06 Sep

Intervention en Syrie ? Nos « experts » régionaux prudents

Conflit en Syrie ©ABU AMAR AL-TAFTANAZ / AFP

« Nous ne sommes pas à quelques jours près » annonce ce vendredi sans détour Paul Quilès dans « Aujourd’hui en France ». L’ancien ministre de la Défense de François Mitterrand se refuse à voir la France en « justicier international » et argumente : « il y a toujours des victimes civiles même quand on cible des objectifs militaires ». Le maire de Cordes prévient tout de même : « Si ensuite Assad refuse l’identification et la destruction des stocks, alors là seulement, il doit y avoir sanction militaire ».

Même tempérance du côté de Philippe Folliot. Sur son blog, le secrétaire de la commission défense de l’assemblée nationale envisagerait  comme une erreur le fait de « s’engager en Syrie, comme supplétif des américains, sans s’appuyer sur une résolution internationale ». Mais pour le député UDI du Tarn, « tout ça ne veut pas dire qu’il ne faut pas agir ». « On peut le faire et on doit le faire de manière discrète, efficace et ciblée par des actions coup de poing ou des livraisons d’armes à des partenaires choisis, par des actions des services spécialisés « dits secrets » entraînés, formés et financés pour cela. » Autrement dit allons-y, mais en sous-main…

Une action militaire en Syrie, Gérard Bapt n’y croit pas plus. Président du groupe d’amitié parlementaire avec ce pays, il en appelle à la solution politique pour « donner toute sa chance au retour et à la stabilité de la paix. « Des frappes ponctuelles ne changeront pas le rapport de force. Si elles devaient se produire dans la durée, elles aggraveraient la déstabilisation régionale et les souffrances civiles. Il ne faut pas exclure non plus le risque  d’actes désespérés de représailles par un régime acculé à la mer » explique le député socialiste de la Haute-Garonne.

A travers ses trois prises de positions semblant aller vers la même nuance, François Hollande ne semble pas moins convaincu qu’il faut « punir » Bachar Al-Assad. Et si l’on se réfère à la constitution, il peut, lui seul, président et chef des armées, prendre cette décision.

18 Juil

Larzac, un modèle à suivre ?

Et si le Larzac était l’exemple à suivre en matière d’agriculture paysanne autogérée ? La question se pose cette semaine avec la visite en Aveyron du ministre de l’agriculture. Stéphane Le Foll se rend ce jeudi à la ferme des Baumes à Millau. Il y prorogera le bail accordé à la société civile des terres du Larzac. La SCTL gère 6300 hectares de terres appartenant à l’Etat sur le plateau.

Petit retour en arrière…. 1971 : un mouvement se fait jour, non seulement sur le Larzac mais dans l’ensemble du pays, contre l’extension d’un camp militaire. La centaine d’agriculteurs du départ va être rejointe par des dizaines de milliers de jeunes militants voulant lutter contre le militarisme et le capitalisme. Un combat gagné en 1981 lorsque François Mitterrand annonce l’abandon du projet militaire et le retour des terres à une vocation agricole.

Stéphane Le Foll (photo Bertrand Guay / AFP)

Ainsi en 1985, un bail emphytéotique est signé avec la société civile des terres du Larzac. De jeunes agriculteurs s’installent alors avec le devoir d’entretenir le territoire et d’y développer une agriculture et un élevage respectueux de l’environnement. « Cela a permis d’augmenter de 20% le nombre de paysans » sur le secteur explique José Bové un des trois gérants de la SCTL. Le futur leader d’EELV aux prochaines élections européennes présente aujourd’hui ce système comme « un modèle d’autogestion ». Chaque année, la société civile paie 4500 euros à l’Etat, un prix modique.

