22 Sep

Fusion des Radicaux, Jean-Luc Rivière : « dans un premier temps une co-présidence »

Le compte à rebours a commencé. Dans moins de 3 mois, le PRG et les Radicaux Valoisiens font fusionner. Quelles conséquences pratiques et politiques ? Réponses avec l’un des acteurs du processus, le radical valoisien, Jean-Luc Rivière.

Réunions des Radicaux de Gauche et Valoisiens à Montpellier.

Réunions des Radicaux de Gauche et Valoisiens à Montpellier.

Le Blog Politique. Vous appartenez à une commission qui travaille à la fusion des Radicaux. Quel est le calendrier et l’objectif de cette commission ? 

Jean-Luc Rivière. La commission « statuts » a pour objectif de proposer et rédiger les nouveaux statuts du futur parti qui naîtra en décembre lors de la fusion PRG et des Radicaux Valoisiens. Nous sommes 10 qui dés mercredi prochain nous mettons au travail : 5 pour chacun des partis actuels. Françoise Laborde, sénatrice de Haute Garonne, en est membre également. Les deux présidents Mme Sylvia Pinel ET Laurent Hénart ont été clair ce week-end à Montpellier. La fusion sera effective en décembre .

La fusion sera effective en décembre

Le Blog Politique. Au Conseil Régional, le PRG appartient à la majorité et les Radicaux Valoisiens sont dans l’opposition. Comment cela va se passer ?

Jean-Luc Rivière. Dans les collectivités les alliances passées perdureront. Toutefois la volonté des radicaux est de se faire entendre est de s’exprimer librement dans toutes les assemblées sur tous les sujets en attendant les futures élections . Dans toutes les collectivités la voix des radicaux portera leurs idées . Lors des prochains renouvellement nous nous présenterons devant les citoyens sous nos couleurs pour défendre nos idées.

Dans les collectivités, les alliances passées perdureront

Le Blog Politique. Un fusion, concrétement, cela veut dire 1 seul parti et un nouveau nom ?

Jean-Luc Rivière. La Fusion : c’est un seul parti et un nouveau nom.

Un seul parti et un nouveau nom

Le Blog Politique. Que va-t-il se passer pour la présidence du nouveau ?

Jean-Luc Rivière. Pour la présidence , il est prévu dans un premier temps une co-présidence, afin qu’ aucun militant aucun élus ne se sentent pas bien dans la nouvelle structure. L’entente faite d’amitié et de convictions basées sur la même volonté d’agir maintenant, que nous avons observé ce w end entre les deux présidents a non seulement rassure tout le monde mais a donne une belle dynamique à la fusion .

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)

13 Sep

Privatisation Aéroport Toulouse-Blagnac : un groupe d’opposition à la Métropole dénonce « une spoliation »

 

Photo : Rémy Gabalda / AFP)

Photo : Rémy Gabalda / AFP)

« Métropole Citoyenne » présentera une motion lors de la séance du 3 octobre prochain en conseil communautaire. Le groupe veut que Toulouse Métropole (actionnaire à hauteur de 5%) prenne position pour « la gestion de l’aéroport au service du développement économique » du territoire « et non au service d’intérêts financiers qui menacent son avenir ».

Le communiqué de « Métropole Citoyenne » n’y va pas par quatre chemins en étant titré « Aéroport de Toulouse-Blagnac : histoire d’une spoliation ». Le groupe d’opposition emmené par le maire Divers Gauche de l’Union, Marc Péré, dénonce les près de 30 millions de dividendes qui auraient été perçus par les actionnaires ces deux dernières années, soit « l’équivalent de 14 années de dividendes du temps où la puissance publique dirigeait la société ». Et les élus de poursuivre leur argumentation : « Aucune société ne pratique de tels niveaux de prélèvement sur les bénéfices pour le versement de dividendes ».

Que le pacte d’actionnaire soit publié

Alors que réclament-ils ? Que l’Etat renonce à exercer son option de vente en avril 2018. Autrement dit qu’avec ses 10% de parts et celles des quatre autres acteurs publics (Métropole, Département, Région, CCI), ils continuent à rester majoritaires dans l’actionnariat. « Métropole Citoyenne » souhaite également que ces quatre actionnaires publics locaux prennent la même position qu’eux pour que les bénéfices soient réinvestis dans l’aéroport. Enfin, les élus métropolitains d’opposition demandent, comme le collectif anti-privatisation, la publication du pacte des actionnaires.

