François Fillon, ancien premier ministre et député de Paris
L’agenda de François Fillon se met aux couleurs de la ville Rose. Pendant deux jours, l’ancien premier ministre va vivre au rythme toulousain. Rencontre avec des entrepreneurs et des responsables économiques, visite de quartier, débat avec les militants, le député de Paris pose ses bagages dans la capitale midi-pyrénéenne. C’est sa première sortie après le Congrès de la Villette. C’est loin d’être la dernière. François Fillon est candidat aux primaires pour la présidentielle de 2017. Il va continuer à arpenter l’Hexagone. Son étape toulousaine s’inscrit dans une campagne qui se terminera en novembre 2016. Une campagne aux airs d’une pré-campagne présidentielle. L’adversaire de Nicolas Sarkozy multiplie les rencontres et traverse les milieux professionnels, économiques et même confessionnels. Dans une interview exclusive, François Fillon explique les raisons de sa visite toulousaine, insiste sur l’importance des prochaines échéances régionales et évoque sa relation avec Jean-Luc Moudenc.
Pourquoi une étape toulousaine dans votre agenda?
Toulouse, c’est un lieu incontournable dans mon tour de France. Je suis constamment sur le terrain. J’ai besoin d’écouter les Français, de tester mes idées auprès d’eux. La France gronde. Il ne suffit pas de critiquer le gouvernement pour faire gagner l’alternance. Il faut un travail de fond, un projet solide, et il faut être humble. Ici, j’aurai une réunion de travail sur la santé au Canceropole/Oncopole, puis une réunion au quartier de Bagatelles. Il est également prévu que je vois Mgr Robert Le Gall, archevêque de Toulouse. J’aborderai avec lui le sujet, qui m’est cher, des Chrétiens d’Orient et ceux de la laïcité.
Vous devez rencontrer Jean-Luc Moudenc. Quels sujets allez-vous aborder avec le maire de Toulouse ?
Jean Luc Moudenc a repris en main une ville merveilleuse mais traversée de problèmes : chômage, insécurité, finances au bord de la rupture. Il doit gérer tout cela dans un contexte national dégradé. Il le fait avec sérieux et sens de l’intérêt général. Je viens l’écouter et lui dire mon soutien.
Jean-Luc Moudenc revendique des racines centristes. Incarne-t-il votre conception des « Républicains » : un parti ouvert au Centre ?
Dans mon esprit, Les Républicains doivent être un mouvement ouvert à tous ceux qui veulent moderniser le pays et tourner la page de la mauvaise gestion actuelle. Les centristes font partie de notre famille politique. Je rappelle que pour gagner les élections nationales, il faut rassembler au moins 51% des électeurs. On y arrivera pas en ne représentant qu’une fraction de la droite.
Alain Juppé a annoncé qu’il ne participerait pas à des primaires « fermées », excluant le Centre. Vous partagez ce point de vue ?
Ces primaires doivent être démocratiques et populaires. Plus elles seront ouvertes à toute l’opposition, plus nous serons capables de battre la gauche et l’extrême droite et de gouverner avec efficacité. Je serai au rendez-vous de ces primaires. Avec mes équipes de Force Républicaine, qu’anime Jean-Marie Belin en Haute-Garonne, je défends un projet précis pour permettre à la France de relancer son économie et l’emploi et de devenir la première puissance européenne dans dix ans.
La rencontre avec les militants haut-garonnais est-elle une première étape vers la campagne interne des primaires de novembre 2016 ?
Non, nous n’en sommes pas encore là. L’urgence, c’est de démontrer aux Français qu’il existe des solutions pour sortir notre pays de sa dépression actuelle. Et puis, il y a le combat des régionales qui s’annonce. Dominique Reynié, notre tête de liste aux Régionales, est un homme intelligent. Tout le monde doit se rassembler et se retrousser les manches car l’enjeu régional est majeur.
La secrétaire départementale de l’UMP 31, Laurence Arribagé, ne cache pas son « sarkozysme ». Elle vous a ouvert facilement les portes ? Votre visite toulousaine est un modèle de cohabitation ? Des relations tendues avec le président des « Républicains » et des contacts cordiaux avec les «sarkozystes » d’en bas, dans les fédérations départementales ?
Avec Laurence, nous sommes unis sur l’essentiel. Je poursuis ma route et partout où je vais l’accueil est chaleureux et attentif.
Propos recueillis par Laurent Dubois