12 Sep

Cumulards ou pas ?

Jean-Michel Baylet ©JACQUES DEMARTHON / AFP

« Oui mon maire est aussi député, mais ça sert quand on veut faire remonter un dossier de la ville à Paris »… L’argument massue moult fois répété peut faire mouche. Mais d’autres répondront : « être à Paris ou sur ses terres d’élections, c’est ingérable, il faut choisir ». Le tout pendant que les Sénateurs tonneront, révoltés : « Nous représentons les collectivités territoriales de la République, alors quoi de plus normal que nous y soyons aussi élus… »

Ah le serpent de mer du cumul des mandats… Cette semaine, c’est l’Express qui fourre son nez dedans. Et là, que peut-on y découvrir, nous Midi-Pyrénéens ? Que sept de nos élus figurent les 141 plus gros cumulards de France. Parmi les « mieux » classés : Jean-Michel Baylet 3ème, Martin Malvy 15ème et Pierre Cohen 28ème.
Que peut-on en conclure ? Pas grand-chose à vrai dire. D’autant que certains, comme Martin Malvy, contestent ce classement. « Comment confondre mandats indemnisés et fonctions non rémunérées, le mélange est étrange » s’interroge le président de région. Et l’ancien ministre de conclure : « Plus sérieux serait de rechercher les cumuls de mandats et celui d’activités professionnelles- ce qui ne me paraît pas moins chronophage bien évidemment- mais qui est à l’évidence infiniment plus intéressé ».
Justement, ce sera tout l’objet de la loi en cours d’examen. Si elle est adoptée, tout parlementaire français ou européen ne pourra plus diriger une collectivité locale. Et pour en revenir aux propos de Martin Malvy, le rapporteur du texte affirme dans les pages de l’Express : « L’objection est légitime. C’est pourquoi, à terme, le cumul entre un mandat de parlementaire et une activité professionnelle sera aussi interdit ». Je trouve Christophe Borgel bien optimiste, mais je ne demande qu’à voir ça. Et l’Express de nuancer également le propos en expliquant que bon nombre de parlementaires de la majorité n’y seraient pas forcément favorables « en particulier les Radicaux de Gauche dont les voix seront précieuses pour l’adoption du texte et dont le président, Jean-Michel Baylet, tient par-dessus tout à rester patron du groupe de presse La Dépêche… »
Quoi qu’il en soit si la loi sur le non-cumul est adoptée, elle prendra effet en fonction des scrutins à venir : en juin 2017 pour les députés, en septembre de la même année pour les Sénateurs et en juin 2019 pour les députés européens. D’ici là, on n’aura le temps d’en reparler… et de cumuler.
Patrick Noviello

08 Sep

Dossier Municipales Albi : le FN en embuscade, F.Cabrolier le doigt sur la gâchette

Frédéric Cabrolier, candidat Front National aux municipales Albi. Photo : LDubois/France3MidiPyrénées

Le FN monte au front. Il montre un visage local.

Les municipales sont les moins politiques des élections politiques. Les étiquettes nationales jouent un rôle. Le climat dans le pays influencent les électeurs. Mais il s’agit de voter pour le stationnement en centre ville ou les places en crèche.

Le Front National oublie parfois cette logique. Il nationalise un scrutin profondément local. Les électeurs attendent des réponses concrètes à leurs problèmes quotidiens. Le FN se met « hors jeu » en parlant de l’Europe ou du gouvernement.

A Albi, le parti de Marine Le Pen ne commet pas cette erreur stratégique. Son candidat est un candidat du cru. Depuis 25 ans, Frédéric Cabrolier arpente les rues de la préfecture Tarnaise. Il n’a pas besoin d’une boussole pour se repérer dans les quartiers albigeois. Cette évidence n’est pas évidente partout. Dans certaines villes, les porte drapeaux du FN sont des émigrés de fraîche date. Ils sont parachutés.