Et voilà que resurgit  la polémique selon laquelle l’Etat s’est, au moment de la signature de ce pacte, engager à voter automatiquement toutes les propositions de distribution de dividendes de l’actionnaire chinois CASIL. Le dossier est donc hautement politique puisqu’à l’époque de la conclusion de ce pacte d’actionnaire Emmanuel Macron était Ministre de l’Economie. Ce qui n’a pas manqué avant même l’élection de poser questions.

L’Etat va-t-il vendre ses parts ?

A aucun moment dans son communiqué, « Métropole Citoyenne » ne formule le nom d’Emmanuel Macron mais quand le groupe d’élu demande à l’Etat de ne pas vendre ses parts, on sait très bien à qui il s’adresse probablement sans grand espoir, en ayant en tête que les caisses de l’Etat sont encore à renflouer notamment en vue des futures réformes à mettre en place.

Quoi qu’il en soit une motion reprenant ces différents points sera présentée le 3 octobre prochain en conseil communautaire.

Patrick Noviello (@patnoviello)

06 Sep

Face aux réformes, les élus locaux font bloc.

Les six associations du « bloc communal » ont donné ce matin une conférence de presse de rentrée au siège de l’Association des Maires de France à Paris. Parmi elles, « France urbaine » dont Jean-Luc Moudenc, le maire LR de Toulouse est le Président.

Les représentants des associations du "bloc communal" dont Jean-Luc Moudenc réunis ce matin à Paris au siège de l'AMF.

Les représentants des associations du « bloc communal » dont Jean-Luc Moudenc réunis ce matin à Paris au siège de l’AMF.

« Alerte rouge ! Il faut absolument se reprendre, corriger cette affaire des emplois aidés » prévient François Baroin (LR), Président de l’AMF. Trois jours, après la rentrée scolaire, la cicatrice est à vif et nombre d’élus locaux en ont gros sur le cœur. Pour Jean-Luc Moudenc, il est « essentiel de rétablir un climat de confiance entre les élus locaux et le gouvernement».

« Parfois j’ai le sentiment que le gouvernement ne veut pas forcément mal faire, n’est pas forcément mal intentionné mais il y a beaucoup de culture centralisée, très parisienne qui, à travers tel ou tel ministre, tel ou tel collaborateur de cabinet n’a pas le vécu de terrain et j’ai envie de dire même le vécu provincial que nous, nous représentons » explique le maire de Toulouse.

On a l’impression d’être assaillis de problèmes

Face à l’urgence de la situation, ce matin le « bloc communal » a demandé un moratoire pour avoir le temps, dans les collectivités, d’analyser au cas par cas « quels sont les postes que nous allons être obligés de titulariser, et ce que nous allons pouvoir malheureusement ne pas renouveler ».

Mais au-delà du dossier des contrats aidés, c’est le redressement des comptes publics et ses conséquences qui préoccupent les élus locaux. « On a l’impression d’être assaillis de problèmes et de décisions qui sapent, chaque jour, un petit peu plus le travail de fond que nous faisons depuis le début de nos mandats » avoue Jean-Luc Moudenc.

Le principal reproche que le Président de France urbaine fait à l’Etat est que ce dernier  « demande aux collectivités sans cesse plus d’économies alors que lui-même ne fait pas cet effort, et ça c’est tout simplement quelque chose qui n’est pas possible ». Et le maire de Toulouse de décrire des élus locaux « très angoissés parce qu’ils sont en train de préparer leurs budget 2018 ».

Il faut que la méthode gouvernementale soit reprise

La colère monte mais la protestation a ses limites et quand on demande à l’édile toulousain s’il serait prêt à voter son budget de façon négative, il répond sans détour : « Je ne vais pas aller à des extrémités. Simplement pour éviter des comportements déraisonnables, il faut que la méthode gouvernementale soit reprise. »

Quoi qu’il en soit les associations d’élus locaux font monter la pression à deux semaines des élections Sénatoriales du 24 septembre où les élus municipaux forment le cœur du corps électoral. Prochain épisode de ce grand déballage et de cette mise en garde du 21 au 23 novembre prochain lors du congrès de l’Association des Maires de France.

