« Métropole Citoyenne » présentera une motion lors de la séance du 3 octobre prochain en conseil communautaire. Le groupe veut que Toulouse Métropole (actionnaire à hauteur de 5%) prenne position pour « la gestion de l’aéroport au service du développement économique » du territoire « et non au service d’intérêts financiers qui menacent son avenir ».
Le communiqué de « Métropole Citoyenne » n’y va pas par quatre chemins en étant titré « Aéroport de Toulouse-Blagnac : histoire d’une spoliation ». Le groupe d’opposition emmené par le maire Divers Gauche de l’Union, Marc Péré, dénonce les près de 30 millions de dividendes qui auraient été perçus par les actionnaires ces deux dernières années, soit « l’équivalent de 14 années de dividendes du temps où la puissance publique dirigeait la société ». Et les élus de poursuivre leur argumentation : « Aucune société ne pratique de tels niveaux de prélèvement sur les bénéfices pour le versement de dividendes ».
Que le pacte d’actionnaire soit publié
Alors que réclament-ils ? Que l’Etat renonce à exercer son option de vente en avril 2018. Autrement dit qu’avec ses 10% de parts et celles des quatre autres acteurs publics (Métropole, Département, Région, CCI), ils continuent à rester majoritaires dans l’actionnariat. « Métropole Citoyenne » souhaite également que ces quatre actionnaires publics locaux prennent la même position qu’eux pour que les bénéfices soient réinvestis dans l’aéroport. Enfin, les élus métropolitains d’opposition demandent, comme le collectif anti-privatisation, la publication du pacte des actionnaires.
Et voilà que resurgit la polémique selon laquelle l’Etat s’est, au moment de la signature de ce pacte, engager à voter automatiquement toutes les propositions de distribution de dividendes de l’actionnaire chinois CASIL. Le dossier est donc hautement politique puisqu’à l’époque de la conclusion de ce pacte d’actionnaire Emmanuel Macron était Ministre de l’Economie. Ce qui n’a pas manqué avant même l’élection de poser questions.
L’Etat va-t-il vendre ses parts ?
A aucun moment dans son communiqué, « Métropole Citoyenne » ne formule le nom d’Emmanuel Macron mais quand le groupe d’élu demande à l’Etat de ne pas vendre ses parts, on sait très bien à qui il s’adresse probablement sans grand espoir, en ayant en tête que les caisses de l’Etat sont encore à renflouer notamment en vue des futures réformes à mettre en place.
Quoi qu’il en soit une motion reprenant ces différents points sera présentée le 3 octobre prochain en conseil communautaire.
Patrick Noviello (@patnoviello)