La Commission des Sondages vient de rendre, jeudi 25 novembre, sa décision au sujet du sondage commandité par Philippe Saurel :
Les résultats de ce sondage sont dépourvus de caractère significatif en raison d’un défaut de méthode dans les modalités de constitution par un prestataire de l’institut de l’échantillon des personnes interrogées qui lui retire son caractère représentatif. La commission ne met pas en cause la bonne foi de l’institut qui a réalisé le sondage.
Cette décision débouche concrètement sur une obligation de publication d’un correctif à la charge de Philippe Saurel. En revanche, les medias qui ont publié le sondage sanctionné ne sont pas concernés. Cela peut surprendre.
En effet, moins de quinze jours avant le 1er tour, des faux chiffres ont bénéficié d’un écho médiatique. Un écho qui a pu avoir un impact sur l’opinion publique. On pouvait s’attendre à une insertion obligatoire afin de corriger le tir et de rétablir la vérité.
La Commission justifie sa décision en précisant : « la publication du sondage par des médias intervient en second rideau ». Philippe Saurel a médiatisé son sondage lors d’une conférence de presse. C’est donc lui (dixit l’autorité de contrôle) qui est la source principale. La Commission estime qu’un quotidien régional, un « gratuit » et un site d’information se sont contentés de reprendre le maire de Montpellier. Ils échappent donc aux « foudres » de l’autorité de contrôle (sic).
Peu importe que sans une reprise médiatique, le « sondage » de Philippe Saurel serait resté totalement confidentiel et inconnu du grand public !
A l’annonce du verdict de la Commission des Sondages, un sondeur a eu un cri du coeur : « ah quand même ! ». Ce soulagement n’est pas synonyme d’étonnement.
Le couperet de la Commission était prévisible.
En effet, les chiffres du « vrai-faux » sondage de Philippe Saurel étaient plus que surprenants : 14,1% d’intentions de vote pour Dominique Reynié au 1er tour, 10,3% pour Christophe Cavard toujours au 1er tour. On était très loin des scores établis par les 9 sondages qui rythment, depuis fin juillet, les Régionales 2015.
Ainsi dans la dernière étude disponible (IPSOS/Sopra Steria pour France Télévisions et Radio France publié le 24 novembre), Dominique Reynié est 5 points plus haut que dans le sondage de Philippe Saurel et Christophe Cavard…9,8 points plus bas.
On comprend mieux ces écarts incompréhensibles. Comme le dit la Commission des Sondages, l’enquête de Philippe Saurel est « dépourvue de tout caractère représentatif ». En clair, ce n’est pas un vrai sondage.
Les sondeurs n’en doutaient pas.
Mais, désormais, c’est officiel.
Laurent Dubois