Patrick Noviello avec Info Vidéo3

05 Sep

Baisse des Contrats Aidés : les maires ne désarment pas

Jean-Louis Puissegur, membre du bureau national de l'AMF et maire de Pointis-Inard(31). Photo AMF

Jean-Louis Puissegur, membre du bureau national de l’AMF et maire de Pointis-Inard (31). Photo AMF

Après l’annonce de la baisse des emplois aidés, l’Association des Maires de France vient de vivre une rentrée mouvementée. Mais elle ne désespère pas de voir le gouvernement revenir sur sa position. A l’image de Jean-Louis Puissegur, membre du bureau national de l’AMF et maire de Pointis-Inard (Haute-Garonne).

Le Blog Politique : Comment s’est passée cette rentrée scolaire 2017 pour les communes dans ce contexte ?

Jean-Louis Puissegur : Je n’ai pas eu de retour particulier à mon niveau. Si péril il y a pu avoir sur la rentrée dans certaines communes, c’est qu’il y a une organisation plus générale à revoir. Mais je ne remets pas en cause le fait qu’il y a des problèmes à résorber rapidement. Certaines municipalités par exemple n’ont pas eu les moyens d’accueillir leurs enfants à la cantine.

Le Blog Politique : Au-delà du scolaire, quels sont les autres problèmes concrets les plus urgents à régler pour les maires face à cette baisse annoncée des contrats aidés ?

Jean-Louis Puissegur : Prenons le portage de repas à domicile par exemple. S’il fallait que nous fassions sans les emplois aidés pour cette opération, cela signifie augmenter le tarif de un euro cinquante par repas. Impensable et impossible pour les personnes concernées ou leurs familles.

C’est vrai, certains ont profité de l’effet d’aubaine

Le Blog Politique : Que répondez-vous à ceux qui disent que les emplois aidés ne garantissent en rien le retour à un emploi pérenne ?

Jean-Louis Puissegur : C’est vrai que des maires ont profité de l’effet d’aubaine de ces contrats largement financés par l’Etat. Mais de nombreuses collectivités les embauchent. D’ailleurs Pôle Emploi ne manque pas de faire des rappels à l’ordre quand leurs services voient des communes se balader de CAE (Contrat d’Accompagnement à l’emploi) en CAE.

Le Blog Politique : Mais pourquoi certains d’entre eux ne sont jamais embauchés alors ?

Jean-Louis Puissegur : Parce qu’il y a aussi une réalité qu’il faut connaître. En milieu rural, certaines personnes qui veulent rester vivre au pays acceptent des emplois en deçà de leurs compétences. Or quand la commission emploi de la commune se réunit, elle choisit souvent ces personnes-là plutôt que leurs anciens contrats aidés.

J’ai espoir que le gouvernement revienne sur sa décision

Le Blog Politique : Où en êtes-vous de vos négociations avec le gouvernement ?

Jean-Louis Puissegur : Nos représentants ont rencontré les Ministres concernés. Ces derniers leur ont dit qu’ils allaient demander aux Préfets de trancher sur les emplois aidés prioritaires à conserver. Mais ce n’est pas comme cela qu’il faut raisonner. Il faut penser humain et social et non par rapport aux budgets des communes. J’ai espoir que le gouvernement revienne sur sa décision. Maintenant il faut trancher vite. Car les communes, elles, ont un temps de réaction plus long si elles doivent s’adapter à de nouvelles décisions.

Propos recueillis par Patrick Noviello

Assemblée : Monique Iborra chargée d’une mission parlementaire sur les Ehpad

Monique Iborra, députée (LREM) de la Haute-Garonne, photo MaxPPP

Monique Iborra, députée (LREM) de la Haute-Garonne, photo MaxPPP

Financement, conditions de travail et prise en charge médicale des résidents… La commission des affaires sociales de l’Assemblée Nationale souhaite dresser le diagnostic des Ehpad (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes). La mission qui a été confiée le 2 août dernier à Monique Iborra débute ce mardi 5 septembre.