Au delà du profil, Frédéric  Cabrolier a surtout un atout dans sa manche. Il a compris la mécanique des municipales. Il le dit haut et fort : « moi je fais du local ». Son objectif est clair. Il vise « l’entrée historique du FN à la mairie d’Albi ». Il ne pousse pas son optimisme jusqu’au fauteuil du maire. Mais il est convaincu de l’élection de conseillers municipaux. Les scores élevés du FN aux dernières cantonales attisent sa flamme. Frédéric Cabrolier va souffler sur ces braises.

Le maire sortant, Philippe Bonnecarrère est son cœur de cible.

Frédéric Cabrolier qualifie son projet des Cordeliers de « Cap Découverte des Albigeois, un nouveau gouffre financier à ciel ouvert ». Le candidat FN cible également la fiscalité locale. Il invoque la Chambre Régionale des Comptes :  » la CRC signale que le foncier bâti est 30% plus élevé par rapport à des communes de taille comparable ».

La méthode est classique. Mais elle est redoutable. Notamment auprès des commerçants et des professions libérales. Mais aussi, en période de Crise, du côté des classes moyennes.  Frédéric Cabrolier utilise l’argument de la matraque fiscale. Il le transforme en massue électorale  : « il y a beaucoup trop d’impôts locaux, ça pèse sur les ménages. Il faut baisser la fiscalité albigeoise de 30% sur la durée du mandat. Il n’y a pas trente six solutions, il faut dépenser moins ». Des dépenses en moins. Facile à dire. Comment le faire ? Réponse de Frédéric Cabrolier : « je coupe dans les subventions à certaines associations communautaires ou politiques comme le MRAP ». Même local, un candidat FN reste un candidat FN.

Autre angle d’attaque : l’insécurité.

Frédéric Cabrolier veut « axer sur l’insécurité ». Là encore, c’est une vieille recette frontiste mise à la sauce albigeoise. La Cour d’Assise du Tarn ne déborde pas de dossiers. La BAC parle de quelques voitures brûlées et d’une délinquance normale dans une ville moyenne. Albi n’est pas Toulouse. Encore moins Marseille. Le seul point noir est du côté des cambriolages. Mais Frédéric Cabrolier exploite le filon. Ce n’est pas une bonne guerre. Mais la guerre est bonne. Elle permet de conquérir des voix.

Armement de la police municipale. Ouverture de postes d’îlotiers dans les quartiers de Lapanouse et Cantepau. Expulsion des familles de délinquants multirécidivistes. Frédéric Cabrolier utilise des munitions perforantes.

Elles seront performantes. Phillipe Bonnecarrère peut toujours brandir sa vidéosurveillance. Face à l’artillerie lourde du FN, c’est un pistolet à bouchon.Une série de voitures en feu à Lapanouse ou même à Castres arme le ressentiment des albigeois. Frédéric Cabrolier peut se contenter d’un geste simpliste : appuyer sur la gâchette.

Laurent Dubois

07 Sep

Municipales Albi : l’UMP au Centre de l’Echiquier. Catherine Réveillon, Dame de Pique.

Catherine Réveillon, conseillère régionale UMP, investie pour les municipales à Albi. Photo : LDubois/France3MidiPyrénées

L’UMP au Centre. Au centre de l’échiquier politique. Ses résultats sont mauvais. François Hollande est arrivé largement en tête aux deux tours de la présidentielle. Aucun conseiller général sur les cantons albigeois. Sept élus seulement dans l’assemblée départementale. L’UMP n’est pas une force électorale. Elle a toutefois un poids politique. Le parti occupe une place stratégique. Il ne peut pas gagner. Mais il peut faire perdre la majorité sortante. Quelques points en moins et c’est la goutte de trop. L’UMP reste une marque nationale. Elle drainera forcément quelques centaines voix. Ce filet, additionné à celui du courant dissident d’Olivier Brault, peut noyer les chances du tandem « BonnecarrèreGuiraud-Chaumeil« . Catherine Réveillon le sait.

Dans la cité de Toulouse-Lautrec, elle a un nom. Réveillon est une vraie enseigne locale. Des générations de malades sont passés et fréquentent encore la plus grosse pharmacie  albigeoise. Au delà des racines familiales,  Catherine Réveillon est une habituée de la scène électorale. Candidate aux législatives en 2002. Un mandat régional et une tête de liste en 1998. Catherine Réveillon est connue. Cette assise locale a été reconnue par son parti. Elle a été investie par l’UMP pour les prochaines municipales.

