05 Juin

Régionales : Dominique Reynié demande la suppression du processus de fusion jusqu’à l’élection.

Dominique Reynié ce matin en conférence de presse à Toulouse. Photo Laurent Dubois.

Dominique Reynié ce matin en conférence de presse à Toulouse. Photo Laurent Dubois.

 

Le candidat tête de liste de la droite et du centre organisait ce matin sa première rencontre avec les journalistes de Midi-Pyrénées. S’il reproche le manque de préparation technique de l’actuelle majorité, il demande que le processus politique de fusion, lui, soit stoppé. « C’est aux citoyens de décider  et à la future majorité de le mettre en place ».

« Je demande le retour aux affaires courantes » poursuit Dominique Reynié. « La localisation de la nouvelle capitale par exemple, c’est au futur conseil régional de la décider, pas à Madame Delga ou Monsieur Alary. C’est aux électeurs de décider ».

Autre reproche fait par le professeur d’université-candidat aux sortants : « c’est une erreur de croire qu’on va faire pareil en plus grand. Il faut réinvestir la fonction de Président de Conseil Régional. » A ce sujet, si jamais il ne parvenait pas à cette fonction, retournerait-il à ses chères analyses politiques et sociétales ? « Je fais un chemin sans retour ! Je ne reviendrai pas au commentaire de l’actualité » affirme-t-il.

Patrick Noviello

04 Juin

Ligne Castres-Paris : Bonnecarrere et Folliot sur le tarmac.

Baisse des dotations de l’Etat toujours, l’Etat pourrait se désengager progressivement du financement de certaines lignes aériennes. Ce serait le cas de celle reliant le sud du Tarn à la capitale. Les deux parlementaires alertent le Premier ministre.

Philippe Bonnecarrère, sénateur UDI. Photo : LDubois/France3MidiPyrénées

Philippe Bonnecarrère, sénateur UDI. Photo : LDubois/France3MidiPyrénées

« Dans un contexte de diminution forte des crédits attribués aux liaisons aériennes du territoire, la priorité serait donnée aux territoires les plus enclavés. » C’est cette formule issue d’une lettre reçue par le Président du Syndicat Mixte de l’aéroport Régional de Castres-Mazamet qui a alerté le député et le sénateur. Pour eux, le million d’euros versé pour l’année 2014-2015 pourrait ne pas être renouvelé dans sa grande majorité.

Première argument avancé, « affirmer que Castres, située à environ une heure de route de l’aéroport de Toulouse-Blagnac ne peut bénéficier d’un renouvellement à l’identique du soutien de l’Etat relève soit d’une méconnaissance totale de la situation locale, soit d’un abandon du soutien aux territoires enclavés ».

Et M.M Bonnecarrère et Folliot de mettre en avant l’augmentation du trafic de 130% en dix ans sur la ligne Castres-Orly. Autrement dit mettre en péril cette liaison signerait la mort de la plateforme aéroportuaire. Autre argument avancé l’atteinte à la compétitivité économique et au développement touristique du territoire.

Phillipe Folliot, député UDI.

Phillipe Folliot, député UDI.

Le sénateur et le député centristes évoquent encore le 8ème Régiment de Parachutiste : « Sa composante l’oblige à être continuellement opérationnel ». Sous-entendu, il ne doit pas être coupé du monde s’il a besoin de se projeter rapidement. Faisant référence au doublement de la RN 126, les deux élus soulignent « que cette voie rapide ne serait opérationnelle qu’en 2022 ».

Et puis rien de mieux pour convaincre que la preuve par l’exemple. S’il n’ya plus d’avion ne restera que le rail pour rallier la capitale. « Pour être à Paris à 8h30, un député par exemple, devra partir la veille de Castres à 20h40 avec deux heures d’attente à Toulouse pour arriver à Austerlitz à 7h !!! »

Régionales : Manuel Valls met fin à la candidature Saurel ?!

Réunion au sommet. Lundi 15 juin, Damien Alary, Martin Malvy, Carole Delga et Philippe Saurel vont se réunir autour de Manuel Valls, à Matignon. L’objet de cette rencontre n’est pas rendu public. Mais on devine les raisons de ce « sommet » Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon en terre parisienne : les régionales. Deux présidents de Région, une tête de liste pour les prochaines élections et un candidat « virtuel ». La composition du tour de table parle d’elle même. Un tour de table qui tourne autour d’une question qui taraude le PS : la candidature « sauvage » de Philippe Saurel. Manuel Valls a-t-il organisé cette rencontre pour faire rentrer dans le rang le maire de Montpellier ? Le premier ministre va-t-il siffler la fin de la partie ? Eléments de réponse. 