Monique Iborra n’a pas attendu le lancement officiel des auditions ce mardi matin à l’Assemblée Nationale. « Déjà sollicitée en Occitanie, j’ai toujours dit que j’auditionnerai ceux qui voulaient l’être ». Dès ce lundi 4 septembre donc, jour de rentrée, la députée désormais « En Marche » a reçu en fin de matinée dans sa permanence parlementaire de Tournefeuille des représentants régionaux de la Fédération Hospitalière de France. Elle a ensuite déjeuné avec des responsables du secteur privé avant de rencontrer dans l’après-midi une association de directeurs d’Ehpad, discuté avec du personnel d’une maison de retraite de Grenade sur leur condition de travail avant de boucler sa journée avec un représentant CFDT Santé Sociaux.

Une mission « flash » quèsaco ?

Il faut dire que Monique Iborra n’a pas de temps à perdre. Comme son nom l’indique et c’est une première, sa mission « flash » va être menée dans un temps record. Après une vingtaine d’auditions parisiennes, Monique Iborra devrait présenter ses conclusions devant la commission des affaires sociales dès le 13 septembre. Mais le travail ne sera pas fini pour autant. « La deuxième étape sera un approfondissement sur un sujet que nous aurons choisi avec la commission parlementaire pour aller plus loin. J’aurai alors six mois devant moi, et cette-fois-ci uniquement sur le terrain. C’est ensuite que je remettrai mon rapport définitif et mes recommandations » précise l’élue.

Entre-temps, ce vendredi matin, Monique Iborra fera déjà un point d’étape avec la Ministre de la Santé. Parmi les questions soulevées à l’origine de cette mission parlementaire et une des priorités d’Agnès Buzyn : celle concernant la réforme de la tarification en cours. A la demande de la Ministre, un comité de suivi va être spécifiquement consacré à cette réforme. Devraient y être associés l’Assemblée des Départements de France, les Agences Régionales de Santé et les gestionnaires d’Ephad.

Tarification en question

La question des tarifs est effectivement au cœur des préoccupations à la fois des résidents ou de leurs familles mais aussi du côté des collectivités, Départements en tête. La Ministre de la Santé se veut rassurante en ayant annoncé fin août que la perte de financement des Ehpad sera contrebalancée par la hausse de financement des Assurances Maladie. « Pour l’heure la question de la tarification est assez tordue reconnaît Monique Iborra. Nous savons qu’il faudra éclaircir tout ça ».

« J’avais déjà demandé à deux reprises une telle mission parlementaire, insiste la députée LREM de Haute-Garonne. La loi sur le vieillissement sur laquelle on devait légiférer portait principalement sur le maintien à domicile. Cela doit rester un objectif majeur évidemment. Mais les Ehpad, à leur création étaient censés accueillir des résidents à partir de soixante ans. Aujourd’hui, ils y arrivent souvent beaucoup plus tard. Certaines personnes sont obligées de vendre leur maison pour financer leur prise en charge. C’est un problème de société qui nous concernera tous un jour ou l’autre »

Tous concernés

Le premier comité de suivi sur la tarification des Ehpad devrait se réunir le 25 septembre prochain. Il pourra d’ores et déjà bénéficié des premiers enseignements de la mission « flash » de Monique Iborra. Sur un tout autre aspect, Agnès Buzyn a annoncé la présentation d’un plan de prévention de la maltraitance dans les Ehpad pour le second semestre 2018. Mission « flash » donc dans l’immédiat mais travail au long cours sur la prise en charge de nos anciens…

Patrick Noviello

23 Juil

Baisse des APL : « Je m’y suis toujours opposée » déclare Sylvia Pinel

Sylvia Pinel et Emmanuel Macron alors dans le même gouvernement (Photo : Christophe Morin / MaxPPP)

Sylvia Pinel et Emmanuel Macron lorsqu’ils étaient dans le même gouvernement (Photo : Christophe Morin / MaxPPP)

L’ancienne Ministre du Logement met les points sur les « i » sur sa page Facebook. Comme d’anciens Ministres sous François Hollande dont celui du budget , Christian Eckert, elle souhaite contredire les affirmations du nouvel exécutif. Un responsable du Ministère de la Cohésion des Territoires parle de « l’application d’une réforme d’économie bugétaire décidée sous le quinquennat précédent ».

