09 Oct

Sondage TNS-Sofres : aux programmes candidats !!!

En milieu de semaine prochaine, la presse languedocienne doit publier un sondage. Une autre étude est en cours de réalisation du côté d’un quotidien midi-pyrénéen. Ces deux publications vont relancer les commentaires sur la percée d’un Onesta et le score d’un Aliot Mais, en attendant, un autre sondage mérite vraiment un coup d’oeil. Il ne porte pas sur les intentions de vote. Il a été Réalisé par la TNS-Sofres du 2 au 7 septembre 2015 (échantillon de 1005 sondés) pour le compte de l’Institut de la Gouvernance territoriale et de la Décentralisation. La principale leçon de l’étude va à rebours d’une conviction colportée par les médias et présente chez les candidats. Les français veulent des régionales qui s’occupent des problèmes régionaux. Les électeurs ne souhaitent pas transformer les régionales en élection nationale.

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Le sondage TNS-Sofres comporte plusieurs chapitres. Le premier porte sur le jugement des français à l’égard de la fusion des Régions. Il est majoritairement négatif. 40% des sondés estiment même que c’est une très mauvaise chose. Parmi ces opinions négatives 59% estiment que la fusion va remettre en cause leur identité régionale et 56% considèrent que les grandes régions ne vont pas répondre aux besoins de la population locale. Dans les médias et les discours politiques, l’argument « des régions plus grandes sont des régions plus fortes » n’est visiblement pas entendue par l’opinion publique.

Dans une campagne qui n’en finit pas de commencer, les candidats ne se positionnent pas suffisemment sur le sujet de la Fusion. C’est comme si le sujet était réglée depuis le vote de la loi. C’est  faux. C’est même une erreur tactique.

Carole Delga parle de la « Région comme d’une Chance ». Mais le slogan semble trop léger face aux bataillons de « régio-sceptiques ». Du côté de la droite et du centre de Dominique Reynié, la Fusion est réduite à un avantage économico-économique : la compétition internationale, une meilleure adaptation aux logiques entrepreneuriales. Là encore, cet argumentaire n’est pas à la hauteur du scepticisme qui entoure la fusion des régions.

L’abstention s’annonce très forte. Dans le sondage TNS-Sofres, 55% des sondés déclarent s’intéresser peu ou pas du tout au scrutin. Ce chiffre peut se redresser et évoluer. Mais avec un calendrier qui met le père-noël au milieu des urnes, la règle « plus on s’approche du scrutin, plus on s’intéresse à l’élection » est loin d’être évidente.

Sans un travail de fond, le sentiment anti-fusion va se transformer en « vote-sanction ».

Un « vote sanction » qui défavorise Carole Delga et Dominique Reynié. En effet, déserter l’isoloir profite aux partis qui mobilisent le plus et qui sont les plus politisés : les contestataires de droite et de gauche,le FN et la « gauche de la gauche ».

A noter que le score des « regios-sceptiques » est moins élevé en Midi-Pyrénées et Languedoc et Roussillon (40%) qu’en Alsace, Champagne-Ardenne et Lorraine (57%). Mais il est largement supérieur à celui de la Basse et la Haute-Normandie (22%).

Autre point de fort du sondage TNS-Sofres : les sondés veulent de vraies régionales. En Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon, 59% des sondés estiment que les problèmes locaux vont dicter leur vote. Ce chiffre est contradictoire avec la majorité de français (49%) qui veulent se servir des régionales pour sanctionner François Hollande. Mais le désir de régionales vraiment régionales s’impose tout de même.

A moins de deux mois du scrutin, cette attente suppose une véritable mobilisation programmatique des candidats. Pour l’instant ils ont passé beaucoup de temps et d’énergie à monter des listes. Ils ont évoqué la ruralité (Carole Delga, Louis Aliot, Gérard Onesta), la sécurité et les routes (Dominique Reynié), la démocratie régionale (Philippe Saurel, Gérard Gnesta). Aucun thème ne s’est imposé. Aucun débat de fond n’a percé.

Cette lacune risque de se payer « cash » avec une abstention lourde et historiquement forte.

