13 Avr

Polémique sur la campagne de communication pour la 3ème ligne de métro à Toulouse

Socialistes et Républicains s’étripent, par communiqués interposés, au sujet d’une campagne de communication pour promouvoir la troisième ligne de métro. « Campagne partisane à 100 000 euros » payée par l’argent public pour les uns, somme « fantaisiste » pour les autres.

tract

Décidément, deux ans après la bascule de gauche à droite de la ville de Toulouse et de la Métropole, les rapports se tendent entre la majorité de droite et l’opposition PS. 

Dernier épisode en date, la réaction du président du groupe PS à la métropole, le sénateur Claude Raynal, qui est aussi vice-président culture de la métropole, qui s’est insurgé dans un communiqué de la manière dont la droite met à profit une campagne de communication « à 100 000 euros » pour promouvoir le projet de 3ème ligne de métro et notamment sa desserte de Labège, qui fait polémique après l’abandon du prolongement de la Ligne B.

Avec cette campagne, communication politique et institutionnelle se confondent. (…) Le coût de cette campagne, qui dépasse largement les 100 000 euros est à la charge des deux collectivités. Notons par ailleurs que cette campagne qui s’appuie sur une charte graphique en rupture avec celle des deux collectivités, comporte de très nombreuses similitudes avec les tracts édités habituellement par « Les Républicains ».

Enfin, la confusion est totale lorsque, depuis ce jour, de nombreux élus Toulousains s’affichent en photo sur les réseaux sociaux aux côtés de « Citoyens » diffusant ces tracts, citoyens qui ont pour point commun d’être soit militants, soit cadres du parti « Les Républicains », ce qui nous amène à considérer qu’il s’agit bien d’une campagne purement partisane aux frais des institutions. (communiqué de Claude Raynal)

Réponse courroucée de Sacha Briand, président du groupe majoritaire à la Métropole et adjoint au maire chargé des finances, lui aussi dans un communiqué envoyé à la presse ce mercredi :

D’abord, le coût avancé, plus de « 100.000€ », est fantaisiste. En effet, l’impression du flyer a coûté 12.900 € TTC, sa distribution en boîte aux lettres 7.700 € TTC, soit 20.600€ TTC au total. Soit 5 fois moins que le chiffre fantaisiste avancé par l’opposition. Le tout financé dans le cadre de notre marché public en vigueur et du budget annuel alloué à la communication de la collectivité. Il ne s’agit en rien d’une opération exceptionnelle. (…)

Le PS voit dans l’utilisation d’une couleur bleue un tract politique et non pas une information institutionnelle. La lecture du document suffit à constater qu’il s’agit d’un texte d’information institutionnelle classique. Dans
bon nombre de ses documents, la Ville de Toulouse utilise la couleur rose. Curieusement, le PS n’y a pourtant
jamais vu une communication « électorale » ! Le PS prendrait-il les électeurs pour des benêts au point de
croire que la couleur d’un document suffit à les convaincre ? (communiqué de Sacha Briand).

Pour Sacha Briand, la campagne de distribution de ce tract a été faite par « des bénévoles ». Pour « un coût de 0 euro ». Plusieurs élus Les Républicains, dont la députée et patronne départementale du parti Laurence Arribagé ou d’autres responsables locaux du parti de Nicolas Sarkozy, ont posté ces derniers jours sur les réseaux sociaux des photos les montrant en train de distribuer ces fameux tracts édités par la ville et la métropole.

Ou encore, la secrétaire départementale des Républicains, Christine Gennaro-Saint, en compagnie de l’adjointe au maire chargée des affaires scolaires, Marion Lalanne de Laubadère.

Leur « bénévolat » ne fait aucun doute. Mais pour l’opposition, qui n’en démord pas, c’est la preuve d’un dangereux mélange des genres : un financement public d’une campagne de communication au profit d’un projet « partisan ». 

Fabrice Valéry (@fabvalery)