Manuel Valls, premier ministre

Manuel Valls, premier ministre

Officiellement la mairie de Montpellier précise :

« on ne refuse pas une invitation à l’Elysée ou à Matignon. Dans ce genre d’invitation, c’est la tradition en la matière, il n’y a pas d’ordre du jour ».

Officieusement, d’après nos informations, Philippe Saurel dit : « je vais écouter ». Dans son entourage, on précise : « c’est la moindre des choses (écouter) et il n’y aura pas de prise de parole de Philippe Saurel ». Bref, le maire de Montpellier n’annoncera rien quant à sa décision. Il continue à réfléchir et il souhaite maitriser son agenda médiatique. Il ne se « calera » pas sur une date fixée par Matignon.

Ce n’est pas la première fois que Philippe Saurel discute avec Manuel Valls des régionales. Lors d’un déjeuner (toulousain) avec la presse midi-pyrénéenne, le 18 mai dernier, Philippe Saurel a évoqué une discussion avec le premier ministre. Elle remonte à la mi-mai. Le maire de Montpellier a réaffirmé son attachement pour l’action locale. Autrement dit, un poste ministériel ne peut pas constituer un lot de « consolation ».

La mi-juin va marquer un tournant dans les Régionales.

Carole Delga va quitter le gouvernement. La future ex-Secrétaire d’Etat va devenir une candidate de plein exercice. En revanche, s’agissant du cas Saurel, il va falloir encore attendre un peu. Comme le dit un de ses proches : « pour jouer au poker il faut être quatre ». La partie « Delga-Malvy-Saurel-Alary » qui va se jouer à Matignon ne signifie pas que le jeu est fini.

Des socialistes espèrent un « ralliement-renoncement ». Ils vont devoir attendre.

 

Laurent Dubois

 

 

 

 

Régionales : une nouvelle liste alternative à gauche ?

Le conseiller régional Guilhem Serieys ainsi que le vice-président EELV François Simon et Gérard Poujade, ex PS, lancent un appel pour un rassemblement citoyen et politique.

Guilhem Sérieys, un des lanceurs de l'appel (Photo Max PPP)

Guilhem Sérieys, un des lanceurs de l’appel (Photo Max PPP)

« Un contribution au débat, un acte politique ». C’est ainsi que Guilhem Sérieys qualifie cette démarche.  Le conseiller régional Front de Gauche reconnaît volontiers que les élus de l’assemblée dont il fait partie ne peuvent actuellement amener de véritables solutions à travers leurs actions. « Il faut désormais que ce soient les citoyens les décideurs comme récemment à Barcelone et comme cela été fait lors des Municipales à Grenoble ».

 

L’objectif affiché est donc de construire une liste d’alternative de gauche et écologiste « pour rassembler le plus largement possible ». Difficile à envisager tant la campagne est déjà lancée pour les sortants PS et PRG ainsi que pour la liste EELV menée par Gérard Onesta. « Mais il n’y aura pas de discussion d’appareil à appareil sinon ça ne marchera pas » explique Guilhem Sérieys. « Il y a une énergie positive. On est capable d’arriver en tête au premier tour ! »

 

On n’en est pas encore là. Tout le mois de juin, les lanceurs de cet appel qui revendiquent « déjà 1240 signataires » (http://mplr.rassemblementcitoyen.fr) vont organiser des rencontres départementales citoyennes dans la future grande région. Ce sera le temps du débat et de l’élaboration du programme. « Les partis auront leur place mais ne décideront pas ». L’appel préconise des « démarches citoyennes dynamiques et innovantes », veut lutter contre « les grands projets inutiles et imposés comme la LGV » et dit « œuvrer à un large mouvement citoyen ».

 

Ainsi les défenseurs de cette alternative à gauche espèrent pouvoir constituer leur liste en septembre, soit à trois mois du premier tour. Périlleux…Acteurs de la société civile, élus, membres de collectifs comme « ESA » (Equipe au Service des Ariégeois), Guilhem Sérieys revendique d’ores et déjà de nombreux ralliements. Alors peut-on véritablement s’affranchir des Partis ? Réponse en septembre.