« Cette mesure d’économie revient régulièrement et je m’y suis toujours opposée lorsque j’étais en charge de ce dossier et elle avait d’ailleurs été systématiquement écartée par le précédent gouvernement » assure la députée PRG du Tarn et Garonne.

Une mesure injuste »

La déclaration publiée sur le réseau social ne fait que quelques lignes mais se veut directe. « Diminuer les APL à tous les bénéficiaires, c’est à dire à l’aveugle, est une mesure injuste qui aura des conséquences néfastes dans l’accès au logement et la mise en location de certains biens » explique ‘l’ancienne Ministre en charge du secteur.

Sylvia Pinel conclue en demandant à Edouard Philippe et à son gouvernement de « revenir sur cette décisions dangereuse et injuste pour les ménages modestes ». Peu de probabilité qu’elle soit entendue. Mais en tout cas cette déclaration a le mérite d’être claire. Celle qui siège désormais parmi les « non-inscrits » ne fera pas partie des « constructifs » sur ce dossier.

Patrick Noviello

12 Juil

Parti Socialiste : les priorités selon Carole Delga

La Présidente de région Occitanie a donc intégré ce week-end la direction du Parti Socialiste à l’issue du congrès national. Elle revient pour nous sur ce qui l’a poussée à cette décision, nous livre sa vision du PS aujourd’hui et nous explique en quoi les territoires peuvent aussi aider à porter cette nouvelle  politique de gauche.

Carole Delga, lors de son arrivée samedi au Conseil National du PS à Paris. Photo AFP Jacques Demarthon.

Carole Delga, lors de son arrivée samedi au Conseil National du PS à Paris. Photo AFP Jacques Demarthon.

« Quand les temps sont difficiles, c’est là qu’il faut démontrer son attachement aux valeurs, sa loyauté vis-à-vis des idées de gauche, et je souhaite donc prendre toute ma part de responsabilité, c’est pourquoi j’ai répondu positivement à la participation à cette direction collégiale de seize personnes ». Voilà comment Carole Delga justifie son implication désormais nationale dans la reconstruction du PS.

Seulement, est-ce que ça ne va pas être compliqué de décider à seize de l’avenir du parti ? « On va organiser la prise de décision. Nous allons mettre en œuvre une nouvelle façon de diriger le Parti Socialiste avec les valeurs dont j’ai toujours fait preuve sur l’engagement politique, c’est-à-dire une grande proximité avec le terrain et aussi un sens du collectif ».

Le retour des frondeurs »

Mais avant toute chose, c’est sans doute une ligne politique que va devoir se fixer le PS. Comme d’autres socialistes, Carole Delga a été pour le moins agacé ce samedi à Paris de l’attitude d’anciens frondeurs, toujours présents et toujours aussi critiques. « S’ils sont à ce point mal avec nous, pourquoi veulent-ils rester ? » s’interroge-t-elle. Quant à la future ligne politique du PS, voilà comment elle en dessine les contours.

« C’est une gauche qui est au centre, c’est une gauche de responsabilité, c’est une gauche progressiste qui doit remettre en place un débat d’idée, être force de proposition, démontrer que l’éducation nationale est une priorité, que sur la fiscalité, on ne peut pas par exemple être d’accord avec l’augmentation de la CSG. Par rapport également au service public, aux fonctionnaires, reconnaître que le service public c’est ce qui est indispensable pour qu’il y ait une égalité Républicaine ».

Politique de gauche aussi à l’échelle des territoires »

Certains prêtent déjà à la Présidente de Région des ambitions nationales, et donc personnelles. Carole Delga s’en défend : « Non, moi mon ambition elle est très forte pour la Région Occitanie, je travaille pleinement avec l’ensemble de ma majorité, avec l’ensemble de mes équipes pour créer cette région de l’innovation, que ce soit notamment dans le cadre de l’innovation citoyenne et pour incarner aussi les politiques de gauche. A la Région la gratuité des manuels scolaires, la gratuité des équipements professionnels pour les apprentis, c’est à la rentrée, et ça c’est une politique de gauche ».