Attention, il y a investiture et investiture. Les plus fréquentes permettent de prendre la ligne de départ. D’autres sont justes un ticket pour participer, dans les tribunes, à la compétition. La seconde version est celle de Catherine Réveillon.

Pour Catherine Réveillon, « sa responsabilité est de réfléchir à un projet et de savoir si elle a la capacité à monter une liste OU de travailler à l’union de la droite ». Le « OU » est évidemment déterminant. Une liste UMP, par définition, disperserait les voix. Or, Catherine Réveillon, « ne veut pas être un sujet de division ».

L’élue régionale a bien entendu le message de ses troupes. « Fin juin, avec les militants, (elle) a fait un bilan de la majorité sortante. Une chose est certaine. Les militants ne veulent pas de la division. Ils ont déjà subi la division, au niveau national, entre Copé et Fillon. Ils n’en veulent pas au niveau local ». De plus, « à titre personnel (Catherine Réveillon) n’a pas du tout envie de savoir que sa ville est gérée par la Gauche ».

Stéphanie Guiraud-Chaumeil peut se rassurer. Elle veut l’UMP sur sa liste. C’est possible. Mais elle va devoir sortir le portefeuille. Il va falloir rémunérer ce soutien. Catherine Réveillon est très claire. « L’UMP n’est pas une valeur d’ajustement. C’est une vraie valeur ajoutée qui suppose un véritable partenariat. Il est impossible de juste venir chercher l’UMP ».

Catherine Réveillon cite les dossiers du commerce et de l’artisanat. De l’accueil des entreprises. Mais, en fait, la monnaie d’échange ne se limite absolument pas à une plus-value programmatique. La bourse aux places est ouverte.

Catherine Réveillon et Jacques Thouroude – adjoint au maire à Castres et président du groupe d’opposition à la Région – ont rencontré Stéphanie Guiraud-Chaumeil. Ils lui ont mis le marché entre les mains.

Un marché pas évident. Le courant ne passe pas entre Catherine Réveillon et Philippe Bonnecarrère. Il y a même de l’électricité dans l’air. Un passé compliqué et un passif toujours pas soldé vont peser.

Des petites phrases  rappellent ces frictions. Sur le projet des Cordeliers, Catherine Réveillon « espère que derrière il y a une équipe pour faire prospérer le projet ». L’opposition pourrait dire la même chose. C’est bien beau de construire. Mais ensuite il faut amortir et rentabiliser l’investissement. De même, sur l’adoubement de Stéphanie Guiraud-Chaumeil, Catherine Réveillon manie le velours et la pique. « A la fin d’un troisième mandat, un maire qui passe la main c’est plutôt normal. Maintenant il y a différentes manières de le faire ».  Derrière la méthode, « il y a (de la part de Philippe Bonnecarrère) un projet politique personnel. Un projet politique régional » qui explique ce choix de quitter la mairie tout en étant à la Communauté d’Agglomération.

Ambiance. Ambiance.

Catherine Réveillon est une Dame de Pique. Mais, pour éviter l’échec au Roi, Stéphanie Guiraud-Chaumeil et Philippe Bonnecarrére vont devoir composer avec elle.

Laurent Dubois

Prochain épisode : le FN en embuscade, Frédéric Cabrolier le doigt sur la gâchette

06 Sep

Intervention en Syrie ? Nos « experts » régionaux prudents

Conflit en Syrie ©ABU AMAR AL-TAFTANAZ / AFP

« Nous ne sommes pas à quelques jours près » annonce ce vendredi sans détour Paul Quilès dans « Aujourd’hui en France ». L’ancien ministre de la Défense de François Mitterrand se refuse à voir la France en « justicier international » et argumente : « il y a toujours des victimes civiles même quand on cible des objectifs militaires ». Le maire de Cordes prévient tout de même : « Si ensuite Assad refuse l’identification et la destruction des stocks, alors là seulement, il doit y avoir sanction militaire ».