Laurent Dubois

 

 

La présidente de l’Université de Toulouse, Marie-France Barthet, sur la liste Onesta

Après une semaine sur les routes et une série d’investiture aux 4 coins des 13 départements de la Grande Région, Gérard Onesta revient sur ses terres toulousaines. Ce vendredi 9 octobre, le leader d’Europe-Ecologie présente ses colistiers dans son département de la Haute-Garonne. Il a trouvé une tête chercheuse. Et pas des moindres. La présidente de l’Université de Toulouse, Marie-France Barthet se lance, pour la première fois, dans le grand bain politique et rejoint Gérard Onesta.

Marie-France Barthet, présidente de l'Université Fédérale de Toulouse Midi-Pyrénées

Marie-France Barthet, présidente de l’Université Fédérale de Toulouse Midi-Pyrénées

Après des études de mathématiques, Marie-France Barthet a soutenu une thèse en informatique. Professeur à l’Université Toulouse I Capitole, Marie-France Barthet n’est pas restée enfermer dans son laboratoire et ses recherches sur les relations « homme-machine ». L’universitaire toulousaine a été Déléguée Régionale à la Recherche et à l’Innovation avant de devenir de 2004 à 2007 conseillère pour l’enseignement auprès du Recteur d’Académie et du Préfet de Région.

En juin 2012, Marie-France Barthet a été élue présidente de l’Université Fédérale Toulouse Midi-Pyrénées. Cette structure regroupe 21 établissements supérieurs (Ecole Nationale de l’Aviation Civile, Ecole des Mines Albi-Carmaux, IEP Toulouse…) et 5 organismes de recherche dans 10 villes des 8 départements de Midi-Pyrénées.

L’Université de Toulouse remplit 3 missions : la vie étudiante, la valorisation de la Recherche et le développement international.

Le recrutement de Marie-France Barthet constitue un véritable atout pour Gérard Onesta. Elle apporte son expérience et ses réseaux sur un des piliers de la future Grande Région : la recherche et l’enseignement supérieur. 

Le ralliement de Marie-France Barthet valorise également une liste classée à « la gauche de la gauche ». Une liste qui pourrait être réduite à une liste « protestataire et contestataire ». L’affichage de Marie-France Barthet à côté de personnalités issues de la lutte sociale ou du combat écologique permet de renvoyer l’image d’une liste qui peut avoir le nez dans le dossier.

Laurent Dubois

08 Oct

Républicains : nouveau coup de force en Haute-Garonne

Les Régionales 2015 sont de véritables « essoreuses » pour les deux grands partis en course. Le PS a été secoué, pendant des mois, par des négociations avec son partenaire PRG. C’est désormais réglé (au moins jusqu’aux  négociations de 2nd tour). Mais cela a chahuté sec. Du côté des Républicains, après le psychodrame de hier au soir, la machine à « tanguer » continue.

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Ce jeudi 8 octobre la liste départementale de la Haute-Garonne a « fuité » dans la presse. Problème, d’après nos informations, cette liste est une « vraie-fausse » liste. Certains des noms rendus publics pourraient ne plus figurer dans le casting final. Après le coup de force de Dominique Reynié, c’est au tour des instances départementales de LR31 de tenter un passage au « forceps ».

Contacté par téléphone, le responsable des élections LR, Ange Sitbon déclare : « les listes définitives ne sont pas encore publiées et nous ne savons pas si cela sera fait demain, après demain ou dans 10 jours ».

Cette déclaration est conforme à la « jurisprudence » du vice-président de la CNI, Alain Marleix. Ce dernier a toujours affirmé que la CNI est seule compétente pour publier les listes. L’ancien ministre a également toujours répété que les instances nationales des Républicains ont du temps pour peaufiner les listes. En effet, au regard des statuts, celles-ci ne seront pas (définitivement) validées avant le vote du « Parlement du Parti », le Conseil National. Un vote qui doit intervenir le 7 novembre.

