplié, ses dernières années, les attaques contre le PDG de la Dépêche du Midi.

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Le journal de Jean-Michel Baylet a longtemps été la cible favorite de l’édile de la droite tarn-et-garonnaise. Mais, le département bruisse d’un accord tacite entre les deux anciens « meilleurs ennemis ». Le rédacteur en chef de l’édition locale du quotidien de Jean-Michel Baylet aurait porté ses lettres de créances à l’Hotel de Ville. Et, surtout, un vote commun au sein du conseil départemental (lors du vote d’une décision modificative du budget) traduirait cette alliance. Une alliance « contre nature » qui reposerait sur une hostilité commune envers le nouveau président du département, Christian Astruc.

Christian Astruc, président du Conseil Départemental du Tarn-et-Garonne

Christian Astruc, président du Conseil Départemental du Tarn-et-Garonne

En tout cas, une chose est certaine. Brigitte Barèges accueille la nomination de Jean-Michel Baylet sans tir de boulet rouge. Son communiqué de presse n’est pas sympathique. La tonalité est critique. Mais on est loin d’une pluie acide. D’autres élus sont beaucoup moins compréhensifs.

Evidemment, l’expression est beaucoup plus libre en OFF que dans un communiqué de presse.

Mais, de droite à gauche, les propos tenus sont loin d’avoir la « douceur » du texte de Brigitte Barèges. Un responsable de gauche déclare : « les derniers soubresauts sont toujours les plus e…(NDLR ceux de Jean-Michel Baylet). Dans le landerneau, tout le monde se marre. Jean-Michel Baylet qui a tanné la réforme des collectivités et qui devient ministre de ces mêmes collectivités. C’est la semaine du carnaval et c’est du grand carnaval ».

Pour un élu de droite, « c’est un mélange de moquerie et d’indifférence. Mais on croise également des gens qui disent « vous voyez, on vous l’avait dit, il n’est pas encore mort ». Il y a une peur. Que Baylet se venge et que le département le paye ». 

Un élu de gauche partage cette crainte :  » Sylvia Pinel, vice-présidente à la Région et Jean-Michel Baylet ministre des Collectivités, on risque de subir une vengeance et de voir le département passer à la trappe« . Drôle d’ambiance. Certains territoires vivent une nomination ministérielle comme une chance. Un ministre à Paris, ce sont des portes qui s’ouvrent plus facilement et des dossiers qui avancent plus rapidement.

Jean-Michel Baylet et Sylvia Pinel

Jean-Michel Baylet et Sylvia Pinel

Mais, dans le Tarn-et-Garonne (seul département de Languedoc Roussillon Midi Pyrénées a avoir un représentant au conseil des ministres), ce sont les craintes qui l’emportent largement sur l’enthousiasme ou les calculs d’opportunités. Jean-Michel Baylet s’est retiré du paysage politique tarn-et-garonnais. La rancoeur est sans frontière. Mais a priori le nouveau ministre fait sa vie en dehors de son ancien fief. Plusieurs témoignages concordent.

« Cela fait des mois que Baylet ne met plus dans le Tarn-et-Garonne. On ne le voit pas dans les manifestations et les événements du département. Mais, en même temps, il n’a plus vraiment de titre pour le faire. Il est un simple conseiller départemental et en dehors de son canton de Valence d’Agen il n’a pas de raison de sillonner le département ». 

« Il est membre de la commission des finances au conseil départemental mais il n’a assisté à aucune réunion. Il vient juste aux « plénières » (NDLR réunion trimestrielle du conseil départemental) ».

Pour un élu de gauche, la discrétion de Jean-Michel Baylet n’est pas simplement conjoncturelle. Elle traduit la fin d’une époque « La nomination de Jean-Michel Baylet ne lui remet pas le pied à l’étrier dans le département. Il sait qu’il ne redeviendra plus jamais président du département. Il n’y a pas de marche arrière. Christian Astruc (NDRL actuel président) a désormais une majorité. Jean-Michel Baylet qui fait trembler tout le monde, c’est fini. La page est tournée« .