Alors justement que peuvent faire les « territoires » comme elles les appellent dans la reconstruction d’un parti national ? « Il est bien entendu qu’on doit démontrer qu’il y a cette gauche qui est pro-européenne clairement, qui est aussi dans une dynamique auprès des entreprises mais qui met en avant l’égalité d’accès à l’éducation, à la santé, également être dans la complémentarité des territoires, c’est-à-dire on ne peut pas être sur le tout-métropole ou sur le tout-urbain mais de démontrer qu’il faut plus investir dans les territoires ruraux, dans les territoires de montagne et c’est pourquoi au sein du Parti Socialiste, je prône des assises citoyennes de la gauche qui partent de la base, il faut arrêter avec les querelles d’égo, il faut avoir le sens du collectif »

Ces assises devraient se tenir à la rentrée. En attendant, la nouvelle direction nationale du PS, dans laquelle figure aussi la députée de Tarn et Garonne Valérie Rabault, devrait se réunir à Paris lundi prochain. Une direction de seize personnespour l’instant mais qui pourrait être resserrée vers quatre membres plus décisionnaires.

Patrick Noviello (@patnoviello)

11 Juil

LGV Toulouse-Paris : Mézard temporise

Jacques Mézard, hier, dans le Gers. Photo MaxPPP

Jacques Mézard, lundi, dans le Gers. Photo MaxPPP

Jacques Mézard, ministre de la Cohésion des Territoires, était lundi en visite dans le Gers et en Haute-Garonne. Au programme : l’équilibre entre les territoires avec des « accords de réciprocité entre le pays de Gascogne et la métropole toulousaine » ainsi que la politique de la ville concernant les quartiers dits « prioritaires. Même s’il n’est pas Ministre des Transports, l’occasion était trop belle de lui poser une question sur la LGV, et sa vocation d’aménagement du territoire.

Il va falloir prioriser »

Le Ministre le reconnaît volontiers, cette question « préoccupe beaucoup de monde ». « Des arbitrages devront être faits parce que l’Etat n’a pas les possibilités financières de dire oui à tous les projets sur tous les territoires. Il va falloir prioriser ».

Jean-Luc Moudenc était également associé à la visite ministérielle d’hier. A-t-il eu le temps de discuter du dossier LGV avec Mézard ? En tout cas, sur cette priorisation, il n’y a pas de doute pour le maire LR de Toulouse qui ne cesse de répéter ces derniers jours que l’Etat s’est déjà engagé et qu’il ne doit pas oublier que les collectivités de la Région ont financé le tronçon Tours-Bordeaux.

Des assises de la mobilité à la rentrée »

Argument massue opposé par le chef de l’Etat, « ne pas oublier les trains du quotidien ». Le Ministre de la Cohésion des Territoires abonde dans ce sens. « Nous avons aussi un objectif, c’est de faire en sorte que les lignes ferroviaires non LGV puissent être entretenues. Il y a un équilibre à trouver et cet équilibre nous sommes en train de les chercher et de travailler là-dessus ».

Alors à quand les premières conclusions et donc les « priorités » ? « Des assises de la mobilité sont programmées à la rentrée » explique Jacques Mézard. Quant à la LGV Toulouse-Paris, « cette question n’est pas encore tranchée » insiste-t-il, comme pour laisser une porte encore ouverte.

Patrick Noviello (avec Delphine Gérard)

28 Juin

Montauban : Brigitte Barèges sanctionne un de ses élus à la mairie

La maire de Montauban, Brigitte Barèges, retire ses délégations à l’un de ses élus. Motif officiel : manque de loyauté.

Brigitte Barèges. maire de Montauban. Photo AFP/Remy Gabalda

Brigitte Barèges. maire de Montauban. Photo AFP/Remy Gabalda

La décision est tombée ce mardi 27 juin. Un adjoint de Brigitte Barèges perd ses délégations municipales. Jean Garrocq ne représentera plus la ville de Montauban dans plusieurs établissements scolaires (école Jean Moulin, Centre de Formation des Apprentis). L’élu montalbanais devra céder son siège au Syndicat Mixte de la Chaussée de Sapiac. Jean Garrocq quittera également la Commission Développement Durable et Sécurité des Bâtiments.

