30 Juin

Régionales – Liste départementale PS 31 : pour les courants ça ne passe pas

Hier au soir, lundi 29 juin, les instances fédérales du PS 31 ont voté la liste départementale pour les régionales de décembre prochain. Le casting des « heureux élus » est loin de faire l’unanimité. La grogne monte et un vent de fronde secoue le parti. Toutes les constitutions de liste suscitent frustrations et critiques. C’est la loi du genre. Les grincements de dents et la rancoeur des (mauvais) perdants sont normaux. Mais, s’agissant de la liste haute-garonnaise, la contestation est vive et elle s’organise. 

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Que des Aubrystes, pas de Hollandais (en dehors de la tête de liste, Carole Delga et de Remi Branco en 26eme position), des Ségolénistes absents,  à peine connue, la liste du PS 31 a été passée au crible.  Du côté de la motion D (courant des députées Karine Berger et Valérie Rabault ), on rappelle un principe absolu : « toutes les motions doivent être représentées à la hauteur des votes et 10% cela représente 10% des places c’est-à-dire 1».

Ce soir, la motion D en Haute-Garonne va se réunir.

En Midi-Pyrénées, la motion réalise son plus haut score dans le Tarn-et-Garonne ou elle est d’ailleurs portée par une de ses figures nationales, la députée Valérie Rabault.  Du côté de Toulouse, elle peut s’appuyer sur un score modeste : 8% lors du vote préalable au Congrès de Poitiers, en mai dernier. La « D » est loin derrière la motion A et ses 69 % et les 21% de la motion B (celle des Frondeurs). Mais, elle va faire entendre sa voix.

Du côté des ségolènistes, même « fureur ». On dénonce un monopole des Aubrystes et des Frondeurs. Un élu précise :

Ce qui est tout à fait anormal c’est que toutes les sensibilités du parti ne sont pas représentés y compris la majorité ».

Des responsables du PS 31 mettent en cause l’organisation de la commission électorale. Pour eux, « statutairement toutes les sensibilités doivent être présents et il n’y a pas de place pour la directrice de campagne (Karine Traval-Michelet), alors que c’est elle qui a tiré les ficelles ».

Evidemment ces subtils équilibres internes et les questions de courants dissimulent (mal) des ambitions personnelles et des querelles individuelles. Ainsi, par exemple, l’assistante parlementaire de la députée Monique Iborra a fait les frais de son engagement lors de la campagne des législatives. Une campagne qui a vu s’opposer l’actuelle maire de Colomiers (nouvelle directrice de campagne de Carole Delga) et Monique Iborra, la « patronne » de la candidate écartée.

Néanmoins, une synthèse entre les courants est un enjeu stratégique. Cela conditionne la mobilisation des militants et l’appui de toutes les composantes du parti. Le PS dispose d’un atout essentiel : sa force militante et son maillage d’élus sur toute la grande région. Pour Carole Delga, le fait de « servir » tous les courants et d’éviter les contestations internes est un véritable enjeu. Cela conditionne, en partie, ses chances de réussite.

Après un week-end chaud et les tirs à boulets rouges de Jean-Michel Baylet, après un début de semaine chahutée avec l’annonce de la candidature du maire de Montpellier Philippe Saurel, Carole Delga va devoir gérer un nouveau front. Un front intérieur.

Laurent Dubois

Note de la rédaction : à la suite de la publication de cet article sur notre blog et à la révélation de cette « grogne », le PS 31 nous a adressé un communiqué que nous reproduisons ce-dessous. Cependant, nous maintenons nos informations sur la « fureur » des représentants de la motion D.

Communiqué du PS 31 :

Le Conseil fédéral du PS31 a adopté à une très large majorité la liste pour les élections régionales qui sera proposée au vote des militant-e-s de la Fédération de la Haute-Garonne le 9 juillet.

Derrière Carole Delga, tête de liste pour la Région Languedoc-Roussillon – Midi-Pyrénées, 30 candidat-e-s composent une liste rajeunie (d’une moyenne d’âge de 44 ans) conjuguant expérience et renouvellement.

De Guy David, occitaniste remarqué de Cintegabelle ou Sophie Adroit, technicienne au CNES, élue du Lauragais et syndicaliste à Marc Sztulman, toulousain et benjamin des colistiers, en passant  par Bertrand Monthubert, Président de l’Université Paul Sabatier, la liste présente de nouveaux candidats très ancrés dans les réseaux associatifs et universitaires.

A leurs côtés, des candidat-e-s sortant-e-s de l’équipe de Martin Malvy tels que Michel Boussaton en charge des formations sanitaires et sociales, Sylvie Bories investie dans le champ de la formation professionnelle et ou Thierry Suaud, Maire de Portet engagé sur les questions de l’eau.

Nadia Pellefigue, actuellement benjamine de l’exécutif, Vice-présidente en charge des Finances, de l’enseignement supérieur et de l’égalité femme-homme souligne :  « les choix d’orientations données par Carole Delga ont prévalu à la construction de cette liste de 30 candidat-e-s sur 38 que comptera la liste définitive : ouverture, diversités sociales et territoriales, expérience et renouvellement ».

La volonté affichée par Carole Delga depuis le 1er jour de son investiture s’illustre aussi, et d’ores et déjà, par les 8 places laissées disponibles pour celles et ceux qui se reconnaitront dans le rassemblement des forces de gauche et de progrès.

Le Premier fédéral, Sébastien Vincini, précise : « le respect des diverses sensibilités de notre Fédération a présidé aux travaux de la commission électorale. C’est un exercice toujours difficile. La qualité et la quantité des candidatures reçues manifestent un réel intérêt pour ces élections. Il est normal qu’au lendemain de son adoption des déceptions se manifestent mais elles laisseront vite place à la mobilisation dont les militant-e-s socialistes ont toujours su faire preuve ».

La Fédération du Parti Socialiste de Haute-Garonne