Laurent Dubois

Ancien directeur du théâtre « Sorano » à Toulouse, Didier Carette rejoint Louis Aliot (FN)

INFO FRANCE 3 – La commission nationale d’investiture du Front National doit valider la candidature lundi. Mais c’est une simple formalité. Une figure de la scène culturelle toulousaine va rejoindre la liste départementale de Louis Aliot en Haute-Garonne. Il s’agit de l’ancien directeur du théâtre Sorano de Toulouse, Didier Carette.

Didier Carette (Photo : maxPPP)

Didier Carette (Photo : MaxPPP)

Didier Carette a dirigé le théâtre du Sorano de 2003 à 2011. Il a démissionné suite à un différend avec la municipalité (socialiste) de l’époque. Lors d’une conférence de presse, il avait justifié son départ en disant : « se casser avant d’être chassé ». Didier Carette a laissé la trace d’une programmation audacieuse qui faisait (dans la tradition du Sorano) une part belle aux œuvres classiques. Le public garde notamment en mémoire, un « Cyrano » explosif.

Après son départ du Sorano et la fin de son compagnonnage avec la compagnie Ex-Abrupto (avec qui il a monté plus de 25 pièces), Didier Carette s’est lancé dans l’écriture et l’apiculture. Selon sa propre formule, il voulait « vivre dans les bois ».

Il en ressort pour une place éligible sur la liste de Louis Aliot. Ce ralliement va faire couler de la salive dans le milieu culturel. Le Front National continue son « ouverture » en recrutant une personnalité connue et reconnue dans un univers (la culture) qui est traditionnellement perçu comme une poche de résistance face au FN.

L’ancien maire PS de Toulouse Pierre Cohen n’a pas manqué de réagir à cette information de France 3. Pour lui, « les masques tombent », indique-t-il sur son compte facebook :

Les masques tombent. On nous a fait, en 2010, un procès en sorcellerie lorsque Carette, alors Directeur du Sorano, avait…

Posted by Pierre Cohen on jeudi 8 octobre 2015

Laurent Dubois

07 Oct

Un match « Sarkozy-Reynié » sous extrême tension

Un Sarkozy volcanique et éruptif. Une extrême tension. Les participants de la Commission Nationale des Investitures (CNI) des Républicains ressortent d’un épisode que beaucoup qualifient d’incroyable. La réunion de ce mercredi 7 octobre va rester dans les esprits. Des sarkozystes historiques ont déjà connu un Nicolas Sarkozy en colère. Ce n’est rien par rapport à ce qu’ils viennent de vivre. Dominique Reynié a gagné certains arbitrages. Mais il doit céder sur certains départements : le Gers, le Lot, l’Hérault et les Pyrénées Orientales. 

Nicolas Sarkozy

Nicolas Sarkozy

Avant la rencontre avec les Midi-Pyrénéens et Languedociens, le cas de Nadine Morano (déchue de sa tête de liste régionale suite à ses propos sur la France « de race blanche ») a sérieusement échauffé Nicolas Sarkozy. Mais la question des listes de Dominique Reynié ne l’a absolument pas calmé. Au contraire. La température est montée d’un cran.

La tonalité générale était simple. Nicolas Sarkozy a rappelé à Dominique Reynié qu’il doit respecter les règles du jeu. Ce rappel a été assorti d’une menace : Dominique Reynié accepte les décisions de la CNI ou il n’est plus tête de liste. C’était clair, net et tranchant.

Dans la journée, un proche de Nicolas Sarkozy avait donné le ton. La publication « sauvage », sans l’accord des instances nationales LR, de listes départementales  a été qualifié de « coup de trop ». Lors de la CNI, Christian Estrosi est allé dans le même sens en déplorant cette publication la veille de la réunion des instances nationales.

Sur le fond, la liste « Reynié » a été déchirée s’agissant du Lot et du Gers.

Comme prévu lors d’une précédente réunion (préparatoire), le Lot et le Gers restent dans l’escarcelle LR et reviennent respectivement à Aurélien Pradié et Gérard Dubrac. Dominique Reynié était hostile à ses deux candidatures et proposait deux personnalités UDI (Christophe Terrain dans le Gers et Michel Roumegoux dans le Lot).