Même tempérance du côté de Philippe Folliot. Sur son blog, le secrétaire de la commission défense de l’assemblée nationale envisagerait  comme une erreur le fait de « s’engager en Syrie, comme supplétif des américains, sans s’appuyer sur une résolution internationale ». Mais pour le député UDI du Tarn, « tout ça ne veut pas dire qu’il ne faut pas agir ». « On peut le faire et on doit le faire de manière discrète, efficace et ciblée par des actions coup de poing ou des livraisons d’armes à des partenaires choisis, par des actions des services spécialisés « dits secrets » entraînés, formés et financés pour cela. » Autrement dit allons-y, mais en sous-main…

Une action militaire en Syrie, Gérard Bapt n’y croit pas plus. Président du groupe d’amitié parlementaire avec ce pays, il en appelle à la solution politique pour « donner toute sa chance au retour et à la stabilité de la paix. « Des frappes ponctuelles ne changeront pas le rapport de force. Si elles devaient se produire dans la durée, elles aggraveraient la déstabilisation régionale et les souffrances civiles. Il ne faut pas exclure non plus le risque  d’actes désespérés de représailles par un régime acculé à la mer » explique le député socialiste de la Haute-Garonne.

A travers ses trois prises de positions semblant aller vers la même nuance, François Hollande ne semble pas moins convaincu qu’il faut « punir » Bachar Al-Assad. Et si l’on se réfère à la constitution, il peut, lui seul, président et chef des armées, prendre cette décision.

Dossier spécial Municipales Albi

Bernard Gilabert. Futur candidat PS à la mairie d'Albi. Photo : Laurent Dubois/France3MidiPyrénées

Albi. Sa Cathédrale, son musée Toulouse-Lautrec et ses spécialités…électorales. Dans 7 mois, 5 listes au moins vont prendre le départ. Dont 2 « Divers Droite ». C’est original. Et, en plat de résistance, un « sortant » qui sort…tout en restant. Philippe Bonnecarrère ne brigue pas un nouveau mandat. Il laisse les clés à une de ses adjointes. Mais il veut décrocher la présidence de la Communauté d’Agglomération. En mars prochain, les albigeois vont donc retrouver son nom sur les bulletins de vote. Tour d’horizon de ce paysage qui ne manque pas de relief. Interviews exclusives des candidats déclarés et supposés. Coulisses des tractations. Confidences sur les stratégies. Présentation des projets. « Midi-Pyrénées Politiques » passe au scanner les municipales albigeoises.

Épisode 1 : le PS au repêchage.

Pour le PS, les municipales, c’est maintenant. La tête de liste sera investie le 10 octobre. Les négociations avec les partenaires doivent être bouclées en novembre. Mais, pour Bernard Gilabert, ce calendrier est purement formel. Il le trouve, d’ailleurs, trop serré. Il préférerait accélérer le mouvement. Le jeune retraité de l’Éducation Nationale est impatient. Il se dit « déterminé et en plein travail ». Il est  candidat à l’investiture du mois prochain.

Dans son esprit, le vote interne est acquis. Le nom d’un concurrent a longtemps circuler dans les rangs socialistes. Celui du député Jacques ValaxBernard Gilabert est catégorique. Il n’y aura pas de match. Le parlementaire, grand amateur de rugby, va rester aux vestiaires. « Jacques Valax a été très clair. Il a pris sa décision et il l’a fait savoir devant les militants. Ce serait une très grosse surprise qu’il revienne dessus. A l’heure actuelle, (Bernard Gilabert) n’a pas de concurrent au PS ». Il ne fait pas l’unanimité parmi ses camarades. Mais, sauf coup de théâtre, c’est bien lui qui sera la tête d’affiche. D’ailleurs, des discussions ont commencé avec Europe-Écologie et le PRG. Et c’est Bernard Gilabert ou son entourage qui sont à la manœuvre.