Pour la maire de Montauban, la « rétrogradation-dégradation » de Jean Garrocq n’est absolument pas politique :

Pas du tout. C’est juste une question de fidélité et de loyauté. C’est une affaire qui n’est pas nouvelle et qui remonte à plusieurs mois. Jean Garrocq n’a pas arrêté de nous critiquer. Cela ne pouvait plus durer. Si on n’est pas avec nous, on est contre nous

Dans les couloirs de la mairie de Montauban, une autre version circule. La sanction de Jean Garrocq serait liée à son soutien au mouvement En Marche ! Pendant la campagne des législatives, l’élu montalbanais s’est activement engagé aux côté du candidat « macroniste » sur la 1ère circonscription du Tarn-et-Garonne, Pierre Mardegan.

L’hostilité entre Brigitte Barèges et Pierre Mardegan est de notoriété publique. Le dernier éclat remonte à moins d’une semaine. Mardi 22 juin, sur l’antenne d’une radio locale, la maire (LR) de Montauban a dévoilé son vote aux législatives. Brigitte Barèges a préféré son adversaire socialiste, Valérie Rabault, à Pierre Mardegan.

Ce passif pourrait justifier des représailles par personnes interposées. Jean Garrocq victime de sa proximité avec Pierre Mardegan ?

Pour un élu d’opposition, l’effet domino dépasserait même le cas Garrocq. Le 1er adjoint aux Finances de Brigitte Barèges serait implicitement visé. Pierre-Antoine Lévi est également proche d’En Marche ! et de Pierre Mardegan. Le coup de feu visant Jean Garrocq résonnerait comme un avertissement. Attention, pas de compromission avec En Marche et un de ses représentants locaux.

Contacté par France 3 Occitanie, Jean Garrocq est catégorique. Le retrait de ses délégations est lié à son engagement aux côtés de Pierre Mardegan.

Brigitte Barèges peut inventer ce qu’elle veut. C’est lié à mon soutien à Pierre Mardegan. J’ai reçu une lettre m’annonçant, sans indiquer le motif, que l’on allait me retirer mes délégations juste après le 1er meeting de Mardegan. Brigitte Barèges ne supporte pas qu’on ne la suive pas. Elle veut tout contrôler et diriger

Jean Garrocq n’est pas traumatisé par sa mésaventure. L’élu montalbanais est même positif : « Brigitte Barèges m’a rendu ma liberté« .

Politiquement, Jean Garrocq ne tire pas de conséquences. Il reste centriste et membre de l’UDI 82. Jean Garrocq ne prévoit pas d’adhérer à la République En Marche.

Laurent Dubois (@laurentdub)

21 Juin

Parti Socialiste : Vers quel renouveau ?

Photo AFP

Photo AFP

33 Premiers secrétaires Fédéraux du PS dont ceux de l’Aveyron et de l’Ariège ont signé ce mardi 20 juin une tribune dans le journal Libération. Pour eux, « le renouveau du PS doit passer par les militants ». Explication et état d’esprit par l’un des signataires de notre région l’aveyronnais Bertrand Cavalerie et un autre premier fédéral qui, lui, n’a pas signé mais a aussi son idée sur la question, le haut-garonnais Sébastien Vincini.

En préambule de la tribune, les jeunes premiers secrétaires disent ne pas vouloir se faire voler leur refondation. Mais voler par qui ? « On ne vise personne. C’est une tribune consensuelle » tempère Bertrand Cavalerie ». Le 1er Fédéral de l’Aveyron explique que « les socialistes ont besoin de se retrouver ». « Il ne faut pas que regarder dans le rétro. On a pris une grande claque, moi le premier aux Législatives, mais il faut maintenant regarder vers l’avenir, on ne peut que remonter ».

« Pour moi, cette tribune est justement trop consensuel » assène Sébastien Vincini. Le patron du PS 31, n’a pas « voulu signer un papier qui dit que pour que tout change, il faut que rien ne change ». « Je ne veux pas rentrer dans de nouvelles querelles de personnes. Il y a nécessité de rebâtir plus en profondeur ».