Dans l’Hérault, Dominique Reynié était opposé à l’investiture d’Arnaud Julien (secrétaire départemental LR). D’après nos informations, la CNI a validé cette investiture.

Malgré un sérieux et violent « recadrage », Dominique Reynié ne sort pas complétement désavoué d’une CNI hors norme. Mais il va rester des traces.

Dominique Reynié avait déjà des relations difficiles avec certaines personnalités nationales LR. L’épisode de ce soir ne va pas arranger les choses. Au-delà des Républicains, Jean-Christophe Lagarde (le président de l’UDI) n’a également pas du tout apprécié la méthode Reynié.

Au niveau régional, Dominique Reynié va également payer les pots cassés. D’après nos informations, Jean-Luc Moudenc (présent lors de la CNI) a mal vécu le tohu-bohu organisé par Dominique Reynié.

Mais le bilan n’est pas complètement négatif. Dominique Reynié peut compter sur le soutien sans faille de la maire de Montauban. Brigitte Barèges a, d’ailleurs, une nouvelle fois manifesté en CNI son appui.

Comme le dit un soutien de Dominique Reynié, « le remontage de bretelle aurait pu être plus violent ». Dominique Reynié a assumé une opposition face à Nicolas Sarkozy. Cette audace lui vaut un certain respect. Avant de rentrer dans la salle de la CNI, Dominique Reynié a envisagé de claquer la porte. Selon nos informations, la tête de liste régional a manqué rendre les clés.

Mais son attitude déterminée, face à Nicolas Sarkozy, lui a permis de marquer des points auprès de certains responsables régionaux.

Le vrai bilan se fera dans les urnes. Mais une chose est certaine. Moins de soixante jours avant le scrutin, les Républicains ont connu leur « crise des missiles ». Ils sont passés, dans un climat d’extrême tension, très près d’un accident nucléaire.

Laurent Dubois

Haute-Garonne : le « vrai-faux » repêchage de Bernard Keller

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Ce mercredi 7 octobre, le comité directeur du PRG s’est réuni. S’agissant de la Haute-Garonne, les instances nationales du parti de Jean-Michel Baylet ont établi un classement. Il correspond aux places attribuées sur la liste de Carole Delga en vertu d’un accord « PS-PRG ». Une liste qui comprend 38 noms. Voici le nom des qualifiés :

Christophe Delhaye. Conseiller régional sortant.(6eme position).

Michelle Garrigues. Conseillère régionale sortante et Vice-présidente de la Région (7eme position).

Bernard Keller. Maire de Blagnac (14eme position).

Monique Fallières. Elue local (23eme position).

Ce casting ne correspond pas totalement au vote des instances départementales du PRG31. Michelle Garrigues et Bernard Keller n’étaient pas dans la liste des 3 hommes et 3 femmes issue du vote fédéral.

Ce vote était consultatif et les instances nationales ont donc « repêché » la conseillère régionale et le maire de Blagnac. Ce dernier a bénéficié du soutien des socialistes qui ont plaidé sa cause. Carole Delga a personnellement soutenu Bernard Keller. D’après nos informations, ces pressions ont été utiles et le revirement par rapport au vote des instances fédérales mécontente Jean-Michel Baylet. Le patron du PRG a quitté, de mauvaise humeur, le comité directeur avant la fin.

En toute hypothèse, la place de Bernard Keller est un siège éjectable. Il obtient une « mauvaise » place. Une 14eme position (pratiquement) inéligible. 

Carole Delga doit atteindre au 1er tour 27% des suffrages exprimés pour décrocher 13 élus en Haute-Garonne. Dans les derniers sondages, Carole Delga est créditée de 20 à 22 points. Entre les deux tours, les cartes seront rebattues et Bernard Keller pourra remonter dans la liste. Mais c’est extrêmement aléatoire. Tout est lié non seulement aux résultats de la liste « PS-PRG » mais également au score et aux revendications de Gérard Onesta. En cas (probable) de fusion au 2nd tour, Europe-Ecologie, Carole Delga va devoir intégrer les Verts, le PC et le Front de Gauche. Ces nouveaux arrivants vont « boucher » l’horizon de Bernard Keller et d’autres candidats PS-PRG qui se trouvent en milieu de liste.

