Catherine Réveillon, conseillère régionale UMP, investie pour les municipales à Albi. Photo : LDubois/France3MidiPyrénées
L’UMP au Centre. Au centre de l’échiquier politique. Ses résultats sont mauvais. François Hollande est arrivé largement en tête aux deux tours de la présidentielle. Aucun conseiller général sur les cantons albigeois. Sept élus seulement dans l’assemblée départementale. L’UMP n’est pas une force électorale. Elle a toutefois un poids politique. Le parti occupe une place stratégique. Il ne peut pas gagner. Mais il peut faire perdre la majorité sortante. Quelques points en moins et c’est la goutte de trop. L’UMP reste une marque nationale. Elle drainera forcément quelques centaines voix. Ce filet, additionné à celui du courant dissident d’Olivier Brault, peut noyer les chances du tandem « Bonnecarrère–Guiraud-Chaumeil« . Catherine Réveillon le sait.
Dans la cité de Toulouse-Lautrec, elle a un nom. Réveillon est une vraie enseigne locale. Des générations de malades sont passés et fréquentent encore la plus grosse pharmacie albigeoise. Au delà des racines familiales, Catherine Réveillon est une habituée de la scène électorale. Candidate aux législatives en 2002. Un mandat régional et une tête de liste en 1998. Catherine Réveillon est connue. Cette assise locale a été reconnue par son parti. Elle a été investie par l’UMP pour les prochaines municipales.
Attention, il y a investiture et investiture. Les plus fréquentes permettent de prendre la ligne de départ. D’autres sont justes un ticket pour participer, dans les tribunes, à la compétition. La seconde version est celle de Catherine Réveillon.
Pour Catherine Réveillon, « sa responsabilité est de réfléchir à un projet et de savoir si elle a la capacité à monter une liste OU de travailler à l’union de la droite ». Le « OU » est évidemment déterminant. Une liste UMP, par définition, disperserait les voix. Or, Catherine Réveillon, « ne veut pas être un sujet de division ».
L’élue régionale a bien entendu le message de ses troupes. « Fin juin, avec les militants, (elle) a fait un bilan de la majorité sortante. Une chose est certaine. Les militants ne veulent pas de la division. Ils ont déjà subi la division, au niveau national, entre Copé et Fillon. Ils n’en veulent pas au niveau local ». De plus, « à titre personnel (Catherine Réveillon) n’a pas du tout envie de savoir que sa ville est gérée par la Gauche ».
Stéphanie Guiraud-Chaumeil peut se rassurer. Elle veut l’UMP sur sa liste. C’est possible. Mais elle va devoir sortir le portefeuille. Il va falloir rémunérer ce soutien. Catherine Réveillon est très claire. « L’UMP n’est pas une valeur d’ajustement. C’est une vraie valeur ajoutée qui suppose un véritable partenariat. Il est impossible de juste venir chercher l’UMP ».
Catherine Réveillon cite les dossiers du commerce et de l’artisanat. De l’accueil des entreprises. Mais, en fait, la monnaie d’échange ne se limite absolument pas à une plus-value programmatique. La bourse aux places est ouverte.
Catherine Réveillon et Jacques Thouroude – adjoint au maire à Castres et président du groupe d’opposition à la Région – ont rencontré Stéphanie Guiraud-Chaumeil. Ils lui ont mis le marché entre les mains.
Un marché pas évident. Le courant ne passe pas entre Catherine Réveillon et Philippe Bonnecarrère. Il y a même de l’électricité dans l’air. Un passé compliqué et un passif toujours pas soldé vont peser.
Des petites phrases rappellent ces frictions. Sur le projet des Cordeliers, Catherine Réveillon « espère que derrière il y a une équipe pour faire prospérer le projet ». L’opposition pourrait dire la même chose. C’est bien beau de construire. Mais ensuite il faut amortir et rentabiliser l’investissement. De même, sur l’adoubement de Stéphanie Guiraud-Chaumeil, Catherine Réveillon manie le velours et la pique. « A la fin d’un troisième mandat, un maire qui passe la main c’est plutôt normal. Maintenant il y a différentes manières de le faire ». Derrière la méthode, « il y a (de la part de Philippe Bonnecarrère) un projet politique personnel. Un projet politique régional » qui explique ce choix de quitter la mairie tout en étant à la Communauté d’Agglomération.
Ambiance. Ambiance.
Catherine Réveillon est une Dame de Pique. Mais, pour éviter l’échec au Roi, Stéphanie Guiraud-Chaumeil et Philippe Bonnecarrére vont devoir composer avec elle.
Laurent Dubois
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