Ne vous y trompez pas, les communistes sont candidats aux élections régionales aux côté de Gérard Onesta mais ils dénoncent la réforme des régions. Pour le dire, ils viennent d’écrire une lettre ouverte au Préfet de Midi-Pyrénées qui est aussi le préfet préfigurateur de la future grande région.
Entendez-vous dans nos campagnes la grogne des élus locaux. A l’heure où le pays a besoin de se rassembler et d’être solidaire, il ne faut pas oublier ces acteurs de liens sociaux. C’est ce qu’ont voulu dire en substance quelques élus communistes parmi lesquels le vice-président régional en charge des transports, Charles Marziani, quelques maires ruraux ou encore même un ancien adjoint de la ville Toulouse.
Des supers régions qui vont isoler les zones rurales
Pour eux, la loi Notre impose à des communes de fusionner, supprimant au passage de nombreux syndicats intercommunaux : « cela préfigure la disparition des départements et l’affaiblissement de la démocratie de proximité, au bénéfice de la métropolisation, sur fond de concurrence entre les territoires ». Et de pointer du doigt des « supers régions et supers intercommunalités qui vont isoler les zones rurales, mettre à mal la démocratie et le lien social, éléments pourtant essentiels après les attentats de Paris ».
Et de revenir à la charge contre la baisse des dotations d’état qu’ils qualifient comme « un pacte d’austérité ». Pour tout mettre à plat, les communistes réclament l’organisation d’Assises de la ruralité ainsi qu’une conférence des maires ruraux. Dans l’immédiat, ils en appellent au préfet pour « un moratoire de six mois à un an sur la mise en place des intercommunalités ».
Mise en concurrence de territoires
Les signataires dénoncent une « logique de mise en concurrence des territoires. » Ils prennent pour exemple le Comminges en Haute-Garonne, où selon eux seraient créées deux intercommunalités de 17000 habitants et une troisième de 44000 « pour concurrencer la métropole toulousaine ». Une réflexion sur l’équilibre et l’aménagement du territoire qui est au cœur de la campagne de ces Régionales et sur laquelle chaque candidat devra prendre position.
Patrick Noviello