Alors que va permettre cette signature de jeudi avec le ministre de l’agriculture ? Tout simplement de rallonger cet accord jusqu’en 2083. « C’est très important pour nous » confirme le secrétaire national de la Confédération Paysanne. « Nous sommes nombreux à prendre notre retraite d’ici à 5 ans. Le prolongement de ce bail va permettre de couvrir l’intégralité de la carrière des jeunes qui vont s’installer à notre place » argumente Christian Roqueirol.

Au-delà de cette nouvelle génération, l’agriculture du plateau joue aussi son avenir sur les modèles économiques qu’elle met en place. « Nous développons des coopératives notamment une de bergers et une autre autour de la viande. Nous avons aussi crée un groupement de vétérinaires nous permettant de ne plus être facturés à l’acte mais à un prix de groupe » explique le syndicaliste agricole. Des initiatives que la Confédération Paysanne va exposer à Stéphane Le Foll et aimerait voir se développer ailleurs dans le pays.

Un échange qui s’effectuera lors d’un déjeuner à la mairie de Millau en présence d’élus et des autres instances professionnelles agricoles. Entre l’entrecôte d’Aubrac et un morceau de Laguiole, Christian Roqueirol aimerait aussi touché un mot du projet de l’aéroport de Notre Dame au Ministre. Histoire de ne pas oublier la tradition de la lutte impulsée sur le Larzac…

10 Juil

Cumulards

Assemblée Nationale

C’était la proposition n°48 du programme de François Hollande. L’Assemblée Nationale vient d’adopter le projet loi sur le non-cumul des mandats en première lecture. Pour résumer à compter de 2017, aucun sénateur, député ou député européen ne pourra être maire, adjoint au maire, président ou vice-président d’un département, d’une région ou d’une intercommunalité. Il était temps me diront certains d’entre vous et je ne suis pas loin de partager leur avis. Le rapporteur de ce projet de loi se félicite :

« C’est un signe fort pour ce qui restera une des lois majeures du quinquennat et qui sera j’en suis sûr une révolution démocratique pour le Parlement ».
Ne prenons toutefois pas feu, et comme à notre habitude, enfonçons la plume là où ça fait mal. Parmi les Socialistes, certains ont demandé des aménagements. Carole Delga ainsi que deux autres députés de la majorité a déposé un amendement pour que le non cumul ne concerne que les maires de communes de plus de 3500 habitants. En vain pour la députée du Comminges. En parlant de maires, pourquoi cette loi ne pourrait-elle s’appliquer dès le prochain scrutin des Municipales ? Manuel Valls l’avait même suggéré. Le Ministre de l’Intérieur n’a pas été entendu. Jean-Luc Moudenc avait même déposé un amendement en ce sens. L’amendement du député UMP de Toulouse ayant été rejeté, ce dernier a trouvé là un bon prétexte pour s’abstenir.
A noter qu’à l’UMP, tous les députés y compris Bruno Lemaire, sont rentrés dans le rang pour s’opposer à cette loi. Une loi qui, donc, aurait pu aller beaucoup plus loin. Christophe Borgel aurait aimé faire passer dans le pack non-cumul, une limitation des mandats à trois successifs. On lui a fait comprendre qu’il ne fallait pas pousser le bouchon trop loin. Imaginez quand même que Christian Poncelet, ancien président du Sénat de droite, totalise ainsi 147 ans de mandats électifs depuis son entrée dans la vie politique en 1962. Même Jeannie Longo ne fera jamais mieux en termes de longévité…
Le texte doit maintenant passer à la rentrée devant le Sénat, et là ça va être une autre paire de manche pour la majorité. Les sénateurs sont vent debout depuis plusieurs mois contre cette loi arguant du fait qu’ils sont avant tout les représentants des collectivités locales. Côté PRG notamment, il n’est pas dit que les voix soient garanties quand on entend Jean-Michel Baylet.
« Dans la période de grande difficulté que vivent nos concitoyens, je ne suis pas sûr que ce soit le moment de briser le lien de proximité entre les élus et leurs administrés »
argumente le sénateur et président du Conseil Général du Tarn et Garonne. Le président du Parti Radical de Gauche estime enfin qu’avant de parler du cumul, il vaudrait mieux débattre de la décentralisation et du statut de l’élu.
Et l’on rejoint là un des points mis en avant par les pro-cumuls : si cette loi est votée, le Parlement sera affaibli parce que n’y entreront plus que des fonctionnaires ou des apparatchiks ». Je pense que ces derniers n’ont pas attendu cette loi pour siéger, non ? Bref à l’arrivée, tous les prétextes sont bons pour continuer à cumuler… Mais pour Christophe Borgel, « avec 300 voix dès cette première lecture (NDR à l’Assemblée Nationale), la majorité absolue qui sera nécessaire en deuxième lecture a d’ores et déjà été atteinte ». Rendez-vous à la rentrée au Sénat. D’ici là, les cumulards ont toutes les grandes vacances pour trouver une riposte…