En attendant, Bernard Keller figure sur une liste dont il devait être absent suite au vote de la fédération haute-garonnaise. Le maire de Blagnac a sauvé sa tête. Mais c’est un « vrai-faux » sursis.

Laurent Dubois

 

 

 

06 Oct

EELV/PC : Charles Marziani dénonce « une erreur politique » de Gérard Onesta

Charles Marziani Photo E.Grimaud

Charles Marziani
Photo E.Grimaud

Tout semblait pourtant bien ficelé quand Gérard Onesta est venu nous présenter sa liste d’union avec le Front de Gauche et les Régionalistes samedi dernier dans « La Voix est Libre ». Il semble que tout ne soit pas aussi bien réglé. Charles Marziani, actuel vice-président PC de la région Midi-Pyrénées vient d’écrire une lettre ouverte au leader d’Europe Ecologie les verts.

Au cœur de la polémique : la, seulement, 8ème place de la chef de file communiste Dominique satge, sur la liste EELV/FG en Haute-Garonne. « Il est pour le moins incompréhensible pour les communistes de constater que la force la plus importante du Front de Gauche en Haute-Garonne ne sera pas en 2ème position sur la liste » s’irrite Charles Marziani. Et le communiste de mettre dans la balance « 40 000 voix » qui auront du mal à se reconnaitre. « Ce positionnement, s’il n’est pas modifié aura des conséquences sur la mobilisation des militants ».

Accord non validé en Haute-Garonne et dans l’Hérault

Charles Marziani souligne la grogne de ces mêmes militants dans les plus importants départements de la future grande région, Haute-Garonne ou Hérault où l’accord avec les Verts n’est pas validé.

Revenant au positionnement de sa leader départementale, il avertit sèchement Gérard Onesta : « je souhaite que cette erreur politique soit corrigée dans les jours qui viennent. (…) Nous avons besoin de nous sentir respectés ».

La constitution des listes n’est donc pas un long fleuve tranquille. Cet épisode supplémentaire nous le démontre une nouvelle fois.

 

P.N

Accord UDI-LR : le coup de force de Dominique Reynié

Ce mardi 6 octobre, Dominique Reynié a annoncé un accord entre son parti, Les Républicains, l’UDI, le Modem et « Chasse, Pêche, Nature et Tradition ». Il a également publié les noms des têtes de listes dans les 13 départements, dont 3 à l’UDI. D’après nos informations, c’est une initiative personnelle de Dominique Reynié. Les instances nationales de son parti n’ont pas été informées. Des responsables nationaux de LR rappellent que la question de la place de l’UDI a été tranchée mercredi dernier lors d’une réunion présidée par le président des Républicains.

Dominique Reynie, tête de liste "Les Républicains", candidat de la droite du centre et de la société civile. AFP PHOTO / REMY GABALDA

Dominique Reynie, tête de liste « Les Républicains », candidat de la droite du centre et de la société civile. AFP PHOTO / REMY GABALDA

L’annonce de Dominique Reynié d’un accord entre LR et ses partenaires du centre a visiblement été faite sans l’accord des instances nationales des Républicains. Selon une source proche de Nicolas Sarkozy, Dominique Reynié n’a pas informé son parti de son initiative. Il s’occupe d’une question qui doit être tranchée mercredi par la Commission Nationale d’Investiture.

La démarche de Dominique Reynié s’apparente à un coup de force. D’après un responsable national des Républicains, deux points d’achoppement demeurent entre l’UDI et LR : le Gers et le Lot. Dans ces deux départements, Dominique Reynié souhaite voir désigner des têtes de listes UDI.

Pour un proche de Nicolas Sarkozy, il n’est pas question de laisser le Lot à l’UDI. Conformément à ce qui a été décidé, mercredi dernier, lors d’une réunion présidée par Nicolas Sarkozy, le Lot doit non seulement revenir aux Républicains mais également à Aurélien Pradié. Dominique Reynié s’oppose à l’investiture du maire de Labastide-Murat. Contacté par téléphone, un responsable national LR estime que cette opposition ne remettra pas en cause une décision qui doit être validée mercredi.