Décentraliser »

Pour les signataires de la tribune, le premier écueil à éviter est celui de retomber dans une centralisation du Parti. « On a parfois l’impression que nos dirigeants ne sont pas connectés aux territoires. Moi, je ne veux pas la tournée des grands mouvements ou des chapelles qui ne rassemblent chacun qu’un demi-point de l’opinion française» développe Bertrand Cavalerie.

Sébastien Vincini le rejoint sur ce point. « Plus rien ne remontait à la direction. Nous sommes devenus un parti très parlementaire où il n’y avait d’échanges qu’entre Solferino (NDR : siège parisien du PS) et l’Assemblée Nationale. Il faut repartir des aspirations des territoires sur des thèmes comme la vitalité de la ruralité, la question du péri-urbain et la ghettoïsation des faubourgs des métropoles par exemple ».

Parole aux militants »

Les signataires de la tribune veulent également remettre les militants au centre de la réflexion. En Aveyron, ils sont environ 500. « Certains ont trahi, comme Marie-Lou Marcel (NDR : ancienne députée PS qui ne se représentait pas), ex-frondeuse aujourd’hui macroniste. Mais ce phénomène a été vu dans à peu près toutes les fédérations » commente Bertrand Cavalerie. « Mais le cœur des militants est resté là. Le problème aujourd’hui est qu’il ne correspond plus forcément à la société française. »

« Il faut aller plus large qu’à nos simples militants. Si on reste sur notre corps actuel, on va retomber dans nos mêmes querelles. Il faut une vraie consultation citoyenne. Alors on ne va pas distribuer des tracts dans des boîtes aux lettres, on ne va pas aller agresser les gens » assure Sébastien Vincini. Pour le 1er Fédéral de Haute-Garonne, il faut mettre en place « un vrai processus avec des outils collaboratifs permettant des rencontres et des débats ». « Quand les Indignés sont passés à Podemos, ils ont organisé des forums avec des grandes questions à trancher. Aujourd’hui on parle écologie mais on ne tranche pas sur le diesel ou le nucléaire par exemple ».

La ligne »

« Il faut définir une ligne et la tenir. L’étalage de nos divisions à Paris ces dernières années a été nocif » analyse le premier fédéral de l’Aveyron. « A gauche, un parti social-démocrate est capable de rassembler » poursuit-il. Mais la première force de gauche actuelle dans les urnes n’est-elle pas La France Insoumise ? « Je pense qu’il faut travailler avec tout le monde, mais en ont-ils envie ? Je ne crois pas » avoue sans détour Bertrand Cavalerie.

« On peut être progressiste et défendre des acquis sociaux. La social-démocratie a fait beaucoup mais au XXème siècle. La question aujourd’hui est de savoir comment élargit-on les acquis sociaux à une société ubérisée » resitue Sébastien Vincini. « Je ne vais pas vous dire aujourd’hui quelle est la ligne précise. Si on l’avait eu, les français l’auraient vue. Mais entre Macron qui a une image moderne du libéralisme et La France Insoumise dans la contestation systématique de la mondialisation, il y a une voie ».

« En Marche », c’est du vent ! »

Seul problème, c’est qu’actuellement cette gauche socio-démocrate, vantée par Bertrand Cavalerie et à faire évoluer selon Sébastien Vincini, est partie vers « En Marche ». «Pour moi, Macron c’est Giscard. Il va dériver vers le centre-droit et dans cinq ans ce sera un libéral » prévoit Bertrand Cavalerie. « En Marche, c’est du vent. Sur quoi repose ce mouvement ? Avez-vous vu des grandes manifestations de joie citoyenne le soir de l’élection d’Emmanuel Macron ? » insiste le leader du PS Aveyronnais. « Je ne sais pas sur quoi le mouvement du Président repose. Nous, on sait sur quoi se retrouver. »

Premier test grandeur nature pour se retrouver : samedi. Le Parti Socialiste tiendra un conseil national à Paris. Jeudi soir à Toulouse, Sébastien Vincini animera, lui, un conseil Fédéral. Il a notamment dans l’idée de créer une plateforme de consultation numérique. Il en débattra avec ses troupes. Il réfléchit aussi avec Carole Delga, la Présidente Socialiste d’Occitanie, à une synergie entre les forces socialistes du territoire. La reconstruction commence.

Patrick Noviello (@patnoviello)