Cumulards

Assemblée Nationale

C’était la proposition n°48 du programme de François Hollande. L’Assemblée Nationale vient d’adopter le projet loi sur le non-cumul des mandats en première lecture. Pour résumer à compter de 2017, aucun sénateur, député ou député européen ne pourra être maire, adjoint au maire, président ou vice-président d’un département, d’une région ou d’une intercommunalité. Il était temps me diront certains d’entre vous et je ne suis pas loin de partager leur avis. Le rapporteur de ce projet de loi se félicite :

« C’est un signe fort pour ce qui restera une des lois majeures du quinquennat et qui sera j’en suis sûr une révolution démocratique pour le Parlement ».
Ne prenons toutefois pas feu, et comme à notre habitude, enfonçons la plume là où ça fait mal. Parmi les Socialistes, certains ont demandé des aménagements. Carole Delga ainsi que deux autres députés de la majorité a déposé un amendement pour que le non cumul ne concerne que les maires de communes de plus de 3500 habitants. En vain pour la députée du Comminges. En parlant de maires, pourquoi cette loi ne pourrait-elle s’appliquer dès le prochain scrutin des Municipales ? Manuel Valls l’avait même suggéré. Le Ministre de l’Intérieur n’a pas été entendu. Jean-Luc Moudenc avait même déposé un amendement en ce sens. L’amendement du député UMP de Toulouse ayant été rejeté, ce dernier a trouvé là un bon prétexte pour s’abstenir.
A noter qu’à l’UMP, tous les députés y compris Bruno Lemaire, sont rentrés dans le rang pour s’opposer à cette loi. Une loi qui, donc, aurait pu aller beaucoup plus loin. Christophe Borgel aurait aimé faire passer dans le pack non-cumul, une limitation des mandats à trois successifs. On lui a fait comprendre qu’il ne fallait pas pousser le bouchon trop loin. Imaginez quand même que Christian Poncelet, ancien président du Sénat de droite, totalise ainsi 147 ans de mandats électifs depuis son entrée dans la vie politique en 1962. Même Jeannie Longo ne fera jamais mieux en termes de longévité…
Le texte doit maintenant passer à la rentrée devant le Sénat, et là ça va être une autre paire de manche pour la majorité. Les sénateurs sont vent debout depuis plusieurs mois contre cette loi arguant du fait qu’ils sont avant tout les représentants des collectivités locales. Côté PRG notamment, il n’est pas dit que les voix soient garanties quand on entend Jean-Michel Baylet.
« Dans la période de grande difficulté que vivent nos concitoyens, je ne suis pas sûr que ce soit le moment de briser le lien de proximité entre les élus et leurs administrés »
argumente le sénateur et président du Conseil Général du Tarn et Garonne. Le président du Parti Radical de Gauche estime enfin qu’avant de parler du cumul, il vaudrait mieux débattre de la décentralisation et du statut de l’élu.
Et l’on rejoint là un des points mis en avant par les pro-cumuls : si cette loi est votée, le Parlement sera affaibli parce que n’y entreront plus que des fonctionnaires ou des apparatchiks ». Je pense que ces derniers n’ont pas attendu cette loi pour siéger, non ? Bref à l’arrivée, tous les prétextes sont bons pour continuer à cumuler… Mais pour Christophe Borgel, « avec 300 voix dès cette première lecture (NDR à l’Assemblée Nationale), la majorité absolue qui sera nécessaire en deuxième lecture a d’ores et déjà été atteinte ». Rendez-vous à la rentrée au Sénat. D’ici là, les cumulards ont toutes les grandes vacances pour trouver une riposte…

03 Juil

Philippe Martin. Regain écologique ?

