03 Juil

Philippe Martin. Regain écologique ?

Philippe Martin lors de la passation de pouvoirs avec Delphine Batho ce mercredi matin ©AFP

L’histoire se joue en quelques heures. Mardi matin Delphine Batho s’épanche dans les médias sur le budget de son ministère revu à la baisse. L’après-midi, elle intervient à l’assemblée nationale sous le regard d’un député parmi d’autres : Philippe Martin. En début de soirée, le président du conseil général du Gers est nommé ministre de l’écologie.

Le débat politique va alors s’enflammer telle une nappe de gaz de schiste dans un robinet américain : voilà ce qui arrive quand on critique un budget de rigueur ou d’austérité, c’est selon. Fin de galère pour Batho et embarquement immédiat pour Martin dont il est difficile de dire du mal tant ses engagements en direction de l’environnement ont illustré les plus belles lignes de son C.V. d’élu.

A l’image de José Bové qui dénonce, « seules les femmes sont limogées du gouvernement Ayrault » mais souligne aussi en Philippe Martin « l’homme de terroir et de combat ». Ensemble, ils ont notamment lutté contre les OGM avant que le député prenne aujourd’hui l’envergure d’un géant vert. Martin Malvy ne doute d’ailleurs pas « de sa réussite dans une responsabilité aujourd’hui majeure et qui concerne bien des sujets qui sont le quotidien de nos concitoyens et le seront encore d’avantage dans les années qui viennent ».

Du côté des Verts Gérard Onesta demande « une autre considération » pour l’écologie dans ce gouvernement. « Si ce n’est pas le cas, Philippe Martin dont l’engagement sur certains dossiers est connu, ne sera pas en capacité d’inscrire le courage dans la durée ». Et les communistes de Haute-Garonne d’enfoncer le clou en expliquant que « Delphine Batho a exprimé ce pensent que tous les électeurs de gauche, oui le budget est mauvais et pas seulement sur l’écologie mais aussi surtout sur l’économie, l’industrie, l’emploi et le pouvoir d’achat ».

Des communistes plus que jamais vent debout contre la politique de François Hollande alors ce n’est pas le moment de perdre l’appui d’Europe Ecologie Les Verts qui finalement restera au gouvernement. Le secrétaire national socialiste aux élections l’a bien compris. Pour Christophe Borgel, « les Verts ont raison d’être exigeants pour la fiscalité écologique et la transition énergétique. Cela fait partie des engagements du Président de la République et ces engagements sont le fil conducteur de la majorité parlementaire ». Et le député socialiste de Haute-Garonne d’actionner une piqûre de rappel : « faire bon usage du rassemblement c’est aussi mieux préparer les prochaines échéances électorales ».
Quoi qu’il en soit, rassemblement de la gauche ou pas, budget amputé ou pas, Philippe Martin va avoir à traiter trois gros dossiers : la question de l’exploration du gaz de schiste, la transition énergétique et la fiscalité verte ». Bref du pain bio sur la planche pour le nouveau ministre.