Pour Jean-Luc Moudenc, la chose est claire : « le pape n’a pas parlé du tout du mariage pour tous ». L’ancien maire de Toulouse n’a absolument aucun doute, et pour cause, l’élu toulousain comprenant l’italien, il confirme que la traduction française de l’allocution fournie à la délégation de parlementaires et à la presse, est fidèle aux propos du Saint-Père. Le texte est d’ailleurs consultable sur le site du journal La Croix.
Alors comment expliquer les interprétations qui en ont été faites ? Le pape utilise effectivement le terme « abroger » mais dans une unique phrase que voici: « Votre tâche est certes technique et juridique, consistant à proposer des lois, à les amender ou même à les abroger ». Phrase suivie d’une autre qui est certainement celle qui a donné lieu à interprétation : «Il vous est aussi nécessaire de leur insuffler (NDR : aux lois) un supplément, un esprit, une âme dirais-je, qui ne reflète pas uniquement les modes et les idées du moment, mais qui leur apporte l’indispensable qualité qui élève et anoblit la personne humaine ».
Ce lundi matin, Libération synthétise et explique que « le souverain pontife argentin les a invités à « amender et même à abroger » les lois, si nécessaires pour leur insuffler « un esprit, une âme, qui ne reflète pas uniquement les modes et les idées du moment ». L’entretien avec les parlementaires français dure environ une demi-heure, puis s’en suivent des interviews de certains d’entre eux par les journalistes présents. Est-ce à ce moment-là que la polémique a débuté ? « Je ne sais pas, je ne me suis pas joint à eux » explique Jean-Luc Moudenc.
A l’arrivée, après la publication d’une dépêche de l’Agence France Presse samedi à 17h, les commentaires ne se font pas attendre notamment du côté du PRG dénonçant « une nouvelle fois la volonté de l’église catholique d’influencer le travail du législateur en France et en Europe ». Ce n’est pas comme cela que Jean-Luc Moudenc a reçu les propos du pape :
« Au contraire, il a même dit que le rôle de l’église était de participer au débat mais dans le respect de la laïcité et pas simplement sur les question de société ».
Décidément, en religion, comme en d’autres domaines, l’interprétation des textes fait rarement l’unanimité.