Philippe Martin lors de la passation de pouvoirs avec Delphine Batho ce mercredi matin ©AFP

L’histoire se joue en quelques heures. Mardi matin Delphine Batho s’épanche dans les médias sur le budget de son ministère revu à la baisse. L’après-midi, elle intervient à l’assemblée nationale sous le regard d’un député parmi d’autres : Philippe Martin. En début de soirée, le président du conseil général du Gers est nommé ministre de l’écologie.

Le débat politique va alors s’enflammer telle une nappe de gaz de schiste dans un robinet américain : voilà ce qui arrive quand on critique un budget de rigueur ou d’austérité, c’est selon. Fin de galère pour Batho et embarquement immédiat pour Martin dont il est difficile de dire du mal tant ses engagements en direction de l’environnement ont illustré les plus belles lignes de son C.V. d’élu.

A l’image de José Bové qui dénonce, « seules les femmes sont limogées du gouvernement Ayrault » mais souligne aussi en Philippe Martin « l’homme de terroir et de combat ». Ensemble, ils ont notamment lutté contre les OGM avant que le député prenne aujourd’hui l’envergure d’un géant vert. Martin Malvy ne doute d’ailleurs pas « de sa réussite dans une responsabilité aujourd’hui majeure et qui concerne bien des sujets qui sont le quotidien de nos concitoyens et le seront encore d’avantage dans les années qui viennent ».

Du côté des Verts Gérard Onesta demande « une autre considération » pour l’écologie dans ce gouvernement. « Si ce n’est pas le cas, Philippe Martin dont l’engagement sur certains dossiers est connu, ne sera pas en capacité d’inscrire le courage dans la durée ». Et les communistes de Haute-Garonne d’enfoncer le clou en expliquant que « Delphine Batho a exprimé ce pensent que tous les électeurs de gauche, oui le budget est mauvais et pas seulement sur l’écologie mais aussi surtout sur l’économie, l’industrie, l’emploi et le pouvoir d’achat ».

Des communistes plus que jamais vent debout contre la politique de François Hollande alors ce n’est pas le moment de perdre l’appui d’Europe Ecologie Les Verts qui finalement restera au gouvernement. Le secrétaire national socialiste aux élections l’a bien compris. Pour Christophe Borgel, « les Verts ont raison d’être exigeants pour la fiscalité écologique et la transition énergétique. Cela fait partie des engagements du Président de la République et ces engagements sont le fil conducteur de la majorité parlementaire ». Et le député socialiste de Haute-Garonne d’actionner une piqûre de rappel : « faire bon usage du rassemblement c’est aussi mieux préparer les prochaines échéances électorales ».
Quoi qu’il en soit, rassemblement de la gauche ou pas, budget amputé ou pas, Philippe Martin va avoir à traiter trois gros dossiers : la question de l’exploration du gaz de schiste, la transition énergétique et la fiscalité verte ». Bref du pain bio sur la planche pour le nouveau ministre.

28 Juin

Municipales Toulouse : le Front de gauche se fissure.

Pour Jean-Christophe Sellin, pas de doute, le Front de Gauche doit aligner une liste pour les Municipales toulousaines : « Il y a une demande politique extrêmement forte sur Toulouse depuis plusieurs années que les besoins sociaux, les attentes démocratiques, les préoccupations écologiques puissent s’exprimer ». Et le porte-parole du Parti de Gauche de mettre en avant les 16% de Jean-Luc Mélenchon au premier tour de la Présidentielle sur la ville rose. Soit comme il le souligne, 9 fois le score du Parti Communiste lors du précédent scrutin présidentiel.