Un élu modère : « Baylet va revenir avec carrosse blanc et chevaux ». Un autre va dans le même sens : « Baylet a désormais son bâton de Maréchal avec son ministère mais il ne va pas laisser tomber Sylvia Pinel (NDLR ancienne ministre du Logement) qui, elle, revient sur sa circonscription et redevient députée. Il va être là tous les week-ends. En plus, il compte bien dézinguer Christian Astruc (NDRL président du conseil départemental et « tombeur » de Jean-Michel Baylet à la présidence du département) et mettre les bâtons dans les roues de Valérie Rabault (NDRL députée PS du Tarn-et-Garonne) ».

Samedi dernier, le 13 février, Jean-Michel Baylet était à 700 km de Montauban. Le nouveau ministre a assisté à « France-Irlande ». Mais, que ce soit dans la tribune du Stade de France ou dans le Tarn-et-Garonne, Jean-Michel Baylet revient dans le match. Reste à savoir s’il va jouer simplement l’arbitre ou entrer carrément dans la mêlée.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

 

 

 

 

11 Fév

Retour de Jean-Michel Baylet au gouvernement : pour quoi faire ?

Ministre de l’aménagement du territoire, de la ruralité et des collectivités locales. Vingt-trois ans après son passage au ministère du Tourisme, Jean-Michel Baylet revient au gouvernement. Mais pour quoi faire ? A quoi va servir le ministre Baylet ? Réponse au travers d’un verbatim.

Jean-Michel Baylet, nouveau ministre de l'aménagement du territoire, de la ruralité et des collectivités

Jean-Michel Baylet, nouveau ministre de l’aménagement du territoire, de la ruralité et des collectivités

Depuis des mois, Jean-Michel Baylet le répétait en boucle. Le président Hollande lui a promis le ministère de la Défense. Hier encore, mercredi 10 février, l’agriculture était une hypothèse. En milieu d’après-midi, Stéphane le Foll confesse à un parlementaire : « c’est dur mais je ne vais pas lâcher « . Cela a payé. Le sortant n’a pas été sorti. Finalement, Jean-Michel Baylet hérite d’un portefeuille en forme de millefeuille qui est très loin des combats en Syrie ou du front agricole.

Aménagement du territoire. Ruralité. Collectivités locales. Un élu régional réagit immédiatement.  » mais c’est le même portefeuille que Sylvia Pinel au conseil régional« . Effectivement, l’ex-ministre du Logement est la 1ere vice-présidence en charge de l’aménagement du territoire dans la nouvelle Grande Région Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon. Mais la comparaison s’arrête là.

Jean-Michel Baylet a deux autres cordes à son arc ministériel. La ruralité et les collectivités locales.

Pour un parlementaire de la majorité, « la ruralité, c’est surtout le rapport Bertrand (NDLR rapport du sénateur de la Lozère). Le haut débit, l’offre médicale, l’accès des services publics. En revanche, l’aménagement du territoire, c’est un peu tout sauf l’urbain et les métropoles . Les collectivités concerne l’application de la loi Notre et les regroupements de communes ».

De 1990 à 1993, sous le gouvernement de Michel Rocard, Jean-Michel Baylet a déjà eu en charge les collectivités. Le bilan ?  » Les traces on les cherche encore« . Ce jugement (cinglant) n’émane pas d’un adversaire politique. Il est formulé par une éminence socialiste. Un retour au gouvernement, cela peut servir à cela. Corriger le passé.

Pour un autre parlementaire de gauche (toujours en OFF car un ministre reste un ministre),  « Baylet saison II » va forcement être meilleur. En effet, le nouveau ministre est flanqué d’une secrétaire d’Etat aux collectivités locales, Estelle Grelier. L’ancienne députée de Seine-Maritime (43 ans) ne manque ni de caractère ni d’expérience (Parlement Européen, Vice-présidence du Conseil Régional de Haute-Normandie).

Estelle Grelier, secrétaire d'Etat en charge des collectivités

Estelle Grelier, secrétaire d’Etat en charge des collectivités

Un parlementaire de gauche (franchement hostile à Jean-Michel Baylet) déclare : « c’est le chien de garde de l’Elysée. Elle a été mise  (NDRL Estelle Grelier) aux côtés de Baylet pour gérer les dossiers« . Toute polémique mise à part, il est vrai que le volet « collectivités locales » du ministère Baylet ne va pas être simple. Dans le cahier des charges, on trouve l’application de la fameuse loi Nouvelle Organisation Territoriale de la République (NOTRe).