Dans le Gers, Dominique Reynié s’oppose également à l’investiture du maire de Condom (et ancien député), Gérard Dubrac. Un responsable national de LR estime, (après avoir rappeler que la question des accords électoraux n’est pas de la compétence de Dominique Reynié) que le Gers doit revenir aux Républicains. Pour cette source, pas question de revenir sur ce point.

Or dans le document publié par Dominique Reynié ce mardi (voir ci-dessous), l’UDI obtient trois têtes de listes dans le Gers (Christophe Terrain), les Hautes-Pyrénées (Catherine Corrèges) et le Lot (Michel Roumegoux).

Voici le document avec les têtes de listes annoncées par Dominique Reynié :

L’annonce de Dominique Reynié agace également du coté de Toulouse. Un responsable régional précise : « Tout cela est contraire à la Charte Moudenc (NDLR élaborée au moment de l’élection à Sète de la tête de liste régionale) signée par  Reynié. Il est écrit noir sur blanc que Reynié ne doit pas s’occuper des relations avec l’UDI ».

L’intrusion de Dominique Reynié dans l’arène des listes départementales n’est pas sans risque. La tête de liste régionale essaie d’imprimer son autorité. Mais, en cas (probable) d’invalidation de certains de ses choix par le CNI, Dominique Reynié va devoir endosser un revers.

Dominique Reynié est confronté à l’hostilité de certaines fédérations. Un camouflet ne va pas arranger les choses. En toute hypothèse, il va devoir acquitter une facture et assumer une fracture avec les instances nationales des Républicains.

Nicolas Sarkozy a appris, en milieu d’après-midi, l’initiative de Dominique Reynié. Le président des Républicains ne doit pas participer à la CNI (même s’il peut toujours se déplacer). Mais le calendrier tombe bien. Il va voir Dominique Reynié le jeudi 8 octobre lors d’un meeting à Béziers.

Il pourra lui dire, de vive voix, ce qu’il pense de son initiative.

 

Laurent Dubois

 

Philippe Saurel reporte la désignation de sa tête de liste ariégeoise

Cet après-midi, Philippe Saurel devait boucler son tour de piste des têtes de listes départementales. Le maire de Montpellier et leader des « Citoyens du Midi » vient d’annuler la conférence de presse prévue dans le 13eme et dernier département : l’Ariège.

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Cette investiture était doublement symbolique. Il s’agissait de la fin du commencement. Avec Pamiers, Philippe Saurel terminait un cycle départemental entamé en juillet dernier. Cela le rapprochait du vrai début : la validation de ses listes. Pour un homme politique comme Philippe Saurel (qui ne dispose pas des réseaux et du vivier de candidats d’un parti), la seule présentation de listes est un « événement » politique. Cela mesure sa capacité à s’implanter hors de son fief montpelliérain. Mais aussi sa force d’attractivité et la capacité de « résistance » d’un PS qui est la principale « cible » de Philippe Saurel.

Mais l‘Ariège est également, en soi, un symbole. C’est une terre dans laquelle le PS est, de plus en plus, concurrencé par la « gauche de la gauche ». L’époque Bonrepaux (du nom de l’ancien président historique du département) est révolue. La carte électorale bouge (avec notamment des percées du Front National). Mais l’Ariège reste un département « verrouillé » par le PS et donc une terre inhospitalière pour Philippe Saurel. Pour les « Citoyens du Midi », le département est un (petit )challenge. La constitution d’une liste une victoire en-soi.

L’annulation, dans la dernière ligne droite, de la conférence de presse ariégeoise n’est pas simplement liée à un problème d’agenda. Mais, d’après Philippe Saurel, c’est une simple péripétie. Il déclare :

L’Ariège, ce n’est pas cuit mais ce n’est pas mur

D’après nos informations, le nom de Michel Teychenné circule et l’intéressé est prêt à franchir le pas. Mais, à la place de l’ancien député (PS) européen (proche de Lionel Jospin), Philippe Saurel préférait le profil d’une femme.

