25 Nov

Candidats en « treillis » : attention aux règles d’engagement

Le bleu marine et le kaki sont à la « mode ». Suite aux attentats de Paris, la campagne des Régionales se déroule au milieu des patrouilles militaires et des fourgons de CRS. Dans ce contexte martial, il existe une tentation de récupération.

crs2 Mettre du tricolore sur les tribunes et parler « sécurité » est un exercice obligé. En revanche, des candidats peuvent forcer le trait. Au risque de déraper. Exemple : les colistiers en treillis (officiers ou sous-officiers de réserve). Une belle photo permet de « claironner » sur les réseaux sociaux ou sur un site de campagne. Mais attention des règles s’appliquent. Illustration au travers d’un cas pratique.

Dominique Reynié a posté un tweet mettant en scène un de ses colistiers. Lieutenant-colonel de réserve le candidat Républicain pose en treillis dans un établissement militaire, à côté d’autres officiers de l’armée de terre.

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Ce genre de publication (effectuée sur le compte d’un candidat à une élection politique) est-elle conforme aux directives du ministère de la Défense et aux textes applicables ?

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Réponse du ministère de la Défense. Un de ses représentants, contacté par téléphone, rappelle les principes de base : « Il est possible de mentionner sur un tract ou une affiche électorale que le candidat est officier ou sous-officier de réserve. D’ailleurs, c’est un affichage neutre car cela peut aussi bien plaire que déplaire aux électeurs. En revanche, il est interdit de poser en uniforme sur une affiche électorale ».

Au delà des supports papiers « classiques », la « Grande Muette » est également assez tolérante s’agissant des réseaux sociaux. « Il est admis que des photos en uniforme, prises lors d’une période de réserve, soient affichées sur un blog personnel ou un Facebook personnel » précise le porte-parole du ministère de la Défense.

Et s’agissant du colistier de Dominique Reynié ?

« C’est vraiment limite. La publication sur un site de campagne et non sur des supports personnels, c’est vraiment limite » déclare le représentant du ministère de la Défense.

Autrement dit, un réserviste peut publier des photos sur son compte Twitter ou Facebook. Il suffit que les photos en question ne contreviennent pas à l’intérêt du service (sites sensibles, dignité et confidentialité des personnels) ou à des consignes hiérarchiques.

La présence des réservistes sur les réseaux sociaux est, d’ailleurs, positive pour l’image des Armées. C’est une communication de « proximité » qui permet de profiter de Facebook ou Twitter pour « humaniser » et « démultiplier » les contacts entre civils et militaires.

En revanche, un réserviste doit limiter ses activités de campagne à la chose militaire. Le treillis ne doit pas servir d’étendard partisan ou de moyen de propagande. Surtout en période électorale.

C’est un principe républicain de base.

L’armée est au service de la Nation et non d’un parti.

D’après nos informations, le ministère de la Défense a rappelé cette évidence au colistier de Dominique Reynié.

Laurent Dubois