Or, Jean-Michel Baylet a farouchement combattu ce texte. Ses sénateurs ont même voté contre.

Pour un député PS (proche de Manuel Valls), ce n’est pas grave car ce n’est pas le sujet. « Le portefeuille de Jean-Michel permet de cultiver les réseaux d’élus locaux pour 2017 et de donner des gages aux départements (NDLR Jean-Michel Baylet a critiqué la loi Notre au nom de son « départementalisme »).

Tous les remaniements sont politiques. Mais celui de février 2016 est franchement « politicien ».

Il prépare (avec l’entrée de Jean-Michel Baylet mais aussi des écologistes) la présidentielle de 2017.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

 

 

10 Fév

François Hollande contraint Carole Delga au cumul des mandats

François Hollande a la tête dans le dernier remaniement ministériel de son quinquennat. Selon une source proche du gouvernement, il pourrait intervenir demain, jeudi 11 février. Mais ce n’est pas la seule préoccupation de l’Elysée.

Le chef de l’Etat se soucie également du mandat parlementaire de Carole Delga. L’Elysée demande que la présidente de Région continue à cumuler. C’est en tout en cas la version qui circule dans l’entourage de la présidente-députée.

François Hollande sur le perron de l'Elysée. Photo : AFP

François Hollande sur le perron de l’Elysée. Photo : AFP

« Je veux bien mais je ne peux pas. Le Château (NDRL l’Elysée) est contre ». Selon plusieurs sources concordantes, c’est (en substance) le discours de Carole Delga. La présidente de Région voudrait suivre l’exemple de son prédécesseur midi-pyrénéen, Martin Malvy. Elle se dit prête à se consacrer exclusivement à son mandat régional. Peut-être conserver le poste de 1ère adjointe de la mairie de Martres-Tolosane. Mais la présidente de Région aurait envie de garder les deux pieds sur le terrain local.

Une envie qui se heurterait à un « diktat » élyséen. Pas question de créer un précédent (valables pour d’autres cumulards). Pas question de prendre le risque d’élections législatives partielles. Depuis le début du quinquennat, toutes les partielles (sauf une) ont été perdues par la majorité présidentielle. Inutile d’en rajouter.

Bref, pour le salut du PS et dans l’intérêt supérieur de l’Elysée, Carole Delga doit se sacrifier. Tant pis si ce même parti socialiste et ce même Elysée ont adopté le 22 janvier 2014 une loi anti-cumul. Heureusement, le texte n’est applicable qu’en… 2017. D’ici là une éventuelle alternance pourrait régler le problème. En cas de victoire à la prochaine présidentielle, la droite parle d’une abrogation. En coulisses, certains socialistes ne sont pas vraiment affolés par cette perspective. Au contraire.

En attendant, une partielle sur ses terres Commingeoises n’inquiète pas Carole Delga. Si, par miracle, l’oukaze de François Hollande est levé, la présidente de Région est confiante. Elle estime que son ancienne circonscription resterait entre les mains du PS. Suppléante du candidat en piste, elle parie sur un score autour de 60%.

Carole Delga, présidente de la Région LRMP à la tribune de l'Assemblée Nationale

Carole Delga, présidente de la Région LRMP à la tribune de l’Assemblée Nationale

Mais tous les cumulards n’ont pas la chance de Carole Delga. Alain Rousset (député et président de la Région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes) et même des présidents de départements (Philippe Martin président du Gers et député, Thierry Carcenac sénateur et président du Tarn) pourraient être victime d’une « jurisprudence Delga ».

Le problème des élections (partielles ou non), ce sont souvent les électeurs.

Le principe de précaution défendu par l’Elysée et « imposé » à Carole Delga ne règle pas le fond du dossier : la présidente de Région continue à être députée. Vu de Toulouse et Montpellier, c’est la seule chose qui compte.