Mais justement le Parti Communiste sera-t-il de la partie ? « Nous ferons tout pour qu’ils se joignent à nous » assure Jean-Christophe Sellin. Engagée aux côté de ce dernier d’ores et déjà : Myriam Martin ancienne dirigeante du NPA et désormais ralliée à la Gauche anticapitaliste. Un appel est également lancé à Europe Ecologie Les Verts.
De son côté le PCF 31 « prend acte des divisions dans le Front de gauche ». Pour son secrétaire départemental Pierre Lacaze « la traversée du désert de ces derniers mois de Jean-Christophe Sellin et Myriam Martin n’a rien changé à leurs ambitions personnelles ».

Ambiance, ambiance… Les communistes toulousains décideront par vote de leur stratégie aux Municipales.

Municipales Toulouse : le Front de gauche se fissure.

Pour Jean-Christophe Sellin, pas de doute, le Front de Gauche doit aligner une liste pour les Municipales toulousaines : « Il y a une demande politique extrêmement forte sur Toulouse depuis plusieurs années que les besoins sociaux, les attentes démocratiques, les préoccupations écologiques puissent s’exprimer ». Et le porte-parole du Parti de Gauche de mettre en avant les 16% de Jean-Luc Mélenchon au premier tour de la Présidentielle sur la ville rose. Soit comme il le souligne, 9 fois le score du Parti Communiste lors du précédent scrutin présidentiel.

Mais justement le Parti Communiste sera-t-il de la partie ? « Nous ferons tout pour qu’ils se joignent à nous » assure Jean-Christophe Sellin. Engagée aux côté de ce dernier d’ores et déjà : Myriam Martin ancienne dirigeante du NPA et désormais ralliée à la Gauche anticapitaliste. Un appel est également lancé à Europe Ecologie Les Verts.
De son côté le PCF 31 « prend acte des divisions dans le Front de gauche ». Pour son secrétaire départemental Pierre Lacaze « la traversée du désert de ces derniers mois de Jean-Christophe Sellin et Myriam Martin n’a rien changé à leurs ambitions personnelles ».

Ambiance, ambiance… Les communistes toulousains décideront par vote de leur stratégie aux Municipales.

27 Juin

Marcher sur l’eau

François Hollande avec les sinistrés de Luz Saint-Sauveur ©Laurent Dard / AFP

Faut-il tout attendre de l’Etat ? La question est lancinante, revient sans cesse dans les débats, les manuels de Sciences Politiques, Etat-gendarme ou Etat-providence… A l’heure où l’acte III de la décentralisation tant souhaité par Hollande s’embourbe dans des discussions parlementaires stériles, il est bien évident que certaines situations imposent une présence forte de l’Etat.

C’est évidemment le cas face à cette catastrophe climatique que vient de vivre notre région. Quand les assureurs chiffrent les dégâts à 500 millions d’euros, on se doute bien que ce ne sera pas le Conseil Général des Hautes-Pyrénées ou celui de Haute-Garonne qui vont endosser l’essentiel de la facture. Seulement de quels fonds dispose exactement le gouvernement en cette période de restriction budgétaire ? « Toujours assez quand il s’agit de répondre à une situation d’urgence » tempère-t-on dans les administrations parisiennes.
La reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle va ouvrir droit à l’accès à ses fonds, mais jusqu’à quand considèrera-t-on qu’il y a « urgence » ? En attendant les collectivités locales ouvrent, elles aussi, les vannes financières, 5 millions pour la Région, six de plus pour le département de la Haute-Garonne, estimations en cours du côté des Hautes-Pyrénées.
Durant quatre heures, nous aurons vu un François Hollande pixellisé en direct live sur les chaînes d’information continue, de Saint-Béat à Lourdes, dispenser la bonne parole aux sinistrés ainsi qu’aux secours présents sur le terrain. « S’il y a un symbole à attacher à ma présence ici, c’est de montrer que l’Etat est présent quand il s’agit de répondre à l’urgence et d’être solidaire » a-t-il répété à l’envi.
Aider les particuliers à se reloger, permettre aux entreprises et sites touristiques de rouvrir au plus vite, sauver les exploitations agricoles déjà bien anémiques et, enfin remettre à flot toutes les infrastructures publiques dévastées (routes, ponts, bâtiments…) : la tâche est colossale. Reste à savoir maintenant si l’Etat ira jusqu’au bout de ses engagements une fois la vague médiatique passée…

