Emmanuel Macron est donc candidat officiellement à l’élection présidentielle depuis ce mercredi. Mais sa campagne est déjà lancée depuis plusieurs semaines partout en France. Alors quel écho peut-elle recevoir dans notre région, terre de socialisme ?
Macron sur les terres de Jaurès, quel pronostic ? Bien malin qui pourrait le dire aujourd’hui… Frondeurs affirmés face à la loi travail, les Socialistes hauts-garonnais restent déboussolés. Les anciens chefs de file de la candidature Hollande de 2012 sont désormais silencieux voire ont disparu. Les Aubryistes tâtonnent et restent attentifs aux sirènes vallsistes.
Déjà exclue du PS, suite à son soutien à Philippe Saurel pour les Régionales, la députée Monique Iborra avance bien seule pour « En marche ». Il se murmure toutefois que le maire socialiste de Rodez Christian Teyssèdre serait intéressé pour rejoindre Emmanuel Macron. Mais, pour l’heure, il ne s’est pas prononcé.
La fin du clivage droite/gauche ?
Côté PRG, pour Sylvia Pinel, la candidature Macron signifie que la gauche est éliminée d’office du second tour. Mais paradoxalement à cette position tranchée de la Présidente du Parti, la bannière Macron rallie de nombreux radicaux de gauche. Avant même le scrutin, il y a donc là pour lui un sillon à creuser, notamment déjà en vue des fameuses 500 signatures.
Quel écho du côté de la droite tendance centriste ? Lors de son dernier passage à Toulouse, l’ancien Ministre de l’Economie a été reçu au salon rouge du Capitole par Jean-Luc Moudenc. Le maire LR de Toulouse conviant même la presse à immortaliser cette rencontre. Macron veut « faire se retrouver tous les progressistes ». Il prend donc bien soin de laisser la porte ouverte et rappelle fréquemment qu’il n’y a plus de clivage droite-gauche qui vaille. Reste maintenant à voir qui sera le candidat de la droite et du centre pour connaître la marge de progression de Macron dans cet électorat notamment en Occitanie.
Quid de l’électorat rural ?
Quid enfin de l’électorat rural (ou des grands électeurs) ? Emmanuel Macron a fait son annonce en région parisienne, passe son temps à sillonner les salons de l’innovation et autres locaux de start-up mais quel enracinement réel a-t-il dans nos campagnes ? « Je n’ai pas changé de méthode depuis que je ne suis plus ministre : je vais au contact de la réalité et des Français » nous assurait-il en interview la veille de son passage à Toulouse.
Le vrai test restera donc les urnes. Et ça, même Emmanuel Macron qui veut renouveler le genre et faire de la politique autrement, n’y pourra rien changer. Jusqu’à preuve du contraire évidemment, les urnes d’Occitanie sont résolument restées jusque-là d’un rose très socialiste. Les derniers scrutins comme celui des Régionales le montrent. Mais face à toute nouveauté, il peut y avoir des surprises.
Patrick Noviello