Il n’y aura pas de surprise lundi 4 janvier : Carole Delga sera élue présidente du Conseil régional Midi-Pyrénées Languedoc-Roussillon. Un moment historique pour la future grande région. Un instant solennel pour la nouvelle présidente.
Mais, un petit caillou s’est glissé dans la chaussure de la future présidente socialiste. Comme le prévoit le règlement, la séance du 4 janvier à l’hôtel de région de Toulouse, où l’assemblée sera réunie pour la première fois pour désigner l’exécutif, sera présidée par le doyen d’âge. Il sera assisté par le benjamin de l’assemblée qui fera office de secrétaire de séance.
Or, le hasard fait que ces deux élus, le plus âgé et le plus jeune, sont tous les deux issus du groupe des 40 élus Front National. A 74 ans, Gérard Maurin, élu de Lodève dans l’Hérault, chef d’entreprise à la retraite, sera donc le président de séance. A 28 ans, Quentin Lamotte, cadre bancaire de Toulouse, sera le secrétaire de séance.
Au Conseil régional, où l’on prépare la session d’investiture du 4 janvier, ce « binome » FN pour ouvrir la nouvelle vie de la région fait un peu grincer des dents. On rappelle que la loi prévoit que le doyen d’âge doit « organiser l’élection du président » et que cette élection se fait « sans débat ». Une façon de dire que rien n’indique que le doyen doit prononcer un discours.
Le cas s’est pourtant produit, vendredi 18 décembre, à Marseille lors de l’élection à la tête de la région PACA de Christian Estrosi (LR). Le doyen de l’assemblée Jean-Pierre Daugreilh (FN) n’a pas raté l’occasion de prononcer un discours introductif dans lequel il a notamment rappelé que Christian Estrosi avait été, dès 1998, le chantre de l’alliance de la droite avec le FN !
Alors que va-t-il se passer le 4 janvier à Toulouse ?
Gérard Maurin savait qu’il était le doyen du groupe FN mais nous lui avons appris qu’il était aussi celui de toute l’assemblée régionale. Remis de ces émotions, il confirme qu‘il fera bien un discours introductif avant de faire procéder au vote des 158 élus. De quoi va-t-il parler : « Il est encore trop tôt pour le dire, je vais affiner mes idées pendant les congés de Noël ! »
Louis Aliot, le vice-président du FN (non-élu à la région), qui fut lui-même benjamin de l’assemblée de Midi-Pyrénées en 1998, confirme que « c’est un pur hasard » si le doyen et le benjamin sont issus des rang du FN. Quant au discours du doyen lors de la première session plénière c’est pour lui « une coutume républicaine sur laquelle on ne peut pas revenir, un discours souvent peu politique mais de consensus ».
« Si quelqu’un veut empêcher Gérard Maurin de parler, poursuit Louis Aliot, alors il sortira de l’assemblée avec le benjamin, il n’y aura donc plus de bureau d’âge et l’élection de la présidente devra être reportée à une autre date !«
Avant de conclure : « Certains vont devoir s’habituer à notre présence, car nous serons le plus gros groupe politique du Conseil Régional ! »
Fabrice Valéry