 

Patrick Noviello

03 Juin

Exclusif : François Fillon, « je serai au rendez-vous des primaires »

François Fillon, ancien premier ministre et député de Paris

François Fillon, ancien premier ministre et député de Paris

L’agenda de François Fillon se met aux couleurs de la ville Rose. Pendant deux jours, l’ancien premier ministre va vivre au rythme toulousain. Rencontre avec des entrepreneurs et des responsables économiques, visite de quartier, débat avec les militants, le député de Paris pose ses bagages dans la capitale midi-pyrénéenne. C’est sa première sortie après le Congrès de la Villette. C’est loin d’être la dernière. François Fillon est candidat aux primaires pour la présidentielle de 2017. Il va continuer à arpenter l’Hexagone. Son étape toulousaine s’inscrit dans une campagne qui se terminera en novembre 2016. Une campagne aux airs d’une pré-campagne présidentielle. L’adversaire de Nicolas Sarkozy multiplie les rencontres et traverse les milieux professionnels, économiques et même confessionnels. Dans une interview exclusive, François Fillon explique les raisons de sa visite toulousaine, insiste sur l’importance des prochaines échéances régionales et évoque sa relation avec Jean-Luc Moudenc.

Pourquoi une étape toulousaine dans votre agenda?

Toulouse, c’est un lieu incontournable dans mon tour de France. Je suis constamment sur le terrain. J’ai besoin d’écouter les Français, de tester mes idées auprès d’eux. La France gronde. Il ne suffit pas de critiquer le gouvernement pour faire gagner l’alternance. Il faut un travail de fond, un projet solide, et il faut être humble. Ici, j’aurai une réunion de travail sur la santé au Canceropole/Oncopole, puis une réunion au quartier de Bagatelles. Il est également prévu que je vois Mgr Robert Le Gall, archevêque de Toulouse. J’aborderai avec lui le sujet, qui m’est cher, des Chrétiens d’Orient et ceux de la laïcité.

Vous devez rencontrer Jean-Luc Moudenc. Quels sujets allez-vous aborder avec le maire de Toulouse ?

Jean Luc Moudenc a repris en main une ville merveilleuse mais traversée de problèmes : chômage, insécurité, finances au bord de la rupture. Il doit gérer tout cela dans un contexte national dégradé. Il le fait avec sérieux et sens de l’intérêt général. Je viens l’écouter et lui dire mon soutien.

Jean-Luc Moudenc revendique des racines centristes. Incarne-t-il votre conception des « Républicains » : un parti ouvert au Centre ?

Dans mon esprit, Les Républicains doivent être un mouvement ouvert à tous ceux qui veulent moderniser le pays et tourner la page de la mauvaise gestion actuelle. Les centristes font partie de notre famille politique. Je rappelle que pour gagner les élections nationales, il faut rassembler au moins 51% des électeurs. On y arrivera pas en ne représentant qu’une fraction de la droite.

Alain Juppé a annoncé qu’il ne participerait pas à des primaires « fermées », excluant le Centre. Vous partagez ce point de vue ?

Ces primaires doivent être démocratiques et populaires. Plus elles seront ouvertes à toute l’opposition, plus nous serons capables de battre la gauche et l’extrême droite et de gouverner avec efficacité. Je serai au rendez-vous de ces primaires. Avec mes équipes de Force Républicaine, qu’anime Jean-Marie Belin en Haute-Garonne, je défends un projet précis pour permettre à la France de relancer son économie et l’emploi et de devenir la première puissance européenne dans dix ans.

La rencontre avec les militants haut-garonnais est-elle une première étape vers la campagne interne des primaires de novembre 2016 ?

Non, nous n’en sommes pas encore là. L’urgence, c’est de démontrer aux Français qu’il existe des solutions pour sortir notre pays de sa dépression actuelle. Et puis, il y a le combat des régionales qui s’annonce. Dominique Reynié, notre tête de liste aux Régionales, est un homme intelligent. Tout le monde doit se rassembler et se retrousser les manches car l’enjeu régional est majeur.

La secrétaire départementale de l’UMP 31, Laurence Arribagé, ne cache pas son « sarkozysme ». Elle vous a ouvert facilement les portes ? Votre visite toulousaine est un modèle de cohabitation ? Des relations tendues avec le président des « Républicains » et des contacts cordiaux avec les «sarkozystes » d’en bas, dans les fédérations départementales ?

Avec Laurence, nous sommes unis sur l’essentiel. Je poursuis ma route et partout où je vais l’accueil est chaleureux et attentif.

Propos recueillis par Laurent Dubois