18 Juin

Pape et mariage pour tous Sacrée polémique

Le pape François 1er ©ALBERTO PIZZOLI / AFP

Samedi, 45 parlementaires français étaient reçus au Vatican. Parmi eux : Jean-Luc Moudenc, député UMP de Haute-Garonne. Que leur a dit exactement le Saint-Père sur le mariage pour tous voté en France ? La polémique a enflé ce week-end. Les deux élus socialistes présents contestent le fait que François ait demandé l’abrogation de la loi. Pour d’autres élus UMP, comme le sénateur Charles Revet (cité par l’Agence France Presse) le message était clair : « Abroger est un terme que le pape a appuyé ».

Pour Jean-Luc Moudenc, la chose est claire : « le pape n’a pas parlé du tout du mariage pour tous ». L’ancien maire de Toulouse n’a absolument aucun doute, et pour cause, l’élu toulousain comprenant l’italien, il confirme que la traduction française de l’allocution fournie à la délégation de parlementaires et à la presse, est fidèle aux propos du Saint-Père. Le texte est d’ailleurs consultable sur le site du journal La Croix.
Alors comment expliquer les interprétations qui en ont été faites ? Le pape utilise effectivement le terme « abroger » mais dans une unique phrase que voici: « Votre tâche est certes technique et juridique, consistant à proposer des lois, à les amender ou même à les abroger ». Phrase suivie d’une autre qui est certainement celle qui a donné lieu à interprétation : «Il vous est aussi nécessaire de leur insuffler (NDR : aux lois) un supplément, un esprit, une âme dirais-je, qui ne reflète pas uniquement les modes et les idées du moment, mais qui leur apporte l’indispensable qualité qui élève et anoblit la personne humaine ».
Ce lundi matin, Libération synthétise et explique que « le souverain pontife argentin les a invités à « amender et même à abroger » les lois, si nécessaires pour leur insuffler « un esprit, une âme,  qui ne reflète pas uniquement les modes et les idées du moment ». L’entretien avec les parlementaires français dure environ une demi-heure, puis s’en suivent des interviews de certains d’entre eux par les journalistes présents. Est-ce à ce moment-là que la polémique a débuté ? « Je ne sais pas, je ne me suis pas joint à eux » explique Jean-Luc Moudenc.
A l’arrivée, après la publication d’une dépêche de l’Agence France Presse samedi à 17h, les commentaires ne se font pas attendre notamment du côté du PRG dénonçant « une nouvelle fois la volonté de l’église catholique d’influencer le travail du législateur en France et en Europe ». Ce n’est pas comme cela que Jean-Luc Moudenc a reçu les propos du pape :
« Au contraire, il a même dit que le rôle de l’église était de participer au débat mais dans le respect de la laïcité et pas simplement sur les question de société ».
Décidément, en religion, comme en d’autres domaines, l’interprétation des textes fait rarement l’unanimité.

06 Juin

C’était un petit jardin…

@MaxPPP

Vous connaissez peut-être cette chanson de Dutronc qui raconte l’histoire d’un coin de verdure à la Chaussée d’Antin convoité par les promoteurs immobiliers. Chaque fois que je l’entends, et ce depuis toujours (elle est plus vieille que moi), elle me fend le cœur, sans raison aucune. Mais aujourd’hui je comprends pourquoi elle me rend nostalgique.

