Deux descentes de police formellement démenties par la mairie. Depuis décembre dernier, un mystère plane sur Montauban. Des rumeurs insistantes et récurrentes secouent le landerneau politique municipal.
Dans les rangs de la majorité et de l’opposition, on parle d’une opération de police judiciaire les mardi 2 décembre et mardi 26 janvier. Des ordinateurs auraient été saisis. Il s’agirait d’un dossier économico-financier. Une information démentie dès le 27 janvier par le cabinet de Brigitte Barèges auprès de France 3 Midi-Pyrénées mais confirmée par une source policière.
En juin 2015, Brigitte Barèges a été mise en examen pour « détournements de fonds publics par personne dépositaire de l’autorité publique ou investie d’une mission de service public » s’agissant d’un soupçon d’emploi fictif.
Mais les visites des policiers de décembre 2015 et janvier 2016 portent, selon nos informations, sur un autre dossier : une procédure visant un marché public de communication. Elle implique la maire de Montauban mais aussi sa directrice de cabinet.
Un élu municipal a franchi le pas et mis l’affaire des perquisitions sur la place publique au travers d’un tweet. La réaction de la maire de Montauban, Brigitte Barèges, a été immédiate : un dépôt de plainte en diffamation. Le tweet de Gaël Tabarly est resté en ligne une heure. Il a été publié lors de la première perquisition présumée. Cela a suffi pour déchainer les foudres judiciaires de la mairie de Montauban.
Visiblement, la réaction est efficace. Elle est plus que dissuasive. Elle crée un véritable climat de peur. Un élu d’opposition s’inquiète d’une publication… sur le bulletin municipal et dans laquelle il aborde le sujet désormais tabou. Et encore la crainte d’une procédure judiciaire n’est pas la pire. Selon nos informations, la tension est telle que des pneus de voiture ont été crevés. Sans parler de « menaces » d’ordre professionnel sur des agents municipaux.
Ce climat délétère pourrait encore monter d’un cran. Les rancoeurs et la hargne sont, par définition, irrationnelles.
Mais, en toute hypothèse, cette histoire va connaître une fin.
Par définition, une procédure judiciaire finit par devenir publique. Le secret de l’instruction couvre (plus ou moins) les actes : perquisitions, auditions de témoins, garde à vue. Mais les audiences sont nécessairement (sauf exception) ouvertes au public. Même en cas de non lieu (ne jamais oublier la présomption d’innocence), des éléments « fuitent » inévitablement.
A un moment ou à un autre, l’existence d’une procédure judiciaire éclate.
Dans ce contexte, le comportement de la mairie de Montauban est totalement incompréhensible : pourquoi nier une réalité qui, de toute manière, éclatera au grand jour ?
Contactée par téléphone, Brigitte Barèges refuse de répondre. Son adjoint à la mairie, avocat de profession, Thierry Deville affirme n’être au courant de rien. Ce black out peut mettre (artificiellement) un couvercle sur la marmite. Mais cela ne peut durer qu’un temps.
Laurent Dubois (@laurentdub) et Fabrice Valery (@FabValery)