A suivre

Laurent Dubois

Référendum pour l’union de la gauche : «un acte de confiance» selon Christophe Borgel.

Du 16 au 18 octobre, le PS organise un référendum pour appeler à l’union de la gauche pour ces régionales. L’état-major socialiste, Christophe Cambadélis en tête, veut prouver que la majorité des sympathisants de gauche est pour l’union dès le premier tour. En face un autre référendum est lancé par les militants de gauche sur les mêmes dates pour «que le gouvernement tienne ses engagements et mène une politique de gauche» .Analyse avec Christophe Borgel, député socialiste de Haute-Garonne et secrétaire national du PS aux élections.

Christophe Borgel. Député de la Haute-Garonne et secrétaire national aux élections au PS

Christophe Borgel. Député de la Haute-Garonne et secrétaire national aux élections au PS

Le blog des Régionales : D’où est née cette idée de référendum ?

Christophe Borgel : L’idée est née du constat de la réalité de la division à gauche. On s’est rendu compte que cette division, dans un certains nombre de régions, ça permettait au FN de l’emporter ou de sortir en tête au premier tour.

Ensuite, d’après les enquêtes d’opinion, nous nous sommes aperçus que les électeurs de gauche semblaient dans leur grande majorité favorables à l’union.

Enfin, nous avions envie de faire évoluer notre rapport aux électeurs et aux sympathisants de gauche…

Alors justement sur cette participation citoyenne, concrètement ça va marcher comment ce vote ?

Il s’agit du vote des électeurs de gauche. C’est un acte de confiance à leur endroit. Les urnes sont dans la rue au vu et au su de tout le monde. Il y a une charte. Le fait de s’inscrire sur le listing de vote vaudra acceptation de cette charte.

Comment seront identifiés les votants ?

Il faut qu’ils laissent leur  nom et prénom, ainsi que leur adresse mail et code postal On n’est évidemment pas à l’abri d’un électeur de droite votant pour décrédibiliser le scrutin. Mais normalement ça devrait bien se passer.

Pour Saurel, il n’y a que lui-même qui trouve grâce à ses yeux »

Que répondez-vous aux accusations de Philippe Saurel ? Lors d’une de nos émissions, le maire Divers Gauche de Montpellier candidat sur ces Régionales, a mis en cause le vote dans les Fédérations PS disant que des militants mettaient parfois trois bulletins dans les urnes ou qu’on faisait voter les morts ?

C’est incroyable avec lui comme on est tout le temps dans l’aigreur que ce soit pour le PS, la région, ou toutes les initiatives possibles. Finalement, il n’y a que lui-même qui trouve grâce à ses yeux.

Avez-vous une «jauge» ou un objectif qui, s’il est rempli, signifiera le succès de ce référendum ?

Pour ordre d’idée, au congrès du PS on avait eu 60 000 votants. Lors de la consultation chez Les Républicains sur les réfugiés, 50 000 personnes se sont exprimées. Dès qu’on aura dépassé 100 ou 150 000 votants, on aura dépassé le scrutin militant. On est plus dans une votation citoyenne qu’un scrutin interne. En plus le tout en un temps record. Cette initiative a été décidée le 19 septembre pour un vote moins d’un mois plus tard.

La division de la gauche peut être responsable de la victoire du FN »

Comment interprétez-vous le contre-référendum lancé par Julien Bayou d’Europe-Ecologie Les verts « Face à la droite et l’extrême droite, souhaitez-vous que le gouvernement tienne ses engagements et mène une politique de gauche » ?

Il ne s’agit pas d’EELV mais de quelques militants d’extrême gauche. Le même Julien Bayou s’était moqué de notre référendum et quinze jours après il essaie de le parodier. C’est bien la preuve que nous les dérangeons et que notre démarche a du sens.

Justement, quel message principal souhaitez-vous adresser avec ce vote citoyen ?

La division de la gauche n’est pas responsable de la montée du FN. En revanche elle peut être responsable de la victoire du Front National dans certaines régions.

Propos recueillis par Patrick Noviello