Dans moins de 200 jours, les albigeois vont donc assister à un « remake relooké » des municipales de 2008. Bernard Gilabert va affronter, pour la deuxième fois, le maire sortant, Philippe Bonnecarrère. Même casting. Mais, nouveauté de la saison 2, le scénario est modernisé. Le duel ne se réduit pas au duo de 2008. Philippe Bonnecarrére laisse le fauteuil de l’Hôtel de Ville à une de ses adjointes, Stéphanie Guiraud-Chaumeil. Il est candidat à la Communauté d’Agglomération. Dans ce jeu de billards a plusieurs bandes, Bernard Gilabert se retrouve donc face à un joueur  de fond de tapi, Philippe Bonnecarrére et à une adversaire directe, Stéphanie Guiraud-Chaumeil. Cette drôle de situation ne déchaîne pas l’ironie de Bernard Gilabert. Il dénonce, du bout des lèvres, « la méthode de « faiseur de reine » de Philippe Bonnecarrére« . Mais, à la différence d’autres compétiteurs, il ne veut pas soulever de polémique.

Question de style. Reflet d’un tempérament. Bernard Gilabert donne parfois un coup de griffe. Ainsi il « reproche à Philippe Bonnecarrére sa démesure. Une démesure liée à un orgueil » s’agissant notamment du projet des Cordeliers. Pour Bernard Gilabert le chantier a coûté bien trop cher. Mais, d’une manière générale, Bernard Gilabert préfère l’encre au sang. Il parle dossiers. Il sort rarement une dague. Une petite incise de temps en temps : « le maire a mis le bazar dans la ville » ou  « Philippe Bonnecarrére ne comprend rien à l’économie ». Mais l’essentiel de ses propos portent sur la formation des jeunes, le développement international ou la circulation automobile.

Le discours de Bernard Gilabert sent la craie et le tableau noir. Le vocabulaire utilisé, le ton pédagogique rappellent les années « lycée ». Ce profil très peu politique est un atout auprès des électeurs. C’est également un handicap pour une élection. Pour convaincre, il est utile de parler sérieusement des choses sérieuses. Mais pour vaincre, le goût de la mêlée est indispensable.

Laurent Dubois

Prochain épisode : l’UMP au Centre de l’échiquier, Catherine Réveillon dame de Pique

29 Août

Municipales Colomiers (31) : PS/EELV : lettre de rupture

La ville de Colomiers - ©MaxPPP

Bernard Sicard, maire socialiste de la ville depuis 2001 passant la main, Colomiers sera une commune à suivre lors du prochain scrutin. D’autant plus que l’union à gauche est loin d’être acquise dans la deuxième commune de Haute-Garonne (plus de 35000 habitants). Le divorce semble même être consommé entre écologistes et socialistes, et les deux formations communiquent désormais par lettres interposées.

La dernière en date provient d’Europe Ecologie Les Verts et le courrier s’adresse au PS Columérin. D’entrée les porte-paroles d’EELV Colomiers s’étonnent que les socialistes les invitent à « construire un rassemblement des forces de la gauche » dans la ville. Les écologistes précisent qu’ils partiront seuls quoi qu’il arrive, menés par Patrick Jiména (le conseiller général à la caravane, souvenez-vous).

Et les verts de rappeler les propos peu amen du parti à la rose à leur égard : une annonce de candidature qualifiée de « non évènement politique », un affrontement sur « le bétonnage de la ville » où les socialistes les auraient qualifiés de « snippers qui tirent à balles réelles ».

Autre dossier chaud pour ce prochain scrutin sur la commune : l’école. Selon EELV, le président du groupe majoritaire au conseil municipal aurait parlé d’eux en ces termes :

« ceux qui n’ont rien prouvé jusqu’à maintenant à part faire de la démagogie et du populisme ».

De son côté la secrétaire de section du PS Columérin calme le jeu dans un courrier adressé à Europe Ecologie mi-juin :

« Nous sommes bien conscients des disparités politiques qui peuvent parfois exister entre nous (…) nous souhaitons engager avec vous une réflexion autour de nos valeurs communes(…) C’est donc avec enthousiasme et une réelle volonté de partenariat que nous vous invitons à une rencontre à votre convenance ».

Pour l’heure pas de rendez-vous fixé entre les deux (anciens ?) partenaires de gauche, mais une certitude pour les écolos :

« Plusieurs listes de gauche seront présentes lors de cette élection municipale (…) mais aucunes d’entre elle n’aura le monopole du « rassemblement » et aucune d’entre elles ne sera qualifiée pour jeter l’opprobre sur les autres ».

La campagne promet d’être animée…

Patrick Noviello

Guillaume Cros et une confidence de Cécile Duflot : « ça coince à Bercy »

Guillaume Cros, président du groupe EELV à la Région. Photo : Laurent Dubois/France3MidiPyrénées

Des socialistes « verts » de rage. Les écolos « roses » de plaisir. Le projet d’une contribution « climat-énergie » en fait voir de toutes les couleurs à la majorité. Du côté du PS, les critiques fusent. En revanche, chez les alliés d’Europe Écologie, les sourires fleurissent.

Évidemment, Guillaume Cros est satisfait. Le président du groupe EELV à la Région revient de Marseille avec du baume au cœur. Il a participé aux journées d’été de son mouvement. A côté la gare Saint-Charles,  Il a entendu, en direct, le discours de Philippe Martin. Au milieu de ses camarades, dans la cité Phocéenne, Guillaume Cros a applaudi la proposition du nouveau ministre de l’Écologie. Les feuilles d’impôts arrivent dans les boîtes à lettres. Une hausse de la CSG plane sur la réforme des retraites. Une augmentation de la TVA est programmée pour le mois de janvier prochain.

Guillaume Cros reconnaît qu’un nouveau prélèvement obligatoire est « difficile à expliquer ». Mais « il faut le faire avec pédagogie et pas avec démagogie comme Ségolène Royal qui parle d’un impôt en plus ». Pour Guillaume Cros, « il n’y a pas d’opposition entre fiscalité verte et pouvoir d’achat. La contribution climat-énergie va coûter en moyenne pour un ménage 3 à 4 euros par mois et elle va permettre de changer certains équipements domestiques. Notamment des chaudières qui seront plus économes ». Malgré cette profession de foi, Guillaume Cros sent bien le risque de dérapage. La pression fiscale est forte. Les contribuables grognent.  A quelques mois des municipales, la majorité jongle avec des grenades dégoupillées. Aussi Guillaume Cros plaide pour une « compensation » avec une baisse de prélèvements déjà en place. D’après lui, « on peut compenser avec une baisse de TVA sur certains produits ou travaux ». Guillaume Cros est prudent. Mais, en fait, la question des modalités pratiques est prématurée.

Pour Guillaume Cros et ses camarades, l’annonce de Philippe Martin est une simple…annonce. Lors d’un déjeuner, Cécile Duflot lui a fait une confidence : « ça bloque à Bercy ». La création de la contribution « climat-énergie » est « suspendue à un fort arbitrage au plus haut niveau ». Bref, les Verts ont entendu les paroles. Ils attendent maintenant les actes. Et, visiblement, les tensions au sein du gouvernement, sont vives. Aussi, Guillaume Cros menace :  » le PS ne peut pas assumer une rupture avec Europe Écologie. La petite popularité de François Hollande fait que le PS a besoin de nous ».

D’ailleurs, au travers de la fiscalité verte, c’est tout l’équilibre du partenariat PS-EELV qui est en jeu. Jean-Marc Ayrault est dans le viseur. Mais aussi Martin Malvy. Guillaume Cros est très clair : « dans pas mal de collectivités on risque de ne pas voter le budget et dans certaines collectivités si on ne vote pas, le budget ça ne passe pas. En Midi-Pyrénées le budget régional va devoir refléter une accroche écologique forte. Particulièrement sur le volet agricole ».

Laurent Dubois

27 Août

Municipales à Toulouse : Christine de Veyrac ira « jusqu’au bout »

Lassée de répondre aux mêmes questions des journalistes quant à la durabilité de sa candidature, Christine de Veyrac a confirmé, lors d’une conférence de presse ce mardi, qu’elle ne renoncera pas. La député européenne, sans vouloir d’ores et déjà citer de noms, se targue d’avoir autour d’elle des militants de toutes tendances «gauche, droite, centristes, écolos… ». « Et on y croit ! » lance la candidate UDI (même s’il ne devrait pas y avoir d’étiquette politique sur ses futures affiches).

Créer des arrondissements à Toulouse

« La seule chose qui puisse me faire renoncer, c’est que les gens que je rencontre dans les quartiers toulousains me disent qu’ils n’ont plus besoin de moi, et ce n’est pas le cas ». Et pour répondre à leurs attentes, Christine De Veyrac propose un premier outil de démocratie participative : l’arrondissement. Pour elle, « avoir une personnalités forte à la tête de chacun d’eux est primordial. Je n’ai pas peur d’enlever du pouvoir au maire, moi ! Qui aujourd’hui est capable d’identifier le représentant de la mairie pour son quartier ? ».

Avec cette création d’arrondissements, comme à Paris, Lyon ou encore Marseille, la candidate se défend de créer des dépenses supplémentaires ou une strate administrative de plus. « Les infrastructures et les moyens humains y sont ».

Concernant les agents publics municipaux justement, Christine de Veyrac vient de leur écrire une lettre ouverte pour leur expliquer comment elle va travailler avec eux si elle est élue. La missive sera distribuée dans les heures qui viennent à la sortie de la mairie et devant les bouches de métro. La lettre ouverte sera d’ailleurs le futur moyen de communication récurrent de la liste De Veyrac..

Et pour ne pas présenter son programme d’un bloc, « ce qui serait trop lourd », la militante centriste en exposera un point précis chaque mois jusqu’au scrutin à travers une conférence de presse. La campagne est bel est bien lancée pour Christine de Veyrac : « Et j’irai jusqu’au bout » répète-t-elle.

Patrick Noviello

02 Août

EXCLUSIF : témoignage(s) sur l’influence politique de Pierre Fabre

Jacques Thouroude, maire adjoint de Castres, conseiller régional. Photo : L.Dubois/France3MidiPy

Pierre Fabre et le Tarn. Le Tarn est « Pierre Fabre« . Pour l’opinion publique, les deux noms sont synonymes. L’industriel castrais incarne la vie économique du département de Jaurès. Le pays tarnais abrite quelques PME innovantes. Mais il a perdu ses cheminées d’usines et ses grands sites de production. Les mégisseries, les fonderies, la mine appartiennent au passé.  Le Groupe Fabre est le dernier fleuron. L’ultime poumon. Après le décès de son fondateur, la presse a rappelé le poids et l’influence des « labos ». Un poids, une influence qui s’étendent à la vie sportive, culturelle et médiatique. Financement du Castres-Olympique. Participation au capital du quotidien régional. Propriété d’une maison d’édition…Pierre Fabre ne restait pas enfermé dans ses laboratoires. Et en matière politique ? Le sujet est plus tabou. Il est moins évident. Les visites ministérielles et les rencontres avec des personnalités – de droite comme de gauche – sont de notoriété publique. En revanche, les interventions dans les carrières ou les décisions restent dans l’ombre. Jacques Thouroude éclaire ces coulisses. Le conseiller régional UMP les connait bien. Salarié du Groupe Fabre pendant des années, il est maire adjoint de la ville berceau des « labos » : Castres. Conseiller général du Tarn de 2001 à 2010, son terroir politique s’enracine dans le terreau Fabre. A ses yeux, une constante a guidé le fondateur du groupe pharmaceutique. D’après Jacques Thouroude, Pierre Fabre  » ne voulait pas que l’on puisse épingler une étiquette politique à son entreprise ». Celui que les salariés appelaient « Monsieur » était donc discret. « Il n’a jamais assisté à un meeting ou à des réunions politiques ». Cela n’empêchait pas certains signes de soutien. Notamment à l’égard d’un très proche ami, ancien ministre, ancien député et maire de Castres : Jacques Limouzy. Jacques Thouroude se souvient d’une anecdote parlante. « Un jour, avant des législatives, un rendez-vous est fixé à 19 heures à côté de la pharmacie de Pierre Fabre, à Castres. En arrivant (Jacques Thouroude) voit Pierre Fabre et Jacques Limouzy qui l’attendent. Pierre Fabre demande ou (ils) peu(vent) aller manger dans un endroit où il y a du monde ». Pour Jacques Thouroude « c’était une manifestation publique de soutien. Un geste fort ». Pierre Fabre cultivait la discrétion. Mais cela n’interdisait pas les affinités électives. Et une aide financière. Pierre Fabre, reconnaît Jacques Thouroude, « a aidé des personnalités de droite et de gauche. Il l’a fait à titre personnel et dans les limites fixées par la loi ». Parmi les heureux bénéficiaires, le nom d’un député midi-pyrénéen, ancien ministre de Gauche. Et, à l’opposé de l’échiquier idéologique, celui d’un responsable d’extrême-droite du Grand Sud. Pierre Fabre a incontestablement exercé une influence politique forte. L’ancien maire de Castres, Arnaud Mendement, en sait quelque chose. Le socialiste a expérimenté les rapports de force avec le puissant patron des « labos ». L’influence de Pierre Fabre sur la vie politique est réelle. Mais elle est relative. L’entourage de Pierre Fabre ne voulait pas entendre parler d’un Philippe Folliot à la mairie de Castres. Les quatre pieds du fauteuil municipal ont été méthodiquement  sciés. Le député UDI n’a jamais pu s’asseoir dedans. Néanmoins, il a pu décrocher un siège au Palais-Bourbon. En face de lui, un autre candidat revendiquait le soutien de Pierre Fabre. Bernard Carayon a été battu. Avec ses 9000 salariés en Midi-Pyrénées et presque 2 milliards d’euros de chiffre d’affaire, le Groupe Pierre Fabre dispose d’un pouvoir qui va bien au delà de l’argent. Mais ce pouvoir s’arrête au rideau de l’isoloir. La disparition de son fondateur va accentuer cette évidence.

Laurent Dubois

23 Juil

Hommages à Pierre Fabre

@ afp

« Au-delà de Castres et du Tarn, son deuil est celui de toute la région Midi-Pyrénées. »Martin Malvy, président PS de la région.

« Durant de très longues années, ce visionnaire aura été la figure de proue de l’industrie tarnaise. Profondément attaché à son Tarn natal, à cette ville de Castres qu’il aimait tant, Pierre Fabre, grâce à son esprit d’entreprise et son aura, a fait rayonner notre département dans 130 pays autour du monde. » Thierry Carcenac, président PS du conseil général du Tarn.

« Il incarnait la générosité, l’intelligence visionnaire, le respect de chacun, la fidélité et l’amour de ses racines. J’avais pour lui une affection filiale et une admiration sans limites.» Bernard Carayon, maire UMP de Lavaur.

« Profondément attaché à son territoire, Pierre Fabre était non seulement un entrepreneur-modèle mais aussi un profond humaniste doublé d’un grand mécène. Le Tarn, Toulouse et Midi-Pyrénées lui doivent beaucoup. » Gérard Trémèges, maire PRV de Tarbes, Conseiller régional.

« Il a été l’un des moteurs les plus précieux de l’Oncopôle en y implantant, le premier, son laboratoire de recherche. » Pierre Cohen, maire PS de Toulouse.

« Le beau projet d’avenir que constitue le Canceropôle-Oncopole n’aurait pas pu voir le jour sans le soutien sans faille de Pierre FABRE. Je m’incline devant sa mémoire. » Jean-Luc Moudenc, député UMP de Haute-Garonne

« La Fondation qu’il a su créer doit assurer avec sa famille, les cadres dirigeants et les collaborateurs la pérennité des activités d’un groupe de 10 000 salariés. » Jean-Louis CHAUZY, Président du Conseil Economique, Social et Environnemental Régional.

« Il nous reste à présent à achever collectivement son dernier combat qu’il n’a vu que s’esquisser, le désenclavement de sa ville natale. Le mener à terme est plus qu’une nécessité, maintenant c’est un devoir ». Philippe Folliot, député UDI du Tarn.

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