Savez-vous que tous les sept ans en France, c’est l’équivalent d’un département qui est coulé sous le béton ? Imaginez qu’un jour, nos enfants ou leurs enfants, ne vivent plus que sur un carré de ciment pour les plus pauvres, de carrelage voire de marbre pour les autres…

La ministre du Logement, Cécile Duflot, est une écolo dans l’âme, et ce bien plus que moi. Croyez-vous que cela va changer quelque chose à l’emballement de cette machine infernale ?

Comme pour prouver qu’EELV savait aussi faire du social, la ministre prône désormais « la densification urbaine ». Si on m’avait dit qu’un jour ce terme serait à l’avant-garde de la défense de l’environnement… Pour faire simple, bétonner ou monter des étages supplémentaires sur les immeubles existants reviendrait à préserver la nature contre l’étalement des villes.  Autre avantage défendu par cette ligne politique : la création de logements sociaux ou moins chers qui permettraient à des familles de revenir s’installer en ville.

Ainsi aujourd’hui, à peine un pavillon est-il en vente que son emplacement est scruté sous tous les angles par la mairie et par les promoteurs. A Toulouse Pierre Cohen suit cette philosophie de « densification urbaine » s’inscrivant ainsi dans la ligne gouvernementale. Concrètement, on coule de l’immeuble au mètre carré, et surtout on n’élargit pas systématiquement les voies de circulation, et ce même si on rajoute 60 habitants dans la rue ou 600 sur l’avenue.

Mais la problématique s’étale aussi au niveau régional notamment dans des séminaires comme celui qui s’est tenu cette semaine dans la métropole : « Bimby, (build in my backyard, construire dans mon jardin) 10 000 logements individuels par an sans étalement urbain en Midi-Pyrénées ? »

Habiter en ville, toujours selon des experts urbanistes, ce serait désormais moins de circulation automobile et plus de transports en commun. Les constructeurs adhèrent totalement en ne réalisant qu’un ou deux niveaux de parkings souterrains là où il en faudrait le double. Comme ça, vous savez maintenant pourquoi il y a plus de voitures garées dans votre rue le soir et le week-end que la semaine en journée.

Evidemment je suis heureux pour ceux qui ont pu quitter le Mirail par exemple, pour vivre dans un quartier agréable et plus proche du centre (où ils ne vont jamais préférant les centres commerciaux de la périphérie ou la campagne). Pour ces trajets d’ailleurs, ils ont pour la plupart deux voitures par foyer. Maintenant eux aussi trouvent que cette « densification », ça commence à faire beaucoup. On ne quitte pas une cité pour se retrouver dans une autre, même neuve. Pas moins de six immeubles se construisent actuellement dans le pâté de maison où je vis. Nous, riverains, nous sommes résignés à l’application de cette politique. L’intérêt général passe peut-être par là.

Vous pourrez évidemment me rétorquer que sur mes désormais 500 mètres-carrés et ceux de mes voisins, s’étendaient à perte de vue, il n’y a pas si longtemps, des exploitations maraichères. Vous verriez le nombre de violettes qui poussent dans le coin à la saison. La nature reprend parfois le dessus. Tant mieux.

L’architecture et l’urbanisme évoluent en permanence, les intérêts économiques aussi. Dans mon quartier, trois bouchers continuent de cohabiter, autant de boulangeries… d’opticiens désormais et aussi… d’agences bancaires. Lors de notre émission « Spéciale Aveyron », le photographe Jean-Marie Perrier désormais rouergat avait bien raison de s’emporter contre ceux « qui veulent faire comme tout le monde ou comme à Paris » défigurant ainsi les villes et leurs faubourgs.

« De grâce, de grâce, monsieur le promoteur, de grâce, de grâce, ne coupez pas mes fleurs » disait la chanson de Dutronc.

Patrick Noviello