Des socialistes « verts » de rage. Les écolos « roses » de plaisir. Le projet d’une contribution « climat-énergie » en fait voir de toutes les couleurs à la majorité. Du côté du PS, les critiques fusent. En revanche, chez les alliés d’Europe Écologie, les sourires fleurissent.
Évidemment, Guillaume Cros est satisfait. Le président du groupe EELV à la Région revient de Marseille avec du baume au cœur. Il a participé aux journées d’été de son mouvement. A côté la gare Saint-Charles, Il a entendu, en direct, le discours de Philippe Martin. Au milieu de ses camarades, dans la cité Phocéenne, Guillaume Cros a applaudi la proposition du nouveau ministre de l’Écologie. Les feuilles d’impôts arrivent dans les boîtes à lettres. Une hausse de la CSG plane sur la réforme des retraites. Une augmentation de la TVA est programmée pour le mois de janvier prochain.
Guillaume Cros reconnaît qu’un nouveau prélèvement obligatoire est « difficile à expliquer ». Mais « il faut le faire avec pédagogie et pas avec démagogie comme Ségolène Royal qui parle d’un impôt en plus ». Pour Guillaume Cros, « il n’y a pas d’opposition entre fiscalité verte et pouvoir d’achat. La contribution climat-énergie va coûter en moyenne pour un ménage 3 à 4 euros par mois et elle va permettre de changer certains équipements domestiques. Notamment des chaudières qui seront plus économes ». Malgré cette profession de foi, Guillaume Cros sent bien le risque de dérapage. La pression fiscale est forte. Les contribuables grognent. A quelques mois des municipales, la majorité jongle avec des grenades dégoupillées. Aussi Guillaume Cros plaide pour une « compensation » avec une baisse de prélèvements déjà en place. D’après lui, « on peut compenser avec une baisse de TVA sur certains produits ou travaux ». Guillaume Cros est prudent. Mais, en fait, la question des modalités pratiques est prématurée.
Pour Guillaume Cros et ses camarades, l’annonce de Philippe Martin est une simple…annonce. Lors d’un déjeuner, Cécile Duflot lui a fait une confidence : « ça bloque à Bercy ». La création de la contribution « climat-énergie » est « suspendue à un fort arbitrage au plus haut niveau ». Bref, les Verts ont entendu les paroles. Ils attendent maintenant les actes. Et, visiblement, les tensions au sein du gouvernement, sont vives. Aussi, Guillaume Cros menace : » le PS ne peut pas assumer une rupture avec Europe Écologie. La petite popularité de François Hollande fait que le PS a besoin de nous ».
D’ailleurs, au travers de la fiscalité verte, c’est tout l’équilibre du partenariat PS-EELV qui est en jeu. Jean-Marc Ayrault est dans le viseur. Mais aussi Martin Malvy. Guillaume Cros est très clair : « dans pas mal de collectivités on risque de ne pas voter le budget et dans certaines collectivités si on ne vote pas, le budget ça ne passe pas. En Midi-Pyrénées le budget régional va devoir refléter une accroche écologique forte. Particulièrement sur le volet agricole ».
Laurent Dubois