La double casquette « députée-présidente de Région » continue à faire « jaser » dans les rangs socialistes. Un élu confie : « J’aime beaucoup Carole et je l’ai  toujours soutenue pendant sa campagne mais quand je la vois aux questions au gouvernement du mardi je me dis ça va pas. Il y a assez de travail à la région sans avoir besoin d’être à l’Assemblée« .

Un autre socialiste ajoute : « la gauche est donneuse de leçon (NDLR sur la question du cumul) et l’exemple vient de là ou on ne l’attendait pas, de la droite avec la démission de Christian Estrosi et de Xavier Bertrand ».

Ces responsables socialistes peuvent se consoler.

Carole Delga est en mission commandée par l’Elysée. Sans parler des barons que son mandat parlementaire protège.

En bon français, cela s’appelle « avoir le sens du sacrifice ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

09 Fév

« Scandale » de la taxe transport : la double casquette de Jean-Michel Baylet

Une sombre affaire de taxe. Lundi 8 février, La Dépêche du Midi, le quotidien de Jean-Michel Baylet, évoque la perception indue d’une contribution « Versement Transport » par le Syndicat Mixte des Transports en Commun de Toulouse, SMTC-Tisséo. Le titre est sans ambiguité : « Les millions d’euros perçus abusivement par Tisséo« . Le texte de l’article est parfaitement compréhensible, même par les non-spécialistes de la fiscalité des transports : « un incroyable abus fiscal qui ne sera réparé qu’à la marge« .

Jean-Michel Baylet, ancien ministre et président du PRG

Jean-Michel Baylet, ancien ministre et président du PRG

Malgré la technicité d’un sujet pour initié, le lecteur retient deux choses. Le montant colossal des sommes prélevées dans la poche des entreprises et le fait (grâce à l’interview de son avocat) que seule une entreprise (un voyagiste) va être indemnisée.

L’article ne le précise pas, mais, selon nos informations, l’indemnisation est modeste : 800 euros. Juste de quoi amortir les frais de justice. Et encore. En effet, le recours a été introduit par la Compagnie Méridionale des Voyages de Tourisme (COMEVAT). Une entreprise domiciliée rue de Rémusat à Toulouse mais qui agissait au nom de son agence de Portet-sur-Garonne. La perception indue de la taxe « Versement Transport » n’a pas trop pesé sur son chiffre d’affaires : 11 192 400 euros. En revanche, la COMEVAT a obtenu un bien précieux : un jugement du Tribunal des Affaires Sociales.

Un jugement qui met un peu de baume sur les plaies du président de la COMEVAT. Avant d’avoir (enfin) le bonheur de rentrer au gouvernement, le responsable de la structure de transport obtient gain de cause auprès de la justice. En effet, ce que ne précise pas le quotidien de Jean-Michel Baylet, c’est que Jean-Michel Baylet est aussi… le président de la COMEVAT.

La patron des radicaux de gauche peut redevenir ministre dans les heures qui viennent. Un remaniement pourrait intervenir, mercredi 10 février. Pour décrocher un maroquin, Jean-Michel Baylet peut mettre en avant son groupe de presse… mais aussi son expérience de président d’une compagnie de transport.

Media, politique, affaires, seuls les mauvais esprits pourraient voir dans ce cocktail un « mélange des genres ».

Laurent Dubois (@laurentdub) et Fabrice Valery (@FabValery)

Dépôt de plainte de Brigitte Barèges contre un élu d’opposition : classement sans suite

Le 3 décembre 2015, Brigitte Barèges a déposé plainte en diffamation contre un conseil municipal d’opposition, Gaël Tabarly. Le parquet de Montauban a classé la procédure sans suite. La procureure de la République estime que l’infraction est insuffisamment caractérisée.

Brigitte Barèges, maire de Montauban

Brigitte Barèges, maire de Montauban

La procédure en diffamation visait un tweet publié puis retiré par l’élu montalbanais. Un tweet dans lequel Gaël Tabarly évoquait l’intervention de la police dans les murs de la mairie de Montauban. Depuis, comme l’a révélé France 3 Midi-Pyrénées, ces descentes ont été confirmées.

Laurent Dubois (@laurentdub)