06 Sep

Intervention en Syrie ? Nos « experts » régionaux prudents

Conflit en Syrie ©ABU AMAR AL-TAFTANAZ / AFP

« Nous ne sommes pas à quelques jours près » annonce ce vendredi sans détour Paul Quilès dans « Aujourd’hui en France ». L’ancien ministre de la Défense de François Mitterrand se refuse à voir la France en « justicier international » et argumente : « il y a toujours des victimes civiles même quand on cible des objectifs militaires ». Le maire de Cordes prévient tout de même : « Si ensuite Assad refuse l’identification et la destruction des stocks, alors là seulement, il doit y avoir sanction militaire ».

Même tempérance du côté de Philippe Folliot. Sur son blog, le secrétaire de la commission défense de l’assemblée nationale envisagerait  comme une erreur le fait de « s’engager en Syrie, comme supplétif des américains, sans s’appuyer sur une résolution internationale ». Mais pour le député UDI du Tarn, « tout ça ne veut pas dire qu’il ne faut pas agir ». « On peut le faire et on doit le faire de manière discrète, efficace et ciblée par des actions coup de poing ou des livraisons d’armes à des partenaires choisis, par des actions des services spécialisés « dits secrets » entraînés, formés et financés pour cela. » Autrement dit allons-y, mais en sous-main…

Une action militaire en Syrie, Gérard Bapt n’y croit pas plus. Président du groupe d’amitié parlementaire avec ce pays, il en appelle à la solution politique pour « donner toute sa chance au retour et à la stabilité de la paix. « Des frappes ponctuelles ne changeront pas le rapport de force. Si elles devaient se produire dans la durée, elles aggraveraient la déstabilisation régionale et les souffrances civiles. Il ne faut pas exclure non plus le risque  d’actes désespérés de représailles par un régime acculé à la mer » explique le député socialiste de la Haute-Garonne.

A travers ses trois prises de positions semblant aller vers la même nuance, François Hollande ne semble pas moins convaincu qu’il faut « punir » Bachar Al-Assad. Et si l’on se réfère à la constitution, il peut, lui seul, président et chef des armées, prendre cette décision.