Faut-il tout attendre de l’Etat ? La question est lancinante, revient sans cesse dans les débats, les manuels de Sciences Politiques, Etat-gendarme ou Etat-providence… A l’heure où l’acte III de la décentralisation tant souhaité par Hollande s’embourbe dans des discussions parlementaires stériles, il est bien évident que certaines situations imposent une présence forte de l’Etat.
C’est évidemment le cas face à cette catastrophe climatique que vient de vivre notre région. Quand les assureurs chiffrent les dégâts à 500 millions d’euros, on se doute bien que ce ne sera pas le Conseil Général des Hautes-Pyrénées ou celui de Haute-Garonne qui vont endosser l’essentiel de la facture. Seulement de quels fonds dispose exactement le gouvernement en cette période de restriction budgétaire ? « Toujours assez quand il s’agit de répondre à une situation d’urgence » tempère-t-on dans les administrations parisiennes.
La reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle va ouvrir droit à l’accès à ses fonds, mais jusqu’à quand considèrera-t-on qu’il y a « urgence » ? En attendant les collectivités locales ouvrent, elles aussi, les vannes financières, 5 millions pour la Région, six de plus pour le département de la Haute-Garonne, estimations en cours du côté des Hautes-Pyrénées.
Durant quatre heures, nous aurons vu un François Hollande pixellisé en direct live sur les chaînes d’information continue, de Saint-Béat à Lourdes, dispenser la bonne parole aux sinistrés ainsi qu’aux secours présents sur le terrain. « S’il y a un symbole à attacher à ma présence ici, c’est de montrer que l’Etat est présent quand il s’agit de répondre à l’urgence et d’être solidaire » a-t-il répété à l’envi.
Aider les particuliers à se reloger, permettre aux entreprises et sites touristiques de rouvrir au plus vite, sauver les exploitations agricoles déjà bien anémiques et, enfin remettre à flot toutes les infrastructures publiques dévastées (routes, ponts, bâtiments…) : la tâche est colossale. Reste à savoir maintenant si l’Etat ira jusqu’au bout de ses engagements